Al Shabaab a profité de la destruction de l’Etat libyen par l’Occident


Par Robert Barsocchini – Le 3 avril 2015 –  Source countercurrents.org

Al Shabaab, le groupe terroriste islamique qui vient d’assiéger une université kényane et de tuer près de 150 personnes, a bénéficié de l’agression pour détruire l’État libyen menée par des Occidentaux qui soutenaient al-Qaïda et des milices affiliées en 2011.

Selon The Telegraph:

Des armes libyennes qui avaient disparu pendant la guerre destinée à chasser le Colonel Mouammar Kadhafi sont en train de se répandre bien au-delà de la Libye…

Le nouveau rapport d’un comité spécial du Conseil de sécurité des Nations unies suggère que ces armes sont arrivées encore plus loin, et qu’on a vu apparaître des munitions libyennes dans la guerre menée par Al Shabaab [photo ci-dessus], une filiale somalienne d’al-Qaïda.

Photo: Frontière entre la Somalie et le Kenya, où Al Shabaab vient d’attaquer une université.

Al Shabaab a des racines wahhabites; le wahhabisme est la version extrémiste de l’islam exportée par la théocratie missionnaire d’Arabie saoudite, qui mène actuellement des attaques terroristes coordonnées avec les Etats-Unis contre la population du Yémen. «Les enseignements d’Al-Wahhab sont sponsorisés par l’État saoudien et représentent la version officielle de l’islam sunnite dans l’Arabie saoudite du XXIe siècle.

En plus de soutenir l’Arabie saoudite depuis les années 1930, les États-Unis ont, à de nombreuses reprises, ouvertement ou indirectement soutenu al-Qaïda et d’autres groupes terroristes wahhabites.

L’agression occidentale qui a détruit la Libye a également profité à al-Qaïda et à d’autres milices liées à al-Qaïda comme Boko Haram:

Al Jazeera: «… des armes lourdes telles que les missiles SAM-7 anti-aériens et anti-chars (…) ont été soit obtenues frauduleusement en se faisant passer pour des partisans de Kadhafi ou achetées à des mercenaires qui les avaient eux-mêmes acquises dans des dépôts libyens. (…) Ces armes ont été transférées à des groupes comme Ansar Dine, Boko Haram et MUJAO, ce qui les a enhardis et leur a permis de monter des attaques plus meurtrières et plus audacieuses.»

Commentary Magazine: «Des armes libyennes non sécurisées sont arrivées aux mains de Boko Haram.»

Human Rights First: «Des stocks libyens d’armes non sécurisées ont multiplié la puissance de Boko Haram et déstabilisé le Sahel africain.»

NBC News: «En plus de bénéficier de sympathies dans l’armée nigériane, le groupe terroriste islamique peut acheter des armes légères, et parfois des armes de plus gros calibre, dans les zones de conflit proches, probablement la Libye (…) L’effondrement de la Libye a contribué à inonder le marché.»

Reuters et Nations Unies: «Selon un rapport de l’ONU publié jeudi, la guerre civile libyenne peut avoir donné l’occasion à des groupes militants de la région du Sahel africain comme Boko Haram et al-Qaïda d’accéder à de vastes caches d’armes. (…) Boko Haram a tué plus de 500 personnes l’an dernier, et plus de 250 cette année au Nigeria.»

Washington Post: «Les militants (…) de Boko Haram, qui se sont rendus dans le nord du Mali l’an dernier pour se joindre à la guerre qui y sévissait, sont rentrés avec des armes lourdes en provenance de Libye, vraisemblablement de l’arsenal de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.»

Robert Barsocchini est un collaborateur régulier du Washington’s Blog et de Counter Currents, et travaille comme écrivain pour l’industrie du cinéma.

Traduction : Dominique Muselet

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