Par Nicolas Bonnal − Mai 2017
Le conseiller Ubu est mort, mais gageons que son œuvre luciférienne va lui survivre. Il meurt salué quand on profane (malmène, dit lemonde.fr) la tombe du Général de Gaulle.
Relisons l’interview où Zbig fait l’éloge de sa politique d’appui au terrorisme islamiste. Il se peut d’ailleurs que Zbig sache que ce terrorisme n’est pas islamique (islamique au sens saoudien, mais pas au sens musulman, islamique au sens américain, mais pas au sens guénonien) mais oxydental si j’ose dire, un bon moyen avec le réchauffement climatique et la fraude fiscale de célébrer la venue de l’État totalitaire qui les excite tous depuis les années 1780.
Le fait que les quatre plus grosses cotations boursières relèvent de cet espionnage-emprisonnement des âmes et de cet argent dématérialisé (Google, Amazon, Facebook, Apple) ne doit pas nous étonner. Zbig avait fait l’éloge de la société technétronique, nous prévenait dans son livre de la vague de populisme qu’auraient à redouter (tu parles !) les élites cosmopolites – qui ne faisaient que reprendre le comportement du siècle des Lumières, qui lui aussi rêva d’automates. Sur les origines réelles de Zbig, et pour comprendre ses méthodes illuminées, lisez Charles Novak. 1
Voici donc la courte interview de Zbigniew Brzezinski parue dans Le Nouvel Observateur numéro 1732 du 15 janvier 1998 :
Le Nouvel Observateur : – « L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez? »
Zbigniew Brzezinski : – « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime pro-soviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. »
Le Nouvel Observateur : – « Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette “covert action” [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ? »
Zbigniew Brzezinski : – « Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.
Le Nouvel Observateur : – « Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des États-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant, il y avait un fond de vérité… Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? »
Zbigniew Brzezinski : – « Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam.” De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique. »
Le Nouvel Observateur : – « Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? »
Zbigniew Brzezinski : – « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ? »
Le Nouvel Observateur : – « “Quelques excités”? Mais on le dit et on le répète : le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale. »
Zbigniew Brzezinski : – « Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide : il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’Islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Égypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté… »
Un petit ajout : l’Europe centrale a perdu 10% de sa population depuis la fin du communisme. Le nombre d’enfants est passé de deux à un en Allemagne de l’Est. L’Ukraine sombre démographiquement, et la Russie a perdu dix millions d’âmes en vingt ans de chute du communisme. Le NYT vient de rappeler que le taux de natalité s’effondre en Grèce depuis la crise sauce mondialiste imposée par les Goldman-Merkel-Zbig. Le mondialisme est un cannibalisme postmoderne et fier de l’être !
Pour parler d’un énergumène comme ça (et la Pologne ubuesque et russophobe en a eu d’autres, voyez Retinger-Bilderbergs, voyez Tusk-Europe, descendant de soldat nazi), il n’y aurait que Dante (Enfer, XXXII) :
« … tous deux d’un même lit, et tous deux si dignes de la fosse glacée, que tu fatiguerais de tes recherches le cercle de Caïn sans trouver leurs pareils ».
Notes
- JACOB FRANK, LE FAUX MESSIE Déviance de la kabbale ou théorie du complot (L’Harmattan) ↩
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