La fin est proche… Le dépeuplement est hors de contrôle… Alors, achetez des actions


Par Chris Hamilton – Le 3 novembre 2017 – Source Econimica

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L’économie mondiale est fondée sur une idée ridicule. Que l’Asie, puis l’Inde, puis l’Afrique continueront de stimuler la croissance économique. Afin de ne pas transformer cet article en livre, considérons cette idée en nous concentrant sur l’Asie de l’Est, composée de la Chine, du Japon, de la Corée du Nord et du Sud, de Taiwan et d’autres pays mineurs. Cette région comprend 1,6 milliard de personnes, soit environ 22% des habitants de la terre. Cependant, depuis 2008, c’est cette région qui est responsable de près de 100% de l’augmentation mondiale de la demande de pétrole (meilleur substitut disponible pour une véritable croissance économique) et qui a principalement stimulé la croissance économique mondiale.

Mon idée dans cet article est que la croissance dans cette région est entièrement une supernova guidée par le crédit, luttant contre l’effondrement des populations et qui ne sera jamais capable de remplir les plus de 100 millions d’appartements nouvellement construits ou de rembourser la dette contractée pour réaliser cette « croissance ». Au contraire, du point de vue des investisseurs, cette faiblesse est le feu vert incitant à « investir » aussi agressivement que possible car tant que les banques centrales existent, elles assurent vos arrières.

Considérons que, depuis 2000, l’encours de la dette de la Chine a augmenté de quelque chose comme 14 à 17 fois, d’environ 2000 milliards de dollars à quelque chose entre 30 000 à 35 000 milliards de dollars actuellement. Quant au Japon, qui connaît la véritable dette du Japon, alors que sa banque centrale achète la majeure partie ou carrément toute la dette et la jette essentiellement dans un trou noir, elle pourrait ne jamais être revue (monétisation avec un M majuscule).

Pourquoi cette création massive de dette et sa monétisation par la banque centrale ? C’est la dépopulation avec un « D » majuscule. Tout d’abord, considérons l’effondrement des taux de fécondité pour ces pays (graphique ci-dessous). Pour maintenir une population constante à croissance zéro, la population en âge de procréer doit produire 2,1 enfants pour se remplacer (ligne en pointillés, ci-dessous). Cependant, comme le montre le graphique, les pays asiatiques ont connu des taux de fécondité négatifs pendant des décennies (le Japon passant en négatif en 1974, la Corée du Sud en 1983, la Chine en 1992 et la Corée du Nord en 1996).

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Si l’on regarde les taux de fécondité à partir de 2000 (graphique ci-dessous), on a observé quelques augmentations mineures des taux de fécondité en Chine depuis 2000 et depuis 2005 pour le Japon et en Corée du Sud. Cependant, malgré ces petites hausses, toutes les nations restent solidement dans la zone bien en dessous du seuil de déclin à 2,1%.

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Pour ceux qui s’attendent à ce que l’Asie de l’Est continue de stimuler la croissance économique mondiale, j’ai une très mauvaise nouvelle pour vous. L’Asie de l’Est est en train de s’effondrer démographiquement. Après avoir augmenté de 366 millions soit plus de 125% de 1950 jusqu’en 2005 avec un pic à cette date, le nombre d’adultes en âge de procréer en Asie de l’Est s’effondre presque aussi rapidement. D’ici 2030, les personnes en âge de procréer auront diminué de 180 millions ou de 27% (graphique ci-dessous). D’ici 2050, une réduction de moitié de la population féconde est probable.

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Ainsi, la taille de la population fertile est revenue à ce qu’elle était en 1980 et d’ici 2050, elle sera presque de retour à sa taille de 1960… Mais la très, très mauvaise nouvelle, c’est que cette population de 1960 avait environ 5 enfants par famille par rapport à celles de 2020 ou 2050 qui n’en auront que 1,6. Il est peu probable que l’on puisse faire quoi que ce soit pour arrêter la chaîne de dépopulation en Asie de l’Est, et l’effondrement économique est déjà assuré. L’effondrement de la demande par rapport aux quantités records d’actifs est un sacré défi pour la période à venir… Mais, bien sûr, les banques centrales continueront à intervenir et à monétiser le plus longtemps possible.

Quant au reste de la population, la croissance au sein des économies de la région, celle des 20 à 65 ans, a culminé en 1990 et elle est maintenant devenue négative pour longtemps (baissant de quelque chose comme 12 millions entre 2015 à 2020… soit des centaines de millions de consommateurs en moins, d’acheteurs de maison, de contribuables d’ici 2050). Même la croissance parmi les anciens de plus de 65 ans culminera vers 2035 avant de commencer à décélérer rapidement (le graphique ci-dessous montre les changements par période de cinq ans).

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Enfin, même la croissance parmi les personnes âgées sera repoussée vers les plus anciens car le maximum (on parle de l’intégralité de la croissance) se fera chez les 75 ans et plus (le graphique ci-dessous montre les changements par période de cinq ans).

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En ce qui concerne les investisseurs, c’est votre dernière et meilleure chance. La question de la dépopulation n’est pas confinée à l’Asie de l’Est. Le graphique ci-dessous montre que le faible taux de fécondité mondial a chuté de plus de 50% depuis le pic de fécondité au milieu des années 1960.

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C’est un phénomène mondial qui se manifeste presque partout sauf en Afrique subsaharienne. Le graphique ci-dessous montre que les taux de fécondité globaux s’effondrent universellement et que seule l’Afrique continue à pousser la croissance de la population mondiale… du moins pour l’instant.

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Même l’Inde et / ou le Moyen-Orient / Afrique du Nord (MENA) voient également leurs taux de fécondité s’effondrer. Le taux de fécondité de l’Inde est presque sur le point de devenir négatif d’ici 2020. Il n’y a vraiment pas d’espoir du point de vue de la croissance de la population.

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Les banquiers centraux continueront à « feindre » jusqu’à ce qu’ils « soient le dos au mur ». De toute évidence, ils ne vont jamais « rien lâcher », et un petit nombre deviendra fabuleusement riche au-delà de toute croyance grâce aux « efforts » des banques centrales qui continueront de « faire semblant » aussi longtemps que possible. Alors, investissez en conséquence.

Chris Hamilton

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

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