Choisissez le candidat qui est le plus éloigné de l’establishment. Il y en a un de chaque côté.
Par Jacob Dreizin – Le 22 janvier 2016 – Source Russia Insider
La seule fois où j’ai vu Hillary Clinton, c’était en 2007. Elle passait devant moi dans un couloir vide de l’Office Building Russell au Sénat, sans personnel à ses basques, mais avec un détachement de sécurité.
Nous ne discuterons pas de la taille, de l’apparence ou du comportement tactique du détachement de sécurité qui l’accompagnait, ou de la façon dont elle communiquait, ou pas, avec lui. Autant dire qu’il était superfétatoire, considérant que ce bâtiment était sécurisé à toute ses issues par la police du Capitole avec des détecteurs de métaux que même le personnel badgé devait traverser, probablement, en plus, avec quelques équipes de réaction rapide, le doigt sur la gâchette.
Sans oublier, que la Convention nationale du parti démocrate était terminée depuis 18 mois. Depuis si longtemps, en fait, que je doute de la présence des services secrets officiels de protection dans cette affaire.
Peut-être qu’elle paie pour ce détachement sur ses fonds du comité exploratoire 1. Ou peut-être avait-elle droit à la protection des services secrets après avoir vécu à la Maison Blanche, mais étant donné le lieu où elle était, pourquoi ne pas les laisser à la porte ?
Avait-t-elle peur de se faire agresser par quelque stagiaire ?
Si vous vous souvenez bien, à la même époque, un homme du nom de Barack Obama pensait aussi concourir pour la présidence. Je l’ai vu à quelques reprises, siégeant même une fois juste derrière lui, mais je n’ai pas été témoin d’un affichage aussi flagrant d’appartenance divine.
Donc, comme vous pouvez le voir, la sécurité était dans une certaine mesure dépendante de la personnalité.
J’ai aussi vu Bernard Sanders de nombreuses fois. Une fois, je l’ai vu à la cafétéria du Sénat, seul, tristement penché sur un bol de soupe, rien d’autre.
C’était la première fois que je voyais un membre du Congrès (que je reconnaissais) dans les cafétérias de la Chambre ou du Sénat.
Vraiment, j’aurais pu m’asseoir à sa table et discuter avec lui.
Il est donc clair que Bernard Sanders est un mortel comme vous et moi.
Au moins à l’époque, il ressemblait à quelqu’un qui avait besoin d’un styliste. Quelqu’un qui aurait pu le conseiller au sujet de son allure. Peut-être a-t-il fait des folies depuis sur sa coupe de cheveux.
Mais il ne serait pas surprenant que sa femme rapièce encore les trous dans ses chaussettes.
Et je crois qu’il est une bonne affaire, de la véritable vieille école socialiste utopique juive de l’époque qui a précédé le marketing de masse et la photo en couleur.
Un vrai parfum-du-passé.
Il a quelques propositions farfelues, mais je suis sûr qu’il ne ferait pas un chèque en blanc à Wall Street ou au complexe industriel sécuritaire du renseignement et de la défense, parmi d’autres cartels et oligarchies courant après des rentes faciles.
Qui sait, il pourrait même fermer Gitmo [Guantánamo, NdT].
D’accord, je n’ai aucune idée d’où il irait pêcher les hommes de son administration s’il voulait éviter de se laisser envahir par la clique des récidivistes laissés par les administrations précédentes.
Ce serait probablement une saison d’amateurs comme lors des premiers jours de Bill Clinton ou, disons-le, comme son propre bureau du Sénat durant les deux premières années.
Mais ça ne peut pas être pire que de ramener à la Maison Blanche quelqu’un qui – remontons dans le temps – pourrait avoir joué le personnage de Angela Lansbury dans The Manchurian Candidate, ou Livia Drusilla dans I Claudius de la BBC. 2
Strictement parlant, et seulement pour moi-même (comme toujours), je choisis Bernard Sanders pour président.
Je choisis également Donald Trump, qui n’a jamais été à court de soins pour ses cheveux, et dont les ex-épouses ne semblent pas savoir comment raccommoder leurs vies, mais il compense cela en provoquant la terreur et la panique dans l’establishment d’une manière inédite dans notre grand pays depuis probablement plus de cent ans.
Chacun de ces gars-là secouera ce qui doit être secoué.
Chacun jettera par-dessus bord quelques taxes et vieilles habitudes, advienne que pourra.
Chacun sera formidable pour les relations américano-russes – probablement plus avec Trump, mais je ferai avec ce que j’aurai.
S’il te plaît, Amérique, vote rapidement et souvent pour ces deux là.
Je suis sûr qu’il est trop tard pour sauver quoi que ce soit d’essentiel, mais au moins pouvons-nous aller de l’avant à coups de pied, en coupant court à l’opération de pillage par nos élites politico-financières qui sont maintenant en mode turbo, alors même qu’elles envisagent de se planquer en jet privé dans leurs ranchs ou bien là où elles pensent qu’elles peuvent se protéger de ce qui va advenir. Je ne considère pas Trump comme l’une de ces élites car ses activités commerciales ont ajouté de la valeur réelle et il n’a pas de vrais amis dans le gouvernement.
Jacob Dreizin
Traduit et édité par jj, relu par Diane pour le Saker francophone.