Par Moon of Alabama – Le 16 novembre 2021
Hier, le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden tenait un sommet virtuel.
C’est la partie américaine qui avait pris l’initiative de l’événement. Les attentes étaient faibles, le résultat fut maigre :
La rencontre virtuelle entre le président Biden et le dirigeant chinois, Xi Jinping, n’a débouché sur aucune avancée malgré une relation qui s’est dangereusement dégradée. Mais ce n’était pas le but.
Les deux dirigeants ont plutôt cherché à éviter que les nombreux différends entre les deux pays ne dégénèrent en un grave conflit. S’ils parviennent à traduire leurs paroles en une sorte de détente, il s’agira d’un succès diplomatique.
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Au terme de trois heures et demie de discussions, les deux hommes n’ont même pas réussi à rédiger le genre de déclaration commune qui ponctue habituellement les sommets entre les États-Unis et la Chine depuis des décennies. La dernière rencontre de M. Xi avec un président américain, Donald J. Trump en 2019, s’est également terminée sans déclaration commune, marquant la détérioration des liens.
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« Nous ne nous attendions pas à une percée », a déclaré aux journalistes un haut responsable de l’administration peu après la fin des entretiens avec M. Xi. « Il n’y en a pas eu. »
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Les responsables de l’administration ont refusé de discuter de ce qui a été dit sur le développement nucléaire, au-delà d’une vague déclaration selon laquelle M. Biden « a souligné l’importance de la gestion des risques stratégiques. »
D’autres sujets que les analystes pensaient voir apparaître n’ont pas été abordés, selon le haut fonctionnaire de l’administration. Il s’agissait notamment de différends sur l’octroi de visas aux diplomates, aux journalistes et à d’autres personnes, ainsi que d’une éventuelle invitation à assister aux Jeux olympiques d’hiver à Pékin en février.
L’analyse chinoise de l’événement, sous la forme d’un éditorial du Global Times, était un peu plus optimiste :
La réunion virtuelle entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden a eu lieu mardi matin, heure de Pékin. Les comptes rendus publiés par les deux parties sont tous deux relativement positifs. Le monde a vu comment les dirigeants chinois et américains discutent franchement des questions stratégiques, générales et fondamentales entre la Chine et les États-Unis, ainsi que des questions d’intérêt commun. Les formulations de leurs communiqués ont tenu compte des sentiments de l’autre partie. La partie américaine n’a pas utilisé de mots durs comme elle l’avait fait avant la réunion. La réunion jouera un rôle actif pour amener l’opinion internationale à avoir des attentes positives à l’égard des relations sino-américaines.
Toutefois, cet éditorial met également en garde contre le fait que si les États-Unis sont souvent positifs lors de tels événements, ils ont tendance à ne pas tenir la route :
Il est essentiel que les deux pays mettent en œuvre l’esprit de consensus de ce sommet et répondent par des mesures constructives dans différents domaines. On s’inquiète du fait que, bien que les deux dirigeants aient eu une bonne discussion, l’élan ne puisse être relayé dans les domaines clés des liens bilatéraux. Après une brève période, l’atmosphère positive sera épuisée par les frictions nouvelles et déjà existantes.
Nous avons eu quelques expériences brutales, et les États-Unis en sont généralement à blâmer. Par exemple, les États-Unis ont souvent publié des messages de confrontation peu après la tenue d’appels téléphoniques ou de réunions importantes entre les chefs d’État chinois et américain.
Les rédacteurs du Global Times ne seront donc pas surpris par les suites immédiates données par l’administration Biden aux entretiens « relativement positifs » :
À trois mois des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, l’administration Biden devra bientôt préciser si elle envisage d’envoyer une délégation officielle en Chine. Mais plus tôt que prévu, selon plusieurs sources au fait de ces projets, la Maison-Blanche devrait annoncer que ni le président Biden ni aucun autre représentant du gouvernement américain n’assistera aux Jeux de Pékin. Ce boycott diplomatique vise, selon ces sources, à répondre aux violations des droits de l’homme commises par le gouvernement chinois sans affecter les athlètes américains.
Bien que l’administration n’ait techniquement pas finalisé cette décision, une recommandation formelle a été faite au président et il devrait l’approuver avant la fin du mois, ont confirmé des sources administratives.
On pourrait en conclure que Biden était furieux de ne pas avoir reçu l’invitation formelle attendue pour assister aux jeux de Pékin et qu’il a donc décidé de les boycotter.
Mais je crois plutôt que la partie chinoise savait que le boycott allait avoir lieu. Une invitation formelle qui aurait été rejetée serait une plus grande perte de face que le fait de ne pas inviter Biden du tout.
La politique étrangère de Joe Biden est « plus ou moins la même » que celle de l’administration Trump. Elle est mise en place par un establishment qui est incapable de corriger ses erreurs. Elle est délirante et vouée à l’échec.
Espérons qu’elle ne tourne pas à la catastrophe.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone