Un programme idéal pour une relance nationaliste au Québec


Programme d’un parti canadien-français (canal historique-catholique)


La 28 octobre 2021 − Source Fédérations des Canadiens-Français


Ce document intervient dans le contexte où des voix se sont exprimées récemment pour former un nouveau parti politique en vue des élections d’octobre 2022.

Les partis politiques naissent pour marquer l’histoire. Mais l’action politique concertée pour mettre en mouvement des milliers de personnes a ses prérequis. Une définition claire des enjeux précède le parti; les cadres intellectuels précèdent les masses en mouvement.

Ce programme, d’autres y verront un manifeste ou une doctrine en gestation, vise à gagner du terrain dans le champ précurseur des idées. Le texte se prononce à grands traits sur les enjeux critiques qui traversent la société, dans un cadre résolument partisan, mais qui ne dit pas autre chose, à ce stade, que de contribuer à la maturité et à la progression d’un parti d’idées.

Préambule

Du nationalisme

La nation sociologique, historique et culturelle est un produit de la civilisation, un fleuron de l’écologie humaine et une garantie de diversité pour les générations futures. Elle mérite d’être à la fois conservée et défendue. Elle enracine l’âme humaine dans un être collectif, grâce à la modération qu’elle opère sur un individualisme omniprésent, qui a ses limites. On ne peut se penser qu’en ¨électron libre”.

Des Canadiens-Français

Rebaptisés Canadiens-Français, les Canadiens, français de langue, de culture et de civilisation, sont les fondateurs du Canada. Leur établissement en Amérique est le fruit d’une initiative du Royaume de France. C’est une œuvre étatique d’exploration, de peuplement, d’évangélisation et de civilisation. L’histoire des Canadiens-Français et de leurs tribulations a été décrite comme une épopée, en fait, c’est une épopée exceptionnelle et mémorable, qui ne compte aucun équivalent dans l’histoire des deux Amériques.

Les Canadiens-Français ont le droit de la continuer et de réclamer la reconnaissance de leur existence politique; le devoir patriotique les appelle à protéger leur patrimoine collectif, à honorer leurs ancêtres et à défendre leur passé. Leur nationalisme c’est de continuer à vaincre le temps et de s’affirmer dans la durée.

Du catholicisme

Notre histoire est marquée par le catholicisme comme phénomène de civilisation. Des temps héroïques du début de la colonie, à celui qui, avec peu de moyens, reformera une élite nationale après la tragédie de 1837-38, et ce jusqu’à Lionel Groulx, il était une émanation nationale des familles canadiennes-françaises.
La concertation, voire la conspiration, pour assécher la part catholique de nos racines n’a pas de justifications historiques sérieuses. Le révisionnisme outrancier de la Révolution tranquille avait pour but de sortir de la mémoire collective l’apport de l’institution et de l’œuvre catholiques, sans lequel notre existence nationale n’aurait pas survécu. La rupture amorcée n’a fait que s’accentuer avec une identité québécoise dénationalisée, copiée sur les valeurs du Canada anglais trudeauiste. Les déformations de l’histoire et les préjugés modernes contre l’église canadienne-française ont à leur base des motifs politiques.

Aimer sa patrie

Un peuple mature ne choisit pas son histoire : il l’assume et la revendique. Pour la première fois depuis la Révolution tranquille une mouvance politique enjoint les Canadiens-Français d’aimer leur patrie.

1- Affaires constitutionnelles

Redevenir une force constitutionnelle grâce à l’adhésion à notre identité historique

Reconnaissance nationale : Un parti canadien-français fera reconnaître par l’Assemblée nationale l’existence de la nation canadienne-française dans le cadre d’une refonte de la loi 99 (2000) (lien)

Reconnaissance autochtone : Invoquera l’Article 35 de la loi constitutionnelle de 1982 pour faire reconnaître les Canadiens-Français comme peuple autochtone par Ottawa (lien)

Faire connaître à l’échelle internationale le déficit de reconnaissance nationale et la réclamation d’un statut autochtone pour les Canadiens-Français, des démarches qui devraient recueillir beaucoup de sympathie à l’étranger.

Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones (extrait)

Assimilation forcée des autochtones canadiens-français par le Canada britannique issu de la Conquête

Recours à la clause dérogatoire : Favorisera l’utilisation de la clause dérogatoire toutes les fois qu’il le sera nécessaire. Le Québec n’est pas signataire de la Loi constitutionnelle de 1982. Il peut – et il a le devoir – de mettre ses politiques à l’abri de la Cour suprême fédérale en recourant à la clause dérogatoire (Art. 33 de la Charte des droits) lorsque ses intérêts fondamentaux sont en jeu. Chaque occasion vaudra un rappel à Ottawa qu’il y a une besogne non terminée : rouvrir les négociations constitutionnelles inachevées de 1981 pour y faire entrer la nation canadienne-française, fondatrice et autochtone.

Constitution québécoise : Un parti canadien-français s’opposera à ce que tout projet d’une future constitution québécoise serve de nouveau mécanisme pour faire passer les Canadiens-Français à la trappe. Toute initiative en ce sens devra inclure expressément et distinctement les représentants de la nation canadienne-française dans ce qui est présentement défini comme la pluralité ou la diversité québécoise.

2- Immigration

Statut des immigrants : Les immigrants récents possèdent déjà un pays indépendant dans lequel ils formaient souvent une majorité ethnique. Ils ont choisi de quitter leur patrie dans l’espoir d’améliorer leur qualité de vie. En revanche, les Canadiens-Français n’ont pas de pays reconnu; ils n’ont pas de passé colonial; ils doivent eux-mêmes protéger leur identité historique avec un déficit de moyens.

Les Canadiens-Français peuvent eux-mêmes se comparer à des “immigrants” sans statut national, en proie à une assimilation continue à la masse anglophone; tout ceci à la différence que, dans leur cas, ils sont les fondateurs du Canada. Bien que d’un naturel empathique à tout ce qui frappe l’humanité, et sachant aussi que les immigrants ne sont pas forcément des déshérités, les Canadiens-Français ne se reconnaissent pas de dette envers eux.

Un parti canadien-français rappellera que, au-delà de la compassion que peuvent inspirer certains cas particuliers, la décision d’émigrer demeure une décision et une démarche individuelles. Par conséquent, cette décision ne peut donner naissance à aucun droit communautaire. La liberté est la possibilité de choisir et c’est ce qu’ils ont fait en venant s’établir sur le sol de notre patrie. Nous reconnaissons qu’ils n’ont pas de devoir envers notre partie alors que les patriotes canadiens-français en ont. Les devoirs envers la patrie obligent de la conserver et de la transmettre dans le meilleur état possible. La patrie est un passé, des ancêtres et un héritage collectif.

Immigration et multiculturalisme : Dans l’optique d’un parti canadien-français, le multiculturalisme est un ferment de désintégration nationale qui affecte davantage les peuples mal établis. Dans le cas des Canadiens-Français c’est un poison délétère. Il doit être combattu en légitime défense par des arguments construits autour de la cohésion sociale et de la solidarité nationale. La preuve a été faite à travers le monde que la cohésion est un facteur de prospérité et de stabilité. Par conséquent, un parti canadien-français découragera la cristallisation des communautés immigrantes.

Résumé des politiques d’un parti canadien-français :

  1. L’immigrant n’a pas vocation à perpétuer ses caractères nationaux délaissés, sauf de manière transitoire.
  2. Le succès de l’immigrant sera mesuré par une accession rapide à la communauté canadienne-française, l’intégration étant la condition d’une pleine participation à la vie nationale.
  3. L’immigration ne sera considérée que pour ceux dont les caractéristiques culturelles facilitent une intégration complète.
  4. La valeur de la citoyenneté sera renforcée. Les immigrants qui veulent adhérer à la citoyenneté canadien-française devront renoncer à leur citoyenneté d’origine, il n’y aura pas de double citoyenneté.

3- Affaires autochtones précolombiennes

Les Canadiens-Français ne sont ni des immigrants ni des descendants d’immigrants

Régime français. C’était une décision politique délibérée du Royaume de France de procéder à un établissement de peuplement en Nouvelle-France, une œuvre d’exploration, d’évangélisation et de civilisation réalisée dans un esprit pacifique. Des alliances furent nouées avec pratiquement toutes les communautés indigènes des plus proches aux plus éloignées. Qui dit mieux ?

De plus, la Nouvelle-France était devenue une province modèle de France dès 1663 (Conseil souverain), une France nouvelle plus unie et plus homogène que la France métropolitaine. C’est ce qui faisait la force extraordinaire du Canada de la Nouvelle-France. Cette entreprise collective était imparfaite, mais généralement réussie. Elle s’est certes réalisée dans le cadre d’un choc civilisationnel inévitable, mais mieux gérée par les Français canadiens que dans tous les autres cas d’expansion de l’Europe dans les deux Amériques.

Créateurs d’alliances, les Canadiens-Français n’ont pas de dette envers les peuples autochtones précolombiens : nous pouvons reprendre avec eux les alliances là où les a laissées la Conquête anglo-saxonne. Nous ne sommes pas partie prenante de l’histoire américaine (génocidaire) et de l’histoire du Canada anglais (ségrégationniste), dont nous nous sommes toujours dissociés. Un parti canadien-français ne tolérera pas les associations douteuses et racistes qui mettent tous les blancs sur le banc des accusés pour le seul motif qu’ils sont blancs.

« La civilisation hispanique a écrasé l’indien, la britannique l’a méprisé, ignoré et tué, la française l’a adopté et a veillé sur lui.» (Francis Parkman, historien américain de Boston )

4- La famille

La famille est une institution universelle et la cellule de base de la vie en société. Elle est le premier foyer de la transmission et de la continuité nationale. Elle est composée d’un homme et d’une femme et elle consacre leur fécondité.

Éléments de politique : Un parti canadien-français valorisera l’union des couples et la tournera au bénéfice de l’enfance. Les enfants seront protégés contre la pornographie juvénile, le parti préconisera la répression sévère de la pédophilie et autres pratiques décadentes.

Toutes les pratiques qui concourent à l’affaiblissement de l’intégrité et de la dignité humaine, lesquelles servent souvent d’antichambre au transhumanisme seront réformées. Une éducation basée sur la philosophie helléno-chrétienne traditionnelle enseignera une acceptation sereine de la condition humaine pour tous; la condition humaine étant frappée d’imperfection, sujette à la souffrance, à la maladie et à la mort.

5- Affaires culturelles et communications

Éléments de politique : Un parti canadien-français préconisera la protection et le respect des monuments, des plaques commémoratives, des édifices patrimoniaux ou historiques et des autres biens publics édifiés au fil du temps. Il plaidera pour que les contemporains ne se fassent pas juges et parties des témoins oculaires du passé, indépendamment des tendances des œuvres laissées par l’histoire. Règle générale, les noms des lieux publics, parcs, villes, villages seront préservés et ne seront pas sujets à modification.

Pertinence des Canadiens-Français : Avec 1,3 milliards de Chinois, plus d’un milliard d’Indiens et de nombreux pays comptant plus de 100 millions d’habitants au sein d’une planète décloisonnée; considérant des échanges et des communications multipliés et qui vont dans tous les sens, les Canadiens-Français font face à de nouveaux défis pour leur avenir. Ces défis pourraient être encore une fois de nature « existentiels ». Le petit peuple canadien-français, devra compenser une démographie ingrate par des attitudes mentales qui le pousse à la recherche de l’excellence dans tout ce qu’il entreprend. La cohésion sociale et la solidarité nationale devront être au rendez-vous.

6- La santé

Énoncé : Un parti canadien-français s’opposera aux bouleversements anthropologiques en santé. Depuis quelque temps, nous assistons à une révolution comportementale dans le domaine de la santé qu’on a tenté de justifier par une pandémie, vite suivie par un état d’urgence sanitaire, dont personne ne connaît les critères qui pourraient y mettre fin. Mais voici que l’examen des données statistiques officielles révèle que le Québec a connu une sous-mortalité générale pour le premier semestre de 2021, en comparaison avec les trois années précédentes. En d’autres termes, il y a là de bonnes raisons de modérer les pires alarmes et de contester la radicalité des mesures politiques imposées à toute une société.

Les vaccins sont une autre cause de scepticisme. D’abord, leur efficacité ne vaut guère plus que celle des vaccins contre la grippe. De plus, la restriction de l’offre vaccinale pose problème. Au Canada, en effet, seule la technologie vaccinale la plus révolutionnaire (ARN(m)), sur laquelle nous avons le moins de recul, est disponible, alors que plus d’une quarantaine de vaccins sont autorisés dans le monde. Dans ce contexte, que personne ne trouverait normal si les gouvernements et les médias ne cessaient de maintenir la pression, voici qu’arrive un passeport vaccinal numérique inusité et discriminatoire. Par-dessus le marché, des pressions additionnelles s’ajoutent pour que les enfants de 5 à 12 ans, qui ont été épargnés, se fassent inoculer. Parents, vous qui aimez vos enfants, la prudence est de mise ! À ce stade, toute personne saine d’esprit, qui n’est pas aux prises avec des problèmes de dissonance cognitive ou liée par des intérêts devrait s’inquiéter tant les contradictions et les incongruités s’accumulent.

Proposition de politiques :

  1. Pour un parti canadien-français, il faudrait mettre fin à l’ingérence quotidienne et abusive de l’État dans la vie privée, et ramener à l’ordre un gouvernement qui veut fixer dans le menu détail une politique sanitaire qui outrepasse ses prérogatives.
  2. Il réaffirmerait une norme établie, celle d’une relation confidentielle entre le médecin et son patient, cadre habituel de la pratique médicale et de la prise de décisions.
  3. Il plaiderait pour la mise sur pied d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les dessous de l’action gouvernementale, en portant une attention particulière aux influences étrangères et aux lobbies pharmaceutiques ou globalistes. Nous sommes face à des réseaux qui, de toute apparence, soufflent les politiques à l’oreille du parti gouvernemental et sapent l’autonomie interne à établir ses propres politiques.

7- Technologies numériques et transhumanisme

Énoncé : La puissance des technologies numériques est devenue la principale menace à l’intégrité humaine et à l’avenir de l’humanité. Seule la sacralisation du corps humain, foyer de l’âme et chef-d’œuvre de la création, pourra sauver l’humanité de la déchéance et l’éloigner d’un asservissement numérique qui avance masqué, un pas à la fois. Un parti canadien-français prendrait parti contre toutes les dérives transhumanistes au-dessus desquelles trôneraient les oligarques du numérique et du renseignement, relevant tous les freins au contrôle particulier et constant de chaque individu, lequel ne serait plus qu’un rouage d’une autorité contre laquelle il n’aurait plus aucun recours. Demain, la dictature oligarchique ou la révolte des nations.

8- L’Indépendance

Énoncé : La personnalité politique et juridique des Canadiens-Français est d’abord déterminée par leur appartenance au Canada. Leur statut démographique est par conséquent celui d’une minorité canadienne AVANT d’être une majorité au Québec. Cette réalité gravement occultée par les souverainistes a fait naître un nationalisme civique. De cette illusion, on a cru et fait croire que les « francophones » pourraient sortir gagnants, tout en étant les subordonnés d’Ottawa.

Un parti canadien-français défendrait l’idée que l’indépendance est un produit de la puissance. Sans puissance, un peuple, même indépendant, ne peut l’être que sur papier. Il est exposé à toutes les influences, à toutes les pressions et à tous les pouvoirs, sans avoir la capacité de résister.

Le programme du Parti canadien-français a pour première ambition de redonner de la puissance aux Canadiens-Français, seul moyen d’accéder à plus d’indépendance dans tous les domaines, notamment sur le plan politique. La quête d’une indépendance civique, alors que l’existence même de la nation historique est en péril, prend aujourd’hui tous les aspects d’une triste plaisanterie.

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