Le 13 janvier 2021 – Source Paul Craig Roberts
La question posée par le titre est légitime à la lumière de l’extraordinaire et très inhabituelle lettre signée par tous les membres du comité d’État-Major Inter-armées qui condamnent les partisans de Trump pour l’attaque du Capitole et appellent les militaires US à se tenir prêts pour une autre tentative de sédition le jour de l’investiture.
Selon les propres mots du comité des Chefs d’État-Major Inter-armées: « la violente émeute à Washington DC, le 6 janvier 2021, constitue une attaque directe contre le Congrès des États-Unis, le bâtiment du Capitole et contre notre processus constitutionnel. »
Il n’y a pas eu d’émeute violente le 6 janvier, pas d’assaut sur le Capitole, et pas d’insurrection. Comme les vidéos l’ont montré, il n’y a pas eu de prise du Capitole. La police a laissé entrer les participants du meeting de Trump, et ceux-ci sont entrés les uns après les autres, dans le calme.
En place d’une insurrection, il y a eu défense de la Constitution par des Américains manifestant contre ce qu’ils croient être une élection présidentielle volée, et dont le résultat sera de consolider sur le peuple la main-mise d’une élite corrompue.
Les Chefs d’État-Major Inter-armées le savent, tout comme le savent la pressetituée, Nancy Pelosi et les membres du Congrès. Alors pourquoi feraient-ils mention d’un risque insurrectionnel ?
Une des réponses est de ternir la réputation de Trump. Les Chefs d’État-major Inter-armées détestent absolument Trump qui a essayé de leur retirer « l’ennemi Russe » dont dépendent les budgets du complexe militaro-industriel et du pouvoir. Le « Russiagate » a commencé au moment où Trump a évoqué la normalisation possible des relations avec la Russie. L’Establishment au complet déteste Trump, parce que Trump a dit qu’il lui retirerait le pouvoir pour le rendre au peuple. Écoutez donc son discours inaugural.
Espérons que la lettre des Chefs d’État-Major ne soit qu’une vengeance gratuite, et non la préparation du public à une insurrection sous faux drapeau mise en scène pour accélérer la dernière mouture de loi antiterroriste permettant de criminaliser la dissidence.
Il est facile pour l’Establishment d’habiller des Antifa ou des BLM en MAGA et de les envoyer faire un carnage que la pressetituée, script à la main, qualifiera de coup d’état. Ou bien le FBI pourra toujours utiliser ses agents provocateurs afin d’engendrer ce type de situation. Souvenez-vous de l’après 11 septembre, et des débuts de la guerre contre le terrorisme intérieur, quand le FBI bidouillait avec des SDF et des toxicos des coups fourrés pour faire sauter des bâtiments, et les faire inculper ensuite. Tout cela dans le but de prouver aux Américains qu’il existait bien une menace terroriste domestique justifiant le Patriot Act et autres mesures de police restrictives.
L’intention des élites américaines n’est pas seulement de détruire Trump mais aussi de détruire ou de contraindre à l’obéissance tous les états rouges. Beaucoup de ceux qui ont participé au meeting ont perdu leur emploi. Dans l’Amérique de la démocratie et de la liberté, si vous exercez vos droits de réunion et de protestation, l’exercice de vos libertés civiles deviendra le fondement de votre licenciement.
Cela se produit dans les endroits les plus improbables, par exemple, à la Legacy Fighting Alliance. Le coach sportif de MMA et médaillé de l’UFC, Pat Miletich, a été renvoyé de son poste de commentateur sportif de la LFA parce qu’il a participé au rassemblement de Trump. Ces gros gaillards de la LFA n’ont pas tenu face aux pressions et ont lâché un de leurs héros parce qu’il avait montré son soutien à Trump.
Nous voyons partout dans le pays le même niveau de couardise et de compromission.
Une attaque sous faux-drapeau donnerait encore plus de pouvoir d’intimidation aux élites.
Qu’il y ait ou non une fausse insurrection, l’Establishment consolide son pouvoir. Comme l’ont révélé les nominations de Biden, ce pouvoir est tout entier dirigé contre les classes ouvrières américaines blanches – les « Déplorables » de Trump.
La haine des Démocrates à l’égard des supporters de Trump est d’une violence extrême. Un Démocrate a confondu la photo de Chuck Norris avec celle d’un supporter de Trump et l’a épinglée. Sur les réseaux sociaux, Chuck Norris a immédiatement été pris à parti, conspué comme un terroriste MAGA. Un Démocrate a écrit : « Chuck est un raciste, un collaborateur nazi républicain de seconde zone. Sa place est en prison pour insurrection, avec tout le reste de la horde MAGA ».
Biden a nommé la suprémaciste noire Kristen Clarke au Ministère de la Justice, position où elle aura le pouvoir d’appliquer son idéologie raciste justifiant une restitution aux noirs en raison d’un supposé racisme systémique blanc. Sa nomination promet l’érosion du principe d’égale protection des blancs américains par la loi.
Comme je l’ai déjà montré en de nombreuses occasions, les blancs sont les seules personnes qui peuvent être diabolisées sans risquer de tomber sous le coup du délit d’incitation à la haine raciale. Ça fait maintenant belle lurette que c’est chasse ouverte contre ces petits blancs américains.
Les partisans de Trump sont particulièrement vulnérables. Ils ne sont pas seulement désignés comme des terroristes MAGA, ils sont également membres des classes laborieuses, considérés comme des déplorables par tous les professeurs d’université, les professionnels en relations publiques, les juristes, la pressetituée, les professionnels des grandes entreprises technologiques. Les électeurs de Trump sont des petits gérants de magasins, des fermiers, des ouvriers du bâtiment, des routiers, électriciens, plombiers, mécaniciens, des femmes de ménage. Depuis longtemps abandonnés par les Démocrates et la gauche, ils sont des Trumpistes, pas des Républicains. Ils ont voté pour Trump parce qu’il s’est levé pour les défendre contre l’Establishment. En retour, l’Establishment lui a réservé un sort si exemplaire que plus jamais aucun candidat à la présidence, qu’il soit Démocrate ou Républicain, n’osera se présenter comme un représentant du peuple.
Les classes ouvrières sont finies politiquement, à moins qu’elles ne parviennent à se réorganiser pour former un nouveau parti. C’est ce que les élites essayent d’empêcher en criminalisant Trump et la moitié des la population américaine qui a voté pour lui. Kristen Clarke jouera son rôle, comme les Chefs d’État-Major, la pressetituée, les facultés et les écoles publiques, les associations, les palais de justice, les réseaux sociaux et les monopoles technologiques. Il est difficile pour la classe laborieuse de s’organiser, d’autant qu’on leur a coupé tous les moyens de communication, et parce qu’il n’existe plus d’usines réunissant d’importants groupes de travailleurs. Une organisation politique qui se formerait, ou essayerait de se former, pourrait être criminalisée pour activité terroriste intérieure et démantelée. Les élites contrôlent les médias et la loi.
Les états américains rouges n’ont pas les positions de pouvoir, ni les millions de dollars à mettre dans la balance pour lutter à armes égales. L’Establishment sera sans pitié avec eux, comme ils l’ont été avec Trump. Les états américains rouges savent bien que les élites les voient comme Staline voyait les Koulaks.
Trump ne subit pas seulement une seconde procédure de destitution, mais également les entreprises sur lesquelles s’appuient les siennes sont priées de couper tout lien avec lui. Trump est laissé avec des hôtels sans convention, et des cours de golf sans tournoi. Même le financement va donc devenir compliqué pour lui.
Ce genre d’action, motivé par la haine tenace que l’Amérique bleue entretient à l’égard de l’Amérique rouge, témoigne d’une fracture que rien ne pourra réparer.
L’Establishment aurait dû y penser avant de voler l’élection, ou, s’il ne l’a pas volée, avant de refuser l’analyse des preuves formelles de la fraude. Si l’élection n’a pas été volée, l’unité aurait exigé que les preuves de fraude soient examinées, ou leur absence clarifiée. Affirmer qu’il n’y a pas eu fraude électorale sans consulter les dites preuves a détruit la confiance en nos institutions, particulièrement au niveau judiciaire.
Aucun de nous ne devrait être trompé par la nature de la procédure de destitution en cours au parlement. L’objet de cette destitution est de priver une personne de ses fonctions. Mais Trump a déjà perdu son siège lors de l’élection, volée ou pas. D’ailleurs, il n’est pas sûr que le Sénat puisse voter contre Trump avant qu’il ait quitté ses fonctions. Utiliser la destitution contre quelqu’un qui n’exerce plus ses fonctions n’a aucun sens. L’accusation par le Sénat nécessite par ailleurs les 2/3 des votes, et pleutres comme ils sont, il est peu probable qu’il y ait assez de Républicains pour voter la mise en accusation de Trump.
La seconde tentative de destitution de Trump, comme la première, n’est qu’une expression de haine. Son but est de noircir autant que possible Trump, afin de faire de lui le seul président destitué deux fois par la chambre, et ainsi de contraindre par intimidation ses partisans. Le résultat le plus probable sera une haine si extraordinaire qu’elle réduira le pays à la désunion et à l’impuissance.
Paul Craig Roberts
Traduit par Nang, relu par Hervé pour le Saker Francophone