A la lumière du Covid : Stephan Zweig et la progression de la tyrannie nazie


Par Nicolas Bonnal – Juin 2020 – Source nicolasbonnal.wordpress.com

Nicolas Bonnal

On a cité le texte de Zweig sur la montée de l’uniformité dans le monde moderne – à grand renfort de technique et d’américanisme. On a rappelé aussi comment le Deep State US a usé et abusé du Covid pour chasser Trump du pouvoir et instaurer son agenda fasciste libéral (voyez le livre de Jonah Goldberg). Voyons les pages de Zweig sur le nazisme dans son magnifique Monde d’hier, livre sur les derniers grands soubresauts de la culture occidentale (1900-1940), culture qui a été anéantie depuis, par les guerres, le Spectacle au sens de Debord, l’effondrement du goût, les subventions socialistes et la télé.


La progression de la dictature nazie fut rapide et implacable, écrit Zweig qui remarque que l’on ne peut plus échapper aux news ; on peut ne pas les écouter mais où que l’on soit en occident, on n’échappera ni au vaccin, ni au pass, ni au 666, ni au Reset, ni aux confinements, ni aux camps, ni à la dépopulation – tout comme on ne put échapper ni au nazisme malthusien ni à ses guerres. Zweig :

 Je considère comme un devoir d’attester de cette vie qui est la nôtre, une vie tendue et dramatiquement pleine de surprises, car je le répète, le monde entier a été témoin de ces gigantesques transformations, tout le monde a été forcé de devenir ce témoin. Pour notre génération, il y avait l’évasion ou la possibilité de rester en dehors du jeu, comme pour les précédentes ; en raison de notre nouvelle organisation de la simultanéité, nous avons toujours vécu inclus dans le temps. Quand les bombes détruisaient les maisons de Shanghai, en Europe on le savait, sans sortir de chez soi, avant évacuer les blessés. Tout ce qui s’est passé à l’autre bout du monde, à des kilomètres de distance, nous a agressés sous la forme d’images vives. Il n’y avait aucune protection ou défense contre le fait que nous étions constamment informés et que nous nous intéressions à ces informations. Il n’y avait aucun pays où fuir et aucune tranquillité d’esprit à acheter ; toujours et partout la main du destin nous rattrape et nous ramène dans son jeu insatiable.

C’est que l’information est une guerre, est un bombardement. Dès que l’on a vu les images du confinement en Chine puis en Italie, tous ceux qui connaissaient les intentions des mondialistes savaient à quel pas de l’oie nous allions danser.
Pourquoi sommes-nous si seuls à résister, pourquoi les autres sont-ils si nuls et sans réaction ? Ce fut pareil au temps des totalitarismes (voyez Bernanos qui est très proche de Zweig, qui fila en Amérique du Sud et dénonça le premier la lâcheté du clergé en Espagne). Zweig répond posément.

Il y a le manque de lucidité :

Obéissant à une loi irrévocable, l’histoire nie aux contemporains la possibilité de connaître dès ses débuts les grands mouvements qui ont déterminé son temps.

Ensuite il y a le chaos social et économique qui, bien entretenu (voyez Cerise), mène droit à la dictature :

Hitler ne réapparut que quelques années plus tard, puis la vague furieuse de mécontentement le souleva tout de suite au sommet. L’inflation, le chômage, les crises politiques et, à un degré moindre, la bêtise étrangère avait réveillé le peuple allemand : pour le peuple allemand, l’ordre a toujours été plus important que la liberté et la loi. Et qui a promis l’ordre (Goethe a dit qu’il préférait une injustice à un désordre) dès le premier instant, point sur lequel il pouvait compter des centaines de milliers d’abonnés.

De ce point de vue la lettre des généraux (sus aux musulmans !) nous semble peu opportune, mais passons….

Zweig ajoute sur les industriels (voyez Annie Lacroix-Riz cette fois), les grands magasins et surtout l’armée :

Grâce à Hitler, l’industrie lourde se sentait libérée du cauchemar bolchevique…Les petits commerçants se souvenaient de leur promesse de fermer les grands magasins, leurs concurrents les plus dangereux (une promesse qui ne fut jamais accomplie), et surtout l’armée a célébré l’avènement d’un homme qui a injurié le pacifiste et dont la mentalité était militaire.

Ceux qui pensent que les militaires vont ramener la liberté en France oublient Pétain, les Bonaparte et le reste. Ils serviront la main qui les nourrit.

Puis Zweig indique que l’accélération de la tyrannie nazie arriva avec une provocation, le Reichstag, le fameux False Flag dont a parlé Lucien dans sa fameuse interview :

Puis l’incendie du Reichstag a éclaté (rappel : le 27 février 1933), le Parlement a disparu et Goering a lâché ses hordes : tous les droits en Allemagne ont été brisés d’un seul coup. Horrifié, le peuple appris que les camps de concentration existaient en temps de paix et que dans les casernes des chambres secrètes ont été construites où des innocents ont été tués sans procès ni formalités.

La tactique de Hitler est déjà un mélange classique de carotte et de bâton, ce salami dont on me parlait quand on croyait dans les années 70 que l’U.R.S.S. allait manger le monde (tu parles ! C’est l’Amérique Woke et démocrate, c’est le fascisme gauchiste et libéral vendu au capital qui a bouffé le monde). Et là, c’est la Cerise sur le gâteau car on ne réagit jamais (ou si peu) :

Le plus génial chez Hitler était sa tactique de tester les eaux petit à petit et d’augmenter sa pression sur une Europe qui, moralement et militairement, s’affaiblissait parfois. Déterminé depuis longtemps l’action contre la liberté d’expression et tout livre indépendant en Allemagne a été réalisée avec la même méthode d’essai préliminaire. Aucune loi n’a été promulguée qui interdise purement et simplement nos livres : cela viendrait deux ans plus tard… Bientôt un petit essai fut organisé pour savoir jusqu’où on pouvait aller…

En fait on mithridatise le monde contre la liberté (ne disons plus démocratie ou république, ça suffit) :

Le national-socialisme, avec sa technique de tromperie sans scrupules, se garde de marquer la radicalité totale de vos objectifs avant d’avoir endurci le monde. De sorte qu’ils utilisaient leurs méthodes avec prudence ; à chaque fois la même chose : une dose, puis une courte pause. Une pilule puis un moment d’attente pour voir si elle n’avait pas été trop forte ou si la conscience du monde en supportait la dose. Et puisque la conscience européenne – honte à son ignominie – a insisté avec ferveur sur son désintérêt, car ces actes de la violence se sont produits « de l’autre côté des frontières », et les doses ont été de plus en plus fortes, à tel point que finalement toute l’Europe a été victime de tels actes.

Oui, à force de se boucher le nez et de ne pas réagir… Zweig ajoute sur la collaboration des milieux bourgeois et cathos, base comme on sait de l’électorat Macron :

La pression du parti national-socialiste commençait lentement à énerver les cercles cléricaux et bourgeois…

Devenu complotiste (il évoque le surarmement des milices fascistes depuis le début des années vingt et le putsch de Kapp à Munich), Zweig écrit à propos des hommes de Davos de l’époque :

C’étaient des groupes secrets, cachés dans leurs bureaux et leurs consortiums, qui profitaient cyniquement de l’idéalisme naïf des jeunes pour leurs ambitions de pouvoir.

On a beaucoup insisté sur le mauvais traitement des personnes âgées, qui ne fait que commencer alors qu’elles ont froidement et honteusement servi de prétexte pour établir la dictature sanitaire. Zweig écrit sur sa mère ces lignes incroyables :

A son âge, elle avait les jambes faibles et était habituée, pendant sa promenade quotidienne, se reposer sur un banc dans le Ring ou dans le parc tous les cinq ou dix minutes de marche douloureuse. Cela ne faisait même pas huit jours qu’Hitler était devenu maître et Seigneur de la ville (Vienne), qu’il proclama l’ordre interdisant aux Juifs de s’asseoir sur des bancs : était l’une de ces interdictions conçues, de toute évidence, dans le seul et sadique but de martyriser avec malice…

On attend avec impatience le QR obligatoire code pour s’asseoir sur un banc ou entrer dans une supérette, quand le non-vacciné de vingt ou quatre-vingt ans sera jugé toxique pour toute sa rue ou sa contrée. Et qu’on ne vienne pas dire que nous exagérons quand nous les comparons comme Richard Boutry à des assassins ou des toqués ; car nos dictateurs sanitaires sont les deux, n’est-ce pas ?
N’attendez rien non plus de vos élus (lisez Mirbeau cette fois) : rappelons enfin que c’est la chambre du Front populaire qui vota les pleins pouvoirs à Pétain un 10 Juillet 1940. Il y avait 666 votants.

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Sources

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