L’ordre issu du chaos : comment le conflit ukrainien est conçu pour profiter aux globalistes


Par Brandon Smith − Le 24 février 2022 − Source Alt-Market

Au cours des deux prochains mois, il est probable qu’il y aura une implication militaire américaine directe en Ukraine, la Russie soutenant et reconnaissant désormais ouvertement les groupes séparatistes dans la région du Donbass, à la frontière orientale du pays, et se dirigeant apparemment vers une aide militaire à la séparation. Ce n’est pas la première fois que la Russie envoie des unités militaires en Ukraine, mais c’est la première fois depuis 2014 et l’annexion de la Crimée que la menace d’une action militaire est manifeste plutôt que secrète.

Lorsque le conflit éclatera, vous verrez un essaim d’histoires médiatiques dans les nations occidentales, qui tenteront d’exposer la complexité de la relation entre la Russie et l’Ukraine depuis la chute de l’Union soviétique, tout en ignorant certaines vérités dérangeantes. Vous verrez beaucoup de ces articles construire un récit qui simplifie à l’extrême la situation et dépeint la Russie comme le monstrueux agresseur. L’objectif sera de convaincre le public que notre implication en Ukraine est une nécessité morale et géopolitique. Il y aura des tentatives pour gagner la faveur des Américains et un appel à l’envoi de troupes américaines sur le terrain. Joe Biden sera à l’avant-garde de ces efforts.

L’élément déclencheur de la confrontation est évidemment la décision prise en 2009 par les puissances occidentales et les responsables ukrainiens d’envisager l’adhésion du pays à l’OTAN. La plupart des actions de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine sont dues à l’implication de l’OTAN dans la région, y compris l’invasion russe de la Crimée en 2014. D’un point de vue stratégique, cela a du sens. Imaginez que le Mexique annonce soudainement qu’il rejoint une alliance militaire avec la Chine et que des moyens militaires chinois vont être transférés près de la frontière sud des États-Unis ? Cela ne se terminerait probablement pas bien.

Certes, la Russie a un passé de comportement hypocrite lorsqu’il s’agit de son implication dans les affaires de ses voisins. Par exemple, il y a quelques mois à peine, le Kazakhstan était confronté à des manifestations de masse qui, selon le gouvernement, étaient dues à une « manipulation étrangère ». Aucune preuve n’a été présentée pour justifier cette affirmation. Toutefois, cette affirmation a suffi à justifier le déploiement de 2 300 soldats russes à la frontière pour mettre fin aux manifestations.

En réalité, les citoyens du Kazakhstan étaient en colère à cause d’un pic d’inflation et des prix élevés de l’essence qui continuent de broyer la classe moyenne et les personnes en situation de pauvreté (ça vous dit quelque chose ?). En 2019, seulement 4 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté officiel. En 2020, ce chiffre a explosé pour atteindre 14% de la population. Il est difficile de trouver des chiffres précis pour 2021, mais il est probable que les niveaux de pauvreté soient maintenant plus proches de 16%-20%. Les raisons des troubles civils sont évidentes et justifiées, mais les Kazakhs qui protestent sont accusés d’être les pions d’ennemis étrangers. Comme je l’ai noté dans de nombreux articles ces derniers temps, il s’agit d’une stratégie typique des gouvernements corrompus qui tentent de conserver le pouvoir lorsque le peuple se soulève et se rebelle pour des raisons légitimes.

Encore une fois, imaginez si le gouvernement canadien de Trudeau avait demandé l’aide de l’armée américaine pour disperser les manifestations des camionneurs contre ses obligations draconiennes en matière de vaccins ? Nous devons examiner ces décisions dans leur contexte afin de saisir à quel point elles sont insensées.

Ironiquement, la Russie est heureuse de soutenir l’agitation des séparatistes en Ukraine tout en aidant à faire taire l’agitation au Kazakhstan. Gardez ce schéma à l’esprit, car il vous aidera à comprendre comment les événements entourant la Russie reflètent une tendance mondiale qui pourrait affecter les Américains à l’avenir.

Le désordre diplomatique entre l’Ukraine et la Russie peut être imputé en partie aux deux parties, et c’est dans ce genre d’ambiguïté historique que les globalistes ont tendance à prospérer. Le brouillard de la guerre contribue à masquer les activités de l’establishment et il est souvent difficile pour les gens de voir qui profite vraiment du chaos jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Je suis convaincu que le problème ukrainien est au moins partiellement conçu et qu’il s’agit du premier domino d’une chaîne de crises prévues.

Je ne pense pas que le conflit ukrainien soit unique pour les globalistes ; ils auraient tout aussi bien pu essayer de déclencher une guerre régionale à Taïwan, en Corée du Nord, en Iran, etc. Il y a de nombreux pays qui sont des poudrières et qu’ils cultivent depuis quelques décennies. Nous ne devrions pas nous concentrer sur la question de savoir qui est à blâmer entre l’Ukraine et la Russie, mais plutôt sur les effets qui résulteront de tout désastre régional majeur et sur la manière dont les globalistes exploitent ces catastrophes pour faire avancer leur programme de centralisation totale du pouvoir.

Le scénario de l’Ukraine pourrait être facilement désamorcé si les deux parties prenaient quelques mesures diplomatiques de base, mais cela ne se produira pas. Les responsables de l’OTAN pourraient faire un pas en arrière dans leur quête d’ajouter l’Ukraine à leurs rangs. Les États-Unis pourraient cesser de déverser de l’argent et des armes en Ukraine pour un montant de 5,4 milliards de dollars depuis 2014. Plus de 90 tonnes d’équipements militaires ont été envoyées au pays rien qu’en 2022. La Russie pourrait cesser d’envoyer des unités d’opérations spéciales secrètes dans le Donbass et être plus disposée à venir à la table pour discuter de solutions diplomatiques. La raison pour laquelle ces choses ne se produisent pas est qu’elles ne sont pas autorisées par les courtiers en pouvoir derrière le rideau.

Nous sommes tous conscients des influences globalistes derrière les dirigeants des États-Unis et de l’OTAN, nous en présentons régulièrement les preuves indéniables. Le penchant de Biden pour les institutions globalistes est bien connu. Mais qu’en est-il de la Russie ?

Certains, dans les médias alternatifs et le mouvement pour la liberté, croient à tort que la Russie est anti-globaliste – Rien n’est plus faux. Comme de nombreux dirigeants politiques, Poutine utilise parfois une rhétorique anti-globaliste, mais ses relations racontent une autre histoire. Dans sa première autobiographie, intitulée « First Person », Poutine évoque avec tendresse sa première rencontre avec le globaliste du Nouvel ordre mondial Henry Kissinger, alors qu’il était membre du FSB (anciennement KGB). Au fur et à mesure que Poutine gravissait les échelons politiques, il a entretenu une amitié constante avec Kissinger. Aujourd’hui encore, ils déjeunent régulièrement ensemble et Kissinger a été conseiller auprès de plusieurs branches du Kremlin.

Mais cela ne s’arrête pas là. Poutine et le Kremlin ont également entretenu un dialogue constant avec le Forum économique mondial (WEF), le projet du globaliste désormais notoire Klaus Schwab. En fait, l’année dernière encore, la Russie a annoncé qu’elle rejoignait le « réseau de la quatrième révolution industrielle » du WEF, qui se concentre sur la socialisation économique, l’intelligence artificielle, l’« internet des objets » et une foule d’autres intérêts globalistes qui mèneront tous à la technocratie et à la tyrannie mondiales.

Encore une fois, le gouvernement russe n’est PAS anti-globaliste. Cette affirmation est absurde et l’a toujours été. J’attribue le fantasme de l’opposition russe à un flux constant de propagande et à ce que j’appelle le faux paradigme Est/Ouest – la notion frauduleuse que l’agenda globaliste est un agenda purement occidental ou américain et que des pays comme la Chine et la Russie s’y opposent. Si vous observez les interactions étroites entre l’Est et les globalistes, cette idée s’effondre complètement.

Il est important de comprendre que la plupart des conflits entre l’Est et l’Ouest sont des conflits artificiels et que les dirigeants des DEUX COTES ne sont pas vraiment en désaccord les uns avec les autres. Ces guerres sont plutôt du théâtre Kabuki ; ce sont des guerres de convenance pour atteindre des objectifs cachés tout en hypnotisant les masses avec des moments de terreur et de calamité. Pour ceux qui en doutent, je leur recommande vivement de lire les travaux de recherche et de preuve de l’historien et économiste professionnel Antony Sutton, qui a découvert par hasard les faits entourant la conspiration globaliste et a poursuivi en exposant leur habitude de jouer sur les deux tableaux dans presque toutes les guerres du siècle dernier, de la révolution bolchevique à la Seconde Guerre mondiale et au-delà.

La stratégie de l’ordre à partir du chaos n’a rien de nouveau, c’est quelque chose que les globalistes font depuis très longtemps. Le nombre de révélations ouvertes post-Covid sur la « Grande Réinitialisation«  que les globalistes ont publiquement admises est si stupéfiant que leurs plans ne peuvent plus être niés. Tout sceptique à ce stade devrait être soupçonné d’avoir un QI à un chiffre.

Donc, maintenant que nous avons établi la réalité de l’implication des globalistes à la fois en Occident et en Russie, nous devons nous demander comment ils bénéficient du déclenchement d’une crise entre ces puissances à propos de l’Ukraine ? Qu’en retirent-ils ?

Comme je l’ai noté dans des articles récents, il me semble que l’Ukraine est une tentative de plan B pour produire plus de fumée et de miroirs là où la pandémie Covid n’a pas satisfait le plan de la Grande Réinitialisation. Comme Klaus Schwab et le WEF l’ont constamment affirmé, ils ont vu dans la pandémie l’« occasion » parfaite d’imposer au monde la quatrième révolution industrielle. Comme le globaliste Rahm Emanual l’a dit un jour à la suite du crash économique de 2008 :

Vous ne voulez jamais qu’une crise grave soit gâchée. Et ce que je veux dire par là, c’est que c’est une opportunité de faire des choses que vous pensez ne pas pouvoir faire avant.

Le WEF est un habitué de cette tactique. Klaus Schwab a également utilisé exactement le même langage juste après le krach du crédit de 2008 que celui qu’il a utilisé après la propagation de la Covid-19, en essayant toujours de vendre la gouvernance mondiale comme la solution à chaque catastrophe :

« Ce que nous vivons, c’est la naissance d’une nouvelle ère, un appel au réveil pour revoir nos institutions, nos systèmes et, surtout, notre façon de penser, et pour adapter nos attitudes et nos valeurs aux besoins d’un monde qui attend, à juste titre, un degré de responsabilité et d’obligation de rendre des comptes beaucoup plus élevé », a-t-il expliqué. « Si nous reconnaissons que cette crise est réellement transformatrice, nous pouvons jeter les bases d’un monde plus stable, plus durable et même plus prospère. »

 

– Klaus Schwab sur l’initiative de refonte mondiale, 2009

Schwab a sauté le pas à l’époque, tout comme il a sauté le pas en 2020 lorsqu’il a déclaré que la Grande Réinitialisation était inévitable face à la crise Covid. Les globalistes devaient s’attendre à un taux de mortalité beaucoup plus élevé à cause du virus, car ils dansaient pratiquement dans les rues, ravis de la quantité de pouvoir qu’ils pouvaient voler au nom de la « protection du public contre une menace sanitaire mondiale. » Si vous regardez la simulation du WEF et de la Fondation Gates d’une pandémie de Covid, l’Event 201 qui a eu lieu seulement deux mois avant que la VRAIE CHOSE ne se produise, ils s’attendaient clairement à ce que la Covid-19 fasse beaucoup plus de dégâts, prédisant un nombre initial de décès de 65 millions. Cela ne s’est jamais produit ;on est même loin du compte.

Il est difficile de dire pourquoi une arme biologique évidente comme la Covid-19 n’a pas réussi à faire le travail. Les virus ont tendance à muter rapidement dans la nature et à se comporter différemment de ce qu’ils font dans un laboratoire. J’envisagerais même la possibilité d’une intervention divine. Quelle que soit la raison, les globalistes n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient et ils ont maintenant besoin d’une nouvelle crise pour huiler les engrenages de la machine Reset. Avec le taux de mortalité déjà minuscule de la Covid-19 qui baisse encore plus avec la variante Omicron et la moitié des États des États-Unis qui défient totalement les obligations de vaccination, ce n’est qu’une question de temps avant que le reste du monde ne se demande pourquoi il est toujours sous l’autoritarisme médical.

La guerre en Ukraine et la simple menace d’une extension de cette guerre au-delà de la région pourraient accomplir un certain nombre de choses que la crise Covid n’a pas accomplies. Elle fournit une couverture permanente pour l’effondrement stagflationniste qui bat son plein aux États-Unis, les problèmes de chaîne d’approvisionnement qui se poursuivent au niveau mondial ainsi que la déstabilisation de l’économie européenne. En particulier, l’UE est fortement dépendante du gaz naturel russe pour chauffer les maisons et maintenir son économie. La Russie a étranglé les approvisionnements en gaz naturel de l’Europe par le passé et elle le fera à nouveau. Les exportations de pétrole russe comblent également les lacunes de la demande mondiale, et ces exportations seront étranglées par les sanctions ou par le Kremlin qui couperait délibérément les approvisionnements de certaines nations.

La guerre est toujours une distraction pour le sabotage économique. Même si les banques centrales plantent et arrosent souvent les graines des krachs financiers bien à l’avance, les banques ne sont jamais blâmées parce que les conflits internationaux occupent commodément le devant de la scène. Par extension, la crise économique provoque la pauvreté de masse, le désespoir de masse et l’hystérie de masse, et les globalistes diront que ces dangers exigent une solution internationale qu’ils fourniront volontiers sous la forme de la centralisation.

Aux États-Unis et dans de nombreuses autres nations occidentales où un grand nombre de personnes défendent encore la liberté individuelle, les globalistes veulent clairement utiliser les tensions avec la Russie comme un moyen de faire taire la dissidence publique sur les politiques autoritaires. Je vois déjà de nombreux cas de fonctionnaires de l’establishment et de gauchistes sur les médias sociaux suggérant que les défenseurs des libertés sont des « pions des Russes » et que nous sommes utilisés pour « diviser pour régner ». Ce sont des absurdités qui ne sont soutenues par rien, mais ils essaient quand même ce récit pour voir s’il tient la route.

Je ne doute pas que toute rébellion aux États-Unis contre les globalistes sera imputée à une ingérence étrangère. Comme nous l’avons mentionné précédemment, la dernière chose que les élites veulent, ce sont des mouvements de personnes libres qui font obstruction à la Réinitialisation au nom de la liberté. Nous en avons été témoins au Canada où Trudeau a annoncé des pouvoirs d’urgence unilatéraux contre les manifestations des camionneurs, se donnant ainsi des niveaux de contrôle totalitaires. Même le gouvernement russe est intervenu dans de telles actions publiques pour empêcher toute forme d’élan militant. Biden va essayer de faire la même chose, et la guerre, même une petite guerre régionale, lui donne une raison d’opprimer la dissidence au nom de la sécurité publique.

Il est intéressant de noter que la loi martiale aux États-Unis est également beaucoup plus facile à justifier légalement et historiquement pour le gouvernement, tant qu’elle est appliquée en réponse à l’invasion d’un ennemi étranger. Le récit de l’influence russe pourrait très bien être une préparation à la loi martiale en Amérique. Que cela réussisse ou non est une autre question.

Les conséquences d’une fusillade en Ukraine iront bien au-delà d’une distraction pour le public américain ; mon intention ici n’est pas de suggérer que seuls les Américains seront touchés. Mon propos n’est pas de suggérer que seuls les Américains seront affectés. Ce que je veux dire, c’est que certains endroits dans le monde sont naturellement résistants au projet globaliste, et que les Américains épris de liberté constituent un obstacle majeur. S’il y a une rébellion à grande échelle contre la Grande Réinitialisation, elle commencera ici. Les globalistes le savent aussi, c’est pourquoi les États-Unis seront sans aucun doute impliqués de manière centrale dans le bourbier ukrainien.

Alors que l’événement serait désastreux pour les Ukrainiens et probablement pour de nombreux Russes, il existe des menaces sous-jacentes plus profondes et plus dangereuses destinées aux États-Unis et une guerre en Ukraine sert de bouc émissaire efficace pour nombre d’entre elles.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

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