Hassan Nasrallah sur les guerres du pétrole et du gaz au Moyen-Orient


Par Sayed – Le 28 février 2018 – Source sayed7asan

Discours du Secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2018, à l’occasion de la commémoration des dirigeants martyrs du Hezbollah (Cheikh Ragheb Harb, Sayed Abbas Mousawi, Hajj Imad Moghniyeh)

Traduit et sous-titré par Sayed

Première partie

Deuxième partie

Transcription 

[…] Premièrement, en ce qui concerne la bataille actuellement en cours, et le défi qui accapare aujourd’hui l’esprit de tous les Libanais, (à savoir la délimitation de) la frontière (libano-israélienne) terrestre et maritime, de la Zone économique (exclusive), et les gisements d’hydrocarbures du Liban, surtout dans les eaux du sud.

Premièrement, il semble bien que toute la région – je parle du point de vue global et non pas seulement de la ZEE libanaise et du Bloc 9 (qu’a revendiqué) le ministre de la Guerre israélien Liberman – il semble que toute la région est entrée ouvertement au cœur de la bataille du pétrole et du gaz. Et notre cas (libanais) n’est pas distinct de ce cadre général. À travers cette introduction, je veux dire que personne ne doit traiter cette question comme une question à part.

Bien sûr, la bataille pour le pétrole et le gaz dans la région a plusieurs causes bien connues, qui n’ont pas besoin d’être expliquées, à savoir la convoitise (des uns et des autres). Mais à ce stade, ce qui a donné une forte impulsion à cette bataille, c’est la présence d’une administration comme celle de Trump, avec cette mentalité matérialiste, cette avidité et cette convoitise annoncées sans aucune gêne. Trump dit ouvertement qu’il est avide, cupide, il n’a pas honte de lui.

La bataille ouverte par Israël contre les droits maritimes du Liban, le Bloc 9, etc., voilà un premier point.

Aujourd’hui, à l’intérieur de la Palestine occupée, dans les journaux, les médias et les centres de recherche spécialisés israéliens, on peut lire des propos, des rapports et des études au sujet de quantités énormes de pétrole et de gaz dans le Golan syrien occupé. Et il faut supposer que du fait du voisinage, c’est également le cas dans les fermes de Cheba’a et les collines de Kafr Chouba (territoires libanais occupés par Israël). C’est pourquoi (la nécessité de perpétuer l’occupation) ne fait pas l’objet de discussion pour Israël. Et c’est pour cela que nous voyons Israël essayer de mettre à profit la présidence de Trump et l’administration US actuelle, ainsi que la faiblesse de la situation générale dans le monde arabe et la guerre en Syrie pour obtenir une décision américaine ou internationale attribuant le Golan à l’entité israélienne, car le Golan n’est plus seulement une question de sécurité nationale, de ressources énormes en eau, mais est également devenu partie intégrante de la bataille du pétrole et du gaz.

De même, mis à part le Golan, si on considère la situation en Syrie, il y a plusieurs raisons qui expliquent ce qui s’est passé (depuis 7 ans), mais actuellement, et depuis quelques mois si vous suivez la situation, certains dirigeants arabes et étrangers, ainsi que certains grands généraux, également durant l’année dernière, ont publié divers rapports au sujet du fait que la Syrie possède des ressources colossales en pétrole et en gaz dans son territoire et ses eaux. Et cela constitue donc l’une des raisons de la bataille menée en Syrie. La raison principale reste la question de la Résistance, de l’Axe de la Résistance, du régime (syrien) échappant à l’emprise américaine et ne s’étant pas soumis à Israël, toutes ces considérations ont primé, mais ils ont dit et déclarent à présent, et cette question prendra davantage d’importance à l’avenir, que l’une des raisons tient au pétrole et au gaz en Syrie, sur ses terres et en mer.

L’occupation américaine de l’Est de la Syrie, l’Est de l’Euphrate, après Boukamal en direction de la frontière irakienne jusqu’à Hassaka, Qamechle, en direction de l’Ouest jusqu’à Manbij, on y trouve actuellement des bases américaines. Les Américains ont assuré par le passé que lorsque Daech serait éliminé, ils quitteraient cette région. Daech n’est plus mais ils ne sont pas partis. Il ne reste qu’un groupuscule de Daech qu’ils protègent eux-mêmes. Ce sont eux qui lui garantissent une pleine sécurité, et empêchent quiconque de s’en prendre à lui. Ils empêchent la Résistance, ils empêchent l’Armée arabe syrienne, ils empêchent même les Russes (de frapper les résidus de Daech). Et le dernier affrontement (frappes US contre des forces syriennes) est dû à cela.

Et plus encore, le Pentagone a dé… a dépi… a dépensé – dès que je parle d’argent, je m’emmêle les pinceaux – le Pentagone a dépensé, comme on a pu le lire, de 500 à 750 millions de dollars au titre de l’aide aux Forces syriennes démocratiques et au titre de la protection des Kurdes. On arrive déjà presque à 750 millions de dollars pour la seule année 2018. Tout cela dans quel but ? Promouvoir la démocratie en Syrie ? Protéger les Kurdes ?

Il est malheureux que… Les Kurdes devraient, et je fais une parenthèse pour leur donner ce conseil, tirer les leçons de toutes les expériences précédentes. Les Américains vous utilisent comme des instruments dans leurs luttes et leurs batailles, que ce soit face au régime syrien, à la République islamique (d’Iran), face à la Russie, face à l’Axe de la Résistance, et même dans d’autres circonstances, et en fin de compte, les Américains ne se soucient que de leurs intérêts, ils vous abandonnent et vous vendent au marché aux esclaves.

Eh bien, pourquoi cette somme d’argent colossale ? Et ils déclarent qu’ils vont rester (en Syrie). Même sur la base d’al-Tanf, ils vont rester. Mais Daech est fini. Daech a été complètement extirpé de la scène syrienne. Ils ne subsistent qu’à proximité de la base d’al-Tanf et à l’Est de l’Euphrate. Pourquoi ? Parce que les plus importants gisements de pétrole et de gaz en Syrie se trouvent à l’Est de l’Euphrate.

L’administration Trump voit actuellement l’Irak avec des yeux (avides) de pétrole. Pour Trump et l’administration Trump, l’Irak n’est que champs de pétrole. Ce n’est pas un peuple, des habitants, un État, un régime, un avenir, une (aspiration à la) sécurité, un pays qui sort (tout juste) d’une guerre terrible et désastreuse qui a laissé des conséquences très dangereuses sur son infrastructure, sur sa société et ses habitants, et a demandé des sacrifices (considérables). Pour Trump, l’Irak n’est que pétrole et champs de pétrole. Et il l’a clairement annoncé une année durant lors de sa campagne électorale, il ne faisait que répéter « Oil ! Oil ! Oil ! Oil ! » (pétrole). J’ai retenu ce mot, bien que j’aie oublié mes rudiments d’anglais. « Pétrole ! »

« Nous avons eu tort, nous devons renvoyer nos forces (en Irak), nous devons nous accaparer les gisements de pétrole, nous devons nous emparer du pétrole. » C’est pourquoi les Irakiens doivent être très vigilants, c’est ce (même) Trump (qui est aujourd’hui au pouvoir). Et l’individu tient ses promesses électorales. Ce qu’il a fait avec la question d’al-Quds (Jérusalem) est loin d’être une mesure secondaire. Il a insulté et agressé la dignité de centaines (de millions)… de deux milliards de musulmans et de chrétiens, pour le moins. Deux milliards de musulmans et de chrétiens. Nous sommes également offensés. Et c’est pourquoi aujourd’hui, que dit l’administration Trump au sujet de l’Irak ? Ils disent qu’ils ne referont pas les mêmes erreurs que par le passé, celles de l’administration Obama. Leur approche envers l’Irak est celle du pétrole, (uniquement) le pétrole.

Eh bien, ajoutons encore qu’entre la Turquie et Chypre, une dispute a commencé autour du pétrole, et depuis quelques mois, la crise du Golfe au sujet de laquelle il se dit, et c’est peut-être vrai, que le véritable motif est (la lutte pour) le contrôle, par certains pays du Golfe, des ressources en gaz et en pétrole du Qatar, et vous savez que le Qatar a des réserves de gaz vraiment considérables.

Une bataille du pétrole et du gaz est donc en cours. Et qui la dirige ? Car je ne dis pas tout ça pour passer le temps. C’est là notre bataille aujourd’hui. Ce sont les Américains qui dirigent cette bataille. À l’Est de l’Euphrate, ce sont les États-Unis qui tirent les ficelles. En Irak, les États-Unis ont l’œil sur la situation. Dans le Golfe, ce sont les États-Unis qui mènent la danse. Et le monde entier sait bien que le problème entre l’Arabie saoudite et le Qatar, entre les Émirats et le Qatar, si Trump le voulait, il serait réglé en deux heures. Le monde entier sait cela.

Sur la question israélienne également, la question est aujourd’hui menée selon les mêmes considérations et avec la même mentalité.

J’ai voulu commencer par cette introduction pour dire à tous les Libanais… Car nous sommes aujourd’hui face à une bataille que nous devons approcher de manière différente. Lorsque l’ennemi israélien a occupé le Sud du Liban (en 1982), ou lorsqu’il s’est ensuite retiré sur la bande frontalière en 2000, peut-être que certains Libanais ont considéré que (la libération du Liban) n’était pas leur bataille. C’était (selon eux) la bataille des habitants du Sud, ou des habitants de la Bekaa, par exemple. Peut-être qu’il y a des gens qui se moquaient complètement du fait que (la ville du Sud-Liban occupée de) Bint Jbeil soit reprise par le Liban ou pas, que les villes (adjacentes) de Marjayoun, Hasbaya, Jezzine, Ayt al-Cha’b soient (libérées de l’occupation israélienne) ou pas. Tout cela, c’est du passé. Inutile de rouvrir les vieux dossiers. Aujourd’hui, les richesses en pétrole présentes au Sud, comme le reste des richesses en hydrocarbures présentes au Liban, appartiennent à tous les Libanais. C’est la propriété des Libanais. Et cet argent sera versé dans les caisses de l’État libanais. Et le peuple libanais, sur lequel s’accumule une énorme dette, qui a peut-être dépassé les 80 milliards de dollars, auxquels vont encore s’ajouter 16 ou 17 milliards de dollars de dette, pour atteindre les 100 milliards de dollars ou davantage d’ici quelques années à peine, le Liban n’a pas de richesses, il n’a pas de ressources. Il se peut que notre seul espoir soit les ressources en pétrole et en gaz présentes dans nos eaux et dans notre mer. Et entre parenthèses, présentes également sur nos terres (occupées par Israël) et ce dossier doit être ouvert. Pourquoi ? Nous allons en parler ensuite. Mais voilà déjà ce sur quoi nous (Libanais) sommes d’accord. Ces richesses appartiennent donc au Liban, c’est un espoir pour le Liban, c’est la voie du salut (économique) du Liban. C’est une opportunité qui peut porter l’économie libanaise et le niveau de vie des Libanais sur un chemin prometteur et différent.

Eh bien, comment devons-nous nous comporter dans cette bataille ? Le Bloc 9 est-il la bataille du (seul) Sud-Liban ? Non ! C’est la bataille de tout le Liban. La bataille de la frontière de la Zone économique (exclusive) au Sud adjacente à la Palestine occupée est-elle la bataille du (seul) Sud-Liban ? Non ! C’est la bataille de tout le Liban. Voilà pour le premier point.

Deuxièmement, nous devons savoir que le point essentiel dans la dispute actuelle n’est pas la frontière terrestre. La résolution du différend quant à la frontière terrestre est simple. Le point essentiel est la frontière maritime, la Zone économique (exclusive), les eaux (territoriales). Les Américains et d’autres veulent nous accorder notre droit « simple » (car sans véritable enjeu), à savoir les points de contentieux sur la frontière terrestre, pour nous prendre notre droit « difficile » (stratégique car regorgeant de ressources) dans la mer, dans les eaux et quant aux hydrocarbures. Et nous devons également être vigilants sur ce point.

Ce qui se passe actuellement est qu’Israël construit un mur (défensif à sa frontière). Tant qu’il ne construit pas le mur sur le territoire libanais, et qu’il l’érige sur le territoire israé… pardon, sur le territoire palestinien (occupé), cela fait partie de l’occupation (de la Palestine) et des opérations d’occupation. Israël construit un mur à l’intérieur de la Palestine occupée. C’est une autre question. Jusqu’à présent, il n’a pas touché les terres libanaises. C’est pourquoi il ne faut pas que les médias mélangent les choses. Ce n’est pas parce qu’il est dit que l’État et le Haut Conseil de la Défense ont pris une décision (de riposte en cas de transgression), et qu’Israël continue à ériger son mur, qu’il y a une contradiction. Car le mur est toujours construit à l’extérieur des terres libanaises. Le problème surgira si le mur empiète sur les terres libanaises dites disputées. L’État libanais et le Haut Conseil de la Défense ont reçu les trois Présidents (de la République, du Gouvernement et de l’Assemblée). Ils se sont mis d’accord et ont pris la décision que le Liban répondrait (à toute transgression). Si ce jour advient, on verra bien ce qui se passe. Mais actuellement, la question n’est pas celle de la frontière terrestre. C’est la question de la frontière maritime et des eaux (territoriales).

Troisièmement, jusqu’à présent, les Libanais ont été et sont toujours unis dans cette bataille, la bataille de la frontière maritime et des droits pétroliers et… que sais-je encore… gaziers. Quand je dis pétrole, je veux dire pétrole et gaz (hydrocarbures), c’est plus simple. Unis dans la préservation des droits du Liban, de ses frontières, du refus de toute compromission à leur égard. Il faut que nous restions unis. Car l’unité de la position libanaise officielle et de la position populaire est le plus important – je dis bien le plus important, et non l’un des plus importants – c’est le plus important facteur de victoire dans cette bataille, qui nous permettra de l’emporter et d’y réaliser nos objectifs. Il faut que les responsables libanais et que les forces politiques ne permettent pas aux diables de se jouer des Libanais, de semer la dissension parmi eux ou d’anéantir leur position (commune), et en parlant de diables, je désigne les États-Unis. Ce sont eux les diables qui viennent nous susurrer leurs mauvaises paroles dans ce dossier.

Quatrièmement, nous avons déclaré précédemment, et nous nous sommes engagés depuis l’an 2000, et cet engagement est toujours valable, quant aux positions de la Résistance, que nous n’intervenons pas dans la délimitation de la frontière terrestre ou maritime. C’est là la responsabilité de l’État. Et c’est pourquoi nous avons fait savoir aux responsables notre point de vue et notre position, et nous avons dit que nous ne nous ingérons pas (dans cette délimitation), ni en mètres, ni en kilomètres, ni en longueur, ni en largeur, c’est là la responsabilité de l’État. En 2000, je vous rappelle que j’ai dit, le soir même de la victoire, qu’en tant que Résistance, nous sommes engagés (pour reprendre ou défendre) toute parcelle de territoire libanaise définie comme telle par l’État libanais. Ce n’est pas nous, la Résistance, qui déterminons quel territoire est libanais ou non. Bien sûr, le Hezbollah a sa propre vision sous-jacente sur cette question, et je ne veux pas en parler (pour le moment), mais telle est notre position.

Aujourd’hui encore, alors que nous sommes au cœur de cette bataille, nous renouvelons (notre position) et déclarons que nous sommes extérieurs à cette dispute. La frontière terrestre, la frontière maritime et les droits du Liban doivent être déterminés par l’État et ses institutions. Et cela signifie – car ce n’est pas une exception, ce n’est pas une exception que je fais, c’est leur responsabilité. La Résistance (même), la défense du pays, sont la responsabilité de l’État. La Résistance (du Hezbollah) n’est apparue que pour remplacer un élément absent (l’État libanais étant incapable de se défendre) et combler ce vide. Nous ne faisons pas là une exception, c’est la responsabilité de l’État.

Mais sur le terrain, cette responsabilité implique que les responsables actuels de l’État et ses organes, dans ce dossier historique, économique, vital et sensible pour les Libanais, doivent être au niveau de confiance et de fiabilité requis, avoir beaucoup de courage, et assumer cette responsabilité. Et le peuple libanais a actuellement les yeux rivés sur vous. Nous sommes tous concernés et devons aider l’État et sa position, le soutenir et nous tenir à ses côtés, dans tout ce qu’il veut et dans tout ce qu’ils demandera. Mais l’État doit également pour sa part avoir une position résolue, ferme et intangible (sur cette question).

Cinquièmement, et c’est là un point très important. L’État libanais, et à ses côtés le peuple libanais, doivent se comporter dans ce dossier en position de force. (Nous devons considérer que nous sommes les plus forts), et pas que nous sommes faibles. Si les Libanais se considèrent faibles, c’est une erreur fatale, et notre défaite est assurée. Si, dans le for intérieur des dirigeants et responsables libanais officiels, il y a un sentiment de peur, de faiblesse ou d’impuissance, l’impression que nous sommes incapables de faire quoi que ce soit, ou qu’il y a d’énormes pressions internationales sur nous auxquelles nous ne pouvons pas résister, ou que nous sommes obligés de céder nos droits, nos frontières, nos ressources, notre souveraineté, c’est là le premier aveu d’impuissance et la voie de l’échec. Je veux dire à tout le monde que nous, le Liban – je ne parle pas seulement de la Résistance – si nous sommes unis, avec nos moyens et capacités, nous sommes les plus forts. Et nous devons négocier en position de force. Nous devons suivre ce dossier en position de force. Et cet Israël qui vous menace, vous pouvez le menacer. Et si les États-Unis vous disent que vous devez céder pour qu’ils empêchent Israël de vous attaquer, vous pouvez leur rétorquer que c’est plutôt à eux de satisfaire vos demandes pour que vous empêchiez le Hezbollah d’attaquer Israël ! [Audience : À ton service, ô Nasrallah]. Israël sait bien, les États-Unis savent bien, eux qui sont venus (au Liban) parler du (problème que représenterait) le Hezbollah, ils savent, ils savent (avec certitude), et je veux le dire aux Libanais, que votre seule force, avec toute la considération due à l’équation en or (Armée-Peuple-Résistance), mais dans cette bataille, dans cette bataille précise, la bataille du pétrole et du gaz, la seule force que vous avez, ô Libanais, c’est la Résistance (le Hezbollah). Car il est interdit à l’armée libanaise de posséder des missiles sol-sol, sol-mer ou sol-air. Ce n’est pas parce que l’armée est (intrinsèquement) faible. L’armée libanaise, ses dirigeants, ses officiers, ses rangs, ses soldats, ont un niveau très haut de courage, de dignité et de responsabilité. Mais l’accès à ces armes lui est (formellement) interdit. Qui interdit l’accès à ces armes à l’armée libanaise ? Les États-Unis ! Je vais revenir à eux dans un instant.

Par conséquent, aujourd’hui, le Liban et tout Libanais peuvent se lever et dire « Non, prenez garde. Si vous nous empêchez (d’accéder à nos ressources), nous vous empêcherons (d’accéder aux vôtres). Si vous nous bombardez, nous vous bombarderons. Si vous nous frappez, nous vous frapperons. » Nous avons le courage, la force et la capacité requis, et notre ennemi le sait bien. Ce ne sont pas là des discours (tonitruants mais vains) du temps de l’impuissance arabe. Ce ne sont pas des menaces en l’air. Israël le sait bien. C’est pourquoi nous espérons que l’État agira en position de force : vous êtes les plus forts, et vous devez simplement prendre la décision (d’agir depuis cette position).

Dans ce dossier, nous sommes à vos ordres. Essayons donc, par Dieu, faisons l’expérience ! Nous sommes les plus forts ! Que le Haut Conseil de Défense Libanais officiel décide que telles installations d’extraction de pétrole et de gaz dans la mer palestinienne usurpée par Israël, l’entité ennemie, n’ont pas le droit d’opérer, et je vous promets qu’en quelques heures, elles ne seront plus actives (car le Hezbollah les détruira). Elles cesseront leur activité. [Audience : À ton service, ô Nasrallah].

Nous devons considérer que ce sont là nos droits (exclusifs). Personne ne nous ferait de faveur en nous les accordant (car ils sont déjà à nous). Ce sont nos droits et nous devons nous en emparer, et nous sommes en position de force et capables de les obtenir. Voilà donc pour le cinquième point.

Sixièmement, concernant l’intermédiaire actuel (entre le Liban et Israël, qui n’ont pas de relations directes). L’État peut bien accepter l’intermédiaire qu’il veut. Nous ne mettrons pas de veto. Pas même en tant que force politique, (via nos députés) ou nos ministres présents dans le gouvernement libanais, nous ne mettrons pas de veto. Vous avez accueilli les États-Unis, vous les avez acceptés en tant qu’intermédiaires et vous négociez avec eux, très bien. Mais nous devons êtes bien conscients d’une chose : les États-Unis ne sont pas un intermédiaire intègre (neutre ou désintéressé), surtout si l’autre partie de la négociation est l’entité israélienne. Et si vous voulez une preuve, écoutez l’Autorité palestinienne, les organisations de libération de la Palestine et tous les Palestiniens, qui ont déclaré ouvertement et publiquement, partout, que les États-Unis ne sont pas un intermédiaire intègre. Après ce qu’a fait Trump d’al-Quds (Jérusalem), y a-t-il encore place pour la discussion ? Les États-Unis ne sont pas un intermédiaire intègre. Et vous devez vous comporter avec l’intermédiaire américain sur la base du fait qu’il est seulement là pour protéger Israël (et ses intérêts). En réalité, il n’y a même pas trois (interlocuteurs). Le Liban négocie directement avec Israël, qui est représenté par Tillerson, Satterfield ou X. Telle est la réalité. C’est pourquoi il ne faut pas compter sur (l’intégrité ou la neutralité de) cet intermédiaire. Les États-Unis ne veulent aucunement l’intérêt des Libanais. Ils ne se soucient que des intérêts sionistes. Et ils veulent prendre le maximum possible de nos eaux et de nos ressources dans l’intérêt d’Israël. Nous devons être bien conscients de cette réalité et être particulièrement vigilants lorsque nous négocions avec les États-Unis.

Et plus encore, ô mes frères et sœurs, ô notre peuple libanais, vous savez tous ce qui s’est passé cette semaine. Nul besoin d’informations particulières pour savoir ce qui s’est passé (entre les représentants des États-Unis) et les Présidents, responsables et ministres (libanais), car les Américains eux-mêmes l’ont déclaré publiquement. Les États-Unis ne sont pas même venus comme intermédiaires, ils n’agissent pas comme de simples intermédiaires (entre le Liban et Israël). Les États-Unis ne sont venus que pour transmettre (leurs volontés), (les) imposer et (nous) menacer : « Ô Liban, si tu n’acceptes pas telle et telle chose – je ne vais pas entrer dans les détails – alors vous n’aurez ni frontières, ni pétrole, ni eaux, aucune compagnie (étrangère) ne viendra (vous aider à exploiter vos ressources)… ». Est-ce là un intermédiaire ? Ils ne sont venus que pour délivrer un message de menaces aux Libanais ! « Et vous devez accepter ceci, sinon, vous subirez cela et cela… » Ce n’est pas (le propos) d’un intermédiaire. Quoi qu’il en soit… Même les formes que doit respecter l’intermédiaire, ils ne les ont pas respectées.

Je veux conclure cette partie de mon propos en disant que nous sommes face à un défi historique et économique majeur pour le Liban, pour son avenir et sa souveraineté, et nous Libanais devons tous nous comporter avec unité, conscience, responsabilité, courage, fiabilité. Nous devons croire en notre droit et en notre force, et ne pas nous laisser duper quant à nos droits, ni céder à l’intimidation, ni aux menaces, et nous serons victorieux par la Grâce de Dieu, en toute certitude. L’unité, l’endurance et la persévérance, la sincérité et l’attachement (indéfectible) aux droits amènent sans aucun doute la victoire. Bien sûr, cela prend du temps, il y a des obstacles et des difficultés, mais les choses finiront bien. […]

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