Par Iurie Roșca – Le 16 février 2019 – Source flux.md
De bonnes nouvelles arrivent du front contre l’oligarchie planétaire. Les leaders d’opinion du mouvement conservateur international sont persécutés, un signe clair que leur discours bénéficie d’une audience toujours plus large. Ainsi, je constate que mon ami allemand, Manuel Ochsenreiter, est poursuivi simultanément dans trois pays : l’Ukraine, la Pologne et l’Allemagne. Quelles accusations sont portées contre lui ? Selon les portails des médias mainstream, cette personne douteuse semble être non seulement un agent d’influence russe (en raison de sa coopération avec RT et le site conservateur katehon.com), elle est aussi un espion professionnel du Kremlin servant la propagande officielle de Poutine.
Il a également réussi à être en même temps – horribile dictu ! – un terroriste dangereux, tout comme un véritable héros de films hollywoodiens. Les auteurs de l’article publié sur observer.com épuisent toutes les épithètes possibles sur quelqu’un qui doit être présenté comme un danger public : le militant allemand est un néonazi… d’extrémiste de droite, un fasciste, mais aussi un collaborateur d’un député du parti l’Alternative für Deustchland. Et pour compléter son dénigrement, l’article mentionne ses relations d’amitié compromettantes avec le philosophe russe bien connu Alexandre Douguine. De plus, Manuel Ochsenreiter est associé au prisonnier politique polonais Mateusz Piskorski, qui est coupable de sa position en faveur de l’effacement des anciennes animosités entre la Russie et la Pologne ; à remplacer par des relations de coopération entre les deux pays.
De telles histoires stupides n’inspirent aucune confiance en soi à qui que ce soit, si l’on a un minimum de capacité d’analyse et d’esprit critique. Mais dans le contexte d’une guerre médiatique totale, orchestrée par les centres d’influence atlantistes, une telle « narration » s’harmonise parfaitement avec la narration générale de la nouvelle guerre froide contre la Russie. Et si quelqu’un ose s’écarter de la ligne officielle du nouveau Bureau politique mondialiste, il devient le sujet de persécution, de diffamation, de marginalisation et même de poursuites judiciaires. L’idéologie totalitaire du soit-disant politiquement correct, imposée après la chute de l’URSS par le nouvel empire mondialiste extraterritorial, est appliquée dans tous les pays se trouvant sous son emprise. Parmi les pays membres de l’OTAN et de l’UE, il semble que seules la Hongrie et l’Italie parviennent à surmonter le statut de vassal du nouvel « empire du mal ». Alexandre Soljenitsyne avait parfaitement raison de dire à l’écrivain et homme politique français Philippe de Villiers que, si, peu de temps avant, les dissidents étaient à l’Est, ils se trouvaient maintenant à l’Ouest.
Mon intention initiale était d’écrire ces lignes pour demander aux autorités polonaises, ukrainiennes et allemandes de mettre fin à la persécution de ce militant conservateur, dont la seule culpabilité est d’avoir une autre vision sur les relations entre l’Ouest et la Russie. Mais je me rends compte qu’une telle approche serait inutile, pour la simple raison que les trois pays sont réduits au statut déshonorant de colonies, où la loi est faite non par les organes légaux mais par des centres de pouvoir extra-gouvernementaux. Dans ces conditions, la vague de persécutions fondée sur des critères idéologiques fait partie de ce mécanisme infâme, qui supprime la liberté des peuples européens. Les purges de masse de l’époque soviétique ou la « chasse aux sorcières » pendant la période du maccarthysme aux États-Unis n’en sont que deux exemples historiques qui correspondent à la situation actuelle dans les pays qui sont sous la tutelle de l’OTAN et de l’UE. Pour devenir l’ennemi numéro un du Système, il suffit de ne pas être russophobe, de ne pas accepter l’agenda politique néolibéral, de militer pour surmonter les anciennes divisions entre l’Ouest et l’Est, de ne pas applaudir avec enthousiasme le lobby des LGBT, de promouvoir les valeurs de la famille et en particulier d’être attaché au côté spirituel de la vie, à la foi chrétienne.
Cher Manuel, toi et moi, comme tant d’autres personnes normales de notre continent, nous sommes devenus des cibles. Comme tu le sais, je suis également sous le coup d’une enquête criminelle et je risque d’être emprisonné pour environ sept ans. Nous faisons tous les deux partie de nombreuses familles d’intellectuels de plusieurs pays qui partagent les mêmes valeurs et formons sans hésitation ni regret un vaste réseau international de nouveaux dissidents européens. Nous sommes pleinement conscients que les grandes œuvres n’ont jamais été accomplies sans efforts et sans sacrifices. Notre force réside dans notre unité et notre amitié. Il est reconnu que notre adversaire est beaucoup plus fort que nous. Nous aimons nous battre avec la seule arme que nous reconnaissons, celle de la parole qui est plus forte que l’appareil répressif de nos ennemis. Beaucoup d’entre nous croient en notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous guide et nous défend partout et toujours. Alors, ne sois pas triste, cher ami. Remercions Dieu d’avoir eu la chance de servir une cause pour laquelle nous sommes prêts à prendre des risques majeurs. Notre « terrorisme intellectuel » pacifique, qui cause des pertes substantielles au Système, est la seule cause qui menace ta liberté.
Le printemps des peuples européens ne peut plus être arrêté. Et le mérite des futurs changements majeurs sur notre continent est également le tien, cher Manuel.
Que Dieu te bénisse et te protège!
Que Dieu bénisse toutes les nations européennes !
Iurie Roșca
Journaliste et éditeur moldave, ancien dissident antisoviétique, à présent dissident antimondialiste
Note du Saker Francophone Ce courageux journaliste moldave est un thermomètre, comme une sonde à l'Est sur la frontière, un présage de ce qui va advenir chez nous si on laisse faire l'oligarchie mondialiste. Ce qui est déjà possible à l'Est le deviendra bientôt à l'Ouest. Vous pouvez retrouver ici les textes du Colloque de Chișinău qui donne le ton du combat anti-système mené par Iurie et ses amis.