Par Moon of Alabama − Le 24 janvier 2023
À ce stade, l’élection présidentielle américaine de 2024 semble presque décidée. Aujourd’hui, il semble probable que Donald Trump redevienne président.
Donald Trump a remporté la primaire du New Hampshire et la seule autre candidate républicaine encore en lice est la candidate néo-conservatrice Nicki Halley :
Donald Trump s’est rapproché de l’investiture républicaine en remportant les deux premières élections, battant l’ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, mardi, alors que les électeurs se sont rendus en nombre record aux primaires du New Hampshire.
L’avance de Trump était suffisamment décisive pour qu’Associated Press prévoie sa victoire peu après la fermeture des bureaux de vote. Avec près de 75 % des suffrages exprimés, Trump devance Mme Haley d’environ 11 points de pourcentage.
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La victoire de Trump a porté un nouveau coup aux critiques dans son propre parti qui voyaient dans la course du New Hampshire la dernière chance de l’arrêter ou de le ralentir.
Halley est maintenue dans la course grâce à des dons de milliardaires, y compris de ceux qui ont tendance à faire des dons aux Démocrates, dans le but de nuire à Trump :
Bien qu’elle ait de moins en moins de chances d’arrêter la marche de Trump vers l’investiture républicaine, les résultats de Mme Haley dans le New Hampshire dépendent des indépendants, qui ont le droit de voter dans les primaires républicaines de cet État.
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Les électeurs du New Hampshire qui ont participé à la primaire républicaine se sont répartis à peu près également entre les personnes inscrites comme Républicains et celles inscrites comme indépendants ou non déclarés, une petite partie d’entre eux ayant déclaré qu’ils n’étaient pas inscrits sur les listes électorales avant le jour du scrutin, selon les premiers sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Les indépendants et les électeurs non déclarés ont soutenu Mme Haley dans une proportion de 2 contre 1, tandis que les Républicains inscrits ont soutenu M. Trump dans une proportion de 3 contre 1.
Les partisans de Haley espèrent que d’autres primaires ouvertes lui donneront encore de l’avance. Les Démocrates devenus indépendants pourraient inonder ces élections et la faire passer pour une gagnante :
La directrice de campagne de Mme Haley, Betsy Ankney, a publié un mémo alors que le vote commençait mardi, promettant de se battre jusqu’au Super Mardi en mars, malgré les sondages pré-primaires montrant Trump avec une avance grandissante ici et des votes futurs moins favorables pour Mme Haley. Le mémo affirme qu’une meilleure performance auprès des indépendants pourrait la soutenir après la Caroline du Sud. Le Michigan dispose d’une primaire ouverte et 11 des 16 États participant au Super Tuesday autorisent également les non-républicains à voter, dans une certaine mesure.
Le New Hampshire a déjà montré que ce concept ne fonctionne pas aussi bien que prévu.
Le président Joe Biden n’a pas à craindre de challengers aux primaires. Son parti est coincé avec lui. Et ce, malgré des données de sondages terribles qui auraient dû pousser les Démocrates à mettre Joe Biden à la retraite.
Seuls 38,9 % des électeurs approuvent Joe Biden et sa politique, tandis que 55,7 % la désapprouvent.
Les chiffres concernant Trump sont meilleurs. 43,1 % des électeurs ont une opinion favorable de lui, tandis que 51,8 % le jugent défavorable.
Les sondages pour les élections générales donnent une avance de 5 % à Trump sur Biden.
Biden a peu de chances de renverser la vapeur. Il n’y a rien dans la file d’attente politique qui puisse être considéré comme une victoire pour lui. Sur les questions intérieures, il est limité par la majorité républicaine à la Chambre des représentants. Les domaines problématiques sont l’état perçu de l’économie ainsi que son incapacité à stopper l’immigration de masse. Il est également en train de perdre en matière de politique étrangère. Sa guerre en Ukraine est un échec presque total et la position des États-Unis au Moyen-Orient est sur le point d’exploser.
Trump a encore des dizaines d’affaires judiciaires ouvertes contre lui. Mais il est douteux qu’un tribunal ose réellement mettre en prison le principal candidat à la présidence. En fin de compte, une Cour suprême conservatrice et des électeurs républicains enragés trouveraient de toute façon un moyen de sortir Trump de ce pétrin.
En matière de politique étrangère, le bilan de Trump est plutôt douteux. Mais je suis d’accord avec Stephen Walt qui estime qu’il n’y a que peu de différences entre les politiques étrangères de Trump et de Biden. C’est l’État profond qui, de toute façon, les formule et les exécute.
Mais il est tout de même plus probable que Trump trouve une issue au désordre en Ukraine que Biden. Trump est également beaucoup moins sioniste que Biden. Son opinion sur Netanyahou et les colons est généralement peu favorable.
Mon opinion sur Trump reste inchangée. Il n’est qu’un président américain ordinaire. Son plus grand défaut est son incapacité à choisir de bonnes personnes et à garder le contrôle sur ce qu’elles font. Les précédents choix de Trump, comme McMaster, Bolton ou Pompeo, étaient tous trop radicaux et traîtres. Ils n’auraient jamais dû être choisis. Pour quelqu’un qui a déjà participé à une émission de télé-réalité sur la sélection d’apprentis, il s’agit d’un bilan étonnamment mauvais.
Ou, comme l’exprime Stephen Walt :
Pour être clair, je ne dis pas que cette élection n’aura aucun effet sur la politique étrangère des États-Unis. Trump pourrait essayer de sortir les États-Unis de l’OTAN, par exemple, bien qu’une telle décision se heurterait sans aucun doute à une énorme résistance de la part de l’establishment de la politique étrangère et de défense. Il pourrait se concentrer principalement sur son programme intérieur – et sur ses problèmes juridiques persistants – ce qui réduirait encore son intérêt déjà limité pour les affaires étrangères et tendrait à renforcer le statu quo existant. Au cours de son premier mandat, Trump n’a pas su juger des talents en matière de politique étrangère (et a provoqué des taux de rotation du personnel sans précédent), et cette tendance pourrait entraver la mise en œuvre de la politique américaine et inciter les gouvernements étrangers à se protéger encore davantage. Il y aurait des différences subtiles entre Biden 2 et Trump 2, mais je ne parierais pas sur une transformation radicale.
Ce qui me préoccupe dans la politique étrangère des États-Unis, ce sont les dégâts considérables qu’elle cause dans le monde entier. Je considère que Trump est le meilleur candidat pour minimiser ces dégâts. Il a évité les guerres, dans la mesure où l’État profond le lui permettait.
On ne peut pas en dire autant de Biden.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.