Comment faire aimer la guerre aux progressistes [2/3]

Préambule

Qui ne connaît pas Avaaz, au moins pour avoir signé une fois une pétition ? Mais qui connaît vraiment Avaaz ? En trois parties, une enquête fouillée sur l'organisation de défense en ligne américaine qui revendique plus de 41 millions de membres dans le monde entier. Or Avaaz a poussé des progressistes à soutenir les guerres humanitaires étasuniennes en Libye et en Syrie par la propagation d’idées lénifiantes, par exemple sur les zones d’exclusion aériennes. 

John Hanrahan

Par John Hanrahan – Le 14 avril 2016 – Source consortiumnews.com

Les origines d’Avaaz  : les fondateurs et les bailleurs de fonds

Même dans la communauté étasunienne progressiste, Avaaz est beaucoup moins connue que son organisation sœur. Pour mettre Avaaz en perspective, un petit retour en arrière est nécessaire.

Avaaz a été créée en 2006 et lancée officiellement en 2007, par l’action civique MoveOn.org et le petit groupe mondial de défense, beaucoup moins connu et qui lui est étroitement lié, Res Publica, Inc. Son important soutien financier est venu du philanthrope libéral George Soros et de ses fondations Open Society (alors appelé Open Society Institute).

Les fondateurs individuels d’Avaaz incluaient trois de ses actuels dirigeants – Ricken Patel, Eli Pariser et Thomas Pravda – ainsi que Thomas Perriello, Andrea Woodhouse, Jeremy Heimans et David Madden. (Plus de détails sur eux ci-dessous.)

Si vous ne savez pas beaucoup de choses sur Avaaz, ou si vous pensez à elle, comme je l’ai longtemps fait, comme à une entité non étasunienne (en fait, son siège est à New York), ce n’est pas surprenant. En effet, beaucoup de ses campagnes ciblent des pays spécifiques autres que les États-Unis, et seulement un petit peu plus de 5% de ses 43.1 millions de membres y habitent. (Est membre quiconque a signé une fois une pétition Avaaz – et cela m’inclut.)

Pourtant, même ce petit pourcentage étasunien équivaut à 2.3 millions de personnes – un nombre qui rendrait envieuses la plupart des organisations militantes aux États-Unis. (À titre de comparaison, l’organisation affiliée d’Avaaz, MoveOn.org, revendique plus de 8 millions de membres.)

Le nombre de membres américains d’Avaaz est à peu près le même que celui des Allemands (2.2 millions), et beaucoup moins que la France, avec 4.3 millions, et le Brésil, avec un énorme 8.8 millions de membres. D’autres pays comptant plus d’un million de membres Avaaz comprennent l’Italie (2.1 millions), l’Espagne (1.8 millions), le Royaume-Uni (1.6 million), le Mexique (1.4 million), le Canada (1.2 million). L’Inde a 991 000 membres et la Russie 901 000. Dans l’ensemble, Avaaz affirme avoir des membres dans 194 pays, et son plus petit nombre d’adhérents – 81 – se trouve dans le territoire d’outre-mer britannique de Montserrat, pour une population de 5 100 habitants.

Avaaz est organisée sous le nom de Fondation Avaaz, un groupe de pression à but non lucratif 501(c)(4), dont le siège est à Manhattan. Elle se décrit elle-même comme ayant «une simple mission démocratique  : combler l’écart entre le monde que nous avons et celui que veulent la plupart des gens partout dans le monde».

Dans le plus récent Form 990 filing déposé à l’Internal Revenue Service, signé en septembre 2015 pour l’année fiscale 2014, Avaaz a fait état de contributions totalisant $20.1 millions et des actifs nets de $7.6 millions. Avaaz, qui dit qu’elle est entièrement financée par ses membres, avait auparavant déclaré qu’elle n’acceptait pas de contribution unique de plus de $5 000, mais cela n’a pas été le cas en 2014, puisque l’organisation a rapporté que 18 individus avaient contribué pour des montants allant de $5 000 à $15 383. Les noms des contributeurs ne figuraient pas dans le document déposé. Depuis environ 2010, l’organisation est considérée comme n’acceptant pas les donations d’entreprises ou de fondations – bien qu’elle ait reçu des subventions totalisant $1.1 million des fondations liées à George Soros au cours des trois années précédentes.

En réponse à notre demande sur le financement d’Avaaz et son lien, au début, avec Soros, la directrice de campagne Nell Greenberg a répondu  : «En ce qui concerne le financement d’Avaaz, ce mouvement a été fondé avec l’idéal d’être totalement autosuffisant et démocratique. 100% du budget d’Avaaz provient de petits dons en ligne. [] Avaaz n’a jamais accepté de contribution d’un gouvernement ou d’une entreprise, et depuis 2009, n’a pas sollicité d’aide auprès de fondations caritatives.»

Elle a poursuivi  : «Nous avons reçu une aide au démarrage de l’Open Society Foundation de George Soros, mais pas après 2009. Aucune grande société, fondation ou membre du conseil n’a une influence sur les orientations ou les positions des campagnes de l’organisation. C’est extrêmement important de garantir que notre voix soit déterminée exclusivement par les valeurs de nos membres, et pas par un grand bailleurs de fonds ou un agenda quelconque.»

Sur les quatre administrateurs actuels d’Avaaz, seul le directeur général Ricken Patel était indiqué comme travaillant à plein temps, avec un salaire annuel de $177 666 pour 2014. Le président Eli Pariser, le trésorier Thomas Pravda et le secrétaire Ben Brandzel ne sont pas employés sur une base quotidienne et aucun n’a reçu d’indemnisation en 2014. Sur les 77 employés d’Avaaz, les cinq membres du personnel qui touchent les indemnités les plus élevées après Patel, ont reçu des salaires s’établissant entre $111 000 et $153 000.

Pour ses diverses campagnes intérieures et à l’étranger, Avaaz a rapporté avoir fourni en 2014 $3.2 millions de subventions aux organisations étasuniennes et $932 000 aux organisations étrangères. Les subventions de plus de 5 000 dollars sont réparties en cinq catégories, où les plus importants bénéficiaires sont le Fonds des États-Unis pour l’UNICEF ($1 million pour la formation des réfugiés syriens) et le Fonds forêts tropicales ($1 million pour la conservation des terres et des espèces).

Pour aider à combattre le virus Ebola, Avaaz a fourni $500 000 à l’International Medical Corps, $350 000 à Save the Children et $300 000 à Partenaires pour la santé. Pour organiser en septembre 2014 la Marche mondiale pour le climat à New York, Avaaz a accordé $27 500 à Align et $10 000 au New York Public Interest Research Group (NYPIRG). Pour compléter la liste, une subvention de $10 000 est allée à Amazon Watch pour «la protection de l’Amazonie».

Pour ses activités hors des États-Unis, c’est en Europe qu’Avaaz a dépensé le plus pour des campagnes, la publicité et le conseil – $6.2 millions. L’Amérique du Sud vient loin derrière avec $685 000 pour des services de conseil, suivie par l’Asie de l’Est et le Pacifique, avec $553 000 pour des campagnes et des services de conseil. Les dépenses dans cinq autres régions vont de $45 000 à $270 000.

Avaaz a rapporté que la fondation est toujours composée des deux mêmes organisations membres – l’action civique MoveOn.org et Res Publica, Inc. (U.S.) – les groupes fondateurs originels.

Res Publica, une organisation 501(c)(3), indique la même adresse à Manhattan que la 501(c)(4) Avaaz, et fournit sans doute une aide non spécifiée à cette dernière. Au début d’Avaaz, les trois directeurs de Res Publica étaient Patel, Pravda et Perriello, précédemment cités. Les trois hommes avaient tous servi à l’International Center for Transitional Justice, qui «aide les pays traquant les responsabilités d’atrocités massives et les violations passées des droits humains». Déjà à l’époque, selon certaines sources, Avaaz indiquait l’Union internationale des employés des services et GetUp.org, basée en Australie, comme organisations co-fondatrices, mais celles-ci semblent ne plus faire partie du tableau depuis longtemps.

Dans le plus récent Form 990 filing déposé par Res Publica à l’IRS pour 2013, Patel est indiqué comme directeur général, Pravda comme trésorier et Vivek Maru comme secrétaire. Aucun n’a touché d’indemnités. Les contributions pour 2013 se montaient au total à $963 895, dont $846 65 provenaient de subventions gouvernementales pour des buts non spécifiés. L’organisation a rapporté qu’elle «fournit des conseils stratégiques à d’autres organisations sans but lucratif [] et propose des campagnes éducatives et basées sur l’action par e-mail à des citoyens dans tous les pays, via son site internet». Elle a aussi dit qu’elle soutenait des projets «à travers du parrainage fiscal centré sur la sécurité en ligne et la liberté d’internet pour les communautés réprimées dans le monde []».

Voici les profils des co-fondateurs d’Avaaz et de ses responsables passés et présents  :

Eli Pariser : président d’Avaaz et co-fondateur

Eli Pariser a été directeur général de MoveOn.org de 2004 à 2009, lorsque l’organisation a connu une croissance explosive et il a été son président depuis lors. MoveOn, selon une biographie en ligne de Pariser, «a révolutionné le mode d’organisation politique, en introduisant un modèle financé par de petits donateurs et axé sur internet, largement utilisé depuis lors par tout le spectre politique».

En plus d’être un des fondateurs d’Avaaz et son président actuel, Pariser, basé à Brooklyn, a été un membre des conseils d’administration d’Access et du New Organizing Institute. Auteur à succès et ancien membre de l’Institut Roosevelt, Pariser a co-fondé et dirige la société de presse en ligne Upworthy. Actuellement, il est aussi membre du conseil consultatif des programmes étasuniens des fondations Open Society de George Soros.

Nous aimerions souligner que Pariser semble être l’un des rares fondateurs et dirigeants d’Avaaz, dont les antécédents relèvent presque entièrement de l’activisme sur internet, tandis que certains autres ont une expérience gouvernementale ou à l’étranger, pour avoir travaillé dans des programmes de lutte contre la grande pauvreté et/ou dans des pays en guerre.

Nous avons posé plusieurs questions à Pariser le 9 mars, mais au moment où nous écrivons ces lignes il n’avait pas répondu.

Ricken Patel : directeur exécutif et co-fondateur d’Avaaz

Avant la fondation d’Avaaz en 2007, Ricken Patel, d’origine canadienne, était consultant pour un grand nombre d’organisations internationales bien établies et sans but lucratif – l’International Crisis Group, les Nations Unies, la Fondation Rockefeller, la Fondation Gates, l’Université de Harvard, CARE International et l’International Center for Transitional Justice. Il a travaillé dans plusieurs pays, dont la Sierra Leone, le Liberia, le Soudan et l’Afghanistan. Il a aussi été le directeur exécutif fondateur de Res Publica, affiliée à Avaaz, qui, parmi ses projets passés, «a travaillé pour mettre fin au génocide du Darfour». En tant que directeur exécutif d’Avaaz depuis le début, Patel est le visage de l’organisation et il a été qualifié de «leader mondial de la protestation en ligne» par The Guardian.

Thomas Pravda : trésorier et co-fondateur d’Avaaz

Par deux de ses co-fondateurs – Tom Perriello et Thomas Pravda – Avaaz a des connexions dans les administrations gouvernementales des États-Unis et du Royaume-Uni. Perriello (voir plus bas) est aujourd’hui envoyé spécial du Département d’État en Afrique pour la région des Grands Lacs et le Congo Kinshasa.

Pravda officie actuellement en tant que trésorier (non rémunéré) et est un des directeurs d’Avaaz, tout en occupant un poste de diplomate pour le ministère des Affaires étrangères pour le Royaume-Uni et le Commonwealth, communément connu sous le nom de Foreign Office. Il est aussi co-fondateur et dirigeant à Res Publica.

Comme le Foreign Office est «responsable d’assurer la protection et la promotion des intérêts britanniques dans le monde», cela pourrait ouvrir d’éventuels conflits d’intérêt, par rapport aux relations étrangères et aux questions militaires du Royaume-Uni et des États-Unis susceptibles d’être traitées par Avaaz. Cela peut inclure la défense par l’organisation d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie, à laquelle tant les États-Unis que le Royaume-Uni pourraient s’attendre à participer. Notre enquête, cependant, n’a trouvé aucun exemple de quiconque soulevant une question précise sur le double rôle de Pravda en tant que diplomate britannique et directeur d’Avaaz, mais cette relation semble à première vue problématique.

La biographie fournie par Pravda lui-même, montre qu’il a travaillé pour le Foreign Office depuis octobre 2003 et pour Avaaz depuis 2006, et qu’il a aussi été conseiller du Département d’État américain en 2009 et 2010 pour la République démocratique du Congo.

Dans ses missions diplomatiques, Pravda a travaillé sur la politique du commerce et du développement de l’Union européenne, en tant que conseiller auprès du Représentant spécial pour le changement climatique, et en tant que représentant diplomatique du Royaume-Uni à Goma, en République démocratique du Congo. Il a aussi été consultant sur des questions de politique, de sécurité, de recherche et de défense pour des institutions comme le Département d’État américain, le Programme de développement des Nations Unies, l’International Center for Transitional Justice et Oxford Analytica.

Ben Brandzel : secrétaire et co-fondateur d’Avaaz

En plus d’œuvrer actuellement comme secrétaire (non rémunéré) d’Avaaz, Ben Brandzel est fondateur et directeur d’OPEN (Online Progressive Engagement Network), décrit comme une alliance des principales organisations militantes numériques nationales. À part être un membre fondateur du conseil de direction et militant chevronné d’Avaaz, Brandzel est le conseiller en chef pour les groupes membres d’OPEN au Royaume-Uni, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Irlande. Il a aussi été le premier directeur des revendications pour MoveOn.org et, en 2009-2010, il a dirigé les campagnes dans les nouveaux médias et de recherche de fonds pour le président Obama pendant la campagne sur la réforme de la santé. Il écrit souvent sur l’organisation numérique et la construction du mouvement transnational.

Tom Perriello : co-fondateur d’Avaaz

Si je devais nommer un suspect principal parmi les fondateurs d’Avaaz comme architecte de la défense d’une zone d’exclusion aérienne en Libye et en Syrie, ce serait Tom Perriello. Plus lié que quiconque à Avaaz dès ses premiers jours, Perriello, depuis qu’il a quitté l’organisation – d’abord pour le Congrès, puis pour le monde des cercles de réflexion, avant de rejoindre le Département d’État américain – s’est révélé être un défenseur fiable de la guerre  : pour poursuivre la guerre en Afghanistan, pour bombarder la Libye et renverser Kadhafi, et pour prendre des mesures militaires en soutien aux rebelles syriens et chasser Assad du pouvoir.

Perriello défend la cause de l’intervention humanitaire et a salué les bombardements de l’Otan en Libye – avant la victoire des USA/Otan là-bas, et avant que le pays aille par la suite en enfer – comme un excellent exemple de la manière dont cette approche peut réussir.

Nous avons demandé à Avaaz si l’opinion de Perriello avait influencé les campagnes de l’organisation en faveur de zones d’exclusion aériennes en Libye et en Syrie, et nous avons reçu un démenti solennel de Greenberg  : «Tom Perriello, en particulier, était membre du conseil d’Avaaz lors de la fondation de l’organisation, mais il n’en fait plus partie depuis décembre 2009 et il n’a eu aucun rôle dans les campagnes d’Avaaz sur la Syrie.»

La carrière de Perriello, comme celle d’autres à Avaaz, a relevé davantage de service public, à travers des organisations bien établies, que du militantisme. Selon une biographie en ligne, en 2002-2003, Perriello était conseiller spécial du procureur international du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, puis a été consultant pour l’International Center for Transitional Justice au Kosovo (2003), au Darfour (2005) et en Afghanistan (2007). En 2004, il a co-fondé Res Publica avec Patel et Pravda. Perriello a aussi participé à la Fondation Century et il est un co-fondateur de DarfurGenocide.org. Il a dit dans sa biographie en ligne qu’il avait «passé une grande partie de sa carrière à travailler en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient, afin de développer des stratégies pour une paix durable, et qu’il était impliqué dans les processus de paix qui ont contribué à mettre fin aux guerres civiles en Sierra Leone et au Liberia».

Démocrate, Perriello a été élu au Congrès du 5e district de Virginie en 2008. (Il ressort de la déclaration que nous avons reçue d’Avaaz, que si Perriello a quitté l’organisation en décembre 2009, il est resté au conseil de direction d’Avaaz pendant sa première année au Congrès.)

Pendant son unique mandat, Perriello a été un ardent partisan de la guerre mondiale contre le terrorisme, des crédits militaires pour poursuivre les guerres étasuniennes et du maintien de troupes américaines en Afghanistan et au Pakistan.

Battu en 2010, alors qu’il se présentait à l’élection, Perriello a continué à servir en tant que président et directeur général du Center for American Progress Action Fund [un cercle de réflexion, NdT] et également comme conseiller au Center for American Progress, un cercle de réflexion qui soutient le Parti démocrate. De 2014 à aujourd’hui, il a travaillé avec le Département d’État, d’abord comme Représentant spécial du Secrétaire d’État pour la Revue quadriennale de la diplomatie et du développement, et depuis l’été dernier comme envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs et le Congo-Kinshasa. Bien qu’on dise qu’il n’y est pas impliqué actuellement, sa philosophie de l’intervention humanitaire semble bien se porter dans Avaaz, avec ses appels à des zones d’exclusion aériennes en Libye et en Syrie.

Dans cet extrait de son article de 2012 sur les interventions humanitaires, Perriello semble absolument désireux d’envoyer des bombes partout où sont commises des atrocités flagrantes et où des êtres humains souffrent. Et ceci, comme l’écrit Perriello, donnerait aux «progressistes l’occasion [] d’étendre le recours à la force pour faire avancer des valeurs essentielles».

Ensuite, deux paragraphe de l’article de Perriello donnent toute sa saveur à la philosophie de l’intervention humanitaire qu’il promeut. Ce serait certainement utile si Avaaz nous disait si elle souscrit aux méthodes douteuses et effrayantes des ses co-fondateurs pour faire avancer les valeurs fondamentales des progressistes.

«Des développements opérationnels depuis la fin de la Guerre froide ont considérablement amélioré notre capacité à mener des opérations militaires intelligentes, limitées dans le temps et dans leur portée, et employant une force précise et écrasante», a écrit Perriello. «Cela représente pour les progressistes une chance – qu’on a trop souvent vue comme une malédiction – d’étendre le recours à la force pour faire avancer des valeurs essentielles.

» Nos capacités techniques, qui vont de la précision des systèmes de renseignement aux armes intelligentes, nous permettent maintenant des opérations auparavant impossibles. Aujourd’hui, nous avons la capacité de conduire des missions depuis les airs qui, historiquement, auraient requis des troupes au sol. Et nous possédons une capacité certes imparfaite, mais très améliorée, de limiter des dommages collatéraux, y compris les victimes civiles. Entre autres choses, cela signifie qu’il est possible d’atteindre les mêmes objectifs avec moins de bombes, et de premières estimations suggèrent que la campagne aérienne en Libye a nécessité un tiers des sorties par rapport à celles qui étaient nécessaires dans les précédentes guerres aériennes…

» Nous devons réaliser que la force armée n’est qu’un élément dans une stratégie de sécurité nationale et de politique étrangère. Nous devons accepter la réalité – qu’on accepte ou non ses mérites – que d’autres pays ont tendance à percevoir nos motifs comme relevant davantage de nos intérêts, que fondés sur des valeurs. Mais dans un monde où existent des atrocités épouvantables et de graves menaces, et où le Kosovo et la Libye ont modifié notre compréhension de ce qui est possible aujourd’hui, le développement de cette nouvelle génération de puissance peut être vu comme une occasion unique dans l’Histoire de réduire la souffrance humaine.»

Imaginez le culot de ces autres pays dont parle Perriello – qui ne parviennent pas à voir que les États-Unis s’engagent généreusement dans des bombardements fondés sur des valeurs  : des bombes pour un monde meilleur.

Andrea Woodhouse : co-fondatrice d’Avaaz

Une autre co-fondatrice d’Avaaz, Andrea Woodhouse, se décrit elle-même comme une professionnelle du développement, entrepreneuse sociale et écrivaine. Elle a travaillé dans de nombreux pays connaissant des conflits et des transitions politiques, dont l’Indonésie, le Timor Oriental, l’Afghanistan, le Sri Lanka, le Népal et la Birmanie/Myanmar. En Indonésie, elle a rapporté avoir travaillé sur l’un des plus vastes programmes de lutte contre la pauvreté dans le monde, dont elle a dit qu’il est devenu le modèle pour un programme national de reconstruction après un conflit, et de construction de l’État en Afghanistan. Elle a travaillé pour la Banque mondiale et les Nations Unies, et a été une fondatrice du programme Justice pour les pauvres de la Banque mondiale.

Jeremy Heimans : co-fondateur d’Avaaz

Selon une biographie en ligne, Jeremy Heimans a co-fondé GetUp en 2005, une organisation politique australienne et l’une des plus importantes communautés du pays pour les campagnes. Il a fait campagne pour le mariage homosexuel et pour le soutien à Julian Assange de Wikileaks. En plus d’être un co-fondateur d’Avaaz, Heimans a co-fondé Purpose en 2009, un groupe militant qui a lancé plusieurs nouvelles organisations importantes, dont All Out, un groupe de défense des droits LGBT, riche de deux millions de membres.

David Madden : co-fondateur d’Avaaz

David Madden, un autre co-fondateur d’Avaaz, est un ancien officier de l’armée australienne et employé de la Banque mondiale et des Nations Unies. Il a co-fondé GetUp avec Jeremy Heimans. Madden a travaillé pour la Banque mondiale au Timor Oriental, et pour les Nations Unies en Indonésie. En 2004, Madden était un des fondateurs de Win Back Respect, une campagne sur internet contre la politique étrangère du président des Etats-Unis George W. Bush.

John Hanrahan, actuellement membre de la rédaction en chef d’ExposeFacts, est un ancien directeur exécutif du Fonds pour le journalisme d’investigation et journaliste pour The Washington Post, The Washington Star, UPI et d’autres entreprises de presse. Il a aussi une vaste expérience d’enquêteur juridique. Hanrahan est l’auteur de Government by Contract et co-auteur de Lost Frontier : The Marketing of Alaska. Il a beaucoup écrit pour NiemanWatchdog.org, un projet de la Fondation Nieman pour le journalisme à l’Université de Harvard.

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Article original paru sur ExposeFacts.org

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker francophone

 

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