Il y a des choses qui valent la peine d’être défendues


et le destin est bien pire que la mort.

Par Brandon Smith − Le 5 novembre 2019 − Source Alt-Market.com

L’activisme dans le mouvement pour la liberté exige souvent un examen douloureux des détails. Nous examinons les tendances politiques et économiques, identifions les incohérences dans le discours dominant, signalons les conséquences inévitables des catastrophes ou des tentatives de pouvoir collectiviste et posons la question : « Qui en bénéficie ? » En fin de compte, les analystes et les militants qui ont le sens de l’observation parviennent à la même conclusion : il y a un contingent d’élites financières ancrées dans le monde politique et le monde des affaires qui ont une idéologie spécifique et des objectifs malveillants. Ils créent la plupart des crises géopolitiques et économiques à l’aide de marionnettes au sein du gouvernement et influencent les banques centrales. Ils tirent ensuite parti des conséquences de ces événements.

Ce groupe est identifié par ses intentions et ses associations. Leur intention est d’exercer une domination totale par le biais de la globalisation au point que les frontières nationales soient effacées et que tous les échanges commerciaux et la gouvernance passent par un seul et même édifice global qu’ils cherchent à contrôler. Comme l’écrivait Richard N. Gardner, ancien sous-secrétaire d’État adjoint aux organisations internationales sous Kennedy et Johnson et membre de la Commission trilatérale, dans le numéro d’avril 1974 de la revue Foreign Affairs (p. 558) du Council of Foreign Relations (CFR), dans un article intitulé « La route balisée vers l’ordre mondial«  :

En bref, la « maison de l’ordre mondial » devra être construite de bas en haut plutôt que de haut en bas. Pour reprendre la célèbre description de la réalité de William James, cela ressemblera à une grande « confusion en plein essor et bourdonnante », mais si l’on contourne la souveraineté nationale en l’érodant morceau par morceau, on obtiendra bien plus qu’un assaut frontal à l’ancienne.

Ils veulent réinventer la civilisation et la transformer en une ruche globale homogénéisée et hautement micro-gérée. Au sein de ce collectif, ils se considèrent non seulement comme les futurs maîtres de l’évolution sociale, mais aussi comme des demi-dieux vénérés par les masses. Et ils sont prêts à faire presque N’IMPORTE QUOI pour atteindre cet objectif. Dans un article que j’ai écrit l’année dernière intitulé « Les élites globales ne sont pas humaines« , j’ai souligné le lien entre l’idéologie globaliste, les actions globalistes et la psychologie des sociopathes narcissiques (narcopathes ou psychopathes). J’ai émis l’hypothèse que les globalistes sont en fait un exemple frappant de psychopathie étroitement organisée. En d’autres termes, comme un cartel criminel ou une secte, ils sont un groupe de psychopathes qui ont uni leurs efforts pour devenir des prédateurs plus efficaces. Et comme beaucoup de psychopathes, ils ont invoqué des explications philosophiques élaborées pour expliquer leurs activités odieuses au point qu’ils semblent avoir développé leur propre forme de religion troublante.

Il arrive un moment dans la vie de nombreux militants ou analystes du mouvement pour la liberté où ils sont confrontés à cette réalité : la réalité est que nous ne luttons pas contre un « système » sans visage qui a été construit passivement par erreur, ou construit au nom d’une simple cupidité aléatoire. Non, le système n’est qu’un prolongement d’un programme plus vaste et l’arme d’une armée conspiratrice. Ce que nous combattons en réalité, ce sont des gens très méchants qui ont des désirs psychopathiques de domination et de destruction. Essayez de changer le système sans enlever la cabale derrière lui, et vous échouerez à chaque fois.

C’est là que nous nous heurtons à un mur d’indécision et que nous nous trouvons dans une impasse sur les solutions au sein du mouvement. Il y a même des gens qui prétendent que « rien ne peut être fait ».

C’est, bien sûr, un mensonge. Il y a effectivement quelque chose à faire. Nous pouvons nous battre et éliminer complètement les élites de l’équation. En fait, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre si nous espérons conserver un semblant de souveraineté ou de principes fondamentaux. Mais malheureusement, il y a des gens dans le mouvement qui ont une certaine influence et qui ne semblent pas comprendre la différence entre se battre pour survivre et se battre pour réussir.

Permettez-moi de l’expliquer un peu plus en détail….

Le mouvement pour la liberté est obsédé par le concept de « survie ». Nous voyons les efforts des globalistes qui mènent à la ruine de l’avenir de l’homme de la rue et nous savons que la menace est bien réelle. Donc, nous nous préparons ; nous nous préparons à survivre, mais pas nécessairement à l’emporter.

La survie en soi n’a pas de sens. Il y a plusieurs façons de rester en vie. Une personne pourrait tout aussi bien se vendre aux globalistes et les aider, et cette personne aurait probablement de meilleures « chances » de survie que moi qui cultiverais ma propriété en tant que producteur et qui vivrais de mes préparations en les défiant. Si la survie seule est votre but, alors vous n’êtes PAS un activiste de la liberté et vous avez manqué le tableau d’ensemble.

Même dans l’éventualité où vous pourriez traverser la tempête du chaos économique ou de la guerre civile politique en toute sécurité dans une retraite isolée quelque part au sommet d’une montagne lointaine, dans quel genre de monde allez-vous revenir lorsque vous devrez enfin quitter ce château idyllique ? Dans quel genre de monde vos enfants reviendront-ils ? Et leurs enfants… ?

Je ne rejette certainement pas l’utilité de la culture de survie. J’en suis un grand partisan. Mais il y a des « gourous » de la survie autoproclamés qui trompent le mouvement en lui faisant croire que la survie est le but final. Et à cette fin, ils ont critiqué les gens pour s’être organisés ou préparés à combattre l’establishment. Ils prétendent que c’est impossible. Nous serons « effacés de la surface de la Terre ». L’ennemi est beaucoup trop fort et que peut faire un simple fusil contre un char ? Mais si le survivalisme exige de fuir et de se cacher comme un lâche devant un mal connu ou de refuser d’agir pour le bien des générations futures, alors je ne veux pas être un survivaliste…

La liberté ne peut se résumer à un rêve ou à un souhait ; quelque chose qui pourrait arriver un jour si nous parvenons à rester en vie assez longtemps. La liberté est une responsabilité qui est déjà née chez la plupart des êtres humains. Ce n’est pas un idéal mou ou enfantin, c’est un idéal intemporel. La liberté et la lutte pour la paix et l’équilibre face aux futurs empereurs est une bataille infinie. Ça ne s’arrête jamais. Le combat, c’est la liberté. Sans le combat, la liberté disparaît.

Pour chaque personne qui défie les collectivistes et les totalitaires, même au risque de sa propre vie, l’ombre est retenue un autre jour. C’est ce qui compte, et c’est ce que les puristes de la survie ne comprennent pas. Vous devez devenir digne de survivre, en défendant des principes et des valeurs qui sont plus grands que vous. Sinon, vous ne valez rien pour personne, même pour vous-même.

Quant à la notion de l’impossible montagne ; le rebelle solitaire s’attaquant à une vaste armée globaliste… ce n’est pas un fantasme illusoire et ces gens ne sont pas seuls. Nous sommes des millions à nous préparer et à former des poches de résistance. En attendant, nous menons la guerre de l’information, parce que l’arme la plus puissante du globaliste n’est pas le char ou même la bombe nucléaire, c’est la propagande. La capacité de livrer une population à elle-même et de l’amener à s’autodétruire est beaucoup plus dangereuse que tout progrès technologique ou toute merveille militaire.

En tant que mélange d’un côté artistique et des affaires martiales depuis toujours, j’ai vu les adversaires les plus grands et les plus intimidants renversés par une stratégie intelligente et de la volonté. Il n’existe pas d’homme imbattable, ni d’armée imbattable. Il y a toujours un moyen de l’emporter.

Enfin, quand je considère l’affirmation de certains selon laquelle battre les élites dans une confrontation directe est un « rêve illusoire », je dois me poser une question fondamentale : Pourquoi ces gens pensent qu’on a le choix ? J’ai été témoin de tentatives désespérées de trouver des solutions miracle à la globalisation au cours de mes années dans le mouvement, des campagnes électorales présidentielles pour changer un système qui ne peut être changé de l’intérieur, aux crypto-monnaies « révolutionnaires » dans lesquelles les élites bancaires investissent volontiers et qu’elles cooptent.

Les gens perdent leur foi dans les politiciens corrompus et dans le processus politique truqué, même s’ils devraient déjà être mieux informés. En dernière analyse, la politique est conçue pour maintenir la société en stase, figée par l’inaction ou dans un combat au nom d’un faux leader. Toujours, quand la poussière retombe, les élites échappent au blâme et à l’examen minutieux pendant que le public ramasse les morceaux et essaie de comprendre ce qui s’est passé. Le chaos actuel autour de Donald Trump n’est pas différent ; il n’est différent que par le fait que Trump est une marionnette dont le travail consiste à faire appel directement aux militants de la liberté. Pour une fois, on nous reconnaît, mais ce n’est pas la bonne manière…

Et bien que l’élaboration de solutions de rechange au système conventionnel et votre retrait du réseau constituent un pas dans la bonne direction, ce n’est en soi qu’un palliatif. Un jour, l’establishment viendra prendre ce que vous avez. Il n’y a pas à en douter. Les narcopathes sont comme des parasites affamés qui se nourrissent de chaque bout de l’humanité. Ils prennent tout ce qui peut être pris.

La question est, quand ils viendront pour avaler ce que vous tenez pour précieux, comment allez-vous répondre ? Est-il impossible de riposter ou est-ce préférable à l’esclavage ? Mourir pour un avenir meilleur est-elle une course folle, ou la seule course pour laquelle nous sommes sur cette Terre ? Ce sont là des questions auxquelles il faut répondre et auxquelles il faut répondre rapidement. Le temps qu’il nous reste pour y réfléchir s’épuise.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone

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