Un ancien agent de la DEA révèle le rôle du gouvernement dans le départ de l’épidémie de cocaïne


Par Isaac Davis – Le 26 Février 2016 – Source Waking Times

Michael Levine

Il y a une épidémie de cocaïne, d’héroïne et d’autres drogues en Amérique et de nombreux autres médicaments sont expédiés aux États-Unis en plus grande quantité que jamais. Est-ce que le gouvernement des États-Unis et la Central Intelligence Agency (CIA) sont à blâmer pour avoir inondé les communautés américaines avec de la cocaïne dans les années 1970 en soutenant secrètement le trafic de drogue en Amérique latine ?

Beaucoup d’employés retraités de la CIA, de la Drug Enforcement Agency (DEA), et de la police, en plus de nombreux journalistes d’investigation, croient que c’est la vérité, et que divers fonctionnaires des gouvernements américains ainsi que de la CIA devraient être tenus pour responsables et même jugés.

Michael Levine, un vétéran de 25 ans de la DEA et auteur du livre Triangle de la mort (Triangle of death), affirme que la CIA a joué un rôle-clé pour permettre le trafic de drogues, en particulier la cocaïne, aux États-Unis depuis l’Amérique latine. Agissant comme un agent profondément infiltré pendant de nombreuses années de sa vie, Levine a trouvé au travers d’une expérience de premier ordre sur le terrain que la CIA savait que les drogues étaient introduites clandestinement dans les rues des villes américaines, mais n’a rien fait. Il affirme que l’Agence a même prévenu les cartels de la drogue d’opérations d’infiltration de la DEA, comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous.

D’autres agents de la DEA ont fait des déclarations similaires.

L’ancien chef de la DEA, John Lawn, a déclaré qu’Oliver North, lieutenant-colonel des Corps de Marine qui, dans les années 1980, a servi en tant que personnel du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, et d’autres responsables, «ont créé un réseau privé de contras [contre-révolutionnaires,NdT] qui a attiré les trafiquants de drogue à la recherche de couverture pour leur opérations, puis ont fermé les yeux devant des rapports répétés sur la contrebande de drogue liés aux contras, et ont travaillé activement avec les trafiquants de drogue reconnus tels que le dictateur panaméen Manuel Noriega». Lawn a juré sous serment qu’Oliver North lui-même avait prématurément divulgué une opération d’infiltration DEA, compromettant la vie d’agents sur place, pour un avantage politique dans un prochain vote du Congrès sur l’aide aux contras. (Source)

Oliver North, bien sûr, a nié toute connaissance de l’implication des contras dans le commerce de trafic de drogue. Au cours de l’audience du Congrès Iran-Contra en 1987, lorsque les allégations ont commencé, Oliver North a déclaré lors de son discours d’ouverture :

Certains ont dit qu’en pouvoir de décision, j’arrivais juste après le Président des États-Unis, et d’autres que j’ai toléré le trafic de drogue pour générer des fonds pour les contras, ou que j’ai personnellement ordonné des assassinats, ou que je menais ma propre politique étrangère. Il a même été suggéré que je suis le confident personnel du Président des États-Unis. Ceci, comme beaucoup d’autres histoires, est manifestement faux. (Source)

Dans le programme politique Hannity et Colmes de Fox News, North dit :

Le fait est que personne dans le gouvernement des États-Unis, depuis même les débuts de Jimmy Carter, n’a jamais rien eu à voir avec le trafic de drogue pour soutenir la résistance nicaraguayenne. Personne dans le gouvernement des États-Unis. Je maintiendrai cette version des faits jusqu’à ma mort.

Dans la vidéo, Levine se réfère à l’agenda de North, qui n’a pas été présenté devant l’audience du Congrès. Les journaux, e-mail, et les notes de service de North ont été rendues publiques par le National Security Archive (NSA) beaucoup plus tard, en février 2004. Les documents ont révélé  ce qui suit.

Les notes dans l’agenda de M. North, à partir de carnets de journalistes qu’il gardait à cette époque-là, montraient plusieurs rapports de trafic de drogue concernant les contras. Une enquête du Washington Post publiée le 22 octobre 1994 a révélé qu’aucune preuve ne montrait qu’il avait relayé ces rapports à la DEA ou à d’autres autorités judiciaires.

Des mémos du collaborateur de North, Robert Owen, destinés à M. North, rapportent des indiscrétions entre les contras, avertissant qu’un avion bien connu pour le trafic de drogue opérait sous couvert d’aide humanitaire financée par le contribuable et supervisée par M. North.

Des e-mails de M. North à la Maison Blanche expliquaient ses efforts pour sortir de prison un général du Honduras qui aurait pu vendre la mèche sur la guerre secrète des contras. Ceci même si le ministère de la Justice considérait le général du Honduras comme un narco-terroriste pour son implication dans la contrebande de cocaïne et un complot d’assassinat.

Des e-mails de M. North à la Maison Blanche et des notes de son agenda mentionnant sa rencontre personnelle le 22 septembre 1986 avec Noriega, suivie de l’offre de Noriega de «s’occuper» des dirigeants sandinistes si la Maison Blanche contribuait à «redorer son image». (Source)

Qu’est-ce qu’il se passe avec le gouvernement et ses agents et employés pour qu’ils puissent nous mentir en toute impunité, alors que nous risquons d’être envoyés en prison si nous leur mentons à eux ?

La descriptions ci-dessus présente également Gary Webb, un journaliste d’investigation pour le journal San Jose Mercury News, et auteur de Dark Alliance : La CIA, les Contras, et l’explosion de la cocaïne.

Près d’une décennie après l’audience du Congrès pour le dossier Iran-Contra, à travers une série d’articles publiés en 1996, Webb a créé un tollé dans les communautés sud de la Californie quand il a aussi allégué que la CIA avait des liens avec un réseau de drogue allant jusqu’en Californie.

Dans ses œuvres publiées, Webb a allégué que la CIA et de nombreux représentants du gouvernement des États-Unis, y compris Oliver North, étaient pleinement conscients que les contras canalisaient la cocaïne aux États-Unis. Il a estimé que les liens entre les deux organisations étaient si proches que les contras pourraient être appelés la filiale de la CIA en raison de la fréquence de leurs réunions avec les agents de l’Agence. Les articles de Webb ont été critiqués, sa carrière détruite, et il est devenu la cible de représailles du gouvernement. Sa mort en 2004 a été officiellement considérée comme un suicide.

Oliver North est maintenant une présence régulière dans les médias traditionnels sur la série documentaire Fox News Channel, Histoires de guerre avec Oliver North et fait d’autres apparitions en tant qu’expert réputé. La guerre contre la drogue a certainement fait un bond en avant depuis les années 1970, et est devenu un élément habituel dans nos vies, mais alors que beaucoup de gens autour du monde luttent pour sa fin, la vérité sur son commencement continue d’être mise au jour.

Isaac Davis est un ardent défenseur de la liberté pour une société honnête de haut en bas. Il est un écrivain contribuant à WakingTimes.com.

Sources:

http://www.chiptatum.com/index.php/articles/37-managing-a-nightmare-the-cia-reveals-how-it?watched-over-the-destruction-of-gary-webb
http://nsarchive.gwu.edu/NSAEBB/NSAEBB113/

Traduit par Poolan Devi, vérifié par Wayan, relu par Ludovic pour le Saker Francophone

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