Éclairages sur les perspectives démographiques mondiales de l’ONU 2019


Par Chris Hamilton – Le 9 juillet 2019 – Source Econimica

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Toujours peu de temps ou d’énergie pour bloguer beaucoup plus, cependant, avec la récente publication des Perspectives démographiques des Nations Unies de 2019 (données de l’ONU), j’ai eu envie de présenter quelques faits saillants puisque je n’ai pas vu beaucoup de couverture de ce rapport à part celle du Pew Research Center.

En résumé, les 27 graphiques ci-dessous détaillent une conclusion inéluctable. La fin de la croissance démographique parmi les régions et les nations qui font la quasi-totalité de la consommation mondiale est proche. C’est important parce que les systèmes financiers et économiques mondiaux sont fondés sur une croissance perpétuelle, en particulier la croissance démographique. Un système basé sur la croissance et reposant sur l’endettement et l’effet de levier ne peut tout simplement pas fonctionner avec le dépeuplement du segment qui représente la grande majorité de la consommation mondiale. La baisse de la demande se traduira par une baisse des prix, une peine de mort pour ceux qui détiennent une hypothèque à 30 ans, des prêts commerciaux ou de la dette fédérale. Penser qu’une plus grande productivité ou l’innovation peut créer une plus grande activité économique n’a pas de sens dans un contexte de dépeuplement. Les diminutions indéfinies du nombre de consommateurs par opposition aux augmentations indéfinies de la capacité ne font que créer une surcapacité et une déflation toujours plus grandes.

Je vois deux écoles de pensée générales pour traiter ce problème :

1) Mauvaise gestion de la politique des taux d’intérêt, de l’assouplissement quantitatif, de la monétisation, etc. pour gonfler les prix des actifs. Il en résulte une flambée des prix des actifs financiers à effet de levier (en particulier les actions et l’immobilier), puis une flambée des prix des actifs et des revenus locatifs pour les détenteurs d’actifs minoritaires. Pour les jeunes adultes, cela se traduirait par des prix des maisons et des ratios loyer/revenu records et inabordables, une dette record sur les prêts étudiants et une hausse du coût de la vie (frais médicaux, garderies, assurances, etc.) beaucoup plus rapide que les salaires. Cela retardera encore les mariages et la formation de famille … ce qui se traduit déjà par des taux de fécondité exceptionnellement faibles. Globalement, les politiques actuelles accélèrent le dépeuplement.

2) L’austérité conduisant à une relance douloureuse basée sur l’offre (surcapacité) face à la la demande (dépeuplement). Les résultats facilement observables sont l’effondrement des prix, la récession, la dépression et une remise à plat brutale jusqu’à ce que l’offre et la demande soient de nouveau en harmonie.

Mon espoir est d’entamer une discussion sur une « troisième voie » qui reconnaît le nouvel avenir de croissance faible ou inexistante dans lequel nous nous trouvons, mais qui valorise les idéaux du marché libre et les prix du marché libre, sans recherche d’objectifs centraux ou politiques. Je ne crois pas à la Théorie moderne de la monnaie ou au socialisme et je ne crois pas au capitalisme de marché quasi libre et supposé que nous employons actuellement. Il était une fois, l’Amérique a créé un cadre réfléchi et raisonné, qui a finalement créé de vastes possibilités. Maintenant, un nouveau pacte, respectant l’ethos original mais remodelé sur notre réalité actuelle et future est nécessaire comme jamais auparavant. Je crois que j’ai certaines des bonnes questions, mais j’ai malheureusement besoin d’esprits bien meilleurs pour déterminer les bonnes réponses.

Quoi qu’il en soit, sans plus tarder… voici 27 des graphiques détaillant le processus de ralentissement de la croissance et de dépopulation pure et simple.

Population mondiale totale – La fin de la croissance dans les pays riches et le ralentissement de la croissance dans les pays pauvres

Le graphique ci-dessous montre la population mondiale totale (selon le rapport Perspectives de la population mondiale ONU 2019), répartie entre les régions relativement plus riches (l’hémisphère occidental, l’Europe (y compris la Russie et l’Europe orientale), l’Asie orientale (Chine, Japon, Corée N/S, Taiwan) et l’Océanie (Aus/NZ)) et les régions pauvres du monde (Afrique et Asie sauf Asie orientale). Les années 2020 à 2100 sont les variantes moyenne et faible de la population selon l’ONU. Selon la Banque mondiale et l’Energy Information Administration des États-Unis, ces pays riches consomment plus de 80 % de toute l’énergie, des exportations mondiales et ont plus de 80 % des revenus, des économies et de l’accès au crédit. La fin imminente de la croissance démographique chez les riches est numériquement compensée par la croissance démographique chez les pauvres, mais la diminution de la capacité de la base de consommateurs plus riches n’est en aucun cas compensée par une augmentation de la consommation chez les pauvres. Les banques centrales et les gouvernements fédéraux tentent de créer synthétiquement de la demande et des prix d’actifs conçus de façon centralisée pour maintenir le système actuel (quelles que soient les conséquences entièrement négatives pour la grande majorité). Par ailleurs, en 2002, la population mondiale des pauvres a dépassé celle des relativement plus riches.

Les deux graphiques suivants illustrent la répartition de la population mondiale (et le changement annuel) entre le ralentissement de la croissance et bientôt le déclin complet de la population des régions riches et le ralentissement actuel de la croissance des régions pauvres. Le premier graphique ci-dessous présente la population totale des régions relativement riches (ligne bleue) et sa croissance annuelle (colonnes brunes), plus les variantes moyennes et faibles jusqu’en 2100.

Voici la population totale (ligne bleue) de l’Afrique et de l’Asie (à l’exclusion de l’Asie de l’Est) et la variation sur 12 mois (colonnes orange) plus les variantes moyennes et faibles selon l’ONU jusqu’en 2100. Les régions pauvres ont cessé d’accélérer leur croissance annuelle et sont actuellement au maximum de cette croissance. La croissance va maintenant décélérer au cours des 50 à 100 prochaines années avant que ne commencent les déclins directs.


Variantes moyennes et basses de l’ONU de 2020 à 2100

La croissance de la population mondiale parmi les régions qui font toute la consommation mondiale touche à sa fin dans un délai d’une à deux décennie. Entre-temps, toute la croissance démographique qui continue (mais produisant une faible croissance de la consommation) figurera parmi les régions les plus pauvres de la planète. Le graphique ci-dessous montre deux réalités radicalement différentes, les lignes bleues sont des variantes moyennes et basses de l’Afrique et de l’Asie (à l’exclusion de l’Asie de l’Est) qui sont encore en croissance. Les lignes rouges représentent la moitié la plus riche des variantes moyennes et faibles du monde, y compris l’Amérique du Nord, l’Océanie, l’Amérique latine (plus les Caraïbes), l’Europe et l’Asie de l’Est.

Croissance démographique annuelle entre population riche et pauvre en %

Croissance annuelle totale de la population dans les régions riches par rapport aux régions pauvres, ci-dessous. Les deux groupes connaissaient une croissance annuelle de 1,9 % en 1950, mais la croissance dans les pays riches a ralenti de plus de 77 % alors que celle des pauvres a ralenti de près de 40 % depuis le sommet atteint en 1982. La croissance parmi les pays plus riches, qui représentent 80 % de la consommation mondiale, se terminera entre 2026 et 2039 et les baisses annuelles de la principale base de consommateurs se poursuivront indéfiniment par la suite, seulement légèrement contrebalancées par la croissance de la base de consommateurs qui ne représente que 20 % du total mondial.

Total des populations les plus riches par rapport aux plus pauvres

Selon la variante moyenne de l’ONU (leur scénario de base), la population mondiale de consommateurs atteindra son maximum en 2039 … alors que dans la variante basse, la population mondiale de consommateurs atteindra son maximum en 2026, dans sept ans seulement. La réalité est que la population la plus riche commencera probablement à diminuer entre le début et le milieu des années 2030. C’est à ce moment-là que la consommation mondiale de produits biologiques devrait commencer à diminuer, malgré l’afflux probable d’une consommation alimentée par la dette de plus en plus importante.
Le graphique ci-dessous est le même que ci-dessus, mais il montre l’évolution annuelle des variations moyennes (colonnes bleues) et basses (colonnes orange) entre 2020 et 2100. Selon l’ONU, la croissance démographique mondiale en dehors des pays les plus pauvres d’Afrique et d’Asie cessera d’ici 7 à 20 ans. À partir de ce moment-là, les pays qui consomment plus de 80 % de l’énergie de la planète, des exportations mondiales et qui ont plus de 80 % de tous les revenus, de l’épargne et de l’accès au crédit se dépeupleront indéfiniment. D’ici 2050, les déclins varieront d’un minimum de <-5> millions à un maximum de <-18> millions par année… et ces chiffres ne feront que s’aggraver avec le temps.


Les nations consommatrices et les nations pauvres en terme d’âge de procréation

Ci-dessous, la population mondiale en âge de procréer de 15 à 40 ans (ligne bleue, hors Afrique/Asie … sauf Asie de l’Est) et la variation annuelle (colonnes rouges). La population des pays consommateurs en âge de procréer a culminé en 2006 et celle capable de se reproduire dans les pays riches a déjà chuté de 80 millions (soit une baisse de 6%). La variante moyenne prévoit que la population de consommateurs en âge de procréer sera inférieure de près de 500 millions de personnes d’ici 2100 (déclin de 40 %)… la meilleure estimation pour la variante basse plus pessimiste est que la population en âge de procréer sera inférieure à sa taille de 1950 (déclin supérieur à 60 %).

Ci-dessous, je présente la population en âge de procréer en Afrique et en Asie (sauf en Asie orientale) avec la population totale (ligne bleue) et les variations d’une année à l’autre (colonnes rouges). La croissance annuelle maximale a été de +28 millions en 1999 et a ralenti pour atteindre +24 millions à partir de 2019. La constante est la décélération de la croissance jusqu’à la fin du siècle, basée sur la variante moyenne… tandis que la variante basse propose une décélération beaucoup plus rapide et beaucoup plus profonde pour se transformer en une baisse pure et simple.


Taux de fécondité

Les taux de fécondité s’effondrent depuis longtemps dans toutes les régions. En 2020, toutes les régions, à l’exception de l’Afrique, devraient avoir un taux de fécondité négatif ou connaître une croissance pratiquement nulle, comme devraient l’être l’Asie et l’Amérique latine. A partir de maintenant, toutes les régions sauf l’Afrique devraient se situer légèrement ou nettement en dessous du taux de remplacement, tandis que l’Afrique devrait passer à des taux de fécondité négatifs d’ici le milieu ou la fin du siècle. De 2020 à 2100, les lignes pleines sont des variantes de fertilité moyenne et les lignes pointillées des variantes de fertilité faible.

Un taux de fécondité de 2,1 représente une croissance zéro (2,1 enfants par femme en âge de procréer). Ce que je souligne ci-dessous, c’est que les taux de fécondité de l’Europe, de l’Amérique latine (plus les Caraïbes), de l’Amérique du Nord et de l’Asie de l’Est sont tous nettement inférieurs à 2,1. On s’attend à ce que tous ces taux demeurent indéfiniment bien en deçà du taux de remplacement… la seule question étant de savoir jusqu’à quel point ils se situent en deçà du taux de remplacement. Bien que les taux observés continuent de baisser, le scénario de référence de l’ONU est une reprise marquée des taux de fécondité dans tous les pays sauf en Amérique latine. Ce passage à un taux de fécondité légèrement moins négatif est peu probable et il est tout à fait logique de penser que nous devrions anticiper les taux de fécondité, les naissances et les résultats démographiques résultants entre les variantes moyenne et faible. Soit dit en passant, les politiques monétaires et fiscales actuelles du ZIRP/NIRP, du QE, etc. semblent avoir de graves répercussions négatives sur la population des jeunes adultes en raison de l’inflation des actifs en l’absence d’inflation salariale… retardant le mariage et la formation de la famille. Il est juste de dire que plus ces politiques sont utilisées, plus les taux de fécondité diminueront.


Nombre total de naissances

Le nombre total de naissances dans le monde a grimpé en flèche de 1950 à 1990, augmentant de plus de 200 millions par période de cinq ans (une augmentation de 43 % du nombre de naissances). Cependant, de 1990 à 2010, le nombre de naissances dans le monde a diminué de 30 millions par période de cinq ans… et ce n’est qu’au cours de la période actuelle de cinq ans que l’on estime que les naissances ont de nouveau atteint le niveau record de 1990. La variante moyenne prévoit que les naissances maintiendront le niveau actuel (croissance zéro) jusqu’en 2050, tandis que la variante basse prévoit que le nombre total de naissances reviendra au niveau de 1950 d’ici 2050.

Un changement clé a été le déclin des naissances (et maintenant de la population en âge de procréer) dans les parties du monde où les revenus et les taux de consommation (ligne bleue, ci-dessous) sont plus élevés que dans les pays d’Asie (ligne verte, à l’exclusion de l’Asie de l’Est) et en Afrique (ligne rouge). Mais même les naissances en Asie (à l’exclusion de l’Asie de l’Est) ont atteint un maximum et sont en déclin depuis plus d’une décennie maintenant. Aujourd’hui, l’augmentation des naissances n’a lieu qu’en Afrique, là où se trouvent les pays aux revenus les plus faibles et au potentiel de consommation le plus faible.

Au-dessous, les naissances dans le monde, sauf en Afrique/Asie (hors Asie de l’Est), sont en baisse depuis la période 1965 à 1970. Le graphique ci-dessous montre les naissances mondiales par période de 5 ans par région plus les variantes moyennes et faibles jusqu’en 2100. La tendance à la diminution du nombre de naissances est bien ancrée. A partir de 2020, on s’attend à ce que les variantes moyennes et faibles de l’ONU continuent de baisser malgré l’hypothèse d’une augmentation des taux de fécondité, alors que la variante moyenne suppose une augmentation des taux de fécondité, en dépit de preuves contradictoires évidentes. Encore une fois, des estimations de naissances réalistes sont plus susceptibles de répartir la différence entre la variante moyenne et la variante faible.


Projection 2017 contre  projection 2019… La croissance démographique a déclassé 300 millions de personnes

La comparaison entre les projections de 2017 et 2019 de l’ONU et celles de 2019 jusqu’en 2100 a été révisée à la baisse de plus de 300 millions. L’ONU vient juste de parler du pic de la population humaine et de la fin de la croissance démographique mondiale. Les lignes pleines représentent la population mondiale totale et les colonnes la croissance annuelle. La croissance annuelle a atteint son point culminant en 1988 et le ralentissement annuel de la croissance est inexorable à partir de ce point. Encore une fois, c’est la variante moyenne qui est probablement beaucoup trop haussière sur la croissance et il faut s’attendre à de nouveaux déclassements significatifs des projections de l’ONU.


La croissance démographique mondiale devrait cesser juste après 2100

Voici la croissance annuelle de la population mondiale, par groupe d’âge, ci-dessous. La décélération des naissances (croissance chez les jeunes) contre l’accélération de la croissance chez les personnes âgées (celles qui vivent des décennies de plus que la génération précédente). C’est très important parce que l’accroissement de la population âgée ne se traduit pas par une croissance économique. Les personnes moyennes de 65 ans et plus ont un taux d’activité minimal et gagnent et dépensent seulement la moitié de ce que gagnent et dépensent les personnes en âge de travailler.

Pour mettre en évidence la nature changeante de la croissance, le graphique ci-dessous détaille le ralentissement de la croissance chez les jeunes par rapport à l’accélération de la croissance chez les personnes âgées au cours des années clés. Encore une fois, 1988 a été l’année du pic de croissance annuelle, mais la composition de la croissance depuis a tendance à vieillir.


La croissance démographique mondiale (hors Afrique) prend fin en 2055

Cependant, alors que l’Afrique représente environ 17% de la population mondiale et est aujourd’hui responsable de plus de 30% des naissances dans le monde, elle ne consomme que 3% de l’énergie mondiale et a encore moins de revenus, d’économies et d’accès au crédit. Alors que l’Afrique est en train de devenir le seul moteur (net) de la croissance démographique, d’un point de vue économique mondial, l’Afrique n’est guère plus qu’une erreur dans un arrondi économique. L’Afrique (en particulier l’Afrique subsaharienne où se produit la quasi-totalité de la croissance démographique) a également un taux d’émigration très faible, en particulier par rapport à la principale source d’émigration, l’Inde. Retirer l’Afrique de la croissance démographique mondiale donne un tout autre visage à la croissance démographique. Le graphique ci-dessous représente la croissance annuelle de la population mondiale, en décélérant la croissance annuelle totale en millions (ligne noire), en termes de pourcentage de décélération (ligne rouge), et par groupes d’âge. D’ici 2055, en termes totaux et en pourcentage, la croissance annuelle mondiale cessera à l’extérieur de l’Afrique.

Croissance de la population mondiale en âge de travailler (hors Afrique) finira en 2044

Le graphique suivant exclut l’Afrique, puis enlève les personnes âgées et les jeunes du reste du monde… ne laissant que la variation annuelle de la population mondiale âgée de 15 à 65 ans… la variation annuelle de la population mondiale en âge de travailler. La ligne rouge représente la variation annuelle en pourcentage de cette population et la ligne noire, la variation annuelle en millions. Le taux des fonds fédéraux, qui semble suivre de près l’évolution annuelle de la population des 15 à 40 ans en âge de procréer (et l’évolution de la demande qu’ils représentent), est également inclus.

La croissance annuelle de la population mondiale en âge de travailler a culminé à 2,3 % en 1980, a ralentie pour s’établir à 1,7 % en 2003. Elle est maintenant à 0,7 %. D’ici 2044, la croissance annuelle de la population mondiale en âge de travailler (hors Afrique) cessera et diminuera indéfiniment par la suite.


La croissance démographique de la population en âge de travailler des nations à revenu élevé et moyen supérieur se termine en 2026

Si nous nous concentrons sur les pays qui constituent la moitié de la population mondiale, mais qui consomment 90 % de l’énergie terrestre, des produits de base et qui ont 90 % des revenus, de l’épargne et de l’accès au crédit… leur croissance démographique des 15 à 65 ans en âge de travailler devrait prendre fin en 2026 et diminuer indéfiniment par la suite. C’est le groupe qui consomme la quasi-totalité des exportations mondiales… sans la croissance de cette base de consommateurs, la moitié inférieure de la population mondiale (Afrique, Inde, Pakistan, Indo, etc.) a des marchés en déclin pour exporter sa main-d’œuvre et ses biens vers leurs marchés intérieurs et n’a vraiment aucune chance de croître au-delà.


La croissance de la population mondiale en âge de procréer (hors Afrique) finira 2024

Dernier graphique, et celui là est vraiment critique. Il s’agit de la variation annuelle de la population mondiale en âge de procréer (hors Afrique, colonnes bleues), empilée avec la variation annuelle de la population des jeunes (hors Afrique, colonnes vertes), et le taux des fonds fédéraux (ligne jaune en pointillé). Avant d’investir dans les matières premières, l’immobilier ou à peu près n’importe quoi… vous devriez comprendre que l’avenir n’a rien à voir avec le passé. La population mondiale des jeunes (hors Afrique) est en déclin depuis 1999, et la population en âge de procréer (hors Afrique) commencera son déclin en 2024, bien que les baisses projetées de la population des jeunes soient probablement beaucoup plus importantes que ce que l’ONU prévoit. Ceci est dû à la confluence de la diminution de la population en âge de procréer et de la baisse continue des taux de fécondité, ce qui risque fort probablement d’entraîner une véritable pénurie de naissances bien en deçà de la variante moyenne douce présentée ci-dessous. Quant au taux des fonds fédéraux, il devrait continuer de suivre l’évolution de la population mondiale en âge de procréer et l’évolution de la demande qu’il représente, qui est déjà bien en deçà des taux négatifs.

La demande est appelée à décliner à long terme et les investisseurs actuels devraient comprendre qu’ils investissent dans la manipulation des marchés et une inflation inorganique. Je ne dis pas que les prix n’augmenteront pas, que les actions ne monteront pas, que les prix des maisons ne continueront pas de monter en flèche… mais ils ne seront pas fondés sur la bonne vieille offre et la demande. Elle sera basée sur des caprices politiques, des actions de la Réserve fédérale et des évaluations déterminées de façon centralisée.
Je crois comprendre qu’Elon Musk croit que la croissance de la population mondiale suivra les prévisions de la variante basse de l’ONU, atteignant un sommet vers 2050, un peu moins de 9 milliards d’habitants, puis diminuant indéfiniment à partir de là. Je ne signe pas de mon nom pour cette prédiction, mais cette possibilité est beaucoup plus grande que ce que les gens semblent reconnaître au fur et à mesure que la situation commencera à s’effilocher.Qu’en est-il des États-Unis ? Les meilleures suppositions sont ici et ici.

Crédit supplémentaire

Notez l’effondrement des populations de jeunes et des populations en âge de procréer dans de vastes régions des plus grands pays consommateurs de la planète.
Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Mongolie) : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.
  • Les jeunes, qui ont culminé en 1976, ont diminué de 138 millions (diminution de 32 %) jusqu’à maintenant, et devraient diminuer de 259 millions (diminution de 61 %) d’ici 2100. Ceci est basé sur l’hypothèse d’une hausse des taux de fécondité… s’ils restent stables ou diminuent davantage, la réalité sera probablement beaucoup plus basse !?!
  • Le nombre de grossesses a atteint un sommet en 2005, a diminué de 96 millions (baisse de 14 %) jusqu’à maintenant et devrait diminuer de 357 millions (baisse de 54 %) d’ici 2100.

Europe (y compris la Russie et l’Europe de l’Est) : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.

  • Le nombre de jeunes a atteint un sommet en 1965, a diminué de 48 millions (baisse de 29 %) jusqu’à maintenant et devrait diminuer de 78 millions (baisse de 46 %) d’ici 2100. Encore une fois, cette baisse est basée sur l’hypothèse que les taux de fécondité feront exactement le contraire de la réalité actuelle et augmenteront soudainement ?!?? Si ce n’est pas le cas, il faut s’attendre à ce que les naissances, les jeunes et les populations soient beaucoup plus faibles.
  • Le nombre de grossesses a atteint un sommet en 1989, a diminué de 41 millions (baisse de 15 %) jusqu’à maintenant et devrait diminuer de 105 millions (baisse de 39 %) d’ici 2100.

Amérique latine et Caraïbes (tout dans l’hémisphère occidental sauf les États-Unis et le Canada) : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.
  • Le nombre de jeunes a atteint un sommet en 2001, a diminué de 11 millions (baisse de 7 %) jusqu’à présent et devrait diminuer de 74 millions (baisse de 44 %) d’ici 2100.
  • Le nombre de grossesses devrait atteindre un sommet en 2025 et diminuer de 87 millions (diminution de 33 %) d’ici 2100.

Amérique du Nord (États-Unis/Canada) : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.
  • Les jeunes ont atteint un sommet en 1965, une croissance zéro depuis 1965, qui devrait augmenter de 9 millions (14 % d’augmentation) d’ici 2100. J’ai expliqué à maintes reprises (lien ci-dessus) pourquoi, compte tenu des taux de fécondité, des tendances et les modèles de l’immigration actuels, il est très improbable que cela se produise et qu’une baisse continue, nulle ou directe, devrait être le scénario de base. Depuis 2007, les taux de fécondité américains sont en chute libre et en 2018, les États-Unis ont atteint un taux de fécondité record de 1,72 et il continue de chuter rapidement… et le Canada est encore plus bas à 1,56. Il n’y a aucun signe ni aucune raison logique d’anticiper une hausse des taux de fécondité en Amérique du Nord.
  • Le nombre de grossesses devrait augmenter de 13 millions (augmentation de 11 %) d’ici 2100. Encore une fois, cela est fondé sur des taux de fécondité et d’immigration irréalistes […] c’est aussi très improbable et la croissance zéro devrait être le scénario de base.

Asie (à l’exclusion de l’Asie de l’Est) : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.
  • Le nombre de jeunes a atteint un sommet en 2018 et devrait diminuer de 275 millions (diminution de 34 %) d’ici 2100. C’est l’Inde, le Pakistan, le Vietnam, la Thaïlande, l’Indonésie, etc. plus toute l’Asie occidentale (Irak, Iran, Turquie, Arabie Saoudite, etc.).
  • Le nombre de grossesses devrait atteindre un sommet en 2038 et diminuer de 240 millions (diminution de 20 %) d’ici 2100.

Afrique : Population en âge de procréer (ligne bleue) et population jeune (ligne verte), ci-dessous.

  • Le nombre de jeunes s’élèvera à 400 millions et atteindra son apogée vers 2090 !?!?!
  • La population en âge de procréer devrait augmenter de près d’un milliard d’individus d’ici 2100.

Pour rappel, il s’agit des dernières données démographiques de l’ONU et des projections prévisionnelles de la variante moyenne de l’ONU (qui ont toujours été trop optimistes quant à la croissance démographique… autrement dit, la croissance démographique chez les jeunes sera presque certainement nettement inférieure à celle présentée ici). Les baisses dans certaines régions, en particulier dans les régions à forte consommation d’Europe et d’Asie de l’Est, sont déjà massives et s’apparentent économiquement à la marée descendante permanente avec une demande en chute libre due à l’effondrement de la natalité il y a des décennies. Aujourd’hui, ce reflux séculaire de la demande s’estompe au pire moment possible… tout comme les baby-boomers se retirent et exigent toujours plus de l’État (que l’État n’a jamais pris la peine de mettre de côté au départ).

Les décennies de réduction des taux d’intérêt pour encourager des décennies d’endettement croissant ont emprunté la croissance de l’avenir pour maintenir le présent. Bien sûr, nous savons maintenant qu’il s’agissait d’un emprunt pour maintenir une croissance élevée à partir d’un avenir qui allait déjà être une réalité de croissance faible ou nulle. Aujourd’hui, nous nous berçons d’illusions au sujet d’une réalité future qui n’existera pas[…] et il n’y a aucun moyen de dépasser les créances irrécouvrables accumulées et la surcapacité qui en résulte étant donné la faible croissance ou l’absence de croissance réelle. Continuer à doubler les enjeux sur une prémisse erronée ne fait qu’aggraver l’entraînement éventuel (voler un avenir fantasmé qui n’existera jamais) et rendre les inévitables changements structurels beaucoup plus douloureux, et le réalignement des attentes encore plus grand.

Chris Hamilton

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

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