Par James Howard Kunstler – Le 16 Janvier 2017 – Source kunstler.com
Je ne sais pas vous, mais je m’amuse beaucoup à regarder la garde prétorienne de l’État profond devenir folle, alors que le jour de l’apothéose de Trump approche. J’imagine beaucoup d’hommes et de femmes, courant dans les couloirs de Langley [siège de la CIA, NdT] et du Pentagone et d’une centaine d’autres redoutes opérationnelles secrètes, avec leurs cheveux en feu, se demandant comment diable ils pourraient neutraliser ce salaud dans les quatre jours qui restent.
Que reste-t-il dans leur sac à malice? Cuire un cheesecake empoisonné pour le déjeuner inaugural? Le chef de la CIA, John Brennan, en est réduit à dire des âneries au nouveau président. Peut-être que certains cowboys de l’informatique, dans la forteresse de la NSA dans l’Utah, peuvent trouver un moyen de faire tomber tous les marchés vendredi, comme cadeau d’intronisation. Que faut-il faire? Quelques bricolages autour d’ordres boursiers stratégiques à hautes fréquences? Il y aura beaucoup de tireurs d’élite de la police sur les toits à Washington DC ce jour-là. Qu’est-ce qui pourrait se passer?
La guerre civile 2.0 est en cours, en un écho intéressant de la première : Trump a critiqué l’icône sacrée des droits civils, le congressiste de la Géorgie John Lewis, descendant d’esclaves, après que ladite icône a fustigé Trump comme « un président illégitime« . Cela a provoqué un retrait du Congrès de la cérémonie d’investiture. Le New York Times agit comme une société de Manhattan spécialisée en procédure de divorce, avec des histoires fraîches tous les jours, rappelant aux lecteurs, dans un article de première page lundi, que « l’anniversaire de Martin Luther King tombe quelques jours après les anniversaires de deux généraux confédérés, Robert E. Lee et Stonewall Jackson ». Ouah! Qui allez-vous appeler? Les Ghostbusters?
Il n’y a pas grand chose que Trump puisse faire avant vendredi midi, sauf tweeter ses tweets, mais on ne peut s’empêcher de se demander ce que l’État profond peut faire après ce moment magique. J’ai maintenu pendant près d’un an que, s’il était élu, Trump serait supprimé par un coup d’État dans les soixante jours de son entrée en fonction, et je pense toujours que c’est une bonne prédiction – même si j’espère que cela n’arrivera pas, bien sûr. Mon point de vue n’en a été que plus confirmé par la performance de Trump lors de la conférence de presse de la semaine dernière, qui semblait mettre un peu de pétillant sur le décorum présidentiel.
Peut-être convient-il à cet État profond de finir à la manière d’un opéra bouffe. L’histoire se répète, d’abord comme tragédie, puis comme farce, a observé Karl Marx. Que représente l’Union, cette fois? Les droits des anciens employés de la SEC de vendre leurs services à CitiBank? Les droits des sociétés pharmaceutiques concurrentes de faire passer le prix de l’insuline de 20 $ à 250 $ le flacon? Les droits des sous-traitants de la DIA de vendre des explosifs en plastique Semtex aux djihadistes « modérés » du Moyen-Orient?
Donc, le thème des attaques du moment est que Donald Trump serait un plus grand escroc que les serviteurs et les vassaux de l’État profond. Il s’est présenté à la présidence pour vendre plus de steaks et de whisky sous la marque Trump. C’est une violation de la clause des émoluments dans la Constitution. Eh bien, je ne suis pas au courant que George Washington, Thomas Jefferson, James Madison, ou Andrew Jackson aient placé dans leurs esclaves une confiance aveugle, après qu’ils sont devenus président. Quoi qu’il en soit, à ce point de notre histoire, personne ne peut battre l’État profond dans le domaine des turpitudes financières, certainement pas un seul magnat de l’immobilier et de l’hôtellerie.
Je suppose que la grande question est de savoir si l’État profond – et, oui, Virginia, l’État profond existe, contrairement au Père Noël – déchirera le pays dans une tentative pour défendre tous ses privilèges et ses prétentions mal acquis. Le public en général est inquiet, désireux de s’engager dans le travail de déconstruire la matrice de racket qui s’ajoute à la culture de misérabilisme de la société dans laquelle nous vivons, où les présidents d’entreprise d’assurance-santé se font 40 millions de dollars par an, tandis que les gens ordinaires perdent leurs maisons parce qu’une police d’assurance-maladie avec un plafond de 5 000 dollars ne couvre pas le coût du traitement d’une amygdalectomie de routine.
Je n’ai pas voté pour ce fils de pute avec sa tête de curly, mais il sera intéressant de voir ce qu’il va faire entre maintenant et six heures vendredi, s’il survit aux festivités.
James Howard Kunstler
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