Les JewBu : crypto-juifs dans le bouddhisme américain


Par Andrew Joyce − Le 26 février 2020 − Source The Occidental Observer

Comme je l’ai mentionné dans une recension du livre The Jesuit Order as a Synagogue of Jews (2010) écrit par Robert Aleksander Maryks du Boston College, je suis particulièrement fasciné par les comportements de groupes juifs qui ressemblent à des formes de cryptisme [faculté d’une espèce de se confondre avec son environnement ou de ressembler à une autre espèce, NdT], un phénomène qui implique généralement une combinaison de tromperie et d’auto-tromperie de la part des Juifs. À ce jour, le cadre théorique le plus direct et le plus convaincant pour comprendre les formes cryptiques du judaïsme se trouve dans le livre pionnier de Kevin MacDonald, Separation and Its Discontents: Toward and Evolutionary Theory of Anti-Semitism (1998/2004).

Une partie substantielle du quatrième chapitre (p. 121-132) est consacrée au « racisme réactif à l’époque des inquisitions ibériques ». MacDonald avance la thèse que le combat pour la pureté du sang mené par l’Inquisition espagnole durant les XVe et XVIe siècles doit être considéré comme « un mouvement autoritaire et collectiviste d’exclusion, résultant de la concurrence des Juifs en matière de ressources et de reproduction, et en particulier des crypto-juifs se faisant passer pour des chrétiens ». Le contexte historique réside principalement dans la conversion forcée des Juifs en Espagne en 1391, après quoi ces « nouveaux chrétiens »  ou conversos ont assumé (ou simplement conservé) une domination dans les domaines du droit, de la finance, de la diplomatie, de l’administration publique et d’un large éventail d’activités économiques. MacDonald soutient qu’en dépit de leurs conversions religieuses superficielles, les nouveaux chrétiens « doivent être considérés historiquement comme un groupe juif », qui a agi de manière à promouvoir ses intérêts ethniques. Un aspect de cela est que les nouveaux chrétiens riches achetaient et accordaient des avantages ecclésiastiques à leurs enfants, de sorte que de nombreux prélats étaient d’origine juive. Une grande partie du cadre théorique de MacDonald est confirmée dans le livre de Maryks, qui démontre de manière convaincante que l’implication ethniquement juive dans la première Compagnie de Jésus a suivi le même modèle de népotisme ethnique et d’insincérité religieuse.

Le cryptisme juif dans le christianisme n’a jamais vraiment cessé, et l’histoire de l’implication juive à Vatican II, et jusqu’aux activités contemporaines de personnalités juives mineures comme le ministre de l’Église anglicane Giles Fraser, ont à juste titre été la source de nombreuses discussions. Au cours des deux dernières années, cependant, j’ai été intrigué par l’idée que le multiculturalisme présenterait aux Juifs une prolifération d’identités à travers lesquelles la poursuite cryptique des intérêts juifs pourrait être poursuivie, et les identités religieuses non chrétiennes ne font pas exception. Puis, en commençant par ma découverte fortuite d’une série de « séminaires antiracistes » sur la « Blancheur » (Whiteness) offerts par des organisations bouddhistes américaines, et surtout mon enquête sur le groupe Buddists for Racial Justice (BRJ), j’ai commencé à observer ce que j’avais auparavant théorisé : une présence juive massive dans une religion non chrétienne qui avait été adaptée pour servir les intérêts juifs par cryptisme. Mes investigations coïncidèrent providentiellement avec la publication en novembre 2019, par Princeton University Press, du livre d’Emily Sigalow, American JewBu: Jews, Buddhists, and Religious Change. Les remarquables découvertes de Sigalow, ainsi que certaines de mes propres observations, font l’objet du présent article.

Le juif dans le Lotus

Si je vous disais que j’ai suivi les enseignements de Ram Dass, de Puma Chodron, de Krishna Das, de Bhikkhu Bodhi, de Surya Das, du maître zen Bon Seong, de Thubten Chodron et du maître zen Wu Kwang, cela évoquerait probablement des images de Tibétains chauves, d’Hindous barbus et d’Asiatiques insondables. Votre esprit dériverait vers des destinations exotiques et des temples faiblement éclairés, loin de l’agitation des villes américaines. Telle est la magie des noms. Changer son nom peut vraiment être une forme de tour de passe-passe intellectuel et social. Demandez aux vrais individus derrière ces noms : Richard Alpert, Deirdre Blomfield-Brown, Jeffrey Kagel, Jeffrey Block, Jeffrey Miller, Jeff Kitzes, Cheryl Greene et Richard Shrobe. Ce sont tous des Juifs urbains de gauche qui se sont réinventés en tant que fondateurs et principaux sages de la scène bouddhiste américaine. Ils ne forment qu’une partie d’une histoire qui a commencé quand, à Chicago en 1893, Charles T. Strauss, un fabricant de chapeaux juif, est devenu la première personne non asiatique aux États-Unis à se convertir au bouddhisme. Aujourd’hui, on estime prudemment qu’environ 30% des bouddhistes non asiatiques en Amérique sont ethniquement juifs, et beaucoup d’entre eux occupent des postes de direction au-dessus des 70% restants, composés principalement d’Américains d’origine européenne 1.

Malgré un petit nombre de premiers convertis comme Strauss, le mouvement juif dans le bouddhisme n’a vraiment commencé à prendre de l’importance qu’à la fin des années 1950, lorsqu’il a gagné en popularité dans la contre-culture gauchiste. L’afflux a commencé autour de l’avènement des Beats, dont l’une des figures pionnières était le poète (non juif) Gary Snyder. Snyder, dont j’admire beaucoup les écrits ultérieurs sur la nature, avait occupé une série d’emplois dans le secteur forestier et avait une profonde passion pour l’écologie et l’environnement, ce qui l’a attiré vers certaines attitudes traditionnelles de l’Extrême-Orient envers la nature, en particulier celles du bouddhisme zen. C’est Snyder qui a introduit le bouddhisme zen à Jack Kerouac (qui immortaliserait plus tard la rencontre dans son roman de 1958 The Dharma Bums) et à Allen Ginsberg. Le bouddhisme zen de Snyder était spartiate, intellectuel et accompagné d’une conviction que l’homme devait retourner à la nature, des facettes que Kerouac et Ginsberg trouvèrent intolérables. Kerouac et Ginsberg se sont tournés dans des directions différentes, cherchant des formes de bouddhisme plus adaptées à leurs types de personnalité. L’homosexuel dégénéré Ginsberg a trouvé ce qu’il cherchait chez Chögyam Trungpa, un moine tibétain alcoolique et sexuellement licencieux dont la doctrine de « sagesse folle » a favorisé « un flamboyant mépris pour les comportements conventionnels ». Ce style de bouddhisme, plus tard lié à la culture du LSD, proliférerait bientôt dans la contre-culture gauchiste.

Au début des années 1960, des courants bouddhistes perçus comme permissifs, ou du moins dépourvus de jugement moral, devenaient de plus en plus populaires dans la gauche contre-culturelle, où la remise en question des comportements conventionnels était le mode opératoire établi. Les Juifs, représentés de manière disproportionnée dans ce domaine de la vie socio-politique, ont commencé à dériver vers le bouddhisme en nombre significatif. Les raisons de ce mouvement ont été débattues dans des études universitaires et dans les médias depuis des décennies (par exemple, voir ici, ici et ici). La principale raison suggérée est que ces Juifs convertis sont insatisfaits des aspects spirituels du judaïsme, mais sont résolument hostiles ou méfiants à l’égard du christianisme, qui est considéré par de nombreux Juifs comme le fons et origo de l’antisémitisme. Sigalow, par exemple, cite une jeune femme américaine « JewBu » disant: « Le christianisme me donne la chair de poule2. »

Une autre, la soixantaine, a dit à Sigalow :

J’ai du mal à m’asseoir dans un groupe de méditation bouddhiste dans une église de confession Unitarienne Universaliste. … Même si je l’apprécie, et si sa philosophie est que toutes les religions sont fondamentalement identiques, à un certain niveau, le mot ‘église’ a été contaminé pour moi [par mon éducation juive]3.

Il y a un grain de vérité dans ces interprétations. Comme nous le verrons ci-dessous, beaucoup de ces Juifs trouvent clairement, à un certain niveau, que les formes religieuses du judaïsme sont insuffisantes, même si, de toute évidence, ils apprécient leur judéité d’une autre manière. Il y a aussi beaucoup de vérité dans l’idée que les Juifs ont tendance à être extrêmement opposés à la conversion au christianisme, une position dérivée principalement d’une conscience de soi très anti-chrétienne dans le judaïsme, qui postule que le christianisme est pathologiquement obsédé par les Juifs. Il va de soi que, alors que toutes les religions considèrent négativement l’apostasie, la conversion du judaïsme au christianisme apparaît comme particulièrement négative pour les Juifs, bien plus que la conversion à l’athéisme, qui sera tenue en plus haute estime au sein du groupe. Mais ce facteur de répulsion n’explique pas totalement l’attraction du bouddhisme. Ici, je pose que la faible quantité de doctrine et de dogme dans certains courants du bouddhisme a permis aux Juifs d’adopter superficiellement une identité religieuse et culturelle entièrement nouvelle, sans compromettre leurs relations ethniques ou même certains des principes fondamentaux du judaïsme. Allen Ginsberg, par exemple, n’était pas le dernier individu à se décrire comme « à la fois juif et bouddhiste4. » Surtout, le bouddhisme dans les années 1950 et 1960 en Amérique était quelque chose de très nouveau; à ses débuts, il pouvait être orienté, façonné et dirigé. Les Juifs ont ainsi pu créer une nouvelle religion à leur goût. En effet, le travail de Sigalow ne démontre pas seulement à quel point les Juifs se sont adaptés au bouddhisme, mais aussi à quel point ils l’ont adapté à leur propre identité.

L’activisme bouddhiste juif

Sigalow fait remarquer que non seulement les Juifs « ont émergé en tant qu’enseignants et dirigeants éminents5 » dans le Zen, l’Insight Meditation et le bouddhisme tibétain, mais qu’ils ont imprégné le bouddhisme américain d’une « éthique activiste » unique6 qui lui manquait ailleurs et auparavant. Écrivant dans The Tablet, Michelle Goldberg concède que le bouddhisme américain est une création essentiellement juive qui « ne ressemble à rien de ce que l’on voit dans le bouddhisme traditionnel ». Il est intéressant de noter que les bouddhistes contemporains non juifs ont remarqué et ont critiqué la forte tendance du bouddhisme américain à la « justice sociale ». Brad Warner, un bouddhiste blanc formé dans un monastère zen au Japon, a observé dans un certain nombre de blogs et de vidéos YouTube (par exemple ici, ici et ici) que, alors que le bouddhisme traditionnel insiste sur le fait qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la souffrance (tous les gens souffrent, toutes les races souffrent, et aucune plus que les autres), le bouddhisme américain moderne est obsédé par la politique de gauche libérale, l’activisme pour la justice sociale et une préoccupation négative pour la démographie blanche. Warner a également souligné que si le bouddhisme encourage à se concentrer sur le présent et à abandonner le passé, le bouddhisme américain moderne est enlisé dans les discussions sur les injustices raciales historiques supposées, avec des voyages à Auschwitz présentés comme des retraites de méditation zen pour réfléchir sur la façon dont nous « devons rechercher et accueillir la diversité ». Comme on pouvait s’y attendre, Warner a depuis été accusé d’être un partisan de Trump (ce qu’il n’est certainement pas) et un néonazi (ce qu’il n’est certainement pas).

La raison de l’écart entre le bouddhisme de Warner et celui de la plupart des bouddhistes américains est que Warner a été formé par des bouddhistes japonais spartiates et non, comme c’est le cas pour la plupart des bouddhistes américains, par des activistes intellectuels juifs. Sigalow écrit que beaucoup d’enseignants ethniquement juifs du bouddhisme américain possédaient « des relations profondes avec le judaïsme » et « ont introduit des idées et des concepts tirés du judaïsme dans le bouddhisme7 ». Les Juifs ont pu diriger le bouddhisme américain parce qu’ils se sont accumulés rapidement dans ses rangs lors de sa première vulgarisation à la fin des années 1950 et au début des années 1960, et des groupes ethniquement juifs ont ensuite été à l’origine de la fondation de la plupart des structures organisationnelles du bouddhisme américain. Fondée en 1975, l’Insight Meditation Society, supposément enracinée dans la tradition Theravada du bouddhisme, est l’un des plus grands centres indépendants pour l’étude du bouddhisme en Amérique. Ses fondateurs étaient Jack Kornfield, Sharon Salzberg et Joseph Goldstein. Shambhala Publications, la principale maison d’édition du bouddhisme américain, a été fondée par Samuel Bercholz.

Les gourous bouddhistes Sharon Sazlberg et Joseph Goldstein

Un autre groupe très influent, la Zen Community of New York, maintenant connue sous le nom de Zen Peacemakers, a été créé en 1980 par Bernard Glassman. Le groupe de Glassman est le plus grand promoteur de tournées d’Auschwitz pour bouddhistes américains, et sa description de ces entreprises sur son site Web vaut :

 

 

Nous sentirons une fois de plus les clôtures en fil de rasoir de l’emprisonnement, nous nous rassemblerons dans des baraquements ou des humains étaient autrefois plus serrés que du bétail, et nous prierons à côté de ces rectangles profonds dans le sol qui ont tué des gens parce qu’ils étaient différents par leur religion, leur pays, leur l’ethnicité ou leur préférence sexuelle. Parce que nous continuons d’avoir des boucs émissaires, des gens à blâmer, plutôt que d’accepter la responsabilité complexe de vivre pleinement en tant qu’êtres humains. … En Pologne, il est illégal de parler de complicité polonaise dans le meurtre de Juifs en Pologne. La démocratie et la diversité sont devenues des mots sales. Le sectarisme et la bigoterie ont relevé leurs vilaines têtes, attisant la peur des immigrants, des réfugiés, des familles pauvres et des minorités ethniques et religieuses. … Nous assistons aujourd’hui à l’intersectionnalité de la discrimination : des individus et des groupes sont marginalisés parce qu’ils sont d’une certaine couleur, d’une certaine orientation sexuelle, d’une certaine classe et d’une certaine religion, de manières qui se chevauchent… Que signifie pour vous la diversité ? Sommes-nous tous dans le même bateau, ou sommes-nous quelques privilégiés à l’intérieur et tout le monde dehors ? Qui est inclus et qui est exclu ? Plus que jamais, il est crucial de témoigner des conséquences de la xénophobie et du sectarisme. La retraite de 2020 à Auschwitz-Birkenau ne sera pas seulement l’occasion de porter témoignage de la torture de Juifs, de gitans, de gays et d’intellectuels et de journalistes polonais, à une époque où une vie non aryenne était considérée comme une vie sans valeur. … Nous recherchons et accueillons cette diversité surtout maintenant,… Comment construire des ponts et des alliances au lieu de murs ?

Si vous pensez que cette description est totalement dépourvue de contenu bouddhiste – sans la moindre relation avec le zen austère et méditatif de l’Extrême-Orient – et ressemble à quelque chose qui aurait pu être écrit par un agent de l’Anti-Defamation League, vous n’êtes pas le seul. Mais c’est ça, le nouveau « bouddhisme américain », et il a une forte saveur hébraïque. Après tout, le Spirit Rock Meditation Center de Californie a également été fondé par Jack Kornfield, avec l’aide de sa collègue « bouddhiste » Sylvia Boorstein. Aujourd’hui, son personnel enseignant clé comprend des « bouddhistes » américains de premier plan comme Howard Cohn, Will Kabat-Zinn, Wes Nisker et Donald Rothberg. La plupart, sinon la totalité, des plus grands centres bouddhistes et de méditation zen du pays, y compris Empty Gate Zen Center (Jeff Kitzes), Nashville Mindfulness Center (Skip Ewing), Chogye International Zen Center (Richard Shrobe) et San Francisco Zen Center (David Zimmerman), sont dirigés par des Juifs, tandis que les Juifs continuent de dominer la plupart des aspects grand-public du bouddhisme américain moderne, en particulier sur la scène littéraire. Tout cela n’est que le reflet de la prise de contrôle juive des débuts du bouddhisme américain dans les années 1960, une présence massive qui a fait dire à Chogyam Trungpa, le gourou de Ginsberg, étonné du nombre de Juifs parmi ses étudiants, qu’ils allaient lancer l’ « école oy vaï de bouddhisme. »

Du point de vue du cryptisme, il est intéressant de remarquer qu’il existe dans le phénomène « JewBu » un niveau élevé de cohésion ethnique et de coopération entre les Juifs convertis au bouddhisme. La grande majorité de ces individus ont travaillé côte à côte pour créer l’infrastructure du bouddhisme américain et ont également épousé des Juifs. Beaucoup ont conservé des identités religieuses juives ou quasi-juives. Glassman, par exemple, a employé des « contes rabbiniques dans ses enseignements sur le dharma », en plus de diriger ses « retraites bouddhistes » à Auschwitz8. Gary Laderman a déclaré que Sylvia Boorstein « se décrit à la fois comme une juive fidèle et une bouddhiste pratiquante. … Ses livres se sont concentrés sur la synthèse du bouddhisme, du judaïsme et de la psychothérapie9. Sigalow fait remarquer que Goldstein et Kornfield ont été « extrêmement créatifs et innovants dans leurs enseignements10 », ce qui est expliqué ailleurs comme signifiant qu’ils ont finalement « reconfiguré le bouddhisme11 » pour répondre à leurs propres goûts culturels, religieux et politiques préexistants. Il a été avancé que les Juifs se sont engagés dans une « réorganisation doctrinale12 » du bouddhisme qui impliquait essentiellement la suppression d’éléments qui rendaient le bouddhisme particulariste, monarchique, patriarcal ou spirituellement dérangeant pour le judaïsme. Par exemple, Sigalow commente que les enseignants juifs ont fondamentalement fait « muter » tous les « éléments dogmatiques, doctrinaux et mythologiques du bouddhisme », et que les cycles de la réincarnation sont « pratiquement absents des enseignements des maîtres bouddhistes juifs ». Plutôt que d’embrasser le bouddhisme, ces Juifs ont en fait « largement abandonné » les doctrines considérées traditionnellement comme « intégrales » au bouddhisme tibétain13.

Les éléments que les convertis juifs ont ajoutés au bouddhisme sont tout aussi intéressants que les éléments qu’ils en ont retirés. Sigalow souligne que les Juifs ont imprégné le bouddhisme de « qualités psychologiques et psychothérapeutiques » qui étaient auparavant inconnues, tandis que Michelle Goldberg affirme que les Juifs ont été à l’origine de la « psychologisation du bouddhisme ». Cela s’est manifesté par un accent inhabituel dans les enseignements de JewBu sur la « tolérance » ou la « bonté de cœur »14. Sigalow ajoute que l’influence juive la plus profonde était que

à partir des années 1960, un nouveau mouvement au sein du bouddhisme a émergé qui s’est concentré sur l’application des idées bouddhistes aux problèmes sociaux auxquels la société contemporaine était confrontée. … Dans mes conversations avec beaucoup de ces dirigeants bouddhistes, ils ont parlé ouvertement de la façon dont leurs engagements envers la justice sociale sont façonnés par leur éducation juive15.

Ces derniers changements sont particulièrement intéressants parce que nous assistons essentiellement à la redéfinition d’une religion que les Juifs ont cooptée et à la promotion par les conversos bouddhistes juifs d’un nouveau quasi-bouddhisme auprès des convertis blancs – Sigalow souligne que les Juifs sont presque entièrement absents de Communautés bouddhistes asiatiques. Ce néo-bouddhisme implique une auto-réflexion intensive, une pseudo-analyse critique de la « Blancheur », des niveaux très élevés de tolérance, de pluralisme et des injonctions pseudo-religieuses de lutter pour la « justice raciale ». Étant donné que les Juifs ont été les pionniers de la psychanalyse et des études sur la « Blancheur » (Whiteness Studies), et qu’ils restent les principaux partisans du pluralisme racial, il est difficile de ne pas penser que l’implication juive dans le bouddhisme soit au moins en partie un véhicule pour la poursuite des mêmes intérêts juifs mais sous une forme plus cryptique. Buddhists for Racial Justice, maintenant connu sous le nom de North-American Buddhist Alliance, est l’un des mécanismes de cet activisme aux États-Unis, et l’une de ses figures les plus marquantes est un transsexuel (de femme à homme) appelé Joshua Goldberg.

La promotion d’une forme psychothérapeutique du néo-bouddhisme chez les Blancs pourrait également être considérée comme une extension des efforts de la psychanalyse et de l’École de Francfort pour traiter les pathologies culturelles putatives chez les Blancs en s’attaquant aux répressions et aux angoisses largement imaginées. Il a été dit dans The Tablet que les Juifs ont effectivement créé l’industrie de la « pleine conscience » (mindfulness) moderne en dépouillant le bouddhisme de ses éléments mythologiques et en augmentant radicalement les éléments du bouddhisme qui impliquent la culture de la passivité émotionnelle parmi les adhérents. En fait, le bouddhisme américain « JewBu » encourage les Blancs à la tolérance et au pluralisme, au détriment de leur propre intérêt individuel et collectif. Cela va à l’encontre du bouddhisme asiatique historique, qui a vu des formes autoritaires et guerrières, ainsi que des exemples contemporains comme la situation au Myanmar, où des moines bouddhistes ont démontré leur conscience de leur propres intérêts en menant des attaques violentes contre les musulmans et leurs biens.

Authentiques gourous juifs

En tant que professeurs et gourous « bouddhistes », les Juifs peuvent bien sûr obtenir de la part des convertis blancs des niveaux très élevés d’obéissance et d’engagement, tout en obscurcissant la nature précise de leurs activités. Les changements de nom, courants dans les conversions au bouddhisme, obscurcissent encore davantage les liens ethniques au sein de la hiérarchie « bouddhiste » américaine, rendant moins évident le népotisme ethnique et la domination juive dans le leadership du mouvement. Par exemple, la promotion par un Wu Kwang d’un Surya Das soulèvera moins de sourcils que la promotion par un Joseph Goldstein d’un Joshua Goldberg. Le résultat final est que les Juifs ont pu obtenir très rapidement un grand nombre de rôles spirituels de type sacerdotal sur les Blancs, sans les obstacles gênants qui existent dans le christianisme. Contrairement à la situation historique de l’Église catholique, les Juifs ont pu saturer très rapidement les rôles de leadership dans le bouddhisme, sans éveiller de soupçons, sans qu’on exige d’eux des études et examens théologiques, et sans avoir à faire de déclarations religieuses contraires au judaïsme. En raison de la nature décentralisée du bouddhisme et de son système de « lignées » (l’autorité spirituelle est souvent conférée via la « transmission directe du Dharma en face à face » entre le maître et l’étudiant), tout ce que les Juifs devaient faire était de s’insérer dans ces lignées sous les bons maîtres au bon moment (l’école « oy vaï » des années 50 et 60), et ils pourraient par la suite diriger l’avenir du bouddhisme américain, à la fois en établissant son infrastructure, en sélectionnant ses futurs gourous co-ethniques via la « transmission du Dharma », et en expulsant les dissidents de leur programme militant anti-blanc. Ainsi, nous voyons de nombreuses histoires comme celle du « maître zen » contemporain Zoketsu Norman Fischer, qui se décrit comme un « héritier du Dharma » dans la lignée de Sojun Mel Weitsman.

La scène du bouddhiste blanc converti a également été un terrain plutôt putride pour les comportements sectaires et les inconduites sexuelles. Avant même que les Juifs ne submergent le bouddhisme occidental, certains des premiers gourous asiatiques étaient impliqués dans le toilettage sexuel de leurs disciples blancs (par exemple, voir ici, ici, ici et ici). Les homosexuels ont également utilisé la scène de conversion du bouddhiste blanc à des fins dépravées. L’un des scandales les plus récents a impliqué le « bouddhiste américain» Noah Levine. Levine est le fils de Stephen Levine, un associé juif de Ram Dass (psychologue juif Richard Alpert), et fait partie de la même coterie que Kornfield, Goldstein et Salzberg. Noah Levine a appris le « bouddhisme » à Kornfield, puis a fondé le centre de méditation Against the Stream à Venise, en Californie, en tant que « lignée bouddhiste américaine » distincte. Against the Stream, qui se décrit comme ayant été fondée « sur des principes antisexistes et antiracistes » s’est fait connaître pour son utilisation de l’imagerie punk, et a joué un rôle important dans la promotion de la culture « éveillée » (woke) au sein du bouddhisme américain via des cours sur la Blancheur, le privilège des blancs et le racisme.

Malheureusement pour Levine, et malgré ses cours d’anti-sexisme, des allégations ont émergé fin 2019 selon lesquelles Levine avait agressé sexuellement des femmes, ce qui conduisit l’organisation à l’expulser. D’autres organisations bouddhistes se sont éloignées de lui et ont révoqué ses certifications d’enseignement. Enragé, Levine a laissé le chat sortir du sac quand il s’est plaint que son père et ses collègues « Kornfield, Ram Dass, Joseph Goldstein, Sharon Salzberg » étaient de toute manières des imposteurs et que « ces gars n’avaient aucune autorisation d’enseigner, ils s’en sont juste donné une à eux-mêmes. » Ou pour le dire autrement, ils ont simplement inventé leur propre religion basée sur la promotion de la passivité et la célébration de la diversité, et l’ont appelé le bouddhisme.

Conclusion

Étant profondément influencé par la philosophie d’Arthur Schopenhauer, j’ai une sympathie naturelle pour le bouddhisme authentique et ses enseignements anciens sur la souffrance. De nombreux chercheurs ont également remarqué que le bouddhisme zen a des parallèles très étroits avec les philosophies de Nietzsche et de Heidegger, ce qui implique qu’il y a certainement quelque chose dans le bouddhisme qui est accessible, et même utile, à l’esprit et à l’âme européens. Cela étant dit, la dérive croissante des Américains blancs dans le bouddhisme (voir ici, ici et ici) doit être considérée avec inquiétude compte tenu de la discussion ci-dessus. Le bouddhisme américain est, dans une très large mesure, un artifice d’intellectuels juifs conçu pour pacifier les Blancs, promouvoir le multiculturalisme et faire avancer les objectifs politiques opposés aux intérêts blancs – littéralement les mêmes objectifs que ceux de la communauté juive activiste en Amérique en général.

Andrew Joyce

Traduit par Laurent Guyénot pour le Saker Francophone

Notes

  1. Sigalow, American JewBu: Jews, Buddhists, and Religious Change
  2. Ibid, p. 159
  3. Ibid
  4. Ibid, p. 59
  5. Ibid, p. 57
  6. Ibid, p. 58
  7. Ibid
  8. Ibid, p. 76
  9. G. Laderman, Religion and American Cultures: Tradition, Diversity, and Popular Expression: 2nd Edition (Santa Barbara: ABC-CLIO), 57
  10. Sigalow, p. 76
  11. Ibid, p. 78
  12. Ibid, p. 69
  13. Ibid.
  14. Ibid, p. 70-71
  15. Ibid, p. 73 et 76
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