Par Chris Hamilton – Le 9 octobre 2019 – Source Econimica
Résumé
- Les naissances en Amérique continuent de chuter en dépit de l’augmentation de la population en âge de procréer.
- La croissance de la population en âge de procréer ralentit et cette population commencera à décliner complètement vers 2029.
- Les naissances aux États-Unis devraient continuer à baisser, plus rapidement et beaucoup plus profondément, tandis que les estimations actuelles du recensement continuent d’anticiper une croissance (continuellement juste au coin de la rue).
Le graphique ci-dessus représente la population américaine âgée de 20 à 40 ans (ligne bleue) et les colonnes représentent le changement annuel de cette population (colonnes rouges). L’augmentation de la population de 1960 à 1990 dans la foulée du baby-boom est facile à voir, tout comme l’écho-boom du début de 2005 jusqu’aux années 2020.
Du point de vue des naissances, peu importe quelle est la population totale des États-Unis… la seule population qui compte, ce sont les personnes capables de donner naissance à un enfant. Je montre la population américaine de 20 à 40 ans qui est responsable de plus de 90% des naissances tandis que celle de moins de 20 ans et celle de plus de 40 ans produisent si peu d’enfants par rapport aux 20 à 40 ans que cela en devient un bruit statistique (les naissances pour mille par groupe d’âge est détaillé par le CDC. Sur la page du CDC, cliquez simplement sur les taux de naissance spécifiques par âge et cliquez sur générer le graphique pour visualiser les taux de naissance spécifiques par âge).
De 1957 à 2007, la population en âge de procréer a augmenté de 72 % alors que les naissances n’ont augmenté que de 0,2 % (seulement deux dixièmes de 1 %). Évidemment, c’est l’augmentation de la population en âge de procréer qui a compensé l’effondrement du taux de fécondité qui a maintenu le taux de natalité stable.
1957 à 2007
- La population en âge de procréer a augmenté de 34,8 millions d’habitants (augmentation de 72 %).
- Les naissances annuelles ont augmenté de 10 000 (+0,2%) [en pic, 4,31 vers 4,32, NdT]
De 2007 à 2019, on s’attendait à ce que les naissances atteignent un sommet en raison de l’augmentation de la population croissante en âge de procréer se reproduisant activement. Un baby-boom en écho du 1er était prévu. Au lieu de cela, c’est un déficit de bébés prolongé et de plus en plus profond qui a eu lieu. Selon le CDC, au premier trimestre de 2019, les naissances ont continué de chuter de façon générale, mais je suppose que les naissances de 2019 seront légèrement moins négatives jusqu’à la fin de 2019 (je surestime probablement les naissances réelles de 2019 à 3,73 millions).
2007 à 2019
- La population en âge de procréer a augmenté de +9,3 millions (+11,5%)
- Les naissances annuelles ont chuté de 590 0000 (baisse de 13,7%)
Les implications pour la suite devraient être évidentes.
2019 à 2029
- La population des femmes en âge de procréer est estimée à « juste » un peu plus de 3,2 millions, soit un peu plus de 3% de la population.
- Les naissances vont probablement continuer à baisser à mesure que les taux de fécondité profondément négatifs surmonteront le peu de croissance de la population infantile qui subsiste.
2029 à 2040
- La population en âge de procréer est estimée en baisse de 1,9 million
- Les naissances risquent de chuter encore plus rapidement avec une population en déclin et des taux de fécondité toujours très négatifs.
Les estimations des naissances du recensement de 2000 (plus l’estimation presque identique de 2008) et de 2017 sont présentées ci-dessous. De toute évidence, depuis 2008, le Bureau de Recensement a de la difficulté à freiner adéquatement ses projections enthousiastes. Bien que chaque projection soit inférieure à la précédente, chaque projection continue de surestimer considérablement les naissances. Avec le ralentissement de la croissance de la population des femmes enceintes au cours des années 2020 et le déclin de la population des femmes enceintes dans les années 2030… il n’y a aucune raison pour que les projections de naissances augmentent, mais le recensement a beaucoup de mal à comprendre la réalité. En vérité, il y a de bonnes raisons de commencer à projeter des baisses continues et croissantes de la natalité dans l’estimation du Bureau de Recensement de 2020 (mon estimation à une estimation réaliste à ce recensement de 2020 est incluse ci-dessous, ligne bleue en pointillés).
De 2009 à 2019, les naissances réelles par rapport aux naissances estimées ont été inférieures de 5,3 millions aux prévisions (ce qui comprend toutes les naissances, que la mère ait été présente légalement ou non). C’est une fissure dans la croissance actuelle et future qui est près de cinq fois plus importante que ce que tous les Américains ont perdu dans toutes les guerres auxquelles les États-Unis ont jamais participé ! Cela représente 5,3 millions d’Américains qui n’existent pas et qui ne consomment pas la moyenne annuelle de 25 000 $ par habitant pendant toute leur vie. Mais ce qui est maintenant une fissure se transforme en gouffre, en prenant la même estimation de naissance de 2008 contre une estimation plus réaliste jusqu’en 2040, ce qui représente presque 34 millions de naissances de moins (-22%) qu’en 2000 et 2008. Le Bureau de Recensement sera forcé de continuer à imputer une baisse drastique de ses projections démographiques totales aux États-Unis, comme il le fait depuis 2008. Les conséquences d’une baisse de la croissance économique potentielle fondée sur l’effondrement du nombre de consommateurs potentiels (alors que la productivité, l’innovation et les progrès continuent d’accroître la capacité… pour une base de consommation en baisse) devraient faire tourner la tête au CBO et à d’autres acteurs.
La poursuite de la baisse actuelle de la fécondité et des taux de natalité est un très, très bon pari (graphique ci-dessous).
Le groupe d’âge qui continuera de croître rapidement est la population des 45 ans et plus qui n’est plus en âge de procréer (ligne rouge, ci-dessous). Remarquez même l’augmentation continue des classes d’âges en âge de procréer (de 15 à 45 ans, ligne jaune), il y a un ralentissement de cette croissance depuis 1990 par rapport à la croissance des personnes âgées. Parmi les 45 ans et plus, la majorité de la croissance démographique au cours de la prochaine décennie concernera les 75 ans et plus, un segment qui compte moins de 10 % de participation à la population active, consomme à des niveaux relatifs très faibles et utilise peu ou pas de crédit (ces personnes vivant principalement de revenus fixes).
Le système économique américain fondé sur l’endettement et fondé sur une croissance perpétuelle de la consommation (en tant à la fois qu’importateur net et que débiteur net) est maintenant confronté à un dépeuplement à long terme à partir des classes d’âges les plus jeunes alors que le nombre de personnes âgées augmente. Mais seuls ceux qui suggèrent que cela peut mener à une sorte de « hoquet » sont fous ?!??
Données démographiques par le biais des projections démographiques du recensement américain et des Perspectives démographiques mondiales 2019 de l’ONU
Chris Hamilton
Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone
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