Par Jose Marti − Le 27 mars 2022 − Source Le Saker Francophone
L’ambassadeur de Russie a été convoqué par Jean-Yves Le Drian après avoir publié deux caricatures sur son compte twitter. Retour sur les pratiques de la caricature et la liberté d’expression à géométrie variable.
Tout d’abord, voici les caricatures, objet du courroux du sinistre des affaires étrangères actuellement en poste en France.
Ces caricatures déplaisent aux maastrichiens extrémistes, qui après avoir violé le référendum de 2005 (on rappelle que les Français avaient massivement refusé le traité de Lisbonne, et qu’ils l’ont eu quand même), avoir bombardé des pays souverains sans aucun mandat de l’ONU (on peut parler de la Libye en 2011, de la Syrie plus récemment, mais également de l’ex-Yougoslavie), ne se sont jamais offusqués de voir la pratique de la caricature dans l’autre sens.
Peut-être que l’État français peut déplorer que de telles caricatures aient été publiées par une ambassade étrangère.
Et peut-être que le peuple français peut déplorer qu’aucun « grand » média français ne critique jamais l’impasse maastrichienne, l’impasse de l’Union européenne et la mort lente (mais douloureuse) que tout cet européisme injecte bel à bien dans ce pays qu’est la France. Il est bien dommage en effet que les Français doivent s’abonner au compte Twitter de l’ambassade d’un pays étranger pour accéder à ce type de critique !
Voici quelques exemples de caricatures jugées tout à fait acceptables par nos grands démocrates.
Il est de bon ton de dénoncer le caractère prétendument indiscriminé et cruel des interventions russes en Syrie.
On attend toujours une caricature dans la presse occidentale concernant les propos de Madeleine Albright sur les enfants irakiens. (Des centaines de milliers d’enfants morts en conséquence des sanctions occidentales, commentaire de la secrétaire d’État des États-Unis : « cela en valait la peine ».)
Question de la journaliste : « On nous dit qu’un demi-million d’enfants sont morts ; je veux dire… cela fait plus d’enfants morts qu’à Hiroshima, et, euh… Cela en valait-il la peine ? »
Réponse de la secrétaire d’État « Je pense que c’est un choix très difficile. Mais cela en valait… Nous pensons que cela en valait la peine ».