Les escrocs du Congrès profitent de la crise


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 20 mars 2020

Les rapaces savent bien que chaque crise est aussi une occasion de gagner de l’argent. Le Congrès américain en est rempli, comme la plupart des parlements. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que certains membres du Congrès ont utilisé les premières informations sur la nouvelle pandémie de coronavirus qu’ils ont reçues pour effectuer des transactions boursières profitables :

Peu après avoir publiquement assuré que le gouvernement était prêt à combattre le coronavirus, le puissant président de la commission du renseignement du Sénat, Richard Burr, a vendu un pourcentage important de ses actions, se débarrassant de 628 000 à 1,72 million de dollars de ses avoirs, le 13 février, en 33 transactions distinctes.

En tant que président de la commission du renseignement, Burr, un républicain de Caroline du Nord, a accès aux informations les plus confidentielles du gouvernement sur les menaces à la sécurité des États-Unis. Son comité recevait des briefings quotidiens sur le coronavirus à cette époque, selon un article de Reuters.

Une semaine après cette vente, le marché boursier a entamé une forte baisse et a perdu aujourd’hui environ 30% de sa valeur.

Burr ne s’est pas contenté de s’occuper de son propre portefeuille. Il a également averti ses amis privilégiés du crash qui se préparait alors :

Le président de la commission du renseignement du Sénat a averti, il y a trois semaines, un petit groupe d'élus bien informé de se préparer aux effets économiques et sociétaux désastreux du coronavirus, selon un enregistrement secret obtenu par la radio NPR.

Cet avertissement du sénateur américain Richard Burr était bien plus alarmiste que ceux qu'il donnait dans des forums publics. ...
"Il y a une chose que je peux vous dire à ce sujet : Il est beaucoup plus agressif dans sa contamination que tout ce que nous avons vu dans l'histoire récente", a-t-il déclaré, selon un enregistrement secret obtenu par NPR. " C’est probablement assez proche de la pandémie de 1918". ...

Selon une copie de la liste des invités obtenue par NPR, des dizaines de personnes représentant des entreprises et des organisations de Caroline du Nord étaient présents. Et selon les registres fédéraux, ces entreprises ou leurs comités politiques ont fait des dons de plus de 100 000 dollars à la campagne électorale de Burr en 2015 et 2016.

Burr a bien sûr le droit de vendre ses actions. Mais faire un tel délit d’initié tout en disant au public que tout va bien frise le crime :

Les actions ont été vendues mi-février, quelques jours après que M. Burr, républicain de Caroline du Nord et président du Comité des renseignements, ait écrit un article d'opinion pour Fox News, suggérant que les États-Unis étaient "mieux préparés que jamais" à affronter le virus. ...

Trois autres sénateurs ont également vendu d'importants en même temps que M. Burr, selon les dossiers divulgués : Diane Feinstein, démocrate de Californie, qui est également membre du Comité du renseignement ; James M. Inhofe, républicain de l'Oklahoma ; et Kelly Loeffler, républicain de Géorgie.

Les rapaces viennent des deux partis et il est probable qu’ils sont plus nombreux que cela. Beaucoup d’autres auront également donné des tuyaux à leurs riches amis.

Il y en aura d’autres, de ces vautours. Les énormes sommes d’argent qui sont actuellement débloquées par le Congrès pour atténuer les effets économiques de la crise vont en attirer beaucoup, comme le dirigeant de Boeing David Calhoun, qui ne le mérite pas et n’en a pas besoin :

Avant que l'administration Trump ne remette 60 milliards de dollars à Boeing pour ses propres besoins et pour servir d'intermédiaire dans l’assistance à la chaîne d'approvisionnement, il y a un ou deux problèmes à régler. ...

Lorsque Calhoun a été nommé PDG, il a reçu un salaire à sept chiffres et une promesse de prime de 7 millions de dollars si certains objectifs étaient atteints. Calhoun a déclaré plus tard qu'il n'était pas sûr qu'il aurait accepté le poste de PDG sans un tel salaire. ...

Calhoun fait partie du problème : il siège au conseil d'administration depuis 2009. Malgré son incroyable affirmation selon laquelle il n'était au premier rang que pour regarder le film, il était un initié. Il en était même le réalisateur principal. Il faisait partie du comité de rémunération. Alors qu’il l’admette et accepte de travailler pour un dollar, ou rien, maintenant et pour la période à venir. Il le doit à l'entreprise, aux employés, aux actionnaires, à la chaîne d'approvisionnement et aux États-Unis. Il doit régler les problèmes qu’il a contribué à créer.

Toute grande entreprise qui a maintenant besoin d’une injection de capital financée par le gouvernement ou d’un prêt important du gouvernement devrait être nationalisée jusqu’à ce qu’elle ait remboursé chaque centime.

Mais comme beaucoup de ces entreprises corrompent les membres du Congrès concernés, cela ne risque malheureusement pas de se produire.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone

 

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