Par Dmitry Kalinichenko – Le 7 juillet 2015 – Source Fort Russ
Imaginez une Russie dirigée par Washington… Ce serait immédiatement une arme pour tuer les deux principaux compétiteurs des États-Unis : l’Europe et la Chine. Si vous n’aimez pas ce mot, tuer, disons plutôt étrangler par les approvisionnements énergétiques.
Toutes les attaques du dollar contre l’or se terminent toujours pareil : par KO. Il n’y a aucune exception dans l’histoire monétaire. Il n’y aura pas d’exception cette fois-ci. D’où cette règle : «À la fin, c’est l’or qui perd.»
Ce serait naïf de croire que le patient grand-maître Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ignorent cette règle.
Augmentant sans cesse leurs réserves d’or, la Russie et la Chine poussent, inexorablement, le dollar à perdre son statut de devise internationale.
Ce n’est depuis longtemps plus un secret dans ces deux pays, c’est même devenu une idée nationale pour les deux peuples.
La politique du bâton, sans la carotte
Les États-Unis tentent de punir les Russes, devant le monde entier. Ils utilisent des sanctions dont les Européens font les frais, et ce, avec l’obstination d’une mouche se heurtant à une vitre. Le peuple russe (du point de vue de la diplomatie américaine) doit être publiquement puni. Pourquoi? Pour le choix de leur leader, démocratique certes, mais erroné du point de vue de Washington.
En fait, Washington a envoyé un ultimatum à la population russe : «Vous êtes des esclaves, et nous sommes les maîtres. En tant qu’esclaves, vous n’avez pas le droit de choisir celui que vous pensez être le meilleur pour votre pays. Vous avez le droit de choisir votre chef, mais uniquement celui que nous vous autorisons à choisir. Mais si vous osez désobéir aux desiderata de Washington, vous serez punis et vous verrez votre niveau de vie baisser.» Au fait, c’est pour ce même choix électoral, mauvais du point de vue de Washington, que l’ensemble de l’Occident s’acharne aujourd’hui à punir la Grèce.
Les Russes ont bien reçu et bien compris cet ultimatum de Washington : les sanctions américaines ont été imposées pour renverser le pouvoir russe, légitime et démocratiquement élu. Il n’est pas surprenant que ces sanctions, imposées par les États-Unis aux dépens de l’Union européenne contre la population russe, aient abouti au résultat opposé. Les Russes se sont massivement rangés derrière leur président, et la Russie et la Chine se sont rapprochées comme jamais auparavant. La politique dictatoriale, d’une arrogance sans frein, poursuivie au-delà du raisonnable par Washington, amène des résultats prévisibles. Remplaçant régulièrement le pouvoir du droit par celui de la force, les États-Unis ont perdu stupidement toute la crédibilité et le capital de sympathie qu’ils avaient chez les populations de Russie et de Chine.
Si aujourd’hui un parti politique, fondant son programme sur la haine des États-Unis, était fondé en Russie ou en Chine, il gagnerait n’importe quelle élection haut la main. Le nombre de ses voix dépasserait celui de tous les autres partis réunis.
Traduit du russe par Kristina Russ
Traduit de l’anglais par Ludovic, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
A suivre… Washington s’apprête à sacrifier l’Europe… [2/3]