Le cerveau des derniers attentats d’Istanbul est un refugié protégé par l’Europe.


Par Tyler Durden – Le 1er juillet – Source Zero Hedge

A la suite du terrible attentat de mardi à l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui a entrainé la mort de 44 personnes aux mains de 3 kamikazes, la Turquie a rapidement accusé État islamique de cet acte terroriste. Et même si cela peut être exact, quelque chose de surprenant a émergé sur le chef présumé du groupe de trois hommes qui ont depuis été identifiés comme des ressortissants russe, ouzbek et kirghize. Comme le média russe Kommersant et les médias turcs le rapportent, le Tchétchène soupçonné d’être le cerveau derrière cette attaque terroriste avait reçu le statut de réfugié en Autriche, ce qui lui a permis d’éviter à plusieurs reprises l’extradition vers la Russie pour des accusations de terrorisme.

Comme l’histoire complète de la dernière attaque terroriste en Turquie prend forme, il semble qu’elle aurait été organisée par Ahmed Tchataïev, un citoyen russe d’origine tchétchène, qui a rejoint État islamique en 2015 et se bat maintenant en Syrie, selon les médias turcs citant des sources policières.

Ahmed Tchataïev

Tchataïev avait un rôle de premier plan dans la formation des extrémistes qui doivent ensuite commettre des attentats terroristes en Russie et en Europe de l’Ouest, nous dit le vice-président du Comité d’enquête russe Andrey Przhezdomsky, ajoutant qu’en Syrie, Tchataïev commande également une unité constituée «principalement d’immigrants du Nord Caucase».

Il a également été révélé que Tchataïev est depuis longtemps recherché par les autorités russes pour des infractions liées au terrorisme, mais il a fui vers l’Europe, où il a obtenu l’asile, et a réussi à échapper à l’extradition vers la Russie. Le cerveau présumé a rejoint les militants islamistes sécessionnistes qui se sont battus contre la Russie dans la deuxième guerre de Tchétchénie entre 1999 et 2000, où il a perdu un bras. Plus tard, il a été considéré comme un représentant de Dokka Oumarov, l’association terroriste numéro un de l’époque en Russie et en Europe de l’Ouest.

Le coordinateur de l’attaque était sur une liste de personnes recherchées en Russie depuis 2003 pour soutien au terrorisme, recrutement d’extrémistes et appartenance à un groupe terroriste, indiquent les médias russes. Cependant, la même année, il a reçu l’asile politique en Autriche. Tchataïev aurait affirmé qu’il a perdu son bras pendant qu’il était sévèrement torturé dans une prison russe, ajoutant qu’il est persécuté par les autorités russes. Il a bien perdu son bras en Russie au début des années 2000, mais il existe des rapports contradictoires quant à la façon dont il a perdu ce membre.

En 2008, il a été détenu avec d’autres ressortissants tchétchènes dans la ville suédoise de Trelleborg où la police a trouvé des fusils d’assaut Kalachnikov, des explosifs et des munitions dans sa voiture. En conséquence, il a passé plus d’un an dans une prison suédoise.

En 2010, Tchataïev a été arrêté en Ukraine avec ses fichiers de téléphone mobile contenant des instructions sur une technique de démolition et des photos de personnes tuées dans une explosion de démolition. La Russie a demandé son extradition sur des accusations liées au terrorisme, mais la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné à l’Ukraine de ne pas le remettre à la Russie. Amnesty International également poussé les autorités ukrainiennes à ne pas l’extrader car Tchataïev «pourrait faire face à un procès inéquitable et au risque de torture et d’autres mauvais traitements».

Ci-dessous la déclaration proprement dite déposée par Amnesty International intitulée  Ukraine : un Tchétchène risque la torture en cas de retour en Russie :

Ahmed Tchataïev, un homme d’origine tchétchène, est menacé d’être extradé de l’Ukraine vers la Russie. Si c’est le cas, il pourrait faire face à un procès inéquitable et risque la torture et d’autres mauvais traitements afin d’en extraire des aveux. L’Autriche avait accordé le statut de réfugié à Ahmed Tchataïev et il était en visite en Ukraine avec un visa valide. L’Ukraine est un État signataire de la Convention sur les réfugiés et de la Convention des Nations Unies contre la torture, qui interdit le renvoi d’une personne dans une situation où il risque la torture.

Un an plus tard, il est de nouveau arrêté alors qu’il franchissait la frontière entre la Turquie et la Bulgarie, mais a de nouveau évité l’extradition en raison de l’ingérence des organisations des droits de l’homme qui ont souligné que Tchataïev avait un statut de réfugié en Autriche et ne pouvait donc pas être renvoyé en Russie, selon Kommersant. Entre 2012 et 2015, Tchataïev aurait vécu en Géorgie, où il a également rejoint certains groupes terroristes et a purgé une peine de prison pour des accusations liées au terrorisme.

En février 2015, il a quitté la Géorgie pour la Syrie, où il a rejoint les militants d’État islamique et est rapidement monté dans la hiérarchie du groupe.

Enfin, en octobre 2015, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain a ajouté Tchataïev à sa liste terroriste en raison de son implication présumée dans le recrutement d’extrémistes.

Et juste comme ça, en l’espace de 5 ans, une personne dont l’extradition vers la Russie a été empêchée par l’Europe et Amnesty International a fini comme terroriste officiellement reconnu par les États-Unis, et, finalement, ses actions ont entraîné la mort de 44 personnes. S’il y avait moins de querelles politiques entre la Russie et l’Europe, plus de 40 vies innocentes auraient pu être épargnées.

Enfin, à la lumière de ces révélations, on se demande précisément : quelle est la fonction de cette NSA omniprésente dans le monde d’aujourd’hui ?

Tyler Durden

Traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone.

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