Le 4 février 2015 – Source FortRuss
L’offensive aux frontières [des régions de Donetsk et de Lougansk en Ukraine] a pris fin. Nous avons subi de lourdes pertes dont beaucoup ont été dues à l’inconséquence de nos leaders. Nous devons maintenant passer à la défensive (en fait, nous y sommes déjà passés). Ce que nous avons reçu, c’est un coup de règle sur les doigts.
En dépit de l’échec de l’offensive de la Novorussie (qui n’a obtenu que quelques succès tactiques), les Forces armées ukrainiennes sont aussi dans une situation plutôt difficile. Si seulement le vent du nord se mettait à souffler, ils seraient vite battus à plate couture. Comme le vent peut toujours se mettre à souffler (hypothétiquemen
Quant au Chaudron de Debaltsevo, il n’était pas totalement encerclé ce soir. La gorge du chaudron est sous le feu de notre artillerie, mais il n’est pas entièrement fermé. Le groupe de soldats ukrainiens piégé dans la poche reçoit encore de l’approvisionnem
Je ne m’attends pas une offensive à grande échelle des forces ukrainiennes pour le moment. En revanche, des attaques à petite échelle pour reprendre les positions perdues sont plus que probables. Notamment dans la région du chaudron de Debaltsevo. Si les ukrainiens ne parviennent pas à élargir suffisamment la gorge, ce chaudron continuera à saper leurs forces et à leur causer de vaines pertes continuelles, alors qu’en fait la poche n’a aucune importance pour eux, sauf pour des questions de propagande. En outre, le chaudron va continuer à se resserrer sous la pression des attaques novorusses locales. Je pense que nous allons voir se rejouer, dans les un ou deux semaines prochaines, la bataille pour l’aéroport, mais à beaucoup plus grande échelle.
L’objectif de la junte se résume à ceci: forcer la Russie à faire la guerre, et la situation de la Transnistrie en est un exemple. Il n’y a qu’une seule chose qui n’est pas claire pour moi : quand comprendront-ils au Kremlin qu’ils vont devoir se battre?
Commentaire de J.Hawk (le traducteur du russe à l’anglais)
Bien que je ne prétende pas parler pour le Kremlin, je pense que la réponse est relativement simple: le temps n’est pas aux côtés de l’Ukraine, que ce soit du point de vue politique, économique ou militaire. Le chaudron de Debaltsevo – même Strelkov le reconnaît – est devenu une position intenable pour les forces ukrainiennes. Quoiqu’elles fassent, elles subiront des pertes. Renforcer leur position causera des pertes. Ne pas bouger causera des pertes. Tenter une percée causera des pertes massives. Rendre les armes aura, évidemment, des effets désastreux sur l’ordre de bataille de l’armée ukrainienne et représentera une défaite sans nom de la propagande, parce que Debaltsevo a atteint, pour les ukrainiens, presque le même quotient cyborg d’invincibilité ukrainienne que l’aéroport de Donetsk avant sa prise. Une participation directe de la Russie, soutenue par le parti de la guerre russe dont Strelkov fait partie, accélérerait l’effondrement. Mais, en même temps, ce serait légitimer la prise de contrôle du pays par Tourtchinov / Iatseniouk / Avakov ainsi qu’une participation plus directe de l’OTAN/UE dans la guerre civile; deux choses que tente d’éviter le parti de la paix russe avec nul autre que Vladimir Poutine à sa tête. N’oublions pas que même si Syriza a fait une première bonne impression, il est en passe d’être écrasé au sol. La mainmise de la BCE sur l’économie grecque est si grande que les Grecs vont probablement céder. Il est difficile de comprendre pourquoi les dirigeants de Syriza se sont refusés à prendre la décision audacieuse de sortir de l’euro. Souffrent-ils encore de l’illusion qu’ils sont Européens? Ont-ils peur de subir le traitement de l’Ukraine s’ils demandent de l’aide à la Russie? Quoiqu’il en soit, les fissures de la façade de l’UE ne sont pas encore assez profondes.
Même si Strelkov semble l’oublier, l’attitude de la Russie est exactement la même que lorsqu’elle faisait face à Napoléon et à Hitler: ne combattre que lorsque c’est absolument nécessaire, en dernier recours et en utilisant le moins de force nécessaire pour attendre l’objectif fixé, tout en accumulant des ressources pour l’ultime épreuve de force au cas où on ne pourrait y échapper. Ces trois principes ont certainement caractérisé l’effort solitaire de l’Union soviétique contre l’Axe dans la guerre civile espagnole et lors de l’invasion japonaise de la Chine à la fin des années 1930. Il n’y a aucune raison que la Russie se comporte autrement aujourd’hui, surtout lorsque la coalition occidentale réunie contre elle montre des signes de désarroi et qu’une action précipitée de la Russie pourrait avoir pour effet de la solidifier à nouveau .
Traduit du russe par J.Hawk
Traduit (de l’anglais au français) par Dominique, relu par Diane pour le Saker Francophone