La révélation explosive de la culpabilité américaine et saoudienne dans la création d’ISIS ignorée par les médias traditionnels – et par l’équipe Trump
Par James George Jatras – Le 3 novembre 2017 – Source Strategic Culture
C’est ici, d’une source authentique bien placée ! L’ancien Premier ministre du Qatar a vidé son sac en expliquant comment son pays travaillait avec l’Arabie saoudite et la Turquie sous la direction des États-Unis – c’est-à-dire l’administration Obama – pour acheminer des armes et de l’argent aux terroristes djihadistes en Syrie.
L’interview explosive constitue un « haut niveau de reconnaissance publique de la collusion et de la coordination de quatre pays pour déstabiliser un État indépendant, [y compris] le soutien possible à Nusra / al-Qaïda ». L’ancien Premier ministre Hamad ben Jassim ben Jaber al-Thani, qui a supervisé les opérations syriennes au nom du Qatar jusqu’en 2013, a déclaré, tout en reconnaissant que les pays du Golfe armaient les djihadistes en Syrie avec l’approbation et le soutien des États-Unis et de la Turquie : « Je ne veux pas entrer dans les détails mais nous avons des documents complets sur notre participation [en Syrie]. » Il a affirmé que le roi Abdallah d’Arabie saoudite – qui a régné jusqu’à sa mort en 2015 – et les États-Unis ont donné au Qatar un rôle de premier plan concernant les opérations secrètes pour exécuter la guerre par procuration.
Les commentaires de l’ancien Premier ministre, bien que très révélateurs, étaient destinés à défendre et à excuser le soutien du Qatar au terrorisme et à critiquer les États-Unis et l’Arabie saoudite pour avoir laissé le Qatar « porter les valises » dans la guerre contre Assad. M. Al-Thani a expliqué que le Qatar continuait à financer des insurgés armés en Syrie alors que d’autres pays finissaient par réduire progressivement leur soutien, ce qui l’a poussé à attaquer les États-Unis et les Saoudiens qui « étaient avec nous dans la même tranchée ». [« Dans une interview virale choquante, le Qatar confesse les secrets de la guerre syrienne », Zero Hedge, 29 octobre]
Coincés ! Considérez la vulnérabilité des anciens responsables américains qui étaient en poste à l’époque, le président Barack Obama et la secrétaire d’État Hillary Clinton. En ce moment, cette dernière a connu sa pire semaine depuis qu’elle a perdu les élections avec les révélations sur le dossier Steele, les acrobaties d’Uranium One et l’implication du groupe Podesta dans le RussiaGate. La seule chose à faire maintenant est de s’asseoir et regarder le feu d’artifice !
De Tom Luongo (citant Zero Hedge) :
« Je vous dis depuis des jours que le mur d’enceinte autour d’Hillary Clinton est en train de s’effondrer. Maintenant, le Qatar, qui n’a vraiment rien à perdre à ce stade crache le morceau de la complicité de l’administration Obama, d’autant plus que les Saoudiens se sont retournés contre eux et ont essayé de faire d’eux les boucs émissaires de l’insurrection en Syrie.
Mais, pointer directement la CIA et le département d’État américain, alors sous le contrôle de Hillary Clinton, c’est absolument la chose la plus dommageable qu’il pourrait faire à ce moment-là. »
On y est ! Vous devez presque vous sentir désolé pour la pauvre Hillary ! L’équipe Trump et ses partisans des médias – en commençant par Fox News, qui dansait sur la tombe politique de Hillary toute la semaine dernière – auraient du se précipiter sur cette histoire en un clin d’œil !
Sauf qu’ils ne l’ont pas fait. Alors que Luongo [cité ci-dessus] soulignait ce qui aurait dû se passer, aucun membre de l’Administration Trump n’a cillé. Chez Fox News, rien non plus. Les deux étaient aussi muets que les médias traditionnels, qui étaient aussi silencieux que les tombes des centaines de milliers de Syriens massacrés par les djihadistes.
Pas de feu d’artifice, juste le chant des grillons. Comme je l’avais prédit en son temps, l’histoire du Qatar serait totalement ignorée par les médias traditionnels américains. En fait, pas un seul média majeur aux États-Unis n’a publié l’histoire, bien qu’il y ait eu quelques articles en anglais au Moyen-Orient. Les seules apparitions aux États-Unis étaient des médias alternatifs comme Zero Hedge, l’Institut Ron Paul, Antiwar.com, et quelques autres, la plupart des blogueurs reprenant Zero Hedge.
Bref, loin d’un blockbuster, c’était un non-événement. Une non-nouvelle, circulez y a rien à voir. L’histoire n’a même pas été remarquée par ceux qui avaient un intérêt politique direct et partisan à l’exploiter.
Exactement comme la dernière fois.
Rappel : en août 2016, Donald Trump a accusé Barack Obama et Hillary Clinton d’être respectivement le « fondateur » et le « cofondateur » d’ISIS. Outrage à travers les médias et le monde politique ! Les contrôleurs des faits, soi-disant neutres, se sont mis en action pour dénoncer Trump. « Faux », a déclaré FactCheck.org. Flirt avec les « théories du complot » a méprisé Snopes. « Fumistes », a déclaré PolitiFact.
Bien sûr, qu’attendez-vous des médias système et de ses garde-chiourmes ? Combien plus douce serait la victoire si l’équipe Trump frappait avec la preuve !
En anticipation impatiente, j’avais envoyé un courriel à quelques contacts travaillant sur la campagne [de Trump] le 11 août 2016) :
Messieurs
Nous savons tous que les médias de masse sont des menteurs, mais l’accusation de DJT [Trump] selon laquelle Obama et Hillary sont fondateur et cofondateur d’ISIS est vraie. Mettre de l’argent et des armes à la disposition des djihadistes était prévu, lorsque Hillary était Secrétaire d’État, dans le mémo de la DIA en 2012, afin de créer une « principauté salafiste » qui devint ISIS en 2013. Flynn a dit qu’il ne s’agissait pas d’un « aveuglement », c’était une « décision délibérée » !
Je n’ai entendu aucun piaulement, dans la presse officielle, au sujet de ce mémo et des commentaires de Flynn sur l’accusation « fondateur / co-fondateur ». Allez-vous sortir quelque chose dans la campagne ? Voulez-vous que je rédige quelque chose ?
Jim
La réponse : « Écrivez quelque chose sous votre angle d’abord. »
Bien sûr, pas de problème, je suis heureux de servir. Pour le bien de la cause ! Make America Great Again !
J’ai répondu : « N’hésitez pas à l’utiliser – faites-le moi savoir. »
Voici l’article :
"LES MÉDIAS IGNORENT LE MEMO DE LA D.I.A. MEMO QUI APPUIE LA DÉCLARATION DE TRUMP QU'OBAMA ET CLINTON ONT FONDÉ ISIS Le dernier exemple du comportement des grands médias 'embarqués' pour Hillary est la réponse hystérique à l'accusation de Donald J. Trump que le président Barack Obama et l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton sont respectivement le 'fondateur' et le 'cofondateur' de État islamique (ISIS, ISIL). Aucun média important n'a pris la peine de mentionner le document officiel qui prouve l'absolue vérité des accusations de M.Trump. En 2015, suite à une demande fondée sur la [loi sur la liberté de l'information] FOIA, présentée par Judicial Watch, un rapport de l'Agence de renseignement de la défense (DIA) d'août 2012 a été rendu public. Il a précisé qu'un soutien extérieur aux forces djihadistes - dans lequel al-Qaïda en Irak (AQI) et les Frères musulmans figuraient en bonne place - la lutte contre le gouvernement syrien a créé la 'possibilité d'établir une principauté salafiste déclarée ou non déclarée en Syrie, et c'est exactement ce que les puissances soutenant l'opposition veulent, afin d'isoler le régime syrien.' Hillary Clinton était à l'époque secrétaire d'État de Barack Obama. L'année suivante, en avril 2013, la 'principauté salafiste' prédite a effectivement vu le jour, l'AQI se déclarant État islamique d'Irak et de Syrie - ISIS. Comme M. Trump l'a souligné, une condition préalable nécessaire à l'émergence de Daech a été le retrait précipité par Barack Obama des forces américaines d'Irak, ce qui a facilité l'expansion de l'AQI en Syrie. Mais aussi essentielle était la décision imprudente de la Maison Blanche d'Obama et du Département d'État de Clinton de poursuivre en Syrie la même politique de changement de régime qui avait conduit à un désastre en Libye. Cela impliquait de déverser de l'argent et des armes dans la guerre syrienne en soutien des djihadistes dirigés par al-Qaïda. L'année dernière, commentant le rapport de 2012, le général Michael Flynn, ancien directeur du DIA et maintenant conseiller de M. Trump, a dit que ce qui est devenu ISIS n'était pas le résultat d'un aveuglement mais d'une décision délibérée pour permettre à la 'principauté salafiste' de voir le jour. Comme le Général Flynn l'a commenté dans une interview à Al Jazeera : Hasan : Vous dites essentiellement que, même au gouvernement à l'époque, vous saviez que ces groupes [islamistes] étaient autour, vous avez vu cette analyse, et vous étiez contre, mais qui n'écoutait pas ? Flynn : Je pense que c'est l'administration. Hasan : Donc l'administration a fermé les yeux sur votre analyse. Flynn : Je ne sais pas s'ils ont fermé les yeux, je pense que c'était une décision. Je pense que c'était une décision délibérée. Hasan : Une décision délibérée de soutenir une insurrection qui avait des salafistes, Al-Qaïda et les Frères musulmans. Flynn : C'était une décision délibérée de faire ce qu'ils font. Le compte rendu est clair. À peine un an après le début de la guerre en Syrie, l'administration Obama savait qu'un quasi-État djihadiste se formerait si le soutien aux terroristes se poursuivait. En tant que 'décision délibérée', l'administration Obama, en coopération avec des alliés régionaux, a continué ce soutien qui a conduit à la formation d'ISIS, exactement comme prévu. Le rôle d'Obama en tant que 'fondateur' et de Hillary en tant que 'cofondateur' ne pouvait être plus clair."
Après cela, il n’y a pas eu de réponse de la part de l’équipe Trump. Même Flynn, qui était toujours un agent officiel en 2015 [au moment de la divulgation du rapport], n’a fait aucune référence à la preuve flagrante présentée par la DIA – l’agence même qu’il avait une fois dirigée !
En bref, pour une raison quelconque, même à cette date – août 2016 – l’opération de Trump était déjà entre les mains de personnes engagées dans les perspectives de l’État profond. Non, l’armement des djihadistes en Syrie n’était pas le problème. Ni le renversement de Kadhafi, ni l’embrasement de la région avec des armes libyennes, ni l’éviction de Saddam Hussein, ni l’ouverture de l’Irak à l’Iran et à al-Qaïda. La seule erreur admissible était de quitter quelques endroits où nous avions déployé des forces américaines.
Pour ce que cela valait, j’ai décidé de publier une version de mes points de discussion rejetés comme commentaire dans le magazine Chronicles. Quelques autres ont également pris note du mémo de la DIA, comme Alex Newman de The New American. C’était à peu près tout.
Toujours masochiste, j’ai décidé de contacter Louis Jacobson et Amy Sherman, les deux journaliste valables à PolitiFact, le 12 août :
Chers M. Jacobson et Mme Sherman.
C’est Jim Jatras. Je suis un ancien diplomate américain et ancien conseiller en politique étrangère du leader républicain du Sénat américain.
Je ne sais pas comment il est possible de donner une note de véracité à la fumisterie de l’affirmation de Trump selon laquelle Obama et Hillary ont fondé ISIS sans même faire référence au rapport d’août 2012 de la DIA selon lequel, si les puissances occidentales, les États du Golfe et la Turquie soutenaient les forces islamiques radicales en Syrie – menées par al-Qaïda en Irak et les Frères musulmans –, cela pourrait faire naître une « principauté salafiste » en Syrie orientale. C’est exactement ce qui s’est passé, sous la forme de la déclaration de l’État islamique quelques mois plus tard, en avril 2013. Le général Michael Flynn, ancien directeur du DIA, a déclaré que ce résultat n’était pas la conséquence d’un « aveuglement », mais une « décision délibérée ». Le mémo lui-même est également spécifique sur le fait que ce résultat était souhaité par les « puissances de soutien » et que celles-ci connaissaient la nature des forces qu’elles soutenaient.
Considérez l’intention, la causalité et l’effet. Un service de renseignement dit, en somme, si vous continuez à faire A, vous êtes susceptible d’obtenir B. Donc, ils continuent à faire A comme un choix de politique délibérée, le résultat B est arrivé juste à point. Sarcasme mis à part, ce que dit Trump est exact.
En supposant que votre omission de cet aspect était un simple oubli et non la preuve que Politifact est « embarqué » avec #WarmongerHillary comme le reste des médias de masse, s’il vous plaît envisagez d’amender votre jugement pour citer mon commentaire ci-dessus. Je suis disponible pour répondre à vos questions ou vous fournir plus d’informations, soit par e-mail soit à [xxxxxxx].
Respectueusement
Jim
Je devrais apprendre à ne pas perdre mon temps.
James George Jatras
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone