Par William S. Lind − Le 10 Novembre 2020 − Source Traditionnal Right
S’il semble que les exigences d’“égalité” soient au cœur de la plupart des problèmes auxquels notre pays est confronté, eh bien, c’est le cas. L’égalité est la demande idéale de ceux dont le but est notre destruction parce qu’elle ne peut être satisfaite, quels que soient les efforts que nous déployons. S’il y a une chose à laquelle les gens ne répondent pas, c’est bien l’égalité. Nous sommes tellement différents que seule une tyrannie de fer, comme celle de Staline, peut créer une piètre et cruelle apparence d’égalité. Dans l’Union Soviétique de Staline, certains camarades étaient encore plus égaux que d’autres. Staline n’a pas connu la faim tandis que des millions d’Ukrainiens étaient affamés.
Les chrétiens ne peuvent être surpris du fait que ceux qui nous font la guerre la font souvent au nom de “l’égalité”, puisque l’exigence d’égalité était le péché originel. Les versets 7 à 9 de l’Apocalypse 12 décrivent ce péché :
Et il y eut la guerre au Paradis: Michel et ses anges combattirent le dragon ; et le dragon combattit avec ses anges.
Et ils ne l’emportèrent pas ; et la place pour eux leur fut interdite ans le Paradis.
Et le grand dragon fut chassé, et aussi ce vieux serpent appelé le diable et Satan qui séduisit toute la terre : lui, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
Selon la tradition de l’Église, la raison de la guerre au Paradis était la demande d’égalité avec Dieu formulée par Satan. Cette tradition est soutenue par l’une des tentations offerte au Christ par Satan, où il offre au Christ tous les royaumes du monde s’il se prosterne et l’adore. Comme les marxistes culturels d’aujourd’hui, Satan demande l’égalité mais cherche en vérité à devenir et être le grand dominateur.
La vision chrétienne traditionnelle rejette l’égalité, définie aujourd’hui comme l’interchangeabilité. C.S. Lewis décrit et défend ce point de vue plus ancien dans son dernier livre, The Discarded Image. C’est une défense de la conception pré-copernicienne du Cosmos, où la terre était au centre et tout le reste tournait autour d’elle. Lewis savait que ce n’était pas physiquement vrai, mais il parlait d’autre chose que de science. Le Moyen-Âge croyait non seulement que le soleil tournait autour de la terre, mais aussi que chaque personne et chaque chose avait une place et une fonction assignées, uniques à elle-même. Il ou elle avait à l’intérieur de soi une force douce, que Lewis appelait “inclination bienveillante”, qui, si sa volonté le permettait, conduirait l’être à ce lieu et à cette fonction. Pour que les formes soient en harmonie, chacun et chaque chose devaient être à la place qui lui était assignée, et faisant ce que Dieu voulait qu’il soit fait.
Rien n’est plus éloigné de l’égalité. Nous sommes les bénéficiaires égaux de l’amour de Dieu et de son espérance en notre salut, mais rien d’autre. Nul être n’aura, dans le temps ou l’espace, le rôle et le but qui nous sont assignés dans l’univers.
Depuis ces écrits de Lewis, notre compréhension du Cosmos a évolué et changé. Nous avons maintenant des raisons de penser qu’il existe de nombreuses planètes semblables à la Terre, peut-être des milliards. Nous ne le savons pas encore, mais au moins certains de ces mondes ont probablement une vie intelligente, modelée comme nous le sommes sur Dieu, notre et leur Créateur (l’ancien nom de “Big Bang” est “la Création”).
La relation entre la science et la théologie chrétienne est également en train de changer. Les mathématiques et la science ont, ces dernières années, identifié de multiples dimensions que nous ne percevons pas et ont suggéré qu’il pourrait y avoir de nombreux univers parallèles, qui n’ont peut-être pas les mêmes lois de la physique que notre univers. Les astrophysiciens ont découvert que la majeure partie de la matière de l’univers ne peut être détectée par les cinq sens ; aujourd’hui appelée “matière noire”, les siècles précédents la connaissaient sous le nom de phlogiston. Ensemble, ces découvertes peuvent (j’insiste sur le mot) nous donner un aperçu du monde dans lequel nous pénétrons par la voie de notre mort. Comme l’a écrit feu Jeffery Hart, lorsque les scientifiques atteindront enfin le sommet de leur mont Parnasse, ils y trouveront peut-être les théologiens qui s’y trouvaient déjà et les attendaient.
Lewis nous donne plus à réfléchir à ce sujet dans ses trois romans de science/théologie, Out of the Silent Planet, Perelandra et That Hideous Strength. Situés dans notre système solaire, les trois livres présentent d’autres planètes habitées par une vie intelligente, mais la terre est le seul endroit où cette créature, l’homme, est apparue dans sa chute. Cette chute, le deuxième “péché originel” si l’on veut, s’est produite parce que Satan a été exilé sur terre après sa rébellion. Si la terre n’avait pas accueilli Satan, personne n’aurait tenté Eve.
Si nous étendons la thèse de Lewis à l’ensemble de notre univers, il n’y a toujours qu’un seul Dieu et un seul Satan, donc une seule planète sur laquelle Satan a été exilé, une planète où la Création modelée sur l’injonction divine a été trahie, et une planète où la deuxième créature de la Trinité s’est incarnée et est morte pour racheter les péchés de ses créatures déchues. En ce sens, le modèle pré-copernicien de l’univers est peut-être encore valable ; à cause de ces événements, la terre peut être le centre spirituel de l’univers même si elle ne l’est pas physiquement. La défense par Lewis de la vision médiévale du monde est donc justifiée et l’image écartée [par la modernité] acquiert à nouveau tout son sens.
Et il est alors de fait que le mal et le péché sont venus dans le monde à cause d’une demande d’égalité. Nul ne s’étonnera que Satan l’exige à nouveau.
William S. Lind
Traduit et analysé par Philippe Grasset pour Dedefensa
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