Note du Saker Francophone Cet article, traduit par Philippe Grasset a fait l'objet d'une analyse sur le site de dedefensa sous le titre : « D.C.-la-folle » : toujours plus loin
Par James Howard Kunstler – Le 27 juillet 2018 – Source kunstler.com
La folie politique qui sévit aux États-Unis ne fait qu’empirer, sans aucune fin en vue. Mercredi, le sénateur Ed Markey (D-Mass), a fait l’étonnante déclaration sur CNN que « le peuple américain voulait une confrontation, pas une conversation », entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki.
Vraiment ? Nous voulions un combat à mort et tout ce que nous avons eu, c’était un bavardage minable ? La prochaine fois, peut-être que M. Trump devrait apporter une batte de base-ball pour bien faire comprendre à son « partenaire » comment il faut penser – une technique de négociation populaire au bon temps de la construction new-yorkaise à l’époque de M. Trump. Il y a certaines personnes avec lesquelles vous ne pouvez pas discuter civilement, en particulier la bête humaine engendrée par l’enfer qui a personnellement préparé et dirigé l’ingérence de la Russie dans notre élection et a volé une victoire certaine à la présidente-désignée Hillary. (Je le sais parce que le New York Times et le Washington Post l’ont dit).
Un autre motif d’étonnement habituel : dans son témoignage devant le Comité des Relations Extérieures du Sénat cette semaine, le Secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis ne reconnaîtraient pas la Crimée comme faisant partie de la Russie et exigeraient le retour de la région en Ukraine. Sans trop s’attarder à la chose, on dira que M. Pompeo est en train de pisser dans un violon. La Russie n’abandonnera pas sa grand base navale en mer chaude, pas plus que les États-Unis ne restitueront leurs installations navales de San Diego qui reviennent historiquement au Mexique puisqu’elles sont situées en Californie. Mr. Pompeo le sait bien. Il en est de même pour les imbéciles du comité sénatorial, qui ont apparemment oublié que les responsables de notre gouvernement ont fomenté le coup d’État ukrainien de 2014 qui a incité la Russie à annexer la Crimée et ses ressources militaires.
Combien d’entre vous ne ressentent pas comme moi à la fois dégoût et mépris pour les deux côtés du spectre politique américain ! Les nouvelles, chaque heure du jour et de la nuit, révèlent une nation incapable de penser, incapable de distinguer la réalité de la fantaisie, avide de dissimuler et de mentir absolument de tout, se jetant avec avidité sur toute opération de racket visant à harceler ses propres citoyens, ignorant complètement et abruptement les vrais problèmes qui vont nous conduire dans un nouvel âge des ténèbres.
Dans l’ensemble et juste pour le moment courant, je suis plus exaspéré par le côté représenté par le parti démocrate, les soi-disant « progressistes », ou encore « la Résistance », parce qu’ils sont responsables de la politisation du FBI avant, pendant et après les élections de 2016 et que c’est un acte funeste de déstructuration institutionnelle d’une agence qui a le pouvoir de détruire les vies et les carrières des citoyens américains. Le produit de cette corruption est une hystérie fabriquée, extrêmement dangereuse, incitant à l’hostilité et à l’agression contre une autre nation pouvant mener à une guerre dont l’humanité ne se remettra pas.
Personne dans ce groupe d’agents de ce FBI de voyous et leurs complices du ministère de la Justice n’a eu à répondre de tout ce désordre meurtrier, en particulier ceux dont les méfaits ont été identifiés en détail par l’inspection générale du DOJ. Suis-je le seul dans ce pays à me demander pourquoi ils n’ont pas été convoqués devant un grand jury ? C’est généralement ainsi que fonctionne la justice selon ses règles, lorsque des preuves d’inconduite criminelle sont révélées et qu’une enquête formelle doit déterminer si des actes d’accusation sont justifiés. On pourrait penser que le New York Times ou le WashPo s’intéresserait à demander au sous-procureur général Rod Rosenstein pourquoi il n’a pas assigné un procureur fédéral pour faire passer ces cas dans de grands jurys. Qu’est-ce qu’il attend ? Qu’est-ce qu’attendent les journaux ?
M. Trump semble complètement marcher sur la sa tête dans tout ce désordre. La bureaucratie permanente de Washington, ses complices lobbyistes de K Street et les médias sont déterminés à l’arracher comme un vieux chicot pourri du poste central du Deep State pour qu’ils puissent revenir à leur routine, à savoir dépouiller ce qui est subsiste dans la nation qui n’a pas encore été pillé. M. Trump n’a pas les compétences rhétoriques les plus rudimentaires pour défendre sa légitimité de se trouver au faîte du pouvoir, et de toute évidence ses ennemis nient qu’il y ait quelque chose de légitime dans ce cas désespéré, en particulier sa présence au cœur de leur marécage putride et pourri.
Personne ne peut dire où tout cela nous conduit mais si nous ne tombons pas dans une version originale de la Troisième Guerre mondiale avant Noël, je prévois un nettoyage de la maison américaine qui fera apparaître la Révolution française comme une simple colique d’une petite nuit agitée.
James Howard Kunstler
Traduit par Philippe Grasset pour dedefensa