Monseigneur Delassus et la conjuration antichrétienne des USA


Tout le monde commence à comprendre que la menace mondiale numéro un est la menace américaine.


Août 2023 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

On dit que lorsque les USA conclurent leur plus ancien traité de paix avec le… Maroc ils lui assurèrent qu’ils n’étaient pas chrétiens. Le Grand Architecte était passé par là. Une cinquantaine d’années plus tard, Baudelaire dénonce dans ses Propos sur Edgar Poe la menace américaine (voyez mes textes). Pour le plus grand poète du monde, elle est omniprésente cette menace américaine : avortement, lynchage, immoralité, violence (tueries de masse dans les théâtres !), rapacité (Greed…), optimisme dément, tout montre qu’on est déjà face à une puissance pathologique que l’exorbitante immigration européenne va rendre surpuissante dès le dernier tiers du dix-neuvième siècle : la population triple entre la Guerre de Sécession et 1914 – et même le progressiste Walt Whitman reconnaît vers 1870 (mon texte toujours) que ce pays n’est plus son Amérique.

C’est déjà la ploutocratie impérialiste et raciste que dénoncera un siècle plus tard Etiemble, ce pays doté de la rage (Sartre lui-même) qui aujourd’hui, affaibli par la Chine et la Russie, est plus fou et boutefeu que jamais. Tous les grands esprits américains l’ont reconnu, Poe, Lovecraft, Twain, Fitzgerald et son sait qu’à la grande époque intellectuelle des USA l’élite littéraire (Henry James) ou spirituelle (TS Eliot) fuyait son pays comme le diable. Rappelons que le rejet des USA a toujours transcendé les différences politiques. Actuellement en France le débat est entre les pro-américains encore au pouvoir qui ruinent et fascisent le pays et les anti-américains. Il n’est pas ailleurs. Macron est juste un agent simple !

Je voulais juste ici rappeler Monseigneur Delassus, que Wikipédia insulte bien (quelle officine tout de même !), mais qui a publié un très bon livre sur l’américanisme à la fin du dix-neuvième siècle. Un peu comme Nietzsche ou Renan vers la même époque – voyez aussi mon Dostoïevski et la modernité occidentale, traduit désormais en roumain -, Delassus dénonce, en des termes virulents et chrétiens l’œuvre méphitique de ce pays-matrice destiné à tout envelopper et tout gober dans le monde. Aujourd’hui il semble qu’il se heurte enfin à une résistance culturelle, celles des anciens pays communistes et tiers-mondistes, seul l’occident pur et dur européen acceptant de se laisser bouffer au sens littéral du terme par les sanctions ou le wokisme, le féminisme (qui effrayait Chesterton) ou le marxisme culturel (qui tétanisait Allan Bloom dans son extraordinaire Ame désarmée, que j’ai aussi recensée). L’Amérique c’est le communisme foldingue avec les milliardaires aux manettes. Il me semble que le livre et le film (voyez mon livre sur la comédie musicale) les plus importants sont le Magicien d’Oz, opus qui évoque le totalitarisme qui émane de l’hypnose industrielle US (Baum était disciple de Blavatsky et théosophiste). Le Grand Reset c’est le moment ultime du totalitarisme américain reposant sur une faculté hypnotique sans égale (relire Duhamel). Il est à 100% américain. Qu’il s’agisse de Gates, de Fink ou de Morgan Stanley, nous sommes tous victimes de cette conspiration de milliardaires qui inspira Gustave Le Rouge et dont Jack London a très bien parlé.

Quelques extraits donc :

Parmi tous les sujets d’inquiétude qu’offre à l’observateur l’état actuel du monde, le moindre n’est pas celui que nous présente l’Amérique du Nord. Elle venait à peine de naître, que déjà elle inspirait des défiances à J. de Maistre, le Voyant de ce siècle. Elle les justifie.

Puis Delassus parle d’audace – certains diraient de chutzpah :

Ce qui la caractérise, c’est l’audace. Elle a manifesté d’abord cette audace dans les entreprises industrielles et commerciales qui, dans leurs excès, détournent le regard de l’homme de ses fins dernières, et lui font envisager la jouissance et la richesse, qui en est le moyen, comme l’objet suprême de ses désirs et de son activité. Elle vient de la montrer dans les rapports internationaux, foulant aux pieds toutes les lois de la civilisation chrétienne pour s’emparer des possessions qu’elle convoitait.

Puis on évoque ce messianisme américain (il y en eut un de français mais il n’était pas de taille) :

On parle d’un catholicisme américain, et il fait son chemin.
Lisez : L’Américanisme a reçu de Dieu la mission de donner au monde entier cette leçon : Les temps sont venus de faire fi de l’héritage des aïeux : abolissez les frontières, jetez tous les peuples dans le creuset des droits de l’homme pour les fondre dans l’unité humanitaire, comme nous nous sommes fondus, nous, émigrés de tous les pays, dans l’unité américaine. Et la paix régnera dans le monde. Oui, la paix de l’esclavage sous la tyrannie d’un homme ou d’une race.

Mais Delassus est isolé et le sait – et il note que les catholiques sont déjà d’accord (Baudelaire l’avait remarqué aussi !) :

Comme toutes les autres idées des Américanistes, celle de l’abolition des frontières semble sourire à nos démocrates chrétiens.

Le projet américain – mondialiste est unitaire et totalitaire ; il s’agit de tout contrôler avec la technologie (déjà…) ; Chesterton en parle dans Un nommé jeudi (voyez mon livre sur les grands écrivains et la conspiration). Dans son admirable conjuration antichrétienne Delassus ajoute :

A la fin du XVIIIe siècle, ce projet de gouverner le genre humain tout entier, par une Convention unique, placée au centre du monde et composée des députés des Conventions établies dans les anciens royaumes réduits à l’état de départements, pouvait paraître fou. Mais aujourd’hui, à l’entrée du XXe siècle, où nous voyons le globe entier sillonné par les fils télégraphiques, les chemins de fer, et les steamers, le messie attendu par les Juifs pourrait facilement tenir le monde entier dans sa main, et le gouverner par une Convention centrale en rapport avec des Conventions locales.

Il est difficile de nier un messianisme juif : voyez Isaïe, 60, et voyez ce qui arriva à de Gaulle. On n’est pas pour polémiquer.

Un des instruments du messianisme mondialiste fut Napoléon :

On peut voir dans Deschamps, t. II, p. 150 et suiv., l’aide que la Convention, puis Napoléon, reçurent de la franc-maçonnerie en Allemagne, en Belgique, en
Suisse et en Italie, pour essayer de former les Etats-Unis d’Europe, acheminement vers l’Etat-Humanité…

Joseph de Maistre décrit comme Chateaubriand (voyez mon texte, qui est très lu depuis des années) un processus d’unification dans la deuxième soirée de Saint-Pétersbourg (ce n’est pas un hasard si elles sont de Saint-Pétersbourg ces soirées) ; et Delassus écrit à ce propos (l’unification du monde dans les années 1880 donc) :

L’unification de l’Italie, l’unification de l’Allemagne, les ambitions des Etats-Unis, appelés peut-être à recueillir de l’Angleterre l’empire des mers, le mouvement qui agite l’Extrême-Orient font progresser de jour en jour, sur tous les points du globe, la marche vers l’unité politique. Avant cent ans, cinquante peut-être, deux ou trois empires, grossis par la « consumation » des nationalités de second ordre, pourront se heurter dans un conflit suprême pour laisser le vainqueur libre et maître de disposer à son gré des destinées du monde.

Je rappellerai mon texte sur l’appel mondialiste du président Grant en 1877. Grant attend même une fin des langues dans le monde : un sabir techno-English pour tout le monde. Il a une vision universaliste et messianique du futur de son pays, qui est aux antipodes de celle mettons de Poe ou de Jefferson – pour ne pas parler de Fenimore Cooper, farouche opposant au progrès.

La liquidation des patries est le but des Américains : il faut anéantir le monde, puisqu’il faut l’américaniser. Delassus :

Renverser toutes les frontières, dit M. Claudia Janet dans la continuation de l’ouvrage du P. Deschamps, abolir toutes les nationalités, en commençant par les petites, pour ne faire qu’un seul Etat : effacer toute idée de patrie; rendre commune à toute la terre entière, qui appartient à tous ; briser, par la ruse, par la force, tous les traités; tout préparer pour une vaste démocratie dont les races diverses, abruties par tous les genres d’immoralités, ne seront que des départements administrés par les hauts gradés et par l’Antéchrist, suprême dictateur devenu le seul dieu tel est le but des sociétés secrètes.

L’idée que les races sont abruties par l’immoralité est très juste ; regardez ce qui nous arrive en ce moment. Sur ce thème lisez mon étude sur Mgr Gaume, autre prélat exceptionnel de ce siècle extralucide.

Le péril messianique et totalitaire est américain. Ce péril est cent fois plus dangereux que le communisme : l’Etat de Washington vient d’autoriser la fugue des enfants désirant devenirs transgenre. Les parents ne sont plus les parents.

Comme disait l’autre, la seule révolution qui ait réussi est l’américaine. Et les ploutocrates qui en sont sortis sont là pour nous le faire sentir. La bourse n’arrêtant pas de monter et le dollar se maintenant…

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

Sources

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