Par Oriental Review – Le 18 janvier 2016.
En septembre dernier, nous avons publié un résumé de l’analyse de Vladimir Shalak, un journaliste d’investigation russe, sur les aspects cachés de la campagne twitter pour attirer les réfugiés du Moyen Orient vers l’Allemagne. Après avoir étudié 19 000 tweets originaux concernant les réfugiés, Shalak en conclut que le grand exode vers l’Europe continentale a été créé artificiellement par des agents non européens.
La dernière vague de violence due aux migrants dans de nombreuses villes européennes à la veille du jour de l’an a encore provoqué une forte campagne anti Merkel dans les médias sociaux allemands et européens, tout en fournissant des données supplémentaires pour les recherches de Shalak.
Ci-dessous nous partagerons ses premiers résultats. Mais avant, jetons un coup d’œil à deux photos montrant le changement radical de l’attitude du public allemand face au problème des réfugiés, en seulement quatre mois.
Était-ce un développement tragique mais spontané ou une action psychologique délibérée exécutée par un agent extérieur ? Pour se rapprocher d’une conclusion bien argumentée regardons d’abord l’état actuel des relations américano-allemandes.
Depuis la réunification de la Crimée à la Russie en mars 2014, la chancelière allemande Angela Merkel se trouve entre le marteau et l’enclume. Sous la forte pression américaine elle a dû prendre la direction de la famille européenne pour renforcer les sanctions contre la Russie alors qu’en face, les grosses compagnies allemandes et les opposants politiques se montraient de moins en moins disposés à en subir les conséquences difficiles pour l’économie allemande. Cherchant à équilibrer ces deux approches contradictoires, elle choisit d’aller au bout d’un contrat commercial signé en 2011 et d’achever la construction du gazoduc North Stream qui transporterait le gaz naturel russe vers l’Allemagne, traversant la mer Baltique, ceci en dépit de hurlements venant d’outre-Atlantique.
Un autre point de tension transatlantique est relié aux négociations pour le TTIP qui se tiennent à huis clos depuis 2013. Le fort brouillard de propagande autour de ces négociations a pourtant difficilement caché le fait que le problème principal, là ou les débats sont à couteaux tirés, concerne le statut des cours d’arbitrage privées américaines dans le système juridique européen. Cet accord permettrait aux entreprises de poursuivre des États devant ces cours pour toute décision pouvant nuire à leurs profits. Concrètement, cela signifie une perte totale de souveraineté pour les États européens pendant que des tribunaux privés deviendront aptes à juger les États pour leurs droits de douane (qui influencent bien sûr leurs profits), leurs normes sanitaires et phytosanitaires (l’Europe devra alors lever ses strictes normes anti-OGM et anti-bœuf aux hormones), leurs règles financières et d’investissement pour les banques européennes et même leurs subventions aux entreprises européennes. Pas étonnant qu’un parti de la coalition au pouvoir en Allemagne proteste avec véhémence contre ce TTIP. D’énormes manifestations publiques contre ce traité ont jalonné les rues de Berlin en octobre 2015. Du coup, Frau Merkel fait très attention à ses déclarations sur le projet de TTIP.
Maintenant, l’image est relativement claire : la Bundeskanzlerin [la chancelière fédérale, en allemand, NdT] tente de jouer au plus fin en essayant de préserver la souveraineté européenne tout en écoutant les demandes américaines en arrière-plan. Nul doute qu’un tel jeu soit déjà décodé par Washington et que le seul facteur qui empêche son éviction immédiate ne soit l’absence d’un successeur prêt et manipulable. Cependant, une campagne médiatique contre Frau Merkel bat son plein, sous le prétexte du scandale des agressions du jour de l’An.
Début janvier, le fameux spéculateur et sponsor, comme il l’a reconnu lui-même, du passage des réfugiés vers l’Europe, George Soros, a donné une interview très explicite à la Wirtschafts Woche dans laquelle il critique fortement le durcissement par Merkel de sa politique sur les réfugiés et suggère que cela va lui coûter sa position de chancelière. Simultanément, le hashtag #ArrestMerkel et le slogan Merkel doit partir sont apparus sur Twitter et ont atteint un impressionnant succès. L’enquête montre que le hashtag #ArrestMerkel a été lancé simultanément par deux comptes twitter importants, @trainspotter et @AmyMek. Il a été récupéré et répandu par quelques autres comptes puissants.
@trainspotter001 et @AmyMek n’ont pas d’affiliation régionale mais leurs horaires moyens d’activité donnent les résultats suivants :
Comme vous pouvez le voir, dans les deux cas le minimum d’activité est observé entre 7h00 et 15h00 GMT, ce qui correspond le plus probablement à une région située sur la côte pacifique des États-Unis ou dans les Rocheuses. Ces comptes Twitter activistes sont donc actifs durant la journée sur la côte Ouest américaine.
Maintenant, le compte @trainspotter 001 a émis presque 27 000 tweets depuis mars 2015 soit environ 88 par jour, ce qui est beaucoup trop pour un opérateur humain. (L’équipe tweeter de CNN n’en émet qu’environ 23 par jour.) Nous en concluons donc que @trainspotter001 n’est qu’un logiciel automatisé et que c’est apparemment le cas aussi de @AmyMek (27 000 tweets depuis 2012).
En approfondissant l’enquête vers les principaux comptes ayant fait suivre ces tweets nous avons découvert que @Genophilia est le principal logiciel de ce genre (107 000 tweets depuis 2012 soit environ 87 par jour). Sa situation géographique n’est pas indiquée non plus, mais les heures d’activité montrent qu’il opère aussi depuis la côte Ouest des États-Unis. Deux autre comptes notables sont @jjauthor, un logiciel basé dans le Nevada envoyant 300 commentaires par jour depuis 2010, et @LadyAodh, un autre profil de blonde artificielle, créé aux États-Unis et combattant le génocide blanc depuis mars 2015. Comme vous le voyez sur le premier graphique tous ces comptes automatisés sont étroitement reliés entre eux et bénéficient d’un effet multiplicateur qui leur permet d’atteindre une audience de plusieurs millions d’utilisateurs de Tweeter.
Les preuves présentées montrent clairement que toute l’histoire des migrants a été arrangée par des agents américains pour coincer Merkel et empêcher son attitude de défiance et sa position indépendante sur la souveraineté européenne. Ce qui mérite aussi d’être remarqué est que des plateformes en apparence aussi éloignées (l’ultra libéral Soros et des logiciels de tweet maniés par l’extrême-droite) aboutissent finalement aux mêmes buts politiques : évincer la dirigeante allemande de sa position et imposer le TTIP à l’Europe.
Traduit et édité par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone.
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