Ukraine. Ces armes qui me sont inconnues


Par Moon of Alabama – Le 25 février 2023

Au cours des derniers mois, j’ai lu chaque rapport quotidien du ministère russe de la Défense sur la guerre en Ukraine.

Les rapports énumèrent les pertes du côté ukrainien sur chacun des principaux fronts. J’ai été particulièrement intéressé par la campagne de contre-artillerie que les Russes ont menée au cours des deux derniers mois.

Les chiffres figurant dans les rapports russes peuvent être erronés ou exagérés, mais ils se situent dans une fourchette plausible pour une opération d’une telle intensité.

Les pertes ukrainiennes quotidiennes moyennes sont de 12 pièces d’artillerie majeures, d’un radar d’artillerie et de 3 à 4 points ou dépôts de munitions d’artillerie. Les pertes ukrainiennes en hommes sont estimées à plus de 400 par jour. (Les rapports ne tiennent pas compte des opérations Wagner à Bakhmut/Artyomovsk).

Sur un mois, j’ai enregistré la destruction de 214 obusiers tirés par des camions, 92 obusiers automoteurs et 56 systèmes de roquettes à lancement multiple (MLRS). Environ 12 000 soldats ukrainiens auraient également été tués.

À titre de comparaison, le “force” d’artillerie d’une division de chars ou d’infanterie motorisée de l’OTAN est sa brigade d’artillerie. Elle se compose de 3 bataillons de tir, chacun d’entre eux comprenant 3 compagnies de tir, chacune d’entre elles disposant de 6 canons ou MLRS. Cela représente un total de 52 pièces d’artillerie majeures.

Perdre un total de 362 pièces d’artillerie majeures comme l’Ukraine l’a fait en un mois, c’est beaucoup, beaucoup plus que ce que l'”Ouest” est capable de remplacer. Le manque actuel de munitions que l’Ukraine prétend avoir va bientôt se transformer en un excédent, simplement parce que l’Ukraine n’aura pas les canons et les MLRS pour les tirer.

Mais ce n’est pas le sujet de cet article.

Je me suis interrogé sur certains types d’obusiers/canons dont les rapports mentionnent la destruction. Je n’en avais jamais entendu parler et j’ai dû faire des recherches.

Qu’est-ce par exemple que l’obusier M101 tiré par un camion ?

Après la première guerre mondiale, le département des munitions de l’armée américaine a étudié plusieurs obusiers allemands de 105 mm capturés et a développé l’obusier de 105 mm M1920 sur chariot M1920.

Une version modifiée du M1 a été testée en 1932, qui utilisait des munitions semi-fixes au lieu de munitions à chargement séparé.

Le chariot M1 original avait été conçu pour être tracté par des chevaux plutôt que par des camions, et un nouveau chariot, le T5 (M2), a été développé en 1939 et normalisé en février 1940.

Le système de désignation de l’artillerie militaire américaine a été modifié en 1962, redésignant l’obusier M2A1 en M101A1.

Le M101, illustré ci-dessous, est donc une copie américaine d’un obusier de l’armée allemande conçu pendant la Première Guerre mondiale. Quelque 10 000 obusiers de ce type ont été construits, principalement pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Ceux que possède l’Ukraine, et les deux que la Russie prétend avoir détruits, étaient des cadeaux de la réserve de l’armée lituanienne.

Le canon antichar D-44 m’était également inconnu :

Le canon divisionnaire de 85 mm D-44 (russe : 85-мм дивизионная пушка Д-44) était un canon divisionnaire soviétique d’artillerie de campagne de calibre 85 mm utilisé lors de la dernière partie de la Seconde Guerre mondiale.

Le canon a été développé à partir de celui du char T-34-85 et était capable de tirer 20 à 25 projectiles explosifs (HE), perforants et antichars explosifs (HEAT) par minute.

Une belle petite pièce de musée.

Il existe également le canon antichar Rapira qui s’avère être un peu plus moderne :

Le 2A19 ou T-12 est un canon antichar de 100 mm de conception soviétique. Il a été le premier canon antichar à adopter un canon lisse et à introduire des projectiles perforants modernes, comme l’APFSDS. Il utilise des projectiles longs qui sont plus puissants que son calibre ne le suggère.

En 1971, une nouvelle variante est introduite, le T-12A ou MT-12 “Rapira” (2A29). Il possède le même canon, mais son affût et son bouclier ont été redessinés.

Au milieu des années 1990, la protection du blindage frontal des chars occidentaux modernes ne pouvait plus être pénétrée par un canon de 100 mm. Les munitions de calibre 100 mm avaient atteint les limites de ce qui pouvait être réalisé avec elles.

Il est triste de voir que l’armée ukrainienne doive utiliser de telles pièces de musée. Oui, elles peuvent encore être utiles dans des cas particuliers. De plus, avoir de telles armes est probablement mieux que de ne pas en avoir du tout.

Mais ils n’ont aucune chance de survivre, encore moins de gagner, sur un champ de bataille contemporain.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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