Le Parti bleu n’est-il vraiment que le service clientèle de l’État administratif ? − Jeff Childers
Par James Howard Kunstler – Le 26 mai 2025 – Source Clusterfuck Nation
Il est assez largement admis que les guerres récentes menées par les États-Unis, à commencer par celle du Vietnam, ont été stupides, inutiles et faussement motivées. Et pourtant, les soldats que nous avons envoyés dans ces fiascos ont, pour la plupart, agi avec courage et honneur. Il semble donc un peu étrange de célébrer leurs sacrifices sans aucun sentiment de justice politique, de victoire ou de sens à la cause pour laquelle ils se sont sacrifiés. C’est pourquoi cette fête s’est récemment réduite à une célébration de viande grillée.
Ce Memorial Day, pour une fois, les États-Unis ne sont pas en guerre dans un pays lointain, mais seulement contre eux-mêmes. Dans cette guerre civile encore froide, un camp cherche à « rendre sa grandeur à l’Amérique » (MAGA), tandis que l’autre cherche quoi ? À faire le contraire ? À « Make America Disintegrate / Désintégrer l’Amérique » (MAD) ? Il est difficile d’arriver à une autre conclusion.
Le mouvement MAGA est bien sûr mené par M. Trump, qui a retrouvé la présidence après l’interrègne exécutif le plus étrange de notre histoire. Dans sa forme la plus simple, MAGA signifie le retour à une économie basée sur la production de biens de valeur. Pour beaucoup, cela peut évoquer l’image d’usines en pleine activité, de bons salaires pour un travail honnête et d’une population bien ordonnée, satisfaite et patriote, reconnaissante de sa prospérité, en d’autres termes, quelque chose qui ressemble à l’Amérique de 1958, lorsque M. Trump entrait dans l’adolescence.
C’est une vision réconfortante. Certaines parties semblent réalisables. Peut-être pouvons-nous reconstruire une infrastructure industrielle composée d’usines modernes. N’avons-nous pas volontairement mis au rebut toutes les anciennes il y a seulement quelques décennies ? Et pour quelle raison ? Pour que des nations lointaines sortant de l’obscurité puissent fabriquer tout ce que nous voulions à un coût dérisoire ? Cela s’est avéré être une mauvaise affaire, fondée sur une vision à court terme extrêmement stupide.
Elle s’est également accompagnée d’un ensemble d’arrangements financiers très corrosifs basés sur le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Ceux-ci sont assez abscons, mais il suffit de dire qu’ils nous ont permis d’accumuler une dette phénoménale que nous ne pourrons jamais rembourser. Nous nous sommes même leurrés en pensant que nous pouvions remplacer cette vieille économie de production industrielle par des jeux financiers basés sur la manipulation des taux d’intérêt et l’innovation dans des escroqueries toujours plus complexes. Cela n’a fait que creuser un fossé fantastique entre les joueurs financiers qui engrangent des milliards et les anciens ouvriers d’usine qui se retrouvent ruinés, démoralisés, malades et toxicomanes.
À titre de proposition de base, il est douteux que nous puissions revenir à une situation similaire à celle de 1958, fondée sur l’essor d’entreprises à l’échelle continentale, comme les trois grands constructeurs automobiles et General Foods. Tout cela semblait être une bonne idée à l’époque, et l’esprit du temps l’a encouragée, mais nous voyons où cela nous a menés : dans un effroyable enchevêtrement de banlieues tentaculaires et dans un état de santé général déplorable. De plus, l’échelle des choses a cessé de croître ; elle est en fait en train de se contracter.
Et pourtant, nous nous dirigeons assurément vers une nouvelle situation, qui se caractérisera probablement par une population réduite (en raison des maladies et de l’infertilité induites par le vaccin Covid), une baisse de la production d’énergie (malgré le cri de ralliement « drill-baby-drill / creuse-bébé-creuse ») et une production de biens et de denrées alimentaires à beaucoup plus petite échelle et relocalisée — si nous avons de la chance. (Ce sont les événements qui sont aux commandes, pas les personnalités, même gigantesques comme celle de M. Trump). Si nous n’avons pas de chance, les bouleversements liés au changement lui-même pourraient dépasser notre capacité à rester civilisés.
La faction MAD est dirigée par le Parti démocrate, le parti des canulars, des escroqueries et de la haine. S’apparentant davantage à une secte religieuse (fondée sur l’envie, le ressentiment et la vengeance) qu’à une faction politique, ce Memorial Day, ils célèbrent leur saint patron George Floyd, un faux martyr dont la mort par overdose de fentanyl a déclenché un été de pillages, d’incendies criminels et d’homicides, suivi d’une élection truquée.
L’opération Black Lives Matter s’est avérée être une escroquerie, c’est-à-dire une tentative d’extorquer de l’argent de manière malhonnête. Mais elle s’est transformée en une opération DEI encore plus envahissante, s’infiltrant dans toutes les institutions de la vie américaine et contaminant chacune d’entre elles avec l’incompétence et l’escroquerie, le tout enrobé de moralisme. C’est fini maintenant, mais que reste-t-il au Parti démocrate MAD ? Il s’est mis au service de l’État profond dépravé, cette bureaucratie permanente et corrompue qui a développé une mentalité malveillante et collective, déterminée à maintenir ses privilèges à tout prix. En d’autres termes, il n’est intéressé que par le pouvoir… le pouvoir sur le peuple de ce pays… pour dominer, réglementer, dépouiller et punir ceux qui osent vouloir être civilisés.
Le parti MAD est désormais sur le déclin. Sa folie est devenue si exorbitante que personne doté d’un bon sens ne peut supporter d’y être associé. Ceux qui restent impliqués dans la politique du Parti démocrate sont pour la plupart susceptibles d’être poursuivis pour de multiples crimes contre le pays, et utilisent désormais les éléments les plus vils du système judiciaire pour éviter la prison. Le parti sera vaincu sans appel.
L’État profond qu’il a servi est systématiquement démantelé par MAGA, privé de financement, de personnel et fermé. Il ne lui reste plus que la guerre juridique et une clique de juges qui perdront leur combat contre le droit légitime et la Constitution. S’il tente de relancer ses proxys de combat de rue cet été, cela sera également rapidement et sévèrement réprimé. Des leçons seront tirées. Tout cela pour dire que la guerre menée par l’État profond contre le peuple américain pourrait toucher à sa fin. C’est une chose dont nous pouvons être reconnaissants en ce Memorial Day.
MAGA devra alors lutter contre les forces de la nature, c’est-à-dire essentiellement la physique, en particulier telle qu’elle s’applique aux mécanismes monétaires. MAGA pourrait facilement échouer s’il ne parvient pas à faire face aux déformations actuelles du système financier, à savoir la dette colossale et insoutenable qui pèse sur le pays. Je ne suis pas très optimiste quant à l’issue de cette affaire.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone