Cela ressemble à un exorcisme national. – Charlie Kirk
Par James Howard Kunstler – Le 10 février 2025 – Source Clusterfuck Nation
« Il est évident que les bénéficiaires des gaspillages, des fraudes et des dépenses publiques inutiles seront les plus menacés par les coupes opérées par la DOGE dans ces programmes. Ces bénéficiaires du gaspillage et de la fraude sont également extrêmement préoccupés par le risque de réputation, le risque juridique et le risque pénal potentiel qu’ils encourent en étant exposés par le DOGE » – Bill Ackman
Je suis ravi que le New York Times ait expliqué ce que faisait Kendrick Lamar lors de sa prestation à la mi-temps du Superbowl, car tout ce que je voyais, c’était un adulte déguisé en enfant de huit ans qui braillait des comptines devant une foule de flashs. Apparemment, KL est en conflit avec un autre rappeur, Drake, qu’il considère comme un agresseur d’enfants. Tout cela n’était donc qu’un simple divertissement familial. Remercions le NY Times d’avoir donné à l’affaire une tournure universitaire :
En parlant de méta-récits – et en dehors des vendettas privées sur la planète Rap – un beau méta-récit se développe au centre de la vie politique américaine : le Parti du Chaos utilise des juges fédéraux pour s’opposer au démantèlement de son gigantesque échafaudage d’escroquerie. En d’autres termes, il s’agit une nouvelle fois de faire obstacle à tout effort sérieux visant à réformer efficacement la gestion de notre pays. Ainsi, la semaine dernière, le juge Carl J. Nichols du district de Washington a soutenu que la fermeture de l’USAID par le DOGE n’était pas autorisée et potentiellement illégale, faute d’approbation du Congrès.
Puis, vendredi en fin de journée (alors que la plupart des citoyens sont en train de lâcher la grappe aux combats de la semaine), le juge Paul Engelmayer du district sud de New York a empêché le DOGE et d’autres fonctionnaires de l’exécutif d’accéder aux registres des dépenses du Trésor américain. L’injonction, de manière comique, empêche le secrétaire au Trésor Scott Bessant de voir ce pour quoi son agence distribue de l’argent – c’est-à-dire de gérer tout ce que fait son département. Le procès qui a donné lieu à cette décision a été intenté par dix-neuf procureurs généraux d’États, sous la houlette de Letitia James, procureur général de l’État de New York. Vous voyez donc comment cela fonctionne.
Vous devez également imaginer que la Maison Blanche était préparée à ces manigances juridiques, bien qu’elle n’ait pas encore réagi. Il s’agit bien sûr d’une querelle constitutionnelle, puisqu’il s’agit de savoir qui, de l’exécutif, du législatif et du judiciaire, a autorité sur les dépenses des agences et, en particulier, qui est habilité à les contrôler. L’objectif réel du plaignant dans ces affaires (le Parti du chaos) est simplement de retarder toute action corrective.
Le ministère de la justice, sous la direction de Pam Bondi, peut charger le solliciteur général des États-Unis de présenter une requête en certiorari à la Cour suprême (SCOTUS) – afin d’accélérer la résolution de cette question constitutionnelle visant à déterminer si M. Trump, en tant que chef de l’exécutif, et les personnes qu’il a nommées de bonne foi, peuvent exercer des fonctions exécutives. Les arguments qui s’y opposent semblent faibles.
Il est du devoir du président de veiller à ce que les lois soient fidèlement exécutées, c’est-à-dire que les ministères sous son autorité fassent correctement leur travail, ce qui lui donnerait le pouvoir inhérent d’auditer et de restructurer des agences comme l’USAID. Les juges Nichols et Engelmayer s’arrogent des fonctions exécutives et législatives en matière d’élaboration de politiques, ce qui déclenche un conflit sur la séparation des pouvoirs que la Cour suprême doit trancher rapidement.
Ce qui importe le plus dans ces affaires, c’est que le SCOTUS a l’occasion de mettre en place de nouveaux garde-fous contre le détournement des tribunaux fédéraux à des fins de guerre juridique, c’est-à-dire pour des combats politiques malhonnêtes sous le couvert de la loi. La loi est lente, obscure et incompréhensible pour la plupart des citoyens non juristes et c’est la raison pour laquelle le Parti du chaos l’a utilisée de manière si libérale.
Quoi qu’il en soit, le DOGE avance sur de nombreux autres fronts et le prochain champ de bataille semble être le ministère américain de l’éducation, une agence qui, depuis sa création en 1979, n’a fait que présider à une dégénérescence épique des performances académiques des jeunes. Depuis 1979, l’agence est passée à 4 400 employés qui supervisent un budget de 238 milliards de dollars. Autrement, elle a surtout permis d’enrichir les différents syndicats d’enseignants et d’augmenter de manière astronomique le coût des frais d’inscription à l’université, tout en dégradant l’objectif et la valeur de l’enseignement supérieur. On peut dire que les cinquante États faisaient un meilleur travail par eux-mêmes sans l’intervention du DOE.
Entre-temps, il est satisfaisant de voir que les habilitations de sécurité d’Antony Blinken, Jake Sullivan, Lisa Monaco, Letitia James, Alvin Bragg, Andrew Weissmann, Mark Zaid et Norm Eisen ont été révoquées. La raison : entre autres crimes, ils ont tous trempé dans l’ingérence électorale. Et « Joe Biden » a également perdu le sien, parce qu’il était trop faible d’esprit pour qu’on lui confie des informations classifiées. Qui sait quelles autres complications juridiques attendent toute cette bande ? La guerre juridique donne et la guerre juridique reprend [ou selon l’auteur, si vous utilisez la loi de manière sournoise, elle vous mordra en retour, NdA]. Ou alors essayez le « FAFO » [Fuck Around and Find Out, fout le bordel et subis-en les conséquences, NdA].
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone