Par Brandon Smith – Le 15 février 2017 – Source alt-market.com
L’une des tactiques de propagande favorites des élites de l’establishment et des idiots utiles qu’elles emploient dans les cercles marxistes et marxistes-culturels est de renommer ou de redéfinir un adversaire, avant de pouvoir se définir elles-même solidement en regard. En d’autres termes, les élites et les marxistes chercheront à « créer une image de vous » (tout comme les sociétés commerciales utilisent une image de marque) dans l’esprit des masses, afin qu’elles puissent vous enlever votre capacité à vous définir vous-même comme autre chose.
Pensez-y de cette façon : dites que vous voulez lancer une organisation appelée « Mouvement bleu ». Vous et d’autres personnes ont déjà bataillé ferme pour développer cette organisation à partir de rien. Cependant, alors que votre mouvement est sur le point d’obtenir une reconnaissance publique importante, quelqu’un d’autre arrive, quelqu’un avec beaucoup d’argent et l’influence des médias. Ils vont saturer tous les canaux de communication avec le récit que votre mouvement est en fait plus un « Mouvement rouge », et que ce Mouvement rouge est une idée terrible, vraiment très mauvaise. Ils vont faire un si bon travail, en fait, que des millions et des millions de personnes vont commencer à vous appeler « Mouvement Rouge » sans même savoir pourquoi, et ils vont commencer à croire toutes les associations négatives que ce label implique.
Grâce à l’art de la marque négative, votre ennemi vous a volé votre atout le plus précieux – votre capacité à vous présenter au public comme ce que vous êtes vraiment.
La marque négative est une forme d’inoculation psychologique. Elle est conçue pour fermer l’esprit des gens à des idées particulières avant d’entendre réellement ces idées présentées par un véritable partisan de ces idées. Mais au-delà, la marque négative peut également être utilisée pour tromper les groupes et les mouvements, en leur faisant abandonner leur identité originale.
Par exemple, le concept de liberté économique pour les individus – la liberté de l’ingérence gouvernementale manifeste ou le favoritisme du gouvernement pour certaines personnes sur les autres, la liberté de rivaliser d’idées et d’ingéniosité pour construire une meilleure entreprise et un meilleur produit, la liberté de conserver les fruits de son travail – est souvent appelée « marchés libres », tels que définis par Adam Smith. La base même de la philosophie du marché libre était de supprimer l’obstruction et l’oppression économique des épaules de l’homme du peuple afin d’inspirer une renaissance de l’innovation et la prospérité. Le problème est que vous n’entendez que rarement parler des « marchés libres » traditionnels.
Bien que Karl Marx n’a pas inventé le terme de « capitalisme », lui et ses partisans (et éditeurs) sont effectivement coupables de la version péjorative utilisée maintenant. Ce sont toujours les propagandistes marxistes qui ont cherché à redéfinir l’idée de « marché libre » de façon négative, et l’utilisation du terme capitalisme est la manière dont ils l’ont fait. Ils ont été si efficaces dans leurs efforts, que même aujourd’hui certains partisans du marché libre se réfèrent à eux-mêmes comme des « capitalistes ».
Alors que les « marchés libres » désignent la liberté de l’homme du peuple de poursuivre une vie meilleure grâce à la productivité, à l’intelligence et au mérite, le « capitalisme » désigne une poursuite monstrueuse et aveugle de la richesse et du pouvoir sans considération morale. L’un donne l’impression d’équité, l’autre donne l’impression de la tyrannie.
Existe-t-il même un tel animal que ce « capitalisme » ? Je ne peux pas vraiment le dire. Ce que je sais, c’est que le système que nous avons aujourd’hui est une mutation hybride du corporatisme et du socialisme et n’est certainement PAS un système de libre marché, si nous voulons suivre la véritable définition et l’intention originelle. Pourtant, chaque fois que les marxistes culturels et économiques attaquent la notion de liberté économique, ils utilisent le système que nous avons maintenant comme exemple des échecs du « capitalisme de marché libre ».
C’est la magie de la marque négative, et elle est utilisée dans toutes les facettes de la vie sociale et de la géopolitique.
Maintenant, avant de parler du terme « populiste », je reconnais que les gens qui s’opposent à ma position vont immédiatement se mettre à critiquer la façon dont les champions de la Liberté et de la souveraineté vont « marquer » leurs idéaux « exactement de la même façon ». Ce n’est pas vrai, toutefois.
Lorsque nous nous référons aux « globalistes » de manière négative, nous prenons un label préexistant, quelque chose dont ils s’affublent souvent eux-mêmes, pour souligner que leur philosophie est imparfaite et hautement destructive, le tout fondé sur des preuves historiques et des faits vérifiables. Nous ne cherchons pas à les redéfinir comme autre chose que ce qu’ils sont déjà. Nous ne faisons qu’exposer au public ce qu’ils encouragent et croient VISIBLEMENT, puis nous proposons notre point de vue et nos preuves pour expliquer pourquoi leurs croyances sont fausses.
Ce n’est pas ce qu’ils nous font. Les globalistes et leurs copains, eux, préfèrent que le public n’entende pas nos opinions directement de nous. Ils utilisent rarement, ou jamais, nos publications comme source de leurs attaques contre nos principes. Ils préfèrent plutôt dire au public ce que nous sommes et ce que nous croyons, sans jamais nous laisser nous exprimer devant eux. C’est pourquoi vous trouverez souvent que de nombreux participants à des groupes de protestation lors d’événements tenus par des anti-globalistes, comme Ben Shapiro ou Milo Yiannopoulos, n’ont jamais vu ou entendu un seul discours de ces hommes en question. Ils n’ont aucune idée de ce que nous voulons vraiment. En fait, ils protestent contre nos intervenants, nos groupes et nos mouvements, en se fondant sur une idée des opinions que nous défendons, idée moulinée par des sources biaisées.
Cela nous amène au « populisme ».
Il y a eu une campagne de propagande profonde et concertée contre les activistes de la Liberté, les champions de la souveraineté, les anti-globalistes, les groupes anti-SJW et les conservateurs en général. J’ai remarqué que cette campagne ciblée s’accélérait au début de 2016 et c’est la principale raison pour laquelle j’ai choisi de prendre une position ferme sur mes prédictions pour la victoire du Brexit et une victoire de Trump lors de l’élection. Le récit de cette propagande pourrait se résumer comme suit :
Depuis le début de l’année 2016 (selon les globalistes et les médias présentant leurs opinions), il y a eu une vague croissante de nationalisme et de « populisme » dans les pays occidentaux. Cette poussée soudaine du « populisme » est inexorablement liée au mouvement du Brexit et au soutien de candidats comme Donald Trump. Le populisme va dépasser la « stabilité » actuelle du globalisme et provoquer une grave crise économique dans de nombreux pays. Elle trouve ses racines dans les portions les « moins instruites » de la population, ainsi que dans les générations les plus âgées qui pensent avoir quelque chose à perdre si le globalisme réussit. Elle est également motivée par une « peur irrationnelle » du changement économique, de l’interdépendance mondiale et du multiculturalisme. Les populistes sont essentiellement naïfs et désespérés de trouver des dirigeants « virils » pour lutter pour eux. Certains d’entre eux sont motivés par l’intérêt personnel, tandis que d’autres sont motivés par le racisme.
Vous pouvez voir ces sentiments exprimés sans ambages dans de nombreux médias traditionnels. Le Guardian n’a aucun scrupule à relier le Brexit au « racisme » et au populisme, par exemple. Le Washington Post n’a pas non plus de problème à lier les partisans du Tea Party et de Trump au racisme et au populisme.
Au-delà des minces accusations de racisme, la tendance générale de la marque négative est claire. Si vous êtes contre le globalisme (ou l’élitisme) et ses principaux principes, alors vous êtes un « populiste ». Ceci est réitéré dans les articles récents de Bloomberg et du Guardian.
Mais dans ces publications, l’argument le plus flagrant est celui qui n’est pas directement formulé. L’insinuation est que le « populisme », non seulement n’est défini que par la peur de la corruption parcourant l’élitisme organisé, mais que cette peur n’est pas fondée. Autrement dit, quiconque s’oppose à la mécanisation des globalistes, par exemple, n’est pas seulement redéfini comme un «populiste», mais il est également, essentiellement, ignorant ou insensé. Vous voyez comment cela fonctionne?
Le label populiste est souvent utilisé pour décrire un mouvement politique construit sur le culte de la personnalité, une histoire d’amour sycophante avec un dictateur célébré qui a tendance à avoir des arrière-pensées. Ainsi, les fondements philosophiques de ce mouvement en particulier sont ensuite érodés parce qu’ils ne savent même pas pourquoi ils font ce qu’ils font; ce n’est qu’un jeu stupide pour suivre le leader.
Les préoccupations concernant l’immigration incontrôlée et les frontières ouvertes ne seraient pas fondées sur le rationalisme et les preuves historiques de l’instabilité sociale et économique, ainsi que sur les menaces de terrorisme largement prouvées. Elles seraient basées sur la « xénophobie ».
Nos inquiétudes quant à la faiblesse croissante du système financier engendrée par l’interdépendance économique du globalisme et notre manque d’autonomie ne sont pas basées sur les mathématiques et la logique, mais notre « manque de compréhension » sur la façon dont l’interdépendance améliore notre vie.
Nos inquiétudes face à l’élitisme organisé et à la corruption qui en découle ne se fondent pas sur de nombreux exemples concrets, sans parler des documents exposés et les mots des élites elles-mêmes. Elles sont basés sur le « monde imaginaire » de « complotistes haineux » qui ne font qu’exagérer les choses tout en consommant des tas de « fausses nouvelles ».
Si tel est le cas, je suppose que je devrais me coller mon étiquette de « complotiste haineux » bien haut sur le front et noter que ce récit fait partie du jeu au long cours mené par les globalistes. Ils ne tentent pas de diaboliser les conservateurs et les défenseurs de la souveraineté depuis aujourd’hui ou demain. Il s’agit de préparer le public pour un avenir proche, peut-être d’ici cinq à dix ans, après avoir suffisamment saboté l’économie mondiale pour nous accuser de la crise que cela entraînera.
Ça ne serait pas possible, dites-vous? D’abord, lisez mon article Le faux récit de la reprise économique mourra en 2017 pour plus d’explications. Si nous ne faisons pas attention, nous serons redéfinis non seulement par la propagande de l’establishment, mais par une calamité mondiale qui sera flanquée de notre nom et attachée autour de nos cous, collectivement.
En attendant, comment pouvons-nous nous battre contre cette campagne de désinformation?
Un facteur qu’un « mouvement populiste » n’a généralement pas est la capacité de rester auto-critique. Le populisme, du moins selon les médias traditionnels, exige une foi aveugle des masses dans une cause mal comprise ou pour un leader malhonnête. Le mouvement de la Liberté et les groupes conservateurs ont encore des membres qui n’ont pas peur de souligner quand nous nous égarons dans notre logique ou nos actions.
Pourtant, nous n’avons pas été réduits au silence par nos pairs. Compte tenu de la crise, il est difficile de dire comment les gens vont réagir. Une attaque terroriste majeure, une panique économique, une guerre. Ces types d’évènements spectaculaires peuvent inspirer beaucoup d’intolérances pour ceux ayant des vues contraires. Nous n’en sommes pas à ce stade, et tant que les membres de notre mouvement sont capables de garder un œil critique, nous ne serons jamais les « populistes » dont ils tentent de nous coller l’étiquette sur le dos.
Une autre méthode est de s’abstenir d’adopter le « marquage » que l’establishment essaie d’utiliser contre nous. Méfiez-vous de n’importe qui au sein de nos groupes et organisations qui commence à se référer à lui-même ou à nous comme « populistes ».
À long terme, les personnes mal intentionnées nous appelleront comme ils veulent nous appeler. La vraie question est : est-ce que ces étiquettes collent à la réalité? Allons-nous les aider à la faire coller en perdant notre sang-froid et en agissant comme les propagandistes ont toujours dit que nous le ferions?
La marque négative peut devenir un fait historique, parce que les mèmes durent bien plus longtemps que les gens. En 100 ans, comment l’Histoire se souviendra-t-elle de nous? C’est ce que les mondialistes apprécient le plus : les impressions futures de notre présent par des générations pas encore nées. Parce que les guerres ne sont pas seulement le lieu de combat de l’instant présent en un lieu précis ou pour une idée. Les élites se battent pour TOUS les moments, pour les jours qui ne sont pas encore passés, pour la postérité de toutes les idées, même celles qui n’ont pas encore été pensées. Si nous ne nous battons pas avec cela à l’esprit, gagner sera impossible.
Brandon Smith
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
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