Par Reinhard Lauterbach – Le 28 avril 2015 – Source Junge Welt
Un documentaire TV accuse le gouvernement fédéral dans le cas du vol Malaysia Airlines MH17 abattu au dessus de l’est de l’Ukraine
Envoyés à la mort sans mise en garde: les autorités ukrainiennes en train d‘enlever un cadavre le 19 Juillet 2014 à Grabowo
Le gouvernement fédéral n‘aurait pas mis en garde les compagnies aériennes civiles en juillet 2014 contre le réel danger d‘être abattu au dessus du Donbass. Ceci est le résultat d’une enquête menée conjointement par des journalistes de WDR, de NDR et de la Süddeutsche Zeitung. Le film qui en découle a été diffusé sur la chaîne ARD dans la soirée de lundi. Comme la Süddeutsche Zeitung l’a rapporté précédemment, les services secrets de renseignements étrangers (BND) et l’ambassade à Kiev avaient attiré l’attention du gouvernement fédéral sur le risque élevé encouru, en effet, deux jours avant le crash du Boeing malaysien, les insurgés ukrainiens de l’Est avaient abattu un avion cargo ukrainien à 6 500 mètres d‘altitude. C’était au-dessus de l’altitude qui peut être atteinte avec un lance-missile portable sur l’épaule et cela signifiait que dans la région des missiles capables d’abattre un avion étaient présents. Aussi l’Ukraine n’avait verrouillé son espace aérien que jusqu’à 10 000 mètres, c‘est-à-dire en dessous de l‘altitude habituelle du trafic aérien international.
En raison de l’absence de mise en garde, la Lufthansa n’a pas modifié ses règles de trajectoire de vol au dessus de l’Ukraine dans ses lignes régulières vers l’Asie du Sud-Est. D’autres grandes compagnies aériennes européennes telles que Air France et British Airways avaient, en raison d’avertissements de leurs services secrets nationaux ou parce que quelqu’un à la direction avait anticipé et ne pensait pas seulement aux économies de carburant, déjà des semaines avant la chute du MH17, contourné en profondeur l’espace aérien au dessus du Donbass.
A la question de savoir qui a abattu l‘appareil malaysien, le film apporte des indices que cela s‘est bien produit avec une batterie BUK d’origine russe. L’hypothèse, défendue par la partie russe, de la frappe par un avion de chasse ukrainien de type SU-25 a été rejetée par un constructeur de ce modèle : l’ingénieur a expliqué aux journalistes que si un SU-25 avait tiré un missile à une altitude de 10 000 mètres, il aurait lui même éclaté et se serait écrasé. Le pilote ukrainien identifié temporairement par la partie russe comme tueur présumé en raison d‘un témoignage a déclaré que les événements indiqués comme preuves par des témoins se sont produits six jours plus tard et dans un autre contexte.
Les auteurs du film suggèrent que la Russie serait responsable de la chute de l‘avion et serait couverte en raison des implications politiques en relation avec un cartel du silence des politiques occidentales. Toutefois certaines déclarations dans le film peuvent laisser penser à la possibilité d‘une provocation ukrainienne. Le matin du jour du crash, d’après le rapport de l’aéroport de Dniepropetrovsk, un contrôleur de la circulation aérienne a été arrêté pour avoir à partir de son téléphone portable informé les insurgés sur les décollages de vols militaires ukrainiens. Le téléphone portable était au moment du crash dans les mains des forces de sécurité. Il aurait été facile d’annoncer le lancement fictif d’un appareil militaire.
Enfin le film cite un ancien membre de la CIA, qui a souligné une légère variation dans le choix des mots : le document US, qui rend la Russie responsable de la chute de l‘avion, porte le titre de Gouvernement assessment (évaluation du gouvernement). Normalement le titre serait Intelligence assessment (évaluation de l‘agence de renseignement). Conclusion du témoin : les agences de renseignement américaines n‘ont pas vraiment été convaincues par les éléments de preuve qui soutiennent la conclusion. Le film se termine avec des doutes quant à savoir si la vérité verra jamais le jour.
Traduit par Hieronymus, relu par jj pour le Saker Francophone
Vidéo (en allemand ) ARD documentaire sur le vol mortel MH17