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Par Batiushka – Le 9 décembre 2022 – Source The Saker Blog

Introduction : Les traîtres fuient la naissance de la Nouvelle Russie

Comme l’a écrit le Saker, la Nouvelle Russie est née le 24 février 2022, le premier jour de l’OMS (Opération militaire spéciale) visant à libérer l’Ukraine de ses démons militaristes nazis. Presque aussitôt, des dizaines de milliers de membres de type hipster de la classe supérieure russe nouvelle-riche se sont dirigés vers la Géorgie, le Kazakhstan, la Finlande, la Serbie et ailleurs. Ils détestent Poutine, parce que maintenant ils ne peuvent plus aller skier dans les Alpes françaises en hiver, en Floride pour les vacances d’été, ou aller dans leurs villas et utiliser leurs comptes bancaires à Londres, Nice, Malaga, Sofia, Nicosie et Podgorica, et obtenir suffisamment de botox ou de pièces de rechange originales pour leurs BMW, comme ils le faisaient auparavant.

Les membres de cette « nomenklatura » sont tous des produits du consumérisme occidental importé des années 1990 : Argent, argent, argent – parasites, voleurs et traîtres. Cependant, la nomenklatura avait déjà vu le jour dans les années 1970. Je me souviens d’eux avec leur imitation vulgaire et amateur des manières et des vêtements occidentaux bourgeois, faisant leurs courses dans les magasins de Berjozka¹. Dans les années 1980, ils ont contribué à l’effondrement de l’Union soviétique, trahissant la justice sociale qui était son meilleur héritage, luttant contre les patriotes qui étaient centrés sur le KGB. Ayant vécu en URSS, je n’étais pas en principe contre sa chute, car elle a persécuté l’Église et a également commis l’erreur d’entrer en Afghanistan, mais cette chute ne pouvait se faire qu’à condition que quelque chose de mieux soit d’abord mis à sa place. Je suis le principe selon lequel on ne détruit pas avant d’avoir construit.

La Russie post-soviétique : 1992-2022

Tragiquement, au lieu de conserver ce qu’il y avait de mieux dans l’ancienne URSS, le plein emploi, le logement pour tous, l’éducation gratuite, les soins de santé gratuits, la culture gratuite et le soutien au tiers-monde exploité, une fois que la nomenklatura nouvelle-riche a pris le pouvoir longtemps convoité, elle a simplement mis en place une imitation de mauvaise qualité de l’Occident corrompu, ne conservant que ce qu’il y avait de pire dans l’ancienne URSS, l’alcoolisme, l’avortement et le divorce sur demande, la corruption, etc. C’était le pire des deux mondes. Les biens nationaux ont été volés (« privatisés ») par ce qu’on a poliment appelé les « oligarques », des dizaines de millions de Russes abandonnés ont découvert qu’ils étaient devenus des minorités mal aimées dans les nouveaux pays, les entreprises occidentales ont fait fortune en Russie, des dizaines de millions de personnes ont été dépouillées de leurs économies et de leurs pensions et des millions de personnes sont mortes de pauvreté, de désespoir, d’alcoolisme et dans les guerres nationalistes du Caucase, qui ont été directement provoquées et soutenues par l’Occident. Ce fut l’un des plus grands vols de ressources et d’identité de l’histoire du monde.

Ce n’est que depuis l’an 2000 que les patriotes russes ont été capables de développer quelque chose de mieux à mettre à la place de ces monstruosités et malgré elles. Il s’agissait d’un projet générationnel qui ne pouvait être précipité. Ce n’est que trente ans plus tard, en 2022, que le projet était prêt. La Nouvelle Russie, purgée des parasites et des traîtres, est nécessaire, mais il existe encore des institutions, comme l’Église, où les corrompus et les infiltrés sont présents et les compromettent ainsi. Ces traîtres sont exactement comme les aristocrates, les généraux, les politiciens et les professionnels qui convoitaient le pouvoir en 1917 et ont ainsi fait tomber le système. Tout comme les aristocrates/oligarques et l’élite bourgeoise des traîtres d’aujourd’hui, ils ont mis en œuvre la révolte de palais de février 1917 planifiée par l’Occident et, une fois qu’ils ont provoqué le chaos, la guerre civile et la destruction, ils se sont enfuis à l’Ouest de manière irresponsable.

La chute de la Russie impériale

Après avoir rejeté la Russie post-soviétique corrompue et ratée et la Russie soviétique en faillite (1917-1991), les patriotes qui voulaient former la Nouvelle Russie avaient deux modèles à considérer : la brève Russie impériale (1721-1917) et la longue Russie pré-impériale (988-1721), dont l’idéal était la « Sainte Rus’« . Il est intéressant de noter que le dernier tsar, Nicolas II², voyant l’effroyable décadence de la classe supérieure de Saint-Pétersbourg, s’était tourné avec nostalgie précisément vers cette Russie pré-impériale et surtout vers l’un de ses derniers souverains, le tsar Alexis (1645-1676). Il a donné son nom à son fils unique, a réconcilié ceux qui utilisaient l’ancien rituel avec l’Église, a œuvré à la restauration du patriarcat, a construit des églises dans le style national de l’époque précédente et a réformé le chant et l’iconographie de l’église selon les normes de cette époque.

Nicolas II a été trahi par ceux qui n’étaient pas d’accord avec son idéal de Sainte Rus’ et se moquaient même ouvertement de l’unité radicale du paysan et du tsar. Ces traîtres s’étaient alliés à l’Occident, aux espions et à la politique britanniques ainsi qu’à la langue et à la culture françaises, ce qui explique pourquoi la plupart d’entre eux ont fini à Paris après 1917. Le tsar est resté en Russie, refusant de quitter sa patrie par patriotisme, et a donc été assassiné avec toute sa famille. La Russie impériale n’avait pas du tout été libérée de l’Occident. C’est pourquoi elle est tombée. Compromise, elle avait contenu les germes de sa propre destruction, abattue par ses propres contradictions internes, si bien dépeintes dans la littérature russe du XIXe siècle, notamment par Dostoïevski dans « Les démons » ou « Les frères Karamazov ». La leçon à en tirer est que si la Nouvelle Russie doit survivre et prospérer, elle doit également être dé-compromise et nettoyée des traîtres occidentalisés post-soviétiques. Et, Dieu merci, beaucoup d’entre eux sont déjà partis de leur plein gré !

La Sainte Rus’

Nous en arrivons donc à l’idéal de la « Sainte Rus' », qui est libre de l’Occident. De quoi s’agit-il ? Le mot « Rus' » désigne en premier lieu les Slaves de l’Est, les Slaves de Russie, d’Ukraine, de Biélorussie et de Carpatho-Russie (« Ruthénie »). Le terme « saint » fait référence aux modèles de sainteté fournis par la foi chrétienne orthodoxe, qui a été officiellement adoptée par les Slaves orientaux à Kiev, « la mère des villes russes », en 988 lors du « baptême de la Rus' ». Cette foi est la seule chose qui unit les Slaves de l’Est. Chaque fois que cette foi s’est affaiblie ou a été niée en tant qu’idéal, les Slaves de l’Est se sont disputés entre eux, donnant lieu à des guerres civiles entre princes oligarchiques, notamment dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine aux XIe et XIIe siècles. En conséquence, les Mongols-Tartares collectifs ont envahi l’Est. Les invasions ne se produisent que lorsqu’il n’y a pas d’unité interne. Une maison divisée ne peut tenir debout. C’est exactement le même cas aujourd’hui, sauf que ce sont les démons de l’Occident collectif qui ont remplacé les démons de l’Orient collectif.

Nous en arrivons donc à la question posée par le Saker : Les Ukrainiens sont-ils des Russes ? Nous pouvons y répondre en retournant la question : Les Russes sont-ils des Ukrainiens ? La réponse aux deux questions est qu’ils ne sont que l’un l’autre, dans la mesure où ils partagent la même Foi et donc le même idéal multinational de la Sainte Rus. Sinon, ils sont comme un diagramme de Venn composé de deux cercles qui ne se croisent jamais. Selon cette définition, il y a des Russes/Ukrainiens/Bélarussiens/Carpatho-Russes qui n’appartiennent pas à la Sainte Rus’. De même, il y a ceux qui n’ont pas de « sang » slave oriental (quel qu’il soit, (2)), mais qui sont spirituellement Russes/Ukrainiens/Belarusses/Carpatho-Russes. C’est pourquoi nous pouvons trouver des drapeaux avec l’aigle bicéphale chrétien orthodoxe, symbolisant l’unité de l’Est et de l’Ouest, superposés aux drapeaux allemand, italien, espagnol, français, anglais, suisse, etc., montrant l’unité des représentants des nations européennes au sein de la foi orthodoxe.

Une ballade prophétique

Tout ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine avait été prédit. Zhanna Bichevskaya est une chanteuse patriotique russe orthodoxe bien connue du passé, née en 1944. Après avoir connu la gloire pendant la période soviétique, elle s’est convertie à la foi et a vécu un moment particulièrement prophétique en 2003, lorsqu’elle a chanté la ballade suivante, écrite par le compositeur et chanteur Gennadij Ponomariov. Nous donnons ci-dessous notre traduction en anglais (la première, à notre connaissance) de la ballade, « The Russian March ». Bien que nous ayons pris quelques libertés mineures dans la traduction pour créer des rimes et rendre la ballade chantable en anglais, la traduction est presque littérale. La référence Youtube donne la chanson originale et une des vidéos correspondantes.

La marche russe

Les Russes marchent à travers les ténèbres de tous les âges païens,
Les Russes marchent, mettant à terre les ennemis et les guerres qu’ils mènent,
Les Russes marchent, libérant ainsi tous les peuples de la Troisième Rome,
Les Russes marchent vers la Jérusalem céleste.

Refrain

Marche, marche, marche,
Les Russes marchent, se rassemblent pour marcher
Tous ceux qui ont survécu à la guerre et qui sont maintenant debout.
Marche, marche, marche,

La marche russe pour mettre fin à la farce des démons.
De tous ceux qui, avant, se moquaient de notre pays.
Les Russes marchent pour que toutes les lumières s’allument à nouveau,
Les Russes marchent pour que cesse la dépravation des hommes,
Les Russes marchent, rappelant aux Russes qui ils sont,
Les Russes marchent pour défendre tous les peuples, proches et lointains.

Refrain

Marche, marche, marche,
Les Russes marchent, se rassemblent pour marcher
Tous ceux qui ont survécu à la guerre et qui sont maintenant debout.
Marche, marche, marche,

La marche russe pour mettre fin à la farce des démons.
De tous ceux qui, avant, se moquaient de notre pays.

Les Russes marchent et l’obscurité et les ténèbres fuient les côtes russes,
Les Russes marchent pour aider les hôtes de leur armée bien-aimée,
Les Russes chevauchent, le cœur noble, le pied à l’étrier,

Les Russes méprisent la puissance de l’Amérique et de l’Europe.
Les Russes chevauchent, le cœur noble, le pied à l’étrier,
Les Russes méprisent le pouvoir de l’Amérique et de l’Europe.

Refrain

Marche, marche, marche,
Les Russes marchent, se rassemblent pour marcher
Tous ceux qui ont survécu à la guerre et qui sont maintenant debout.
Marche, marche, marche,

La marche russe pour mettre fin à la farce du démon.
De tous ceux qui, avant, se moquaient de notre pays.

Les Russes marchent, avec la peur des balles et des blessures derrière eux,
Les Russes marchent pour invoquer les Slaves et toute l’humanité,
Les Russes marchent, portant à leur tête l’étendard du Christ,
Les Russes traversent Moscou, le cœur de notre foyer, Godsped.

Les Russes défilent, brandissant l’étendard du Christ à leur tête,
Les Russes défilent dans Moscou, le cœur de notre foyer, Godsped.

Refrain (x 2)

Marche, marche, marche,
Les Russes marchent, se rassemblent pour marcher
Tous ceux qui ont survécu à la guerre et qui sont maintenant debout.
Marche, marche, marche,

La marche russe pour mettre fin à la farce du démon.
De tous ceux qui, avant, se moquaient de notre pays.

Par rapport à la guerre en Ukraine, cette ballade est prophétique. Ainsi, les mots selon lesquels le monde occidental est dans un âge païen et que la Russie rassemble d’autres personnes pour marcher avec elle, sont frappants. Mais tout le verset,

Les Russes marchent et toutes les lumières s’allument à nouveau,
Les Russes marchent pour arrêter la dépravation des hommes,
Les Russes marchent, rappelant aux Russes qui ils sont,
Les Russes en marche, pour défendre tous les peuples, proches et lointains.

dans le contexte de la situation actuelle, frappent encore plus fort. Toutes les lumières se rallumeront en Ukraine une fois que la mission russe sera terminée, ils marchent pour arrêter la dépravation de l’Occident et rappellent aux Russes perfides qui ils devraient être, non pas des esclaves de l’Occident, mais des gens avec leur propre haute civilisation, qui sont appelés à défendre les autres. Ils sont le peuple de la Nouvelle Russie. Et les mots

Les Russes marchent ainsi pour aider les hôtes de leur chère armée,
Les Russes méprisent la puissance de l’Amérique et de l’Europe.

rappellent qu’en ce moment, les Russes aident leurs troupes et, littéralement, crachent sur les sanctions illégales et les fournitures d’armes de l’OTAN avec lesquelles l’Amérique et l’Europe soutiennent le régime nazi.

Conclusion : La victoire

Personnellement, je n’ai jamais eu le moindre doute que la Russie sortira victorieuse de cette lutte OMS. Elle est moralement juste et militairement et économiquement gagnable, car la Russie a été bien préparée. L’intention du régime actuel de Kiev de fermer complètement l’Église en Ukraine montre la vraie nature de ce régime. Toutefois, à quoi ressemblera la victoire russe ? Il y a ici de nombreux impondérables : Quelle part de l’Ukraine reviendra à la Russie – tout le sud et l’est ou seulement les quatre provinces prises jusqu’à présent ? quelle part rejoindra la Pologne, la Hongrie et la Roumanie – seulement les cinq provinces de l’extrême ouest ? comment le reste (enclavé ?) s’appellera-t-il – le Protectorat de Kiev ? combien d’Ukrainiens reviendront de l’exil qu’ils se sont imposés en Europe occidentale – 50 % ? qu’adviendra-t-il finalement des trois mini-états baltes et de la Moldavie – qui feront partie de l’État de l’Union de la Fédération de Russie, du Belarus et de l’Ukraine croupion ? Nous ne le savons pas. L’essentiel est que l’ancienne anti-Russie de l’Ukraine sera libérée, démilitarisée et dénazifiée.

Quoi qu’il en soit, il y a des questions bien plus importantes que toutes celles-là. Premièrement, comment la Russie sera-t-elle nettoyée de ses traîtres, toujours présents dans toutes les institutions russes, y compris dans l’Église ? Deuxièmement, la Nouvelle Russie adoptera-t-elle vraiment l’idéal de la Sainte Rus’ ? Troisièmement, à quoi ressemblera le Nouvel Ordre Mondial fondé par la Russie, puisque le nouveau G20 est dirigé par la Russie, la Chine, l’Inde et l’Iran, ainsi que par une foule d’autres participants, le Brésil, l’Argentine, le Venezuela, le Mexique, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, l’Algérie, le Nigeria, l’Égypte, la Turquie, la Syrie, l’Arabie Saoudite, le Pakistan, le Bangladesh, le Vietnam et l’Indonésie ? Enfin, comment les restes de l’Europe occidentale, après que des pays comme la Hongrie l’ont quittée et que des pays comme la Serbie, le Monténégro et la Macédoine, assiégés par l’OTAN, se sont alliés à l’État de l’Union des Slaves orientaux, vont-ils supporter de se retrouver dans un ghetto appauvri et isolé ? Dans combien de temps l’OTAN et l’UE s’effondreront-elles ? La Russie peut-elle libérer l’Allemagne, sujette aux coups d’État, de la tutelle américaine – à supposer qu’elle veuille être libérée ? Quand l’élite américaine réalisera-t-elle qu’elle doit coopérer avec les autres pays sur un pied d’égalité, au lieu d’essayer de vassaliser le monde entier et de provoquer ainsi des guerres partout ? Il y a là des impondérables encore plus grands.

Batiushka

Recteur orthodoxe russe d’une très grande paroisse en Europe, il a servi dans de nombreux pays d’Europe occidentale et j’ai vécu en Russie et en Ukraine. Il a également travaillé comme conférencier en histoire et en politique russes et européennes.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Notes