Par Yeo Jun-Suk – Le 6 février 2017 – Source Korean Herald
Les États-Unis ont proposé le déploiement de leur plus grand navire destroyer furtif en Corée du Sud alors que les alliés sont actuellement à la recherche des meilleurs moyens de dissuasion contre la menace grandissante de la Corée du Nord en ce qui concerne les missiles et le nucléaire, comme le rapportait le ministère de la Défense de Séoul lundi dernier.
Lors d’une rencontre le mois dernier à Hawaï avec les législateurs de la Corée du Sud, l’amiral Harry Harris du Commandement des Forces américaines du Pacifique a lancé l’idée aux députés coréens de l’utilisation du USS Zumwalt sur l’île Jeju ou à Jinhae, lieux des bases navales de la pointe sud de la péninsule sud-coréenne, selon les propos émis par le porte-parole du ministère Moon Sang-Gyun lors d’une conférence de presse.
Moon a précisé que la demande découlait de la requête des députés souhaitant un emplacement stratégique permanent des États-Unis pour aider à endiguer les menaces de la Corée du Nord, qui prétend être entrée dans la « phase finale » de son développement de missiles balistiques capables d’atteindre les États-Unis. Cependant le ministère n’a obtenu aucune offre à ce sujet, ajoute Moon.
« Un déploiement de cet atout stratégique est quelque chose que l’on peut certainement considérer comme un moyen de dissuasion à l’égard de la menace militaire et nucléaire de la Corée du Nord », explique le porte-parole.
« Si les États-Unis émettent officiellement un commentaire, nous réexaminerons le dossier […] notamment sur les problèmes de stationnement du Zumwalt et les délais d’opération. »
Le représentant Kim Young-Woo, du parti politique Bareung (parti politique centre-droite sud-coréen), qui préside le comité de défense parlementaire, a annoncé qu’il n’avait pas participé à la réunion, mais qu’il avait entendu par d’autres membres du comité que les propos de Harris ont été considérés comme impromptus.
« Cela n’a pas été une proposition formelle ou préétablie, mais plutôt une proposition semblant impromptue » raconte-t-il au Korean Herald. « Mais au regard des récentes requêtes de Séoul, cela peut être considéré comme un signe démontrant qu’à l’avenir, les États-Unis répondront plus activement aux menaces du programme nucléaire de la Corée du Nord. »
Depuis l’année dernière, Séoul a demandé la présence permanente de cet atout stratégique américain sur le sol sud-coréen. Le général Lee Sun-jin, président du comité des chefs d’état-major sud-coréens, a souligné de nouveau cette nécessité lors de son entretien téléphonique avec son homologue américain, le général du corps des marines Joseph Dunford.
Mis en service en octobre 2016, le Zumwalt possède à son bord un dispositif de camouflage ainsi que des technologies de pointe concernant les armes anti-sous-marines et autres, incluant les missiles navire-air SM-6 et les missiles de croisière longue portée Tomahawk.
Mais cette perspective d’expédition du destroyer semble actuellement compromise, notamment sous la gouvernance de Donald Trump. Washington est restée sceptique concernant la demande de Séoul en raison des difficultés financières et des contraintes opérationnelles. Le Zumwalt est le destroyer le plus cher de la marine américaine, coûtant près de 4.4 milliards de dollars ; il a déjà connu des pannes en novembre dernier ainsi que des problèmes d’ingénierie et de propulsion.
Au cours de leur rencontre à Séoul le vendredi 3 février 2017, le ministre de la Défense Han Min-Koo et le secrétaire à la Défense des États-Unis, James Mattis, se sont engagés à prendre des mesures afin d’accroître leur projet de dissuasion contre la Corée du Nord.
Afin d’améliorer ce processus de dissuasion, Washington espère envoyer le bombardier stratégique B-1B et le navire transporteur USS Carl Vinson dans la région pour l’exercice militaire « Key Resolve » du mois prochain.
Traduit par Frédéric, vérifié par Julie, relu par Cat pour le Saker Francophone