« Si tu veux vaincre le monde entier, vaincs-toi toi-même. » Dostoı̈evski – Les Possédés
Par Zénon – Le 23 Décembre 2023
Sous le joug nazi durant la seconde guerre mondiale, les juifs, les tziganes, les communistes et les résistants pouvaient espérer s’en sortir tant qu’ils n’étaient pas dans le train. Une fois embarqués, c’était trop tard : le processus était mené à terme. Comme l’aurait dit Mark Twain, « l’Histoire ne se répète pas, elle rime ». Nous observons aujourd’hui l’essor d’un totalitarisme qui, bien qu’inédit dans sa forme, s’inscrit dans la continuité d’une idéologie malthusienne restée profondément ancrée dans l’esprit de la caste dirigeante. Et cette fois, nous sommes déjà tous à bord du train.
Comme je l’écrivais en février 2017, le web est une arme insidieusement dirigée contre les peuples. Si son apparente innocuité nous a laissé deux décennies durant l’illusion que nous pouvions l’utiliser contre ses promoteurs, sa véritable vocation se dévoile désormais au grand jour : « identité » et monnaies numériques, fichage, flicage, contrôle absolu de tous les aspects de notre existence et, in fine, auxiliaire indispensable à notre élimination.
Toutes les crises, tous les faux drapeaux, toutes les guerres et les opérations psychologiques n’ont été que prétextes à étendre son emprise. Le système aura même réussi à enfermer dans cette nasse l’immense majorité des opposants au mondialisme. À entretenir l’espoir qu’une résistance virtuelle serait opérative. À faire croire que Trump, Musk, ou bien l’émergence d’un modèle « multipolaire » menaçaient le projet du nouvel ordre mondial, malgré l’alignement de tous les pays et de toutes les figures publiques à l’agenda 2030 et aux objectifs du forum de Davos.
La toute relative liberté d’expression que nous avons connue durant ces années était un mal nécessaire aux marionnettistes pour précipiter le grand basculement. Les gouvernants n’ont cessé au cours de l’Histoire d’organiser leur propre opposition dans la fameuse dialectique hégélienne (thèse-antithèse-synthèse), autre nom de la triangulation maçonnique. L’entité ou le groupe qui prétendra nous libérer de l’emprise mondialiste sera le faux-nez des architectes de la future gouvernance globale.
Le conflit actuel au Moyen-Orient relève du même mécanisme. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». La trigonométrie entre judaı̈sme, christianisme et islam est un lointain héritage babylonien. La potentielle extension de cette guerre impliquerait les nations occidentales et musulmanes dans une mise en scène de la réalisation de la prophétie de Gog et Magog, prémices à la présentation du « Machia’h » et à l’avènement du Nouvel Âge.
Il n’y aura donc aucun véritable sauveur à l’horizon. Nous n’avons que notre conscience pour nous guider dans les ténèbres. Que notre boussole morale pour nous indiquer jusqu’à quel degré d’avilissement nous sommes prêts à descendre dans un espoir parfaitement vain de survie matérielle. Car quelle que soit notre propension à fuir cette réalité, nous nous trouvons face à la perspective de notre disparition individuelle et collective. Les transhumanistes nous présentent un (prétendu) choix faustien de l’immortalité dans la matière. Toute la question de notre époque se résume donc dans notre conception de la vie en général et de notre rapport à la mort en particulier.
La peur de mourir a été à l’origine du développement de tous les royaumes, tous les pouvoirs, toutes les religions. La promesse de nous en préserver ou la garantie d’un salut dans l’au-delà, la base de toutes les servitudes et toutes les formes d’aliénation. La seule vraie liberté consiste au contraire non seulement dans l’acceptation de la mort, mais aussi en sa perception comme la meilleure conseillère que nous ayons ici-bas, car c’est à l’aune de celle-ci que nous pouvons estimer la valeur de nos pensées, de nos paroles et de nos actes.
Le pouvoir est capable de nous embastiller, d’empoisonner à petit feu chacun d’entre nous, de distiller dans l’esprit des foules les venins de la convoitise et l’avidité. Il peut nous torturer jusqu’à briser notre personnalité ou nous mettre à mort si ses stipendiaires le décident. Mais il existe en chaque Être une dimension que la pire dictature ne saurait atteindre ni soumettre : notre capacité à retrouver intérieurement notre demeure éternelle.
Le monde qui se profile menace de broyer jusqu’à notre nature humaine. Ce péril est aussi le plus grand défi d’évolution qui se soit jamais présenté : ou demeurer attachés à l’existence matérielle et disparaître par où nous aurons cru nous sauver, ou nous souvenir de qui nous sommes et nous reconnaitre en d’autres dimensions. Ce dilemme a toujours constitué l’enjeu de l’incarnation. Mais il atteint aujourd’hui son point culminant, car le train dans lequel nous sommes ne fera jamais demi-tour.
Les machinistes n’ont au contraire pas d’autre choix que d’accélérer pour espérer atteindre le terminus. Des évènements cycliques dont ils ont connaissance les poussent à foncer à marche forcée dans l’espoir d’en garder la maı̂trise, et c’est précisément la raison pour laquelle le train déraillera avant d’atteindre sa destination.
Car des siècles de mainmise incontestée ont fait oublier à ces brillants architectes que plus un système de contrôle est sophistiqué, plus il devient vulnérable. Le matérialisme et l’arrogance dont ils font preuve ne pourront que causer leur perte. Libre à nous de les accompagner dans l’abîme ou de nous extraire de la cage mentale en laquelle nous aurons tout ce temps cru être enfermés.
Le champ magnétique terrestre évolue sous l’influence du Soleil. Ce phénomène se manifeste déjà dans le comportement des animaux, dans notre activité cellulaire et nos interactions avec les autres. Les individus les plus sensibles et les plus conscients sauront s’adapter à ce nouvel environnement, tandis que les autres participeront à leur insu à leur propre destruction.
L’heure est venue de faire nos adieux à ce monde finissant. À tout ce en quoi nous avions cru, à nos habitudes, à l’illusion de la forme. Il s’agit d’un deuil nécessaire à la guérison. Les peurs et les souffrances sont à la mesure de l’attachement. Il en va de la mort comme de la naissance : le lâcher-prise est la clef de la délivrance.
Zénon
La Révérence de Zénon en version PDF. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon