Le 3 avril 2015 – Source: moonofalabama
Un accord préliminaire a été conclu à Lausanne qui limitera le programme de recherche et de production nucléaire civil de l’Iran en échange de la levée des sanctions.
L’accord n’est pas finalisé. Le diable est dans les détails et ces derniers n’ont pas encore été discutés. La transaction échouera lorsque, le 30 juin, on se rendra compte qu’il est impossible de se mettre d’accord là-dessus.
La manière dont l’Occident présente la question comporte de nombreuses distorsions et mensonges. Voilà les faits qui sont laissés de côté:
– La crise à propos d’un Iran nucléaire est fabriquée de toutes pièces à partir des mensonges des services de renseignement israéliens et étasuniens. La cible des opérations étasuniennes et israéliennes n’a jamais été un Iran nucléaire, mais la République islamique iranienne qui s’entête à mener une politique intérieure et étrangère indépendante.
– Les dirigeants iraniens ont déclaré que la fabrication d’armes de destruction massive entre en contradiction avec le fondement philosophique et religieux de l’État islamique d’Iran. Ils ont toujours insisté sur ce point, et ils n’ont jamais exercé de représailles, même lorsque leurs villes ont subi des attaques chimiques pendant la guerre Iran–Irak.
– Tous les services de renseignement étasuniens reconnaissent que l’Iran n’a pas de programme nucléaire militaire. Il n’y a rien à craindre d’un programme nucléaire purement civil en Iran.
– Toutes les sanctions contre l’Iran sont illégales en tout premier lieu. Elles n’ont aucune légitimité ni dans la loi ni dans les faits.
On note actuellement une évolution très inquiétante chez les commentateurs étasuniens qui, suivant l’exemple d’Obama, disent que l’accord (inachevé) doit être accepté parce que la seule alternative est la guerre.
Mais:
– Qui pourrait déclarer et mener une telle guerre?
– Sur quelle base juridique?
– Dans quel but, étant donné que l’Iran n’a clairement pas de programme nucléaire militaire?
C’est ridicule et dangereux de justifier l’accord en disant que la seule alternative à celui-ci est la guerre parce que l’accord peut encore échouer et il sera alors facile aux faucons de faire valoir que «même les commentateurs les plus modérés ont dit ‹accord ou guerre›, alors maintenant ça doit être la guerre.»
En effet, compte tenu de la politique étrangère très agressive qu’Obama a menée jusqu’à présent, je ne peux pas exclure que la guerre contre l’Iran soit son véritable but, qu’il dissimule seulement derrière des négociations très publiques, mais feintes, pour influencer l’opinion publique en faveur d’une guerre.
Traduction : Dominique Muselet