puis ajoute des tonnes de calomnies anti-russes
Par Moon of Alabama – Le 24 avril 2021
Un article récent du New York Times révèle que l’agitateur et arnaqueur britannique anti-islam Tommy Robinson a été financé par des milliardaires juifs américains qui promeuvent le colonialisme sioniste en Palestine.
Pendant plusieurs années, Robert J. Shillman, fondateur et président de Cognex Corporation, et Nina Rosenwald, héritière de la fortune de Sears Roebuck, ont versé un chèque mensuel à Robinson par l’intermédiaire de l’extrémiste Forum du Moyen-Orient, dirigé par le célèbre Daniel Pipes. Shillman siège aux conseils d’administration de The Friends of the Israel Defense Forces, de la Jewish Foundation for the Righteous et du David Horowitz Freedom Center. Rosenwald a siégé au conseil d’administration de nombreuses organisations pro-israéliennes et a été vice-présidente du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA). Un autre donateur impliqué est le gestionnaire de fonds spéculatifs juif Robert Mercer, qui contribue financièrement à de nombreuses causes d’extrême droite.
Comme le résume le Times :
La connexion américaine de M. Robinson est plus profonde que l'on ne le savait. Des entretiens et des documents internes récemment publiés au tribunal montrent comment l'institut de recherche américain, le Middle East Forum, lui a fourni un soutien financier pendant trois ans, en utilisant l'argent d'un milliardaire américain de la technologie et donateur de Trump, tandis que son président a contribué à façonner le message.
Les détails sont assez intrigants et le reportage sur les liens financiers est bien fait.
Mais pour le Times, le fait que des milliardaires sionistes américains de droite financent des mouvements proto-fascistes anti-islam en Europe n’est pas la préoccupation centrale.
Il va plutôt utiliser une courte visite que Robinson a effectuée en Russie, il y a un an, pour salir et dénigrer ce pays et son gouvernement.
Cet aspect de l’histoire, qui n’est justifié par aucun fait comme nous le montrerons ci-dessous, commence par un titre trompeur :
L’extrême droite britannique, encouragée par Trump, se tourne maintenant vers la Russie
L'agitateur anti-islam Tommy Robinson a trouvé de l'or en Amérique. Pour le conserver, il pourrait avoir besoin de l'aide de Moscou, où d'autres militants d'extrême droite britanniques trouvent également des amis.
La première partie de l’article présente Robinson et énumère ses profondes connexions américaines. Il est ensuite question de son court voyage en Russie :
Maintenant que M. Trump n'est plus au pouvoir et que l'argent américain semble se tarir, M. Robinson et d'autres personnalités d'extrême droite se tournent vers Moscou. M. Robinson, qui se débat cette semaine à Londres dans un procès en diffamation potentiellement coûteux, a fait une tournée médiatique en Russie l'année dernière, mais trois associés ont déclaré au New York Times qu'une partie de son programme était gardée secrète – ouvrir des comptes dans des banques russes. Andrew Edge, une ancienne figure de la Ligue de défense anglaise et d'un autre groupe d'extrême droite, Britain First, a déclaré qu'il avait discuté du transfert d'argent vers des banques russes avec M. Robinson et le leader de Britain First, Paul Golding. À bien des égards, M. Robinson est désormais utile au Kremlin - qui a souvent encouragé les personnalités politiques marginales susceptibles de déstabiliser les démocraties occidentales - pour les mêmes raisons qu'il était le bienvenu dans le Washington de M. Trump.
En quoi une discussion sur l’ouverture d’un compte bancaire russe, pour transférer de l’argent de Grande-Bretagne parce qu’il est sous le coup d’une saisie, est-elle liée au fait d’être « utile au Kremlin » ?
Indice : ce n’est pas le cas.
Suit une autre longue section décrivant en détail les liens de Robinson avec les milliardaires sionistes américains et ses différents crimes. Il parle d’une émeute lors d’un rassemblement pro-Robinson / anti-Islam à Londres :
Pour les autorités britanniques, cela a été considéré comme un alarmant spasme de violence à quelques pas du Parlement. Pour le Middle East Forum, le rassemblement a été un succès sans faille. Plus tard, l'organisation a fièrement déclaré qu'elle avait parrainé l'événement dans un "dangereux moment" pour M. Robinson. M. Pipes, le président de l'organisation, a déclaré que son groupe était "justifié". Dans une interview, M. Pipes a reconnu que Robert Shillman, un riche partisan de Trump, était un donateur du Middle East Forum, mais il a refusé de révéler qui avait payé pour le rassemblement. ... M. Shillman, qui a déjà été identifié publiquement comme finançant un autre projet avec M. Robinson, n'a pas répondu aux demandes de commentaires. M. Robinson a déclaré qu'il n'avait jamais parlé à M. Shillman mais qu'il aurait souhaité pouvoir le remercier pour "tous ses shekels", une référence à la monnaie israélienne qui est aussi une tournure de phrase parfois favorisée par les théoriciens du complot antisémite.
Une autre douzaine de paragraphes supplémentaires approfondissent le financement de Robinson.
Puis l’histoire revient soudainement à la Russie :
M. Robinson avait déjà été banni de nombreuses plateformes de médias sociaux lorsque, en février 2020, il a posté une nouvelle vidéo sur YouTube. Vêtu d'un costume trois pièces gris, on y voit M. Robinson se promener dans Moscou. "La place Rouge est magnifique", dit-il. "J'ai été surpris de voir à quel point c'est beau." "Il se pourrait que je déménage en Russie", a-t-il ajouté. La semaine de M. Robinson en Russie a été une véritable tournée médiatique, comprenant une interview de 30 minutes avec RT, la chaîne de propagande anglophone du Kremlin, ainsi qu'une apparition dans un auditorium bondé à Saint-Pétersbourg, où il a donné une conférence intitulée "Le viol de la Grande-Bretagne". Dans une interview avec un militant libertaire et critique du Kremlin, Mikhail Svetov, M. Robinson a expliqué qu'il s'était envolé pour la Russie parce qu'il se sentait "réduit au silence au Royaume-Uni". "Je suis venu chercher une plateforme", a-t-il dit. En se précipitant à Moscou, M. Robinson perpétuait un mythe de l'extrême droite occidentale qui dépeint la Russie comme un défenseur des valeurs chrétiennes conservatrices blanches et son président, Vladimir V. Poutine, comme un parangon de bravoure. La Russie offre également une plateforme aux extrémistes occidentaux bloqués sur les médias sociaux. "En utilisant Tommy Robinson, le Kremlin sème manifestement le chaos", a déclaré M. Svetov dans une interview. "Mais cela ne se produit que parce que Tommy est acculé".
La dernière citation de Mikhaïl Svetov, un critique libertaire du Kremlin comme le note le Times, est intéressante car c’est Mikhaïl Svetov, et non le Kremlin, qui avait invité Robinson en Russie pour tenir son discours sur le « viol de la Grande-Bretagne » au congrès du parti de Svetov :
M. Robinson a posté sur sa chaîne Telegram des photos de son "discours" à la conférence du Parti libertarien à Saint-Pétersbourg, avec les mots "Merci la Russie". Le parti lui-même a également tweeté des photos de son discours devant une salle comble. Il s'agit d'un choix étrange d'invité pour un parti dont le chef, Mikhail Svetov, était l'un des organisateurs des manifestations anti-Poutine à Moscou l'été dernier. Mais si les marginaux sont susceptibles de se réunir quelque part, ce sera en Russie.
Le fait que ce soit Svetov, critique du Kremlin, et non le Kremlin, qui ait fait venir Robinson en Russie n’est pas mentionné dans le rapport du Times. Il est évident que cela ne correspond pas à l’orientation du Times, qui prétend, sans l’étayer, que le Kremlin parraine les extrémistes de droite européens.
Comment le Times a-t-il pu laisser passer la citation de Svetov « En utilisant Tommy Robinson, le Kremlin sème manifestement le chaos », alors qu’elle est manifestement fausse ?
Pendant son séjour à Moscou, Robinson a fait le tour des médias. Mais, sans être mentionnée par le Times, son interview de 30 minutes avec RT a été hostile et l’animatrice, Oksana Boyko de RT, elle-même mariée à un musulman, a sans arrêt attaqué les positions anti-islam de Robinson:
Oksana Boyko s'est opposée à l'idée que l'Islam est à blâmer pour les "grooming gangs" qui sont apparu au Royaume-Uni, arguant que les hommes impliqués sont simplement des criminels qui ont déformé l'Islam. Elle a déclaré qu'il était dangereux de faire des généralisations sur l'islam, notant par exemple qu'il serait erroné de qualifier tous les citoyens britanniques de violeurs et de pillards, bien que l'Empire britannique ait commis des crimes inadmissibles contre les populations autochtones dans le passé.
RT est « liée au Kremlin » car elle est financée par le gouvernement russe.
Mais la tournée médiatique de Robinson à Moscou a été organisée par Edvard Chesnokov, rédacteur en chef adjoint pour les affaires étrangères de Komsomolskaya Pravda, qui est le plus grand tabloïd russe et appartient à des intérêts privés. Il tend, comme la plupart des tabloïds, vers la droite et aime ceux qui hurlent, comme Robinson, car cela génère des titres à sensation. Il est autant « lié au Kremlin » que le New York Times est « lié à la Maison Blanche ».
Vers la fin de l’article, le point de vue anti russe du Times s’effondre complètement.
Deux personnes qui ont parlé avec Robinson avant qu’il ne se rende à Moscou disent qu’il pensait ouvrir un compte bancaire russe. Une personne qui était avec Robinson à Moscou et une autre qui a longuement parlé avec lui par la suite disent qu’il n’a pas ouvert de compte. Robinson lui-même le confirme :
Dans une interview téléphonique qu'il a filmée, M. Robinson a dit en plaisantant qu'il est allé à Moscou pour trouver une épouse russe, mais il a nié avoir ouvert ou discuté de l'ouverture d'un compte bancaire en Russie, ou détenir des actifs hors de Grande-Bretagne. Il a déclaré qu'il avait simplement accepté une invitation à s’exprimer dans un pays qui l'accueillait plus chaleureusement que le sien. "Je voulais aller voir comment était la Russie et essayer de comprendre comment est la liberté là-bas parce que nos politiciens et nos journalistes ne cessent de dire que les Russes n'ont pas de liberté d'expression, que les Russes n'ont pas de liberté", a-t-il déclaré. "Mais je voulais juste leur faire savoir que ce n'est pas le cas ici, nous n'en avons que la façade". C'est un message que les réseaux de propagande du Kremlin ont consciencieusement transmis.
L’histoire du New York Times est une composition étrange. Son cœur est une enquête solide sur le financement par des milliardaires juifs de l’anti-islamisme en Europe.
Mais elle est artificiellement étayée par une histoire très faible, tirée de rien et pleine de calomnies, de manque de contexte et de désinformation. Elle tente, sans succès, de relier un protagoniste de droite financé par les États-Unis à une volonté supposée du gouvernement russe, sans fournir la moindre preuve à cet égard.
Cette partie est, jusqu’à la dernière ligne, de la propagande sans aucun fondement. Elle dévalorise l’enquête originale.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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