« … cela ne se limite pas à la Droite – le sentiment populaire en Israël passe du libéral-laïque au biblique-eschatologique ». – Alastair Crooke
Par James Howard Kunstler – Le 24 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation
Si nous ne sommes d’accord sur rien d’autre, vous devez admettre que la société civile occidentale a besoin de se faire examiner la tête. La guerre d’Israël contre Gaza provient du vaste monde limbique où résident tous les fantômes, les mythes, les dieux et les démons. Ce qui se passe actuellement dans les pays de la Bible est la démonstration que la colère de Yahvé est à la hauteur de la colère d’Allah. L’Occident semble abhorrer cette bataille, car elle découle du secteur le plus profond et le plus sombre de sa propre psychologie – un endroit où l’Occident craint d’aller. Après avoir rejeté le Dieu judéo-chrétien pendant toutes ces décennies, l’Occident est horrifié à l’idée de voir ce terrible personnage revenir sur scène en lançant des éclairs et en rugissant.
La société occidentale est comme une diplômée de Sarah Lawrence avec un anneau dans le nez, entraînée à mépriser sa propre histoire et sa propre culture, trafiquant avec les incubations de la barbarie – la romance de la « nervosité » – tout en jouant avec des lames de rasoir dans l’attente de son propre psychodrame suicidaire glorieux. Voilà, je vous ai expliqué le New York Times et le New Yorker Magazine, et donc exactement ce qui ne va pas dans le fait qu’ils essaient de vous expliquer le monde.
Il y a, bien sûr, des malentendus sans fin et apparemment irréconciliables entre la société occidentale et ses adversaires, mais le point saillant du désordre mondial actuel est l’incapacité à comprendre la signification de « Plus jamais ça ». Et l’une des nombreuses ironies de ces dernières années est que l’état d’esprit qui s’appelle le mondialisme progressiste est obsédé par l’éradication des frontières, alors que les deux points de crise actuels ont éclaté précisément parce que les frontières ont été violées.
Quoi que vous pensiez de Poutine – et je refuse de me joindre au chœur rituel stupide de sa prétendue « brutalité » – il n’aurait pas pu faire comprendre plus clairement aux États-Unis et à ses sœurs de l’Euroland que la Russie n’accepterait pas que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN, tout près de sa frontière – ce qui signifierait que l’OTAN pourrait y baser des missiles, des bombardiers et des troupes. Vous avez peut-être perdu le compte du nombre de fois où la Russie a été envahie à travers la vaste plaine de l’Ukraine, mais les Russes n’ont pas oublié et leur attitude à cet égard est synonyme de l’expression « Plus jamais ça ». Qu’est-ce que les États-Unis, l’Allemagne, la France et les autres n’ont pas compris ?
Pourtant, ils ont entrepris ce projet détraqué d’armer la pauvre Ukraine jusqu’aux dents – un peuple qui n’a montré aucune aptitude à la guerre, historiquement piétiné, avec des allégeances profondément schizoïdes à quiconque les domine d’un siècle à l’autre – et l’ont envoyée dans une mission suicidaire qui est maintenant presque terminée. Vous comprenez que le suicide sacrificiel de l’Ukraine sans raison valable n’est qu’une mise en œuvre de l’apparente réalisation des souhaits suicidaires de la société civile occidentale. Comme je l’ai dit, il s’agit d’un psychodrame sombre et profond.
En conséquence, l’Occident affecte d’être chagriné par le refus d’Israël de rejoindre le nouveau culte gnostique du suicide de l’Occident. Là encore, il s’agit d’une incapacité à comprendre la phrase « Plus jamais ça ». Nous savons d’où vient ce slogan succinct : la précédente tentative de suicide de l’Occident, de 1939 à 1945, au cours de laquelle l’anéantissement des Juifs d’Europe a été l’une des pièces maîtresses. Lorsque la société occidentale s’est enfin réveillée de cette guerre cauchemardesque, toutes les nations en lice ont été mortifiées par ce qui s’était passé, notamment l’Allemagne, la nation qui avait perpétré cette énormité particulière.
C’est ainsi que la nouvelle organisation censée sauver le monde, les Nations unies, qui a vu le jour après ce cataclysme – sous la direction, bien sûr, des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale – s’est sentie obligée de créer un État d’Israël sur les terres biblique où, il y a si longtemps, passé la mémoire de beaucoup de gens dans le monde moderne, il y avait un endroit appelé Israël où les Juifs habitaient autrefois. C’était Sion, Jérusalem et ses environs, et c’était le souhait de longue date des Juifs dispersés dans le monde de retourner à Sion, et c’est tout ce que le terme sioniste signifie – malgré les tentatives des nombreuses autres tribus sémitiques de la région, et de leurs alliés déments de l’Ivy League – de le colorer comme une sorte d’hôte démoniaque cherchant à escroquer le monde.
La société occidentale, poussée par le culte du suicide progressiste mondialiste, souhaite se dissocier d’Israël maintenant que les djihadistes cherchent à semer le chaos et le meurtre dans les rues de Berlin, Paris, Londres, Milan, Amsterdam et même dans les petites villes de province. Et aux États-Unis aussi. Les gouvernements des pays occidentaux refusent d’arrêter le flot de migrants qui se déversent d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’une myriade de stans de la grande terre asiatique. Les États-Unis aussi, avec leurs longues frontières violées à une échelle fantastique avec le consentement de « Joe Biden » et Cie. C’est comme s’ils avaient l’intention de permettre à la société occidentale d’être envahie et vaincue.
Israël, qui fait partie de la société occidentale et qui, d’une certaine manière, est le cœur battant de son héritage, est également en proie à de profonds conflits politiques. Mais Netanyahou refuse de rejoindre le culte du suicide, à la grande consternation de tant de personnes à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël. Il ne pourrait pas être plus seul parmi tous les autres chefs d’État élus des nations civiles occidentales. Même « Joe Biden » s’en prend à lui. Mais attention, comme on dit en Occident – surtout en cette période de Noël – quelque chose d’important approche. En l’espace d’une semaine, l’Argentine a élu un antimondialiste, Javier Milei, avec une marge considérable, et les Pays-Bas ont élu (surprise) un parti dirigé par Geert Wilders, qui a exprimé son désenchantement à l’égard du djihad dans son pays. Il se passe quelque chose. Notez bien ce que je dis : L’Allemagne est la prochaine. La société occidentale va finalement se remettre les idées en place.
Le psychodrame américain a été tout aussi profond et épouvantable que celui de l’Europe, mais nous nous dirigeons vers notre propre bilan politique, et nombreux sont ceux qui en ont assez d’une vie sans limites, dans tous les sens du terme. « Joe Biden » a été l’incarnation parfaite de l’absence de limites. Et son parti est en train d’être détruit par cela avant de pouvoir achever la destruction de notre pays. La bataille est là aussi. Et elle est engagée. Prenez du recul et observez.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone