Préambule
Le passage sur Saker Francophone Facebook porte ses fruits. De nombreux contacts viennent déjà enrichir notre lectorat avec, parmi eux, Erwan qui s'est manifesté dès le 1er jour. Nous publions aujourd'hui l'un de ses textes.
Il combat dans le Donbass et côtoie donc la souffrance de cette population.
Le but n'est pas de faire l'apologie de la violence et de l'engagement guerrier, mais de proposer le témoignage d'un acteur de la lutte anti-Système, sa vision à la hauteur de son engagement. Les témoignages concrets sont toujours révélateurs d'une réalité que l'on perçoit forcément altérée derrière un écran.
Nous remplaçons les médias, défaillants dans leur vocation, pour faire connaître la vision des «autres», ignorés ou diabolisés par ces mêmes médias qui «tapinent pour le Système» et ce témoignage y contribue. Vous pouvez consulter d'autres informations et des SITREP sur son site http://alawata-rebellion.blogspot.fr.
En 2014, alors que l'Ukraine implosait sous le choc du Maïdan, les régions russophones du pays refusant légitimement le coup d'État inconstitutionnel orchestré par les USA faisaient appel au droit sacré des peuples à disposer d'eux mêmes pour se protéger de la folie fasciste des nouveaux maîtres de Kiev. D'Odessa à Kharkov, l'inquiétude des populations stigmatisées par les putschistes se transforma rapidement en manifestations de protestation puis en revendication fédéraliste...
La première région à basculer dans la rébellion fut la Crimée, protégée par la présence légale des Forces armées russes de la Flotte de la mer Noire basée dans la péninsule. Dès le référendum organisé et annoncé début mars 2014, les unités militaires russes se sont déployées dans la péninsule pour protéger la population et prévenir les réactions violentes d'une dictature ethnocentrée de plus en plus menaçante.
Le Saker Francophone
« вежливые люди » : « les gens polis » sont devenus le symbole des volontaires étrangers
Par Erwan Castel – Le 27 mai 2015 – Source alawata-rebellion
Tandis que le retour dans la Fédération de Russie par référendum populaire était sans appel (96.7%), clôturant la courte histoire ukrainienne (1954-2014) de cette péninsule russophone, la répression de Kiev commençait a frapper les autres régions rebelles de Kharkov, Lugansk, Donetsk et Odessa notamment, devenues la cible d’une opération militaire disproportionnée et violente déclenchée le 13 avril 2014, au lendemain de la visite à Kiev de John Brennan… le directeur de la CIA ! La guerre venait de commencer en Ukraine et les fédéralistes refusant de se soumettre à l’esclavage devinrent séparatistes…
Un symbole. « L’homme poli » rend à l’enfant son chat perdu
Soucieuse du droit international, la Fédération de Russie ne pouvait pas protéger les populations révoltées, faute de présence militaire autorisée dans leurs régions ; c’était donc à elles de s’organiser à partir des comités d’autodéfense improvisés et des unités militaires mutines… Lorsque les premiers bombardements frappent les populations civiles de Kramatortsk et Slaviansk, le 21 avril 2014, l’opération spéciale antiterroriste soutenue par les discours russophobes des putschistes de Kiev affiche alors toute sa réalité génocidaire, confirmée par le massacre d’Odessa le 2 mai 2014.
Venant de Russie et de Crimée, des volontaires affluent alors individuellement vers la zone des combats, pour aider cette population qui tente sur quelques barrages improvisés de s’opposer à la terreur de Kiev. Accompagné par 52 volontaires, un ancien officier russe, Igor Strelkov, prend le commandement et organise avec la milice populaire la défense de Slaviansk et Kramatorsk. La résistance héroïque de ce secteur va durer jusqu’au 10 juillet 2014 et permettre à Donetsk et Lugansk de s’organiser à leur tour en bastions invincibles…
Les «gens polis» entrent dans l’Histoire…
Depuis plus d’un an, des femmes et des hommes viennent de tous les horizons géographiques, culturels, ethniques, religieux ou politiques pour soutenir et défendre cette terre du Donbass et sa population martyrisée…
Ils sont de plus en plus nombreux à rallier la rébellion du Donbass : frères de Russie, de Tchétchénie, de Crimée, de Serbie, mais aussi d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, de Suède, du Brésil et même des États-Unis, ce pays dont le gouvernement est à l’origine du coup d’état du Maïdan et de la guerre lancée par la dictature de Kiev. Je peux témoigner que les volontaires rencontrés ici, qui ont abandonné leurs pays et leurs foyers pour suivre l’appel de leur cœur, se sont tous élevés au delà de leurs opinions personnelles et de leurs origines pour former une fraternité combattante servant les jeunes républiques du Donbass et l’espoir d’une Europe des peuples libérés… Ces femmes et ces hommes qui rejoignent le front du Donbass sont des rebelles dans le sens jungerien
[Ernst Jünger, NdT] du terme. Venus d’horizons différents, ils partagent un sens aigu de la Justice et de la Liberté. Leur présence sur le front, les armes à la main est un engagement sans haine ni euphorie, pour protéger un peuple et son territoire contre une agression russophobe primaire, viscérale et meurtrière réveillant les forces obscures et démentes du passé pour servir un Nouvel Ordre Mondial agonisant.
«Le recours aux forêts demeure possible lors même que toutes les forêts ont disparu pour ceux là qui cachent en eux des forêts.
Le rebelle a pour tâche de fixer la mesure de liberté qui vaudra dans des temps à venir»
Ernst Jünger
Le volontaire est un homme qui a développé sa liberté jusqu’à en être l’esclave volontaire et lui sacrifier ses plaisirs et intérêts personnels. Et même si «nul destin n’est plus désespérant que d’être entraîné dans cette suite fatale où le droit se change en arme» (E.J) le volontaire entraîne alors sa liberté sur le chemin du devoir quelles que soient les conséquences personnelles de son action… «Fais ce que dois, advienne que pourra!»
La dimension internationale de ce conflit déclenché par le Nouvel Ordre Mondial contre le monde russe s’exprime donc également dans la rébellion de ces hommes libres refusant sa dictature. Partout s’organise dans les consciences une résistance à l’hégémonie étasunienne et à la vision unipolaire esclavagiste que la ploutocratie mondialiste cherche à imposer au monde. Dans les plaines du Donbass, cette résistance se concrétise sur le front et autour du projet de la Novorussie.
Volontaires français quelque part sur le front du Donbass, et toujours avec les «petits compagnons de Novorussie»
Une poignée de Français a rejoint depuis plusieurs mois les gens polis, défendant le peuple russe du Donbass, déployés, les uns dans des unités militaires autour du bastion de Donetsk, les autres dans des services humanitaires et hospitaliers de la République. Nous formons avec d’autres camarades étrangers des unités internationales défendant la liberté du Donbass, le projet de la Novorussie et les valeurs civilisationnelles fondatrices communes… Je sers, par exemple, dans une unité de reconnaissance de la Garde nationale de Donetsk aux côtés d’autres volontaires du Donbass, mais aussi de Russie, de Slovénie, des États-Unis et de France. Ailleurs, d’autres Français luttent avec des volontaires brésiliens, espagnols, suédois etc….
Les «gens polis» ambassadeurs de la liberté des peuples…
Servir dans les rangs des Forces armées de Novorussie n’est pas rejoindre seulement le front du Donbass, c’est également et surtout participer en tant qu’hommes libres à la résistance à l’esclavage de ce monde moderne qui cherche a asservir les vivants à une pensée unique servant exclusivement l’intérêt de quelques-uns.
Nous ne cherchons pas les honneurs mais l’Honneur de témoigner et représenter la Liberté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et défendre leurs identités et nous portons ce titre de volontaire avec gravité car «ce n’est pas le titre qui honore l’homme mais l’Homme qui honore le titre» (Machiavel). Le Nouvel Ordre Mondial tente, par le chaos, de sauver son système économique auto-phage en cherchant à en faire l’Unique système régnant sur un monde repu mais asservi. Un proverbe russe avertit que «c’est lorsqu’un monstre se noie qu’il fait les plus grosses vagues !» et les différents conflits et crises déclenchés par les USA à travers le monde semblent confirmer effectivement que nous assistons à la fin d’un cycle systémique majeur.
Nos gouvernements et leurs serviles médiacraties sont tombés aujourd’hui en esclavage par la cupidité des élites et l’aliénation de la masse, et ne représentent plus leurs peuples. Ces satrapes étasuniens,qu’ils soient dans les palais nationaux ou ceux de l’Union européenne, ne servent rien d’autre que leurs intérêts personnels de classe et ceux de la finance internationale dont ils sont devenus des laquais pitoyables.
Des hommes et des femmes se dressent aujourd’hui au milieu des ruines, refusant l’avenir orwellien que le système mondialiste cherche à leur imposer. Fidèles au passé et tournés vers l’avenir, ces ambassadeurs de la Liberté imaginent avec un stylo ou un fusil d’assaut comment résister au monstre et créer un monde nouveau organisé autour d’un principe de subsidiarité respectueux de la diversité des identités humaines et naturelles.
La Novorussie est devenue aujourd’hui un athanor [fourneau d’alchimiste, NdT] d’où surgira vraisemblablement une nouvelle vision sociétale plus humaine et naturelle, débarrassée de la cupidité folle, de la domination de l’argent, et d’une pensée unique suicidaires. Voilà pourquoi il est prioritaire de défendre et de libérer le sanctuaire du Donbass des griffes du Nouvel Ordre Mondial, et en soutenant ou rejoignant les volontaires qui le défendent, de permettre l’éclosion de ce monde nouveau.
Erwan Castel
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