Par Giancarlo Elia Valori – Le 5 mai 2023 – Source Modern diplomacy
Alors qu’en Italie nous nous efforçons de suivre les ordres des États-Unis d’Amérique, qu’ils aient un président bon, mauvais ou endormi, l’économie iranienne se développe et (comme nous le verrons plus tard) certains pays européens en ont assez de suivre les instructions d’outre-Atlantique qui, sous le prétexte des droits de l’homme, ont créé et imposé les sanctions qui nuisent tout d’abord aux entreprises occidentales, qui sont ensuite contraintes de se tourner vers l’Occident à des prix plus élevés, ou d’être remboursées par les États eux-mêmes, c’est-à-dire aux dépens de leurs citoyens. Mais regardons comment l’économie iranienne se développe rapidement.
En 2021, la République islamique d’Iran avait un ratio commerce/PIB de 59,1 % et le commerce de marchandises représentait 88,2 % du commerce total. De 2017 à 2021, les exportations de marchandises de l’Iran ont diminué de 0,3 % et les importations de marchandises ont augmenté de 2,7 % nominalement, en moyenne chaque année.
Les exportations de marchandises ont augmenté plus lentement que la croissance annuelle de 9,6 % de la région Asie-Pacifique au cours de la même période. De même, les importations de marchandises de l’Iran ont été inférieures à la croissance annuelle de 10,1 % de la région Asie-Pacifique.
En 2021, les exportations de marchandises de l’Iran ont augmenté de 52,7 % et les importations de 26,4 % en valeur nominale. À l’avenir, les exportations de marchandises de l’Iran devraient augmenter de 10,2 % en 2022 et d’un taux plus modeste de 1,9 % en 2023.
Du côté des importations, celles de l’Iran devrait croître de 12,4 % en 2022 et de 10 % en 2023, tandis que celles de la région Asie-Pacifique devrait croître de 13 % en 2022 et d’un taux plus modéré de 2,5 % en 2023. La part du commerce des services dans le commerce total de l’Iran était de 11,8 % en 2021. Sur la période 2017-2021, les exportations de services commerciaux de l’Iran ont diminué de 9 % par an et les importations de services commerciaux ont diminué de 6,6 % en moyenne annuelle en termes nominaux, ce qui est inférieur à la croissance moyenne de 3,7 % et 1,7 % dans la région Asie-Pacifique, respectivement.
En 2021, les exportations de services de l’Iran ont augmenté de 20,9 %, après une chute de 56,4 % en glissement annuel en 2020. Les exportations dans la région Asie-Pacifique ont augmenté de 18,8 % en 2021, après avoir diminué de 21,4 % en 2020. Les importations iraniennes de services commerciaux se sont redressées de 52,3 % en 2021, contre une croissance de 15,2 % dans la région Asie-Pacifique.
Sur le plan sectoriel, les « services de voyage » ont représenté 40,3 % du total des échanges de services commerciaux de l’Iran en 2021, suivis par les « services de transport » à 34,9 % et les « autres services commerciaux » à 7,7 %. Le principal soutien à la croissance des exportations de services de l’Iran au cours de la période 2017-2021 a été les « services TIC« . TIC signifie technologies de l’information et de la communication et désigne tous les processus et pratiques liés à la transmission, à la réception et au traitement de données et d’informations.
Du côté des importations, ce sont les « services de transport » qui ont le plus contribué à la croissance des services commerciaux, en augmentant de 5,6 % en moyenne annuelle au cours de la même période. À l’avenir, les exportations de services de l’Iran devraient augmenter de 15 % en 2022 et de 10 % en 2023.
Comparativement, les exportations vers la région Asie-Pacifique devraient augmenter de 8,9 % en 2022 et de 8 % en 2023. En comparaison, les importations de services de l’Iran devraient augmenter de 20,7 % en 2022 et de 10,1 % en 2023. Les exportations devraient augmenter de 10,5 % en 2022 et de 4,5 % en 2023.
En 2021, le principal partenaire commercial de l’Iran était la République populaire de Chine, qui représentait 44,6 % de ses exportations et 28,9 % de ses importations. 2,5 % des exportations et 23 % des importations de l’Iran en valeur ont été échangés avec les Émirats arabes unis, son deuxième partenaire commercial. Les autres partenaires commerciaux importants sont la Turquie, le Brésil, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, l’Ukraine (avant le conflit), Oman et le Pakistan. La plus grande catégorie de produits exportés par l’Iran en 2021 était les « polymères d’éthylène, sous formes primaires« , avec une part de 23,7 % des exportations totales, suivie par la deuxième catégorie la plus importante, à savoir les « fruits à coque » (à l’exception des noix de coco, des noix du Brésil et des noix de cajou) – frais ou secs, y compris ceux qui sont écalés ou pelés – qui représentaient 6,4 % des exportations totales de l’Iran.
En termes d’importations, les téléphones – y compris les téléphones pour les réseaux mobiles ou autres réseaux sans fil – ainsi que les autres dispositifs de transmission ou de réception de la voix, d’images ou d’autres données (y compris les réseaux câblés/sans fil), représentaient 13,8 % des importations totales, se distinguant comme la première catégorie de produits importés.
Le maïs représentait quant à lui une part de 5,3 % et constituait le deuxième produit importé. L’Iran n’est actuellement pas membre de l’OMC (mais observateur) et aucune information tarifaire détaillée notifiée n’est donc disponible.
De 2017 à 2021, l’Iran a enregistré une baisse annuelle moyenne de 11,5 % des entrées d’IDE (Integrated Design Environment ou Integrated Debugging Environment, c’est-à-dire un logiciel qui, dans la phase de programmation, aide les programmeurs à développer et à déboguer les codes sources, c’est-à-dire à rechercher et à corriger les erreurs dans le fonctionnement d’un système ou d’un programme), ce qui est inférieur à la croissance annuelle moyenne de 3,8 % des entrées d’IDE enregistrée dans la région Asie-Pacifique.
En 2021, l’Iran a enregistré une augmentation de 6,2% des flux d’IDE. Il a enregistré une baisse annuelle moyenne de 4,3 % des sorties d’IDE au cours des cinq dernières années, ce qui est également inférieur à la croissance annuelle moyenne de 3,2 % des sorties d’IDE enregistrée dans la région Asie-Pacifique.
En 2021, l’Iran a enregistré une augmentation de 4,1 % des sorties d’IDE. Les coûts commerciaux de l’Iran avec les grandes économies en développement que sont la Chine, l’Inde, l’Indonésie et la Fédération de Russie sont les plus bas.
En 2018, les coûts commerciaux avec les grandes économies en développement de la région Asie-Pacifique représentaient en moyenne 103,4 % de la valeur des marchandises, par rapport au moment et à la situation dans lesquels les pays échangent ces marchandises à l’intérieur de leurs frontières.
Les coûts commerciaux avec les économies de la Chine, du Japon et de la République de Corée, ainsi qu’avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, étaient les plus élevés, à 132,6 % et 155,4 %, respectivement. Depuis 2018, l’Iran se classe dans le 63e centile pour les services logistiques parmi les autres pays de la région Asie-Pacifique.
En 2021, l’Iran comptait sept accords commerciaux en vigueur, aucun accord signé en attente de ratification et deux accords commerciaux en cours de négociation. Une part de 43,5 % des exportations totales du pays pour l’année est allée à ses partenaires commerciaux, tandis que 52,4 % de ses importations totales provenaient de partenaires d’accords commerciaux.
Comme indiqué plus haut, les sanctions et les restrictions unilatérales imposées par certains pays occidentaux à l’Iran ont porté atteinte à l’économie occidentale parce qu’elles ont isolé ces entreprises du marché iranien, et de nombreuses personnes s’en plaignent, en particulier en Espagne.
Depuis l’imposition des sanctions, l’Iran a trouvé des solutions alternatives aux entreprises occidentales. Il achète des marchandises à d’autres pays, mais la crise économique dans les pays européens a conduit à une situation dans laquelle les entreprises européennes ne seront pas satisfaites des décisions politiques prises par certains gouvernements européens dirigés par d’autres.
L’Espagne se considère comme une victime des sanctions imposées à l’Iran par ses alliés atlantiques et, par conséquent, les entreprises espagnoles tentent de trouver des moyens de développer des relations avec l’Iran. En fait, si l’on examine la nature de ces sanctions, on se rend compte qu’elles ont causé plus de dommages aux pays occidentaux qu’elles ont fait perdre à l’Espagne, en particulier, l’important marché iranien. Les entreprises espagnoles qui font des affaires en Iran ont critiqué à plusieurs reprises leur gouvernement pour la mise en œuvre des sanctions. Si, en Italie, une entreprise se plaint de cette situation, le silence s’installe et personne n’en parle.
Les pays européens – car il est ridicule d’utiliser le mot « Europe » comme expression d’une volonté unique – souhaitent éviter que leurs entreprises ne soient soumises aux sanctions imposées par les États-Unis pour un désaccord bilatéral enraciné dans l’histoire moderne. Le principal problème est la possibilité d’appliquer les sanctions américaines de manière extraterritoriale, ainsi que la possibilité que, outre les entreprises iraniennes, les entreprises européennes qui travaillent déjà avec l’Iran deviennent – à leur tour – la cible de la pression des sanctions américaines.
Si l’Europe veut défendre ses propres intérêts, elle devrait veiller à ce que les sanctions américaines contre l’Iran n’affectent pas les entreprises européennes. En outre, si les Européens parviennent à défendre leur indépendance réelle, un précédent sera créé lorsque le sort des sanctions sera décidé sans référence à la politique de l’État unique et à la législation des pays tiers.
Les pays européens sont clairement sous pression économique et les États-Unis ont non seulement refusé de conclure le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), mais ont également l’intention de fixer des quotas pour les importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’UE. En outre, les mesures compensatoires prévues par les gouvernements de l’UE pour les entreprises susceptibles de faire l’objet de sanctions secondaires de la part des États-Unis ne compensent pas entièrement les coûts qui, de plus, pèsent sur les épaules des citoyens européens.
Giancarlo Elia Valori
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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