Une grande entreprise


Par James Howard Kunstler – Le 4 juillet 2022 – Source kunstler.com

Lil Miss Hot Mess, auteur et interprète

J’aimerais avoir une machine à remonter le temps. Je téléporterais une petite délégation de Ben Franklin, Tom Jefferson et Button Gwinnett de leurs travaux étouffants à l’Independence Hall – connu à l’époque sous le nom de Maison de l’État de Pennsylvanie – à une heure d’histoire de drag queen animée par Lil Miss Hot Mess (« The People’s Drag Queen ») lisant un extrait de son best-seller, The Hips on the Drag Queen Go Swish, Swish, Swish, à une salle pleine de petits enfants de six ans mis au monde par l’élite progressiste actuellement au pouvoir en Amérique. Je leur expliquerais que voici où nous en sommes arrivés.

Les élites actuelles de notre pays, marinées dans la justice sociale et signalant frénétiquement leur bonté et leur vertu, sont-elles allées peut-être un peu trop loin dans leur quête pour libérer la population des limites précédemment établies pour le comportement humain ? C’est une chose, vous savez, de se débarrasser du joug onéreux d’un roi britannique et de ses agents, avec leurs impôts vexatoires, leurs harcèlements despotiques, leurs abus et leurs usurpations. C’est peut-être une autre chose de « donner le pouvoir » à des enfants pour qu’ils deviennent des monomaniaques de la confusion sexuelle, des années avant qu’ils soient mentalement équipés pour deviner les conundrums du sexe. Après tout, qu’est-ce qu’une « confusion sexuelle » ?

La réponse la plus fréquente de Google, tirée du site Oxford Languages, définit le terme « hot mess » comme suit : une personne ou une chose qui échoue de manière spectaculaire ou qui est désordonnée, en particulier une personne ou une chose qui est une source de fascination particulière. Ok, je vois : cette métaphore signifie ce que les élites dirigeantes voudraient que notre nation devienne ! Et, plus généralement, la civilisation occidentale – cet agglomérat de croyances fades, de traditions usées, de lois oppressives, de vertus douteuses et d’arts racistes. Mission accomplie, donc !

Le 4 juillet 2022, l’Amérique est un « hot mess », très exactement ! Ne sommes-nous pas maintenant spectaculairement ratés et désordonnés – dans le corps, l’esprit, la politique, la culture, les mœurs, les convictions et les aspirations ? Qu’est-ce qui fonctionne en Amérique de nos jours ? Absolument rien, Euhh, dis-le encore, pour citer une chanson de ma jeunesse révolue, lorsque notre projet au Vietnam avait déraillé. Bien sûr, c’était avant et c’est maintenant. À l’époque, disons en 1970, nous étions l’avatar exubérant de la modernité et le reste du monde était encore un peu groggy par la Seconde Guerre mondiale. Dans cette Amérique-là, un homme pouvait facilement subvenir aux besoins d’une famille, nous ne nous préoccupions pas de notre approvisionnement en pétrole et le médecin vous recevait sans attendre.

En cet anniversaire de la république, nous sommes en passe de devenir médiévaux, ou quelque chose qui rime avec du moins. Je regrette comme tout le monde de laisser autant de bagages derrière moi, mais franchement, cela fait longtemps que tout le Fun, Fun, Fun est terminé et que papa a emporté la T-bird. Papa lui-même est parti, ainsi que toutes les représentations de lui. Donald Trump a essayé de jouer son rôle dans un film intitulé « Les années avant la Covid-19 » mais les critiques l’ont attaqué. Quiconque ose essayer d’être Papa en Amérique maintenant sera Me-too-ed et J-Sixed [Clin d’œil de l’auteur à la vrai-fausse insurrection au Capitole l’an dernier, NdT] et vouée à une fin amère, nous avons été prévenus. Dans votre Nouvel Ordre Mondial de Bill Gates et du Grand Reset de Schwabenklaus, on s’attend à ce que nous soyons tous un « hot mess » (pour que les exterminations puissent se faire sans résistance).

Pour ma part, je refuse de me conformer à toute cette insolente méchanceté et je vous invite à vous joindre à moi pour faire quelque chose de décent, d’honorable et d’exploitable dans le vaste chantier de récupération que sera l’Amérique lorsque nous aurons expulsé les maniaques dégénérés qui l’ont mise en pièces. Vous n’avez pas besoin d’être un « hot mess ». Vous pouvez, par exemple, être un homme. Ou, autre exemple, être une femme. Ces binaires de la reproduction humaine peuvent produire de nouveaux humains. Un homme, une femme et des enfants formeront une famille, un bon début pour reconstruire l’organisme appelé société.

Le principal devoir des hommes et des femmes de ce futur sera de faire tout ce qui est possible pour que leurs enfants ne deviennent pas des épaves. Au-delà de cela, ils devront rechercher un but, un sens et le bonheur, et construire des institutions pour soutenir ces objectifs. Nous pouvons commencer par le langage que nous utilisons entre nous pour donner un sens à qui nous sommes et où nous sommes. Notre langage doit avoir une corrélation rigoureuse avec la réalité, ce qui permet de déterminer quelles choses sont vraies et lesquelles ne le sont pas. Le temps sera bientôt venu où il sera possible de dire qui dit la vérité et qui ne la dit pas. Il se peut qu’une bataille s’engage à ce sujet et que ceux qui sont du côté de la vérité l’emportent. Considérez ces propositions en retournant vos hamburgers et en levant vos bières maltées aujourd’hui. Pensez aux hommes qui se sont réunis à l’Independence Hall il y a deux cent quarante-six ans et à l’appréhension qu’ils ont ressentie face à l’inconnu alors qu’ils signaient leurs noms, promettaient leurs fortunes et engageaient leur honneur sacré dans une grande entreprise.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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