Par Paul Craig Roberts – Le 22 janvier 2016 – Source paulcraigroberts.org
Une enquête gouvernementale britannique a conclu que le Président russe Poutine a «probablement approuvé» le meurtre d’Alexander Litvinenko par un empoisonnement au polonium. Comme aucune preuve n’est fournie pour confirmer cette hypothèse, nous pouvons conclure que ce rapport sur un événement non résolu qui est arrivé il y a une décennie fait partie des mensonges utilisés par l’Ouest pour diaboliser Poutine, comme le furent les mensonges sur le MH-17 et sur «l’invasion russe de l’Ukraine».
Le frère et le père de Litvinenko disent qu’ils «sont sûrs que les autorités russes ne sont pas impliquées». Tout est un coup monté pour faire pression sur le gouvernement russe. Maksim Litvinenko considère le rapport britannique comme une calomnie envers Poutine.
Et c’est ce que c’est.
Notre gouvernement non seulement nous ment à propos de l’économie et des guerres, mais il ment aussi littéralement à propos de tout. Par exemple, vous rappelez-vous le génocide du Rwanda ? L’histoire que l’on nous a racontée est l’opposé absolu de la vérité. Aujourd’hui l’auteur du génocide est le président du Rwanda, Paul Kagame.
Les gouvernements et les médias occidentaux ont dissimulé ses crimes et le louent comme un grand humanitaire qui aurait guéri le Rwanda et serait totalement soutenu par le peuple. La vérité est que Kagame a prouvé être un dictateur pire qu’Hitler, Staline et Pol Pot combinés. Il a transformé le Rwanda en une prison psychologique tenue par la peur. Anjan Sundaram, un journaliste qui a dirigé une école de formation de journalisme au Rwanda, décrit en détail comment Kagame a détruit toute la vérité et toute la pensée indépendante dans le pays. Dans son livre qui vient d’être publié par Doubleday, Mauvaises Nouvelles : les Derniers journalistes dans une dictature, Sundaram donne les détails horribles sur la manière dont les Rwandais, avec la complicité de l’Ouest, ont été mis sous contrôle psychologique encore plus fortement que Winston Smith dans le 1984 de George Orwell.
Kagame a utilisé le meurtre, la peur, les dessous-de-table et les purges de ses propres partisans pour éliminer l’expression de toute pensée indépendante au Rwanda. En effet, au Rwanda l’individu a disparu. Les gens ont été fusionnés avec l’État. Sundaram rapporte sa conversation avec un Rwandais qui est reconstruit comme Winston Smith [de 1984, NdT]. Cette personne a dit à Sundaram : «Dans ce genre de pays nous ne savons pas où l’État finit et où nous commençons. Et si je ne sais pas où je commence, je ne vaux rien. Je n’ai pas de droits. Nous ne sommes pas des individus, nous sommes les agents de l’État.»
Aucun des totalitarismes contre lequel l’Ouest a pu fulminer pendant le XXe siècle n’est jamais allé aussi loin. Il y avait une résistance partout. Les propres généraux principaux d’Hitler ont comploté contre lui. En Union soviétique et dans la Chine de Mao, il y avait des dissidents, y compris parmi des membres haut placés du Parti communiste. Mais au Rwanda, même le concept d’opposition a été effacé.
La lecture de Mauvaises nouvelles fait venir à l’esprit des parallèles avec les États-Unis. Au Rwanda, les condamnations ne sont pas le résultat de la loi mais du bon vouloir des autorités : «De simples mots n’avaient jamais atteint un tel pouvoir.» Cela nous rappelle des mots simples du président des États-Unis qui aboutissent à la détention indéfinie et à l’assassinat de citoyens américains sans procès et sans condamnation. La soumission du journalisme occidental a été obtenue par l’État, comme la suppression du journalisme indépendant au Rwanda. Les dessous-de-table sont utilisés, qu’ils soient financiers ou sous forme de passe-droit. La crainte d’être licencié et d’être empêché de travailler comme journaliste est largement utilisée. De temps en temps, peut-être même que le meurtre est utilisé, comme dans le cas non résolu de ce journaliste aux États-Unis dont la voiture a soudainement accéléré et s’est écrasée à pleine vitesse. D’autres journalistes américains ont été menacés de peines de prison.
Le fait que l’Empire anglo-sioniste ait soutenu Kagame est inquiétant car c’est un génocidaire qui a tué cinq fois plus de personnes qu’Idi Amin Dada, mais cela nous donne peut-être une indication de ce que l’Empire anglo-sioniste a en tête pour nous autres.
Paul Craig Roberts
Traduction de Poolan Devi, vérifié par Wayan, relu par Nadine pour le Saker Francophone.
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