Il n’y a que deux pouvoirs dans le monde… l’épée et l’esprit. A long terme, l’épée est toujours vaincue par l’esprit – Napoléon Bonaparte
Par Batiushka − Le 11 mai 2022 − Source TheSaker.is
Comme le Saker, j’ai des liens avec la Russie blanche. Je sais ce que la génération de mes grands-parents, adultes avant la soi-disant « révolution » de 1917, m’a dit. Puis j’ai lu beaucoup sur le sujet. Ce que j’ai lu n’a fait que confirmer les souvenirs vivants. La Russie d’avant 1917 était pourrie de l’intérieur, un château de cartes. Toute la « révolution » était une histoire de trahison de l’élite, des aristocrates, y compris de nombreux Romanov, des politiciens, des généraux et de la nouvelle bourgeoisie. Ayant perdu la foi, ils ont remplacé toute loyauté envers la foi, le tsar et le foyer par la pure cupidité. La même chose s’est produite avec l’URSS. Une génération après la guerre populaire gagnée par ceux qui avaient été formés dans l’armée du tsar, l’Union soviétique s’est transformée en un État où personne ne croyait plus à l’idéologie communiste officielle. L’élite avait perdu la foi en elle et l’URSS est donc tombée elle aussi.
Introduction : Vous êtes ce que vous croyez
Après 1991, la Fédération de Russie a été confiée aux futurs oligarques, les nouveaux aristocrates, tout comme avant la Révolution, l’Empire russe avait été beaucoup trop entre les mains des oligarques du passé, les anciens aristocrates. Qui dit oligarques dit automatiquement corruption. Et quand les riches ont assez de richesses, ils veulent ensuite le pouvoir et trahissent pour l’obtenir. Comme le reste du monde, la Fédération de Russie est une société très inégale et corrompue à cause de ces oligarques, qui ne font que répéter le modèle des oligarques occidentaux. Ne vous faites pas d’illusions : Les oligarques dirigent le monde occidental. Il est illusoire de penser le contraire. En France, Pompidou était et Macron est un banquier Rothschild (ceux qui possèdent The Economist et une grande partie du reste des médias). Les conglomérats français sont à leurs côtés. En Allemagne, les banques et les énormes industries automobiles et chimiques présentent leurs candidats politiques. Au Royaume-Uni, tous les candidats sont passés au crible par les requins de la finance de la City. Quant aux États-Unis, pensez à Trump ou à Hoover, et tout est clair. Suivez l’argent.
Mythes sur le conflit en Ukraine
Ainsi, les médias occidentaux, qui appartiennent aux oligarques, ne font que répéter ce que leurs propriétaires veulent. C’est à cela que servent les médias grand public : à répéter des mensonges. Les médias affirment que l’opération spéciale en Ukraine, qu’ils appellent « une guerre » ou « une invasion », n’a pas été provoquée. Ce n’est pas le cas : elle a été précédée de huit années de génocide de Russes par le régime de Kiev, d’une multitude de provocations de nature purement nazie et même d’une menace d’utilisation de l’arme nucléaire. Les médias affirment que l’opération est « horrible » et que des millions de personnes meurent. Si vous utilisez le mot « horrible » et que vous dites que « des millions de personnes meurent », alors vous décrivez les invasions américaines illégales de la Corée, du Vietnam, de l’Afghanistan et de l’Irak, le terrorisme parrainé par l’Occident en Syrie, le bombardement anglo-français de la Libye et les massacres saoudiens au Yémen soutenus par la Grande-Bretagne. En comparaison, pour l’opération ukrainienne en général, quelle que soit l’horreur des cas individuels, des mots comme « triste » ou « conflit » seraient plus appropriés. Non, des millions de personnes ne meurent pas en Ukraine, mais il est vrai qu’elles doivent se compter en dizaines de milliers.
Le fait est que pour la Russie, l’Ukraine et les Ukrainiens ne sont pas des ennemis. Ils sont des frères. L’ennemi est la mentalité nazie imposée à l’Ukraine par la junte fantoche occidentale de Kiev. La fourniture d’armes de l’OTAN est « horrible », aussi « horrible » que la brutalité des soldats nazis, de leurs entraîneurs issus des armées de l’OTAN et des mercenaires occidentaux qui les soutiennent. L’objectif de la Fédération de Russie est l’autodétermination de l’Ukraine. Le sud et l’est du territoire de l’actuel régime de Kiev reviendront probablement à la Russie après 100 ans de captivité. De petites parties de l’extrême ouest, démilitarisées, pourront revenir à la Pologne, à la Roumanie, à la Hongrie et peut-être à la Slovaquie, si elles le souhaitent, ce qui sera décidé par une conférence internationale des parties concernées. N’oubliez pas les objectifs très clairs de la Russie : Libérer les zones russes, tout comme la Crimée a été libérée il y a huit ans, en évitant autant que possible les victimes civiles, et démilitariser et dénazifier le reste.
La démilitarisation serait presque achevée aujourd’hui, si ce n’était de la cupidité des marchands d’armes occidentaux et des tentatives de l’OTAN d’introduire clandestinement de nouvelles armes et de prolonger l’agonie. Ces armes doivent maintenant être détruites, comme la plupart l’ont déjà été, avant de pouvoir être utilisées. Quant à la dénazification, elle prendra des décennies. Non seulement l’Ukraine, mais même la Fédération de Russie et toutes ses institutions sans exception, ont leurs infiltrés, actifs de la CIA. Comme l’a déclaré le président Poutine lors du défilé du jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2022 :
Nous nous souvenons de la façon dont les ennemis de la Russie ont essayé d’utiliser les gangs terroristes internationaux contre nous, de la façon dont ils ont essayé de semer la discorde inter-ethnique et religieuse afin de nous affaiblir de l’intérieur et de nous diviser.
Il faisait référence au passé. Mais en fait, ses paroles sont également vraies pour le présent. Et le Président a ajouté ces mots à propos des « gangs terroristes internationaux » : « Ils ont complètement échoué ».
Puissent ses paroles être prophétiques. Attendez-vous à de nouvelles expulsions de ces nazis terroristes internationaux. Et attendez-vous aussi à ce que d’autres patriotes, rejetés par l’erreur et la trahison dans le passé, soient accueillis à nouveau.
Mais pourquoi la dénazification prendra-t-elle des décennies ?
Le mal nazi est profondément enraciné
Comme nous l’avons dit ailleurs, le nazisme, compris comme le suprémacisme occidental, a des racines historiques profondes. Notez bien qu’il s’agit du suprémacisme occidental (pas nécessairement blanc ou anglo-saxon). Autrefois, le suprémacisme occidental actuel était appelé « supériorité de la race britannique », supériorité du « monde civilisé » (ce qui donnait au « monde civilisé » le droit d’assassiner 200 millions de personnes, directement et indirectement, dans les Amériques, en Asie, en Afrique et en Océanie), puis suprématie anglo-américaine, anglo-saxonne ou maintenant anglo-sioniste. Quel que soit le nom qu’on lui donne, la tentative de domination du monde remonte à bien plus loin.
Le premier exemple réel de ce phénomène a été observé dans le cœur carolingien à la fin du VIIIe siècle, lorsque Charlemagne a massacré les Saxons en 782. Elle s’est ensuite étendue, avec ses troupes de choc normandes (c’est-à-dire des vikings), à l’Italie et à la Sicile grecques, à l’Espagne musulmane et juive, à la véritable Angleterre anglo-saxonne en 1066, puis aux attaques barbares contre les Juifs, les musulmans et les Grecs, appelées à tort « croisades ». Lorsque la technologie a progressé, le suprémacisme occidental s’est étendu à l’Afrique australe, à l’Asie et aux nouveaux mondes. (Ces derniers n’ont pas été « découverts », des gens y vivaient depuis des milliers d’années, certains avec une civilisation avancée). Les suprémacistes occidentaux se sont appelés « conquistadors » (du mot « Conquête », comme dans Guillaume « le Conquérant »). Pour les victimes, ils n’étaient pas des conquérants, mais ce que nous appelons aujourd’hui des nazis.
Ceux qui les célèbrent, peut-être en tant que « porteurs de la civilisation occidentale », sont des partisans du nazisme. Et il y en a beaucoup en Ukraine, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, où le 9 mai de cette année, ils ont envoyé des tracteurs et des remorques pour enlever les hommages floraux frais à ceux qui avaient libéré ces pays du fascisme. Mais il y a des nazis à gauche et à droite, à Washington, à Londres, à Paris et à Berlin, sans parler de Varsovie et de Prague, et parmi les universitaires et les journalistes à leur solde. La plupart de ces gens sont comme des adolescents rebelles, qui, refusant d’obéir à leurs parents, rejettent la droiture russe, juste pour le plaisir de leur rébellion. Avec une autre génération, ils grandiront. Et de nos jours, avec la rapidité de l’horloge de l’histoire, une génération ne représente plus 25 ans, mais beaucoup moins.
Conclusion : Vers le monde futur
Ainsi, la dénazification signifie la fin du mythe de l’Europe. L’Europe est une construction. Elle n’est en fait que l’extrême pointe occidentale d’un seul Continent, l’Eurasie, qui ne signifie probablement que coucher de soleil/ouest (‘erebu’) et lever de soleil/est (‘asu’). Il est temps de mettre fin aux guerres tribales séparatistes de l’Europe, dont les plus sanglantes sont appelées « guerres mondiales ». L’unité est nécessaire non seulement entre Moscou, Berlin et Paris, mais aussi entre eux et Pékin et vers le sud jusqu’à Téhéran, Islamabad, Riyad, Delhi et Jakarta. Sans oublier l’Afrique, du Caire au Cap, de Lagos à Zanzibar. L’avenir, c’est l’Afro-Eurasie avec ses 7 milliards d’êtres humains. Tout le reste, la petite minorité, ce sont les îles en dehors de l’Afro-Eurasie, qui sont d’une manière ou d’une autre dépendantes d’elle.
Nous vaincrons dans la lutte contre le nazisme. Quelles que soient les difficultés auxquelles nous pouvons être confrontés à court terme, à long terme, il n’y a aucun doute quant à notre victoire. Comme le président Poutine l’a également dit le 9 mai :
Nous sommes un pays différent. La Russie a un caractère différent. Nous n’abandonnerons jamais notre amour pour notre patrie, notre foi et nos valeurs traditionnelles, les coutumes de nos ancêtres et le respect de tous les peuples et de toutes les cultures. Pendant ce temps, l’Occident semble être prêt à annuler ces valeurs millénaires. Une telle dégradation morale sous-tend les falsifications cyniques de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, l’escalade de la russophobie, l’éloge des traîtres, la moquerie de la mémoire de leurs victimes et la biffure du courage de ceux qui ont remporté la « Victoire par la souffrance ».
Oui, nous gagnerons.
Batiushka
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone