Disons-le d’emblée, la vérité, ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est la réalité. Même si Kant nous a appris qu’elle était inconnaissable. La vérité, ce serait le discours qui dirait la réalité sans la trahir. Or cela est impossible, puisque le discours, par nature, trahit ce dont il parle. Le mot n’est pas la chose. Et c’est parce que le mot n’est pas la chose, que le discours sur la réalité ne sera jamais la vérité. Mais alors, pourquoi parle-t-on de vérité ? On sent bien qu’il y a dans cette notion quelque chose d’essentiel, de capital, et en même temps d’insaisissable. On a besoin de la vérité comme de l’air qu’on respire. Renoncer à la vérité, ce serait comme accepter de vivre dans un air vicié.
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