Le 7 mars 2015 – Source moonofalbama
Le gouvernement allemand se réveille enfin, du moins un peu, et s’avise du fait évident que les néo-conservateur
Cela fait des mois que Breedlove commente les activités russes dans l’est de l’Ukraine, en parlant de l’avancée des troupes russes à la frontière, de l’accumulation de munitions et de prétendues colonnes de chars russes. Maintes et maintes fois, les chiffres brandis par Breedlove ont été significativemen
Le gouvernement allemand est inquiet. Les Américains tentent-ils de contrecarrer les efforts européens de médiation menés par la chancelière Angela Merkel? Des sources provenant de la Chancellerie ont qualifié les commentaires de Breedlove de propagande dangereuse. Le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a même récemment jugé nécessaire de discuter des commentaires de Breedlove avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Mais Breedlove n’a pas été la seule source de friction. Les Européens ont également commencé à voir en d’autres personnes des obstacles à leur recherche d’une solution diplomatique au conflit en Ukraine. D’abord et avant tout Victoria Nuland, la responsable des Affaires européennes au Département d’État des États-Unis. Elle et d’autres aimeraient voir Washington livrer des armes à l’Ukraine et sont soutenus par les républicains du Congrès ainsi que par de nombreux démocrates puissants.
Le président américain Barack Obama semble, en effet, presque isolé. Il a donné son appui aux efforts diplomatiques de Merkel pour le moment, mais, d’un autre côté, il n’a pas fait grand-chose pour calmer ceux qui s’ingénient à accroître les tensions avec la Russie et qui veulent livrer des armes à l’Ukraine. Selon des sources à Washington, les commentaires bellicistes de Breedlove sont d’abord approuvés par la Maison Blanche et le Pentagone. Le général, affirment ces sources, tient le rôle du super faucon, et sa fonction est d’augmenter la pression sur les partenaires transatlantiques de l’Amérique qui sont trop réservés à son goût.
Les États-Unis, y compris Obama, veulent renforcer l’Otan qu’ils dirigent et, par là, renforcer leur influence en Europe. Et l’Europe, en perdant ses contrats avec la Russie et en risquant la guerre, est censée en payer le prix.
Le public allemand, malgré des tonnes de propagande transatlantique, a bien compris la situation, et le gouvernement est obligé d’en tenir compte. Il est obligé de revenir à une gestion plus appropriée des affaires du pays, même si cela entraîne des problèmes avec Washington. Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et des États-Unis sont actuellement réunis à Paris et le secrétaire d’État Kerry n’aimera pas ce qu’il va entendre:
A Berlin, les politiciens les plus importants ont toujours considéré qu’une position commune vis-à-vis de la Russie est une condition préalable nécessaire à la réussite des efforts de paix. Pour le moment, ce front commun tient toujours, mais le différend [avec les Etats-Unis, NdT] porte sur un problème fondamental : la diplomatie peut-elle réussir sans la menace d’une action militaire? En outre, les partenaires transatlantiques ont des objectifs différents: tandis que le but de l’initiative franco-allemande est de stabiliser la situation en Ukraine, c’est la Russie qui intéresse les faucons de l’administration américaine. Ils veulent faire reculer l’influence de Moscou dans la région et déstabiliser le pouvoir de Poutine. Pour eux, le résultat idéal serait un changement de régime à Moscou.
L’Europe n’a aucun intérêt à un changement de régime en Russie. Le résultat serait probablement un gouvernement et un dirigeant bien pires que Poutine, qui est largement libéral.
Les États-Unis, l’empire du chaos, ne se soucient pas de ce qui se passe après un changement de régime. Dans l’optique des responsables politiques états-uniens, les difficultés et les troubles qui meurtrissent le reste du monde ne peuvent que conforter la position (relative) des États-Unis. La destruction par la guerre des capacités de production en Europe permettrait aux États-Unis de relancer leurs exportations.
Il semble qu’au moins certains dirigeants européens commencent à comprendre qu’ils se sont fait avoir par Washington et qu’ils tentent de faire marche arrière. Une sphère économique eurasienne est dans l’intérêt de l’Europe. Obama va-t-il accepter leur point de vue et cesser d’écouter les faucons, ou va-t-il intensifier l’escalade et mettre en danger son alliance avec l’Europe? Un premier signe semble aller dans le bon sens. Les États-Unis ont annulé, au dernier moment, leur projet de former les forces de la Garde nationale ukrainienne (c’est-à-dire les nazis):
Vendredi, un porte-parole des forces américaines en Europe a confirmé le report dans un communiqué en ces termes : «Le gouvernement américain voudrait voir l’accord de Minsk appliqué.»
«La mission de formation est actuellement suspendue, mais Army Europe est prête à effectuer la mission si et quand notre gouvernement le décide», a indiqué le communiqué.
Certains Européens, comme ceux qui ont écrit l’article ci-dessus, voient encore en Obama un guerrier réticent poussé à la guerre par les faucons de son propre gouvernement et les républicains du Congrès. Mais l’intensificatio
Les Européens devraient enfin le comprendre et se distancer de cette voie destructrice.
Note
*Citation du film de Stanley Kubrick, Dr Folamour. Il dit qu’il faut purifier nos (US) précieux fluide corporels de l’influence communiste.
Pour le plaisir, voici le dialogue de la séquence du film, offert par le Saker Francophone:
Ripper: Mandrake?
Mandrake: Oui, Jack?
Ripper: Avez-vous déjà vu un coco boire un verre d’eau?
Mandrake: Eh bien, je ne peux pas dire que je l’ai vu, Jack.
Ripper: La vodka, c’est ce qu’ils boivent, n’est ce pas? Jamais l’eau?
Mandrake: Eh bien, oui, je crois que c’est ce qu’ils boivent, Jack, oui.
Ripper: En aucun cas un coco ne boira jamais de l’eau sans raison.
Mandrake: Oh, eh, oui. J’ai, euh, je n’arrive pas à voir où vous voulez en venir, Jack.
Ripper: L’eau, c’est là où je veux en venir, l’eau. Mandrake, l’eau est la source de toute vie. Sept dixièmes de la surface de cette terre est de l’eau. Vous vous rendez compte que 70 pour cent de votre corps est de l’eau?
Mandrake: Bon Dieu!
Ripper: Et en tant qu’êtres humains, vous et moi en avons besoin, de l’eau fraîche et pure pour reconstituer nos précieux fluides corporels.
Mandrake: Oui. (Il commence à rire nerveusement)
Ripper: Commencez-vous à comprendre?
Mandrake: Oui. (Plus de rires)
Ripper: Mandrake. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi je ne bois que de l’eau distillée ou de l’eau de pluie, et seulement de l’alcool pur grain?
Mandrake: Eh bien, j’y ai jamais réfléchi, oui Jack.
Ripper: Avez-vous déjà entendu parler d’une chose qui s’appelle la fluoration. Fluoration de l’eau?
Mandrake: Euh? Oui, moi, j’ai entendu parler de cela, Jack, oui. Oui.
Ripper: Eh bien, savez-vous ce que ce est?
Mandrake: Non, non, je ne sais pas ce que c’est non.
Ripper: Savez-vous que la fluoration est le complot communiste le plus monstrueusement conçu et dangereux auquel nous ayons jamais eu à faire face?
Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Fracophone.