La voix de la Russie. Commentaires sur le point de presse hebdomadaire de Maria Zakharova


Par Karlof1 − Le 29 juin 2022 − Source Moon of Alabama

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères

Une nouvelle gaffe de l’Occident, faite cette fois pendant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, a été portée à l’attention des médias aujourd’hui lors du point de presse hebdomadaire de Maria Zakharova. La première partie détaille la gaffe et le placement délibéré d’armes et de lance-missiles à côté/au milieu de structures civiles par l’OTAN/Kiev. La deuxième partie explique la soit-disant crise alimentaire mondiale :

Le 28 juin de cette année, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été convoquée par la présidence albanaise, à la demande de Kiev, en rapport avec les frappes de missiles effectuées ces derniers jours sur des installations dans plusieurs villes d’Ukraine, dont la ville de Kremenchuk.

 

Les pays occidentaux, en violation de la pratique établie du Conseil de sécurité, ont fait pression pour que le président de l’Ukraine, V.A. Zelensky, participe à l’événement par liaison vidéo. Son rôle est clair. Il doit faire son show, donc son visage hypnotisé doit apparaître. Pourtant, il y a une semaine, la possibilité de participer au même genre de réunion, par liaison vidéo, a été refusée au ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, S. Baipo-Temon. Serait-ce du racisme ? C’est-à-dire qu’on refuse à un représentant du continent africain ce qui est le droit d’une personne blanche ? C’est bien cela ? Dans quel siècle vivez-vous ? Comment se fait-il qu’une personne blanche puisse « entrer » dans la salle du Conseil de sécurité de l’ONU par liaison vidéo, mais pas un représentant du continent africain. S’agit-il d’une nouvelle forme de ségrégation ? Il n’y a jamais eu de racisme ni de traite des esclaves dans notre pays.

 

Notre pays a historiquement combattu ces phénomènes honteux dans le monde en prônant activement le processus de décolonisation. Il est inacceptable que cette logique néocoloniale domine encore, parce qu’une « poignée » de pays pense qu’elle peut dire aux gens qui peut participer à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU et qui ne le peut pas ; qui mérite d’être connecté par liaison vidéo et qui ne le mérite pas. Je pense que ceux qui n’ont pas permis au représentant du continent africain de participer à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU devraient s’expliquer sur cette question, et pourquoi un représentant de la « communauté occidentale » a eu cette possibilité et ce privilège.

 

De toute évidence, la tâche principale de Kiev était de surmonter la « fatigue » qui règne autour des problèmes ukrainiens et de créer un contexte favorable à l’augmentation de l’ampleur du soutien militaire des États occidentaux. Cependant, V.A. Zelensky n’a pas réussi à atteindre ses objectifs et à élever le « degré de discussion » au sein du Conseil, même après la présentation d’un autre produit de l’agit-propagande ukrainienne. Nous comprenons bien que toute cette histoire autour de Kremenchuk est clairement programmée pour coïncider avec le sommet de l’OTAN à Madrid. C’est très clair. Notre question s’adresse aux régimes occidentaux. En fait, pas tant à eux, ils ne diront jamais la vérité, mais à la société occidentale en premier lieu. Vous comprenez où sont stockées les armes fournies par le régime occidental. Dans l’ensemble, ces « mines » occidentales de toutes sortes (je le dis symboliquement) sont posées sous de l’infrastructure civile ou dans son voisinage immédiat. Pourquoi ? Le but est clair : s’en servir comme couverture. « la même barbarie du XXIe siècle ».

 

De notre côté, nous avons une nouvelle fois adressé une rebuffade décisive et argumentée aux attaques de Kiev, en fournissant une « chronologie » des activités, de la « fausse usine » ukrainienne aux « défenseurs ukrainiens » de l’île des Serpents, en terminant par le « tir de missile » sur la ville de Kremenchuk. Nous rappelons également que dans le cadre de l’opération militaire spéciale, les forces armées russes ne frappent pas de cibles civiles, et que le fait d’arroser le régime de Kiev d’armes ne peut qu’entraîner une nouvelle augmentation de la violence et des victimes.

Les Occidentaux ne seront jamais informés par leurs médias des doubles standards de leurs représentants au Conseil de sécurité des Nations unies. Le fait que le représentant militaire de l’empire américain soit un Afro-Américain rend l’affaire encore plus douloureuse pour tous les peuples de couleur précédemment colonisés. Et oui, un showman, une référence à la description de Lavrov d’hier. Quant à la fausse « crise alimentaire », elle n’existe qu’en raison des sanctions illégales qui sont malheureusement respectées par les nations alors qu’elles devraient être rejetées :

Les passions continuent autour du mythe artificiellement créé d’une apocalypse alimentaire mondiale, prétendument provoquée par la Russie en raison du blocus des céréales ukrainiennes. Le plus surprenant est que ni les chiffres, ni les faits, ni les données des organisations internationales, ni leurs propres données sur la production alimentaire des pays occidentaux, ne le confirment. Rien n’est pris en compte lors de la reproduction de ce mythe. Le « tableau » est dressé, les thèses consignées dans les manuels sont envoyées. Pas un seul fait de nature globale, avec les chiffres de la production alimentaire, ni les faits d’approvisionnement en céréales des pays occidentaux ne peuvent interrompre cette campagne de désinformation. Cette mise en scène a acquis une dimension mondiale.

 

Voici les déclarations scandaleuses et inacceptables de la ministre allemande des Affaires étrangères, Anna Berbok, qui a dit : « La Russie utilise très consciemment la faim comme une arme de guerre et prend le monde entier en otage. » Non seulement elle ment, mais elle ment effrontément et cyniquement. A. Berbok fait tout pour faire oublier que c’est son pays qui, historiquement, a utilisé la faim comme une arme et pris des gens en otage, détruisant la population civile et voulant effacer notre pays de la surface de la terre.

 

Répétons-le une fois de plus : La Russie n’empêche pas l’exportation de céréales depuis le territoire de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense ouvre chaque jour des couloirs sécurisés, en informe tous les partenaires et l’Organisation maritime internationale. Nous sommes prêts à assurer le passage des navires marchands étrangers du Bosphore vers les eaux territoriales ukrainiennes et inversement. Cela a été dit à plusieurs reprises à tous les niveaux. Bien sûr, à condition qu’ils soient inspectés pour vérifier l’absence de produits militaires et empêcher leur escorte par des navires de guerre, des avions et des drones étrangers.

 

Qu’est-ce qui empêche réellement l’exportation de céréales ukrainiennes ? Ce sont aujourd’hui les autorités ukrainiennes elles-mêmes qui l’entravent, car elles sont chargées d’assurer la sécurité du passage des navires marchands dans ses eaux territoriales en les déminant ou en les escortant en toute sécurité.

 

En outre, la Russie est prête à exporter des dizaines de millions de tonnes de ses propres céréales si les interdictions occidentales sont levées pour leur exportation. De quoi l’Occident s’inquiète-t-il ? Du fait qu’il n’y ait pas de famine dans le monde ? Alors arrêtez de bloquer l’approvisionnement en nourriture, ce que font Washington, Bruxelles et Londres. Je vous rappelle que les interdictions occidentales concernent : les escales de navires dans les ports russes, l’entretien des navires russes dans les ports étrangers, l’assurance du transport maritime et les transferts bancaires. Tout a été fait pour aggraver artificiellement la situation.

 

Mais cela est fait par Washington, Londres et Bruxelles. Malheureusement, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ne sont pas prêts à assumer la responsabilité de leurs propres actes, même pour éliminer le risque de faim dans le monde, dont ils parlent tant. Des conférences sont organisées sur la manière d’éviter la faim sur la planète Terre. Les mêmes personnes qui élaborent de nouvelles mesures restrictives de nature logistique, financière et économique discutent intelligemment à la table des négociations de ce qu’il convient de faire pour que la nourriture soit librement acheminée vers toutes les parties de notre planète. De quoi s’agit-il ? De cynisme ? De stupidité ? D’insolence ?

 

Il me semble qu’il s’agit plutôt d’un crime de nature universelle, dont quelqu’un doit certainement être responsable. Comme cela a toujours été le cas avec ce que les régimes occidentaux ont voulu cacher ou voiler et ce qui est devenu l’état de l’opinion publique. Maintenant, cela se passe très vite. Il n’y aura pas besoin d’attendre dix, cinq ans, ou même un an. Nous apprendrons la vérité sur qui et comment cette apocalypse alimentaire de notre planète a été fabriquée. Nous savons que c’est l’œuvre des régimes occidentaux. Il y a des noms précis. Je pense que nous les découvrirons bientôt.

Il semble probable que la Russie réunira son propre tribunal international pour poursuivre ces criminels et leurs complices, car ce qui est à la base de la « rébellion de Poutine », c’est la nécessité de rétablir le droit international et de l’utiliser pour tenir les contrevenants responsables, ce qui a été à peine fait à Nuremberg et pas du tout par l’Occident pour les crimes du Japon. Oui, je pense qu’il y aura un Grand Tribunal, et je ne pense pas que les Russes bluffent lorsqu’ils parlent de sa nécessité.

Posté par karlof1 dans la section commentaire du blog Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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