Tabula rasa

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Par Zénon − Septembre 2016

Actualités d’aujourd’hui. Exercices militaires de l’OTAN dans les États baltes. Déploiement de la marine chinoise au large du Vietnam. Coup d’État et destitution de Dilma Rousseff au Brésil. Entrée des troupes turques dans le nord de la Syrie. Nouvel attentat à Kaboul, une centaine de morts. La Grande-Bretagne passe deuxième marchand d’armes mondial. Incendies ravageurs en Alaska et en Sibérie. Séisme en Italie. Cent-cinquante millions de manifestants dans la rue contre la loi travail en Inde. Dernier discours belliciste d’Hillary Clinton. Énième menace de crash des marchés boursiers. Plus près de chez nous, partout la violence qui explose. Échauffourées au marteau et à la machette à dix contre dix. À dix contre un. Une fliquette surinée dans un commico. Une mère éviscérée et décapitée par son fils à côté de Paris. Un étudiant italien qui s’y fait poignarder à mort dès son arrivée. Une jeune femme tabassée pour avoir refusé les avances d’un cassos… Multiplication des agressions sexuelles. Incestes. Viols collectifs ou privés. Meurtres gratuits, infanticides et pétages de plombs en tous genres… La liste n’est pas exhaustive. L’intention n’est pas de verser dans le sensationnalisme. Seulement de portraiturer le tableau du jour.


Lorsqu’on observe les réactions à de tels événements, qu’ils relèvent des faits divers ou de géopolitique, on peut souvent y sentir la stupeur devant l’incroyable progression du chaos mondial. Mais aussi un tenace penchant à les interpréter selon la grille de lecture classique du bipartisme, quel qu’il soit… Ce trait de psychologie collective remonte aux plus anciennes formes de monothéisme. Sa traduction dans l’exercice du pouvoir public ne s’est toutefois manifesté que plus récemment. En France, au milieu du XIXe siècle avec la constitution de la deuxième république, dont les représentants se répartissaient déjà entre deux partis principaux : l’un progressiste, défenseur de la classe ouvrière, et l’autre traditionaliste, garant de la propriété terrienne et des privilèges établis. De la même façon qu’en Angleterre, le parti travailliste s’est vu fondé en opposition à celui des conservateurs ainsi qu’aux États-Unis les républicains à celui des démocrates. Le tout dans une tradition dialectique propre à recueillir dans un sens l’adhésion du «populo» et dans l’autre celle du «nanti»… La mondialisation n’est pas nouvelle. Ses méthodes et moyens de coercition non plus.

Sous couvert d’incarner le rapport de force tout à fait réel entre les possédants et les possédés, la totalité de cette caste dirigeante est issue des mêmes familles, formée dans les mêmes écoles, conseillée par les mêmes «spécialistes» et financée par les mêmes actionnaires. Ce financement constitue d’ailleurs en lui-même un moyen de corruption permettant par suite l’exercice d’un chantage constant sur ceux qui ont bénéficié de ces mannes : tant qu’ils obéissent à leurs donneurs d’ordre, leur position se trouve assurée, mais s’ils avisent de déroger tant soit peu au programme voulu, alors ils tombent sous tel ou tel coup d’arrêt judiciaire, ou pour les plus gradés, disparaissent littéralement… L’alternance au pouvoir des deux partis permet, un coup sous un quelconque prétexte philanthropique, un autre dicté par des «nécessités» libérales, de légiférer de sorte à systématiquement privilégier leurs intérêts et ceux de leurs comparses. Et cela va plus loin, puisque les mesures adoptées par un gouvernement vont créer de toutes pièces ou alimenter les problèmes tapissant une voie royale au suivant. Lequel se proposera de les résoudre en apportant les «solutions» (économiques, sécuritaires, éducationnelles et autres) décidées en amont par les mêmes sponsors. Un tel mécanisme verrouille de fait toute possibilité d’émancipation populaire au sein du système, tout en maintenant les masses endormies dans l’illusion démocratique.

C’est par le même procédé que le cartel politico-financier tient et agite les rênes de la gouvernance internationale. Le «choc des civilisations» actuellement promu par les médias n’est ni le premier, ni ne sera le dernier tant que durera la guerre menée contre les peuples par les élites autoproclamées. On sait désormais que tous les grands conflits ont été soutenus par l’oligarchie financière, pérennisant ainsi son hégémonie sur le sort des nations et réalisant de juteux profits par les intérêts des prêts accordés. Que la City londonienne a par exemple favorisé la révolution bolchevique, tandis que Wall Street a largement subventionné le réarmement allemand et l’accession au pouvoir du parti nazi. Ces deux formes de dictature ; l’une versée dans le culte absolu de l’individu, l’autre dans celui du collectivisme, ont en premier lieu servi de grands laboratoires d’expériences de contrôle social, mais surtout formé les deux mâchoires de la thèse et de l’antithèse qui, une fois refermées sur les peuples, doivent donner lieu à la synthèse totalitaire absolue.

C’est aussi en ce sens que s’inscrivent l’ingérence et la spoliation ininterrompues, depuis la colonisation, des pays du Sud par ceux du Nord, l’armement et le soutien de réseaux terroristes à travers le monde afin d’extension de zones de pouvoir, les guerres civiles fomentées par le département d’État US et autres officines de charité bien chrétienne… Tout cela devait entraîner mécaniquement le retour de flamme que nous connaissons : à savoir l’afflux sur nos sols des ressortissants de pays mis à sac par nos gouvernements. Il est clair que ces déportations massives de populations visent dans un premier temps à rentabiliser au maximum l’exploitation de la main d’œuvre par les multinationales. Mais également à plus long terme de s’assurer de la disparition de toutes les cultures. En effet, une longue tradition esclavagiste a enseigné aux globalistes qu’un peuple sans racine est plus facile à soumettre… Là encore, on mesure combien le chaos leur est lucratif.

La récente évolution des rapports de force entre les «puissants» n’échappe aucunement à la règle. D’aucuns se réjouissent du Brexit, du coup d’État manqué en Turquie, de la dé-dollarisation des échanges internationaux, ou s’amusent des ridicules rodomontades militaires états-uniennes comparées aux raids aériens russes contre les chiens de paille de la CIA. Il est vrai que nous assistons à un transfert de pouvoir et de compétences de l’Occident vers l’Orient. Bien des signes nous en sont donnés : le PIB chinois dépassant officiellement celui des États-Unis depuis l’an dernier, l’accueil d’Obama par un agent de sécurité sur le tarmac du dernier G20 et l’annonce récente franco-allemande de l’échec des négociations sur le Pacte transatlantique. Citons enfin l’accord diplomatique obtenu le 9 septembre à Genève en vue d’une trêve des conflits en Syrie, malgré l’intérêt d’Israël à la création d’un État kurde dans la région et malgré les tentatives de sabotage interne par plusieurs officines gouvernementales US… Le phénomène est bien réel. Pour autant, il se déroule sur le terrain officieux des rapports entre les «États profonds» des nations concernées. C’est-à-dire des milieux d’affaires et de la finance, des lobbyistes, des hauts fonctionnaires, conseillers ministériels et membres de cabinets dont les actions ne sont jamais soumises à l’examen public… Pas plus le spectre d’une apocalypse nucléaire que l’actuelle remise en question du leadership américain ne doivent nous faire oublier que l’enjeu réel reste l’asservissement de tous les peuples ; non les querelles de façade entre marionnettes politiciennes. Ce petit monde ne saurait risquer de compromettre sur un désaccord de pure forme ni son hégémonie, ni le succès de ses plans.

On observe ainsi, loin des élucubrations médiatiques, une collaboration plus étroite que jamais entre pays pourtant déclarés concurrents, dans les domaines des technologies militaires, des dispositifs de contrôle des populations, de la recherche scientifique ou de la diffusion d’organismes génétiquement modifiés… Citons notamment la collusion d’ingénieurs chinois avec ceux de Google pour concevoir les nouveaux téléphones et ordinateurs-espions commercialisés ce mois-ci, l’acquisition par l’Arabie saoudite d’un système israélien de puce RFID-GPS à destination des pèlerins de la Mecque, les accords de libre-échange économique entre Pékin et Tel-Aviv, ou bien la toute récente signature d’accords militaires entre la Russie et le Qatar. Un autre exemple ? Les dirigeants de tous ces pays sont unanimes à plaider pour un renforcement des prérogatives d’institutions globalistes comme l’ONU, le FMI, la Banque mondiale ou la BRI. Lesquelles n’ont depuis leur création eu de cesse d’employer toutes les méthodes possibles pour assujettir les populations aux lois du marché.

Dans cette optique, l’intensification des conflits partout sur le globe durera tant que l’instabilité sera nécessaire à justifier l’instauration d’un ordre mondial policier. Une fois les survivants suffisamment hagards et traumatisés, celui-ci s’imposera comme l’ultime remède à des catastrophes montées de toutes pièces, selon la méthode décrite plus haut. Il est nécessaire d’insister sur la perpétuation du projet globaliste à travers les derniers mouvements géostratégiques. Car le pouvoir est le pouvoir. Sa nature intrinsèque reste la même qu’il soit exercé par un Russe, un Chinois ou par un Américain. Et sa vocation, de toujours vouloir s’étendre à tout territoire et toute dimension… Son renforcement ne devrait jamais être perçu comme une bonne nouvelle par les peuples. Si nous tombions dans la naïveté de croire qu’une intervention étrangère serait la clef de notre salut, nous deviendrions une nouvelle fois les plus grands cocus de l’Histoire.

Il est clair qu’aucune solution ni amélioration de nos situations, qu’il s’agisse de santé publique, de droit du travail ou de justice sociale, n’est à espérer d’une classe politique corrompue de l’épiderme jusqu’à la moelle. Pas plus que d’un transfert de délégation supranational, même si l’affaiblissement de l’hydre atlantiste est une bonne nouvelle. Ce n’est pas parce qu’une méthode ou présentation paraît moins brutale qu’elle invalide la finalité du projet.

Il peut encore sembler à certains se trouver protégés, par la nature de leur emploi, leur niveau de revenus ou leur statut social, des multiples menaces pesant sur nos libertés et sur notre intégrité à tous les niveaux. Considérons donc un instant la vie quotidienne encore menée par beaucoup d’entre nous. À un degré moindre quoique peut-être plus pernicieux, partout règne cet état de conflit larvé, latent, alimenté par le système actuel depuis notre prime enfance et jusqu’à la tombe des âmes perdues… Par notre mise en compétition d’office. L’incitation de toutes parts à l’individualisme et au culte de soi. Par l’exclusion sous toutes ses formes. Par l’impératif constant de rentabilité, de productivité aussi bien dans l’entreprise que dans la plupart des secteurs publics. De «performance» jusque dans les loisirs et la sphère intime chez les plus atteints du syndrome du larbin. Par l’injonction permanente au paraître ; à se conformer au discours ambiant, à la norme quelle qu’elle puisse être, sans se poser de questions. Par les «guerres et rumeurs de guerres» dont l’ensemble des médias abreuvent le quidam. Par la bêtise, la violence et le mensonge érigés en arts de vivre par la télévision et les magazines. Par la virtualisation des rapports humains, l’atomisation de toute vie sociale aussi bien en ville que dans les campagnes, et enfin par la psychiatrie ; ultime prise en charge des millions de solitudes incapables de se rencontrer…

Notre vieil empire croulant continuera pour se maintenir de semer le trouble, le doute et la division jusqu’à la consécration de son prochain avatar. Nous verrons toujours d’ici-là fleurir les mensonges et les manipulations. Grandir et se propager la haine sous l’effet de leur propagande. Les conflits et ressentiments ethniques. Entre chrétiens et musulmans. Entre prétendus croyants et ceux qui se disent athées. Entre salariés du public et ceux du privé. Entre les puent-la-sueur et les crèvent-la-dalle… Ce jusque dans la sphère du foyer, d’abord entre générations par la subversion de l’éducation, parallèle à celle des esprits, puis dans l’amour à la fois le plus fort et le plus fragile qui soit : celui de l’homme et de la femme ; par la surproduction de clichés télévisuels, les pseudo-études publiées dans les magazines, par le narcissisme psychanalytique et par le mouvement féministe. Lequel a réussi à faire en quelques décennies de la Femme, autrefois porteuse du sens sacré de la Vie, l’égale de l’Homme en sa volonté de prééminence et son aptitude à s’auto-réduire en simple consommateur… Croyez-vous réellement que tous les tourments de notre Monde puissent être le fait d’une nature humaine intrinsèquement prédatrice ? Ou bien doit-on considérer qu’ils résultent d’influences diverses mais coordonnées de sorte à entretenir ce climat de «guerre de tous contre tous» ? Et si tel est le cas, comment dès lors éviter le piège qui nous est tendu ?

Un début de réponse consiste à retourner nos faiblesses en forces ; utilisant pour ce faire leurs propres armes contre eux. Ils s’escriment à diviser les peuples car ils connaissent parfaitement les possibilités que permet l’Union. Eux la pratiquent avec le succès qu’on connaît depuis des siècles, voire des millénaires… Ils savent que l’un des sept principes universels est que «ce qui est en haut est comme ce qui est en bas». Et craignent donc l’application par la base des enseignements qu’ils se réservaient jusqu’alors. La directe mise en commun de nos savoirs-faire suffirait à faire tomber les murs de Babel. Comme l’essence purement mentale de la réalité que nous percevons leur permet de la modeler, il nous est possible d’agir volontairement à la transformer. Comme ils utilisent l’éternel principe de polarité à nous maintenir dans de faux dilemmes, apprenons à comprendre notre opposé pour mutuellement nous élever. La loi de causalité, manipulée par tous les dealers d’opinions depuis l’aube des temps, nous permet aujourd’hui de les exposer sans qu’ils n’y puissent rien. Ce que l’on a coutume d’appeler «magie» est le pouvoir – neutre par nature – d’interagir sur le plan subtil avec notre environnement. Son art ne consiste pas à se faire maître des éléments, comme ces charlatans s’y essaient notamment avec le climat, mais à inscrire nos gestes dans leur courant. Sa pratique possède infiniment plus de potentiel que les rituels guignolesques observés dans leurs confréries.

L’imposture démocratique nous occulte un fait historique : la dynamique du Monde a toujours été le fait d’une toute petite minorité agissante… N’attendons plus d’être une majorité pour nous donner raison et nous décider à agir. Devenons nous-mêmes cette minorité dont l’action, par son simple exemple, saura inspirer à d’autres l’envie de s’y joindre. Jouons ensemble… Soyons créatifs ! Ils veulent nous faire entendre que le droit serait aboli ? Faisons valoir celui naturel des peuples à disposer d’eux-mêmes, non plus cette fois sur le papier, mais dans les faits. À la verticalité du pouvoir, du cloisonnement de l’information et de la structure hiérarchique, opposons l’horizontalité de nos rapports par le don, par l’échange, par l’appropriation publique et spontanée des biens spéculatifs ou encore par la libre expression de notre parole, contre le mutisme et autres tabous que l’on nous impose. Il nous incombe de faire notre deuil des structures et formes passées ; seul commencement efficace à l’apprentissage par soi-même… Notre avenir ne dépendra que de la proportion d’individus conscients au sein de chaque société, de notre capacité d’organisation, et de notre volonté d’opposer inlassablement l’Union des humbles à celle des puissants.

Il nous appartient également de nous départir de notre conditionnement judéo-chrétien à l’obéissance, nous ayant conduits de génération en génération à tout accepter, jusqu’à l’inacceptable où nous nous trouvons. De désobéir non seulement à toute injonction, de quelque entité qu’elle émane, mais également de prêter main-forte à quiconque essaie à son tour de se libérer de son joug. Il s’agit encore, à un niveau précédant l’intellect, de ne plus offrir de prise aux manipulations d’aucune sorte en restant centré sur son intuition ; meilleure guide et meilleure maîtresse qui soit. De ne plus alimenter en nous-mêmes ces parasites que sont la peur, l’anticipation permanente et l’auto-jugement. C’est bel et bien en nous-mêmes que la révolution doit se faire. Une bonne nouvelle, car il y en a aussi, est que cette révolution a déjà commencé.

En effet, excepté aux États-Unis, jamais le taux d’alphabétisation de l’humanité n’a été si fort. Jamais aussi faible la tranche de population encore confiante en ses dirigeants. Ni si élevée la part de jeunes boudant un salariat sans avenir pour créer leur propre activité. Jamais l’abstention ni le boycott n’avaient atteint de tels records. Enfin, jamais l’exode urbain n’avait aussi vite gagné de terrain. Tout le monde est unanime à admettre que la résilience passe par le retour à la Terre. Il faut dans la mesure du possible quitter les grandes agglomérations, devenues au fil des années de vraies succursales de l’enfer, au profit de territoires plus propices à l’autonomie. Qu’on la découvre gosse ou bien sur le tard, l’observation de la Nature nous enseigne qu’une part de chaque animal compose l’être humain. Que l’un prédomine en chacun de nous, et que leur complémentarité est à l’image de la nôtre… Aux quatre coins du pays, amateurs et professionnels se retrouvent et mutualisent. On voit le chômeur monter une AMAP ou entretenir un jardin partagé, le kiné pratiquer ses soins en échange d’un coup de main sur sa toiture, le mec des douanes volantes rencarder l’agriculteur sur le moyen d’éviter les taxes. De plus en plus de jeunes ouvrent des épiceries coopératives, des lieux de rencontres culturels en rase campagne ou restaurent des villages entiers… Les idées fusent et font des émules. Lorsque bientôt l’argent n’aura plus cours, il nous restera nos compétences et tout notre temps pour les développer. Partout les gens redécouvrent entre eux la confiance et la dignité d’agir par eux-mêmes… Qu’attendez-vous ?

Non seulement l’émancipation est à la portée de tous, mais elle est notre vocation en ce monde. Parce que nous ne sommes pas nés pour être esclaves, ni n’avons grandi pour servir de chair à canon. Parce que l’existence atrophiée, soumise qu’on nous impose est indigne de l’Amour que l’on se porte… Parce que le plus petit d’entre nous est plus grand qu’on veut nous le faire croire. Parce que l’égalité, la justice sont des conditions sine qua non à la paix. Parce que la guerre nous est déclarée qu’on le veuille ou non et qu’attendre docilement que la déflagration nous touche serait suicidaire. Ils peuvent essayer de nous traquer et de nous traiter comme ils veulent, jamais ils n’arriveront à tous nous éliminer ni à éteindre notre mouvement. Car si ce n’est pas moi, ce sera mon frère. Nous sommes jour après jour un peu plus nombreux, et rien ne saura nous faire renoncer.

Quand nous comprendrons enfin que non seulement la peur n’évite pas le danger, mais qu’elle le favorise les trois quarts du temps, nous prendrons conscience de l’ampleur de la manipulation, de notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive, mais également du formidable potentiel d’action dont nous disposons, principalement limité jusqu’alors par nos croyances… La désillusion peut être une phase douloureuse. Elle est cependant la première étape nécessaire d’une reprise en main de nos destinées. Dans le monde qui se préfigure, nous verrons s’opposer d’un côté l’armée de clones et de robots élaborée à grands frais par les oligarques, et qui pour sophistiquée qu’elle soit, n’en sera jamais que plus vulnérable à toutes les attaques ; de l’autre les défenseurs de la Vie ; omniprésente et inhérente même à la Création. La Vie qui s’est constamment adaptée aux cataclysmes, extinctions massives et autres bouleversements. Qui a donné naissance à toute la variété des espèces recensées et gravé au fil de millions d’années le lit des rivières dans la roche. Cette force indicible capable de nous porter malgré la douleur et malgré les deuils, dont l’évolution a fait de nous ce que nous sommes, et que nous devons en retour nous battre pour protéger. Alors, si j’étais politicien, marchand d’armes ou même journaliste, j’aurais probablement du mal à dormir la nuit. Car ils le savent, et nous sommes de plus en plus à l’avoir compris : la fin de leur pouvoir est déjà écrite.

Zénon

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