Résumé
- Les groupes d’âge qui composent la population en âge de travailler sont à des niveaux généralement associés au plein emploi.
- La principale source pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre au cours des 50 dernières années, les femmes, connaissent maintenant une baisse de leur taux d’emploi.
- Avec une croissance minimale de la population en âge de travailler, le plein emploi, pas de potentiel de main-d’œuvre féminine ; il y a peu de potentiel supplémentaire de croissance de la main-d’œuvre ou de croissance économique qui en résulte.
Les données du BLS sur l’emploi transforment une statistique très simple en une énigme entourée d’un point d’interrogation. Étant le simplet que je suis, je préférerais ne voir que deux variables… les populations par rapport à celles qui ont un emploi. Aucun scrupule à savoir qui cherche ou ne cherche pas du travail… pas de chômeurs ou de non chômeurs dans les statistiques sur la population active.
Cet article montrera simplement la quantité de trois groupes d’âge distincts divisée par ceux employés pour chaque groupe d’âge. D’abord, la population des jeunes adultes par rapport à leur taux l’emploi (15 à 24 ans), puis le noyau central (25 à 54 ans), et enfin ceux qui rêvent de retraite (55 à 64 ans).
Pourcentage de la population totale employée
Le pourcentage de jeunes adultes ayant un emploi (ligne noire, en dessous) culmine en 1973 et est en baisse séculaire depuis. Le pourcentage de la population active (ligne bleue) a augmenté jusqu’à atteindre un sommet en 2000, mais n’a jamais retrouvé ce sommet depuis. Le pourcentage de personnes âgées de 55 à 64 ans (ligne orange) a essentiellement bouclé la boucle, diminuant du début des années 60 avec un creux au milieu des années 80, mais augmentant depuis, pour atteindre actuellement un sommet sans précédent.
Les 15 à 24 ans
La population des jeunes adultes (courbe orange) et des jeunes employés parmi eux (courbe bleue) a fortement augmenté entre les années 50 et 1980, voir le graphique ci-dessous. Depuis 1980, la population des jeunes adultes est restée stable pendant quatre décennies, mais le nombre de ceux qui travaillent parmi elle n’a cessé de diminuer.
Mais la population des jeunes adultes employés, hommes et femmes, a changé radicalement.
- Le pourcentage de jeunes adultes de sexe masculin ayant un emploi a atteint un sommet en 1979 et a diminué depuis, pour ne plus être que de 52 % aujourd’hui.
- Le pourcentage de jeunes femmes adultes ayant un emploi était environ la moitié de celui des hommes au début des années 1960, mais il a atteint un sommet en 1989 et correspond maintenant à celui de la population masculine.
- Depuis la fin des années 80, la quantité totale et le pourcentage de jeunes hommes et de jeunes femmes adultes continuent de diminuer à chaque cycle économique.
Les 25 à 54 ans
Si on se tourne vers la population du noyau central (les 25 à 54 ans) qui est le moteur de l’économie, et parmi elle ceux qui ont un emploi, elle a augmenté à partir des années 60 jusqu’à un sommet en 2007… et depuis lors, la population du noyau central a augmenté de moins d’un demi-million de personnes, tandis que celle qui a un emploi a diminué de presque un demi-million.
Encore une fois, la population centrale active masculine par rapport à la population féminine a changé de façon spectaculaire.
- Le pourcentage d’hommes occupant un emploi a atteint un sommet à la fin des années 60 et a diminué depuis, pour s’établir maintenant à 86 %.
- Le pourcentage de femmes occupant un emploi de base était inférieur à la moitié de celui des hommes au début des années 1960, mais il a rattrapé son retard pendant quatre décennies, atteignant un sommet en 2000.
- Depuis 2000, le pourcentage d’hommes et de femmes occupant un emploi a continué de diminuer.
- Depuis la fin des années 80, la quantité totale et le pourcentage de jeunes hommes et de jeunes femmes adultes continuent de diminuer à chaque cycle économique.
Les 55 à 64 ans
Entre les années 60 et le milieu des années 90, la population “bientôt à la retraite” est restée essentiellement inchangée et l’emploi y a été encore plus faible. Cependant, depuis 1993, la population âgée de 55 à 64 ans et employée a plus que doublé.
Encore une fois, la population active “bientôt à la retraite” des hommes par rapport aux femmes a changé de façon spectaculaire (voir ci-dessous).
- Le pourcentage des hommes de 55 à 64 ayant un emploi a culminé dans les années 60, a diminué jusqu’en 1994, mais il a augmenté depuis, et a maintenant légèrement remonté jusqu’à 70 %.
- Le pourcentage de femmes de 55 à 64 ans ayant un emploi était d’environ un tiers de celui des hommes au début des années 1960, mais il a rattrapé son retard pendant cinq décennies, atteignant un sommet en 2008.
- Depuis 2008, le pourcentage d’hommes ayant un emploi a continué d’augmenter doucement tandis que le pourcentage de femmes n’a pas encore atteint le sommet de 2008.
Croissance de la population en âge de travailler par rapport au pourcentage de gens employés par groupe d’âge
En dessous, de 1970 à 2009, la croissance annuelle de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) (ligne noire) est passée de +2,7 millions à un minimum de 1,2 million. Toutefois, depuis 2009, la croissance de la population en âge de travailler s’est ralentie pour s’établir à seulement un demi-million. Cela signifie qu’une fois que les millions de chômeurs, issus de la dernière grande crise financière, furent réembauchés, il n’y a plus eu qu’une augmentation mensuelle maximale de 40 000 nouveaux employés potentiels entrant sur le marché du travail.
Mais le graphique ci-dessous montre que la croissance annuelle de la population âgée de 15 à 64 ans (ligne noire) de 2019 à 2030 ne cesse de ralentir… atteignant un plus bas niveau prévu en 2028, avec seulement 200 000 nouveaux employés potentiels par année (un maximum de seulement 17 000 par mois). Et cela est fondé sur des taux d’immigration élevés, faute de quoi l’évolution annuelle de la population en âge de travailler sera négative.
Le fait est qu’avec une croissance démographique minimale de la population en âge de travailler au cours de la prochaine décennie, le plein emploi de la population en âge de travailler par tranche d’âge et par sexe, il y a peu de possibilités de gains supplémentaires en matière d’emploi ou de croissance économique qui en découlent. D’autres réductions des taux d’intérêt et de l’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale ainsi que les dépenses du gouvernement fédéral au titre du déficit sont incapables de créer plus de potentiel de gens capable d’entrer sur le marché du travail. Bien que ces politiques puissent (ou non, qui sait vraiment ?) être capables d’éviter une chute des prix des actifs, la croissance réelle basée sur la consommation dépendra d’une consommation de plus en plus faible… et tôt ou tard, on touchera une limite.
Chris Hamilton
Traduit par Hervé, relu par San pour le Saker Francophone
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